Très peu utilisé par Dominique Bijotat la saison dernière, Olivier Cassan vient à peine d’effectuer son retour après une préparation tronquée par une blessure au genou. Qu’importe, le milieu messin est plus motivé que jamais.

Le 24 septembre dernier, Olivier Cassan retrouvait la compétition avec l’équipe réserve du FC Metz. Une étape nécessaire pour espérer frapper à la porte du groupe pro. Photo Gilles WIRTZ
son accent chantant du Sud-Ouest n’a pas disparu. Pas plus que son enthousiasme et son désir de retrouver la lumière. Des projecteurs qui se sont brusquement éteints le 1 er février dernier après seulement cinq petites minutes passées sur la pelouse du Moustoir. Sèchement battu par Lorient (3-0), le FC Metz quittait, ce soir-là, la Coupe de France pendant qu’Olivier Cassan s’éloignait, sans le savoir encore, du groupe professionnel. Depuis, le milieu de terrain de vingt-sept ans originaire de Rodez, n’est plus réapparu sur une pelouse de Ligue 2.
« J’ai évidemment très mal vécu cette période, raconte l’intéressé. J’avais tellement envie de prouver que j’avais les moyens de m’imposer dans une équipe de Ligue 2. Mais le coach a fait ses choix, préférant sans doute des profils de joueurs différents du mien, d’autant que nous n’étions pas bien du tout à ce moment-là. » Après quatorze matches en championnats (dont onze dans la peau d’un titulaire) et trois apparitions en Coupe de France, Olivier Cassan a vécu de loin l’épilogue finalement heureux de la saison 2010-2011.
« C’est vrai que je découvrais un autre univers après avoir exclusivement évolué en CFA et en National avec Rodez, reconnaît le numéro huit messin. Mais j’ai été très frustré de ne plus jouer alors que j’avais lesentiment d’avoir réalisé des performances intéressantes. » En filigrane, ses trois sorties d’affilée à Tours (avec un but à la clé), face à Dijon et à Grenoble entre la neuvième et la onzième journée. « Ensuite, j’ai disputé quelques bouts de matches, ce qui n’est évidemment pas suffisant pour s’imposer. J’aurais aimé enchaîner… »
« Ça fait un bien fou »
Dominique Bijotat en a décidé autrement. Olivier Cassan, lui, a pris son mal en patience sous le maillot de l’équipe réserve et attendu, avec beaucoup d’appétit, l’ouverture de la saison 2011-2012. Mais à l’heure de passer à table, il est trahi par son genou. « Je repartais gonflé à bloc et là, tout était à nouveau remis en question, souffle-t-il. Je savais très bien que je n’allais pas forcément débuter la saison comme titulaire, mais trouver ma place dans le groupe était un objectif envisageable. » Victime du syndrome de l’essuie-glace (une sorte de tendinite due à une friction d’un tendon sur la face externe du genou), le milieu de terrain messin manque toute la préparation. « Une intervention chirurgicale a même été envisagée, mais finalement le repos, les différents traitements et les séances de kiné m’ont enfin permis de me débarrasser de cette douleur. »
Olivier Cassan retrouve les terrains d’entraînement au début du mois dernier et la douce saveur de la compétition le 24 septembre lors du derby de CFA face à Amnéville. « Ça fait un bien fou de retoucher le ballon. C’est dans ces moments-là qu’on se rend vraiment compte de la chance que l’on a d’être sur un terrain. »
« Un suppléant crédible »
Débarqué à Metz en juin 2010, pour « franchir une étape, avec humilité », le Ruthénois avoue « en être au même point un an plus tard. Pour le moment en tout cas. Je ne pensais évidemment pas que les événements prendraient une telle tournure. Cette fameuse étape,j’ai désormais hâte de la franchir. J’ai discuté de ma situation avec le coach et il m’a affirmé que je n’étais absolument pas condamné. Ma place est pour l’heure derrière certains joueurs, mais je vais tout faire pour revenir dans le jeu. »
S’il s’estime n’être actuellement qu’à « 80 % de [ses] possibilités physiques », Olivier Cassan veut « enchaîner les matches avec la réserve » pour devenir un candidat sérieux au sein du groupe professionnel « le plus rapidement possible ». Et ce, malgré la concurrence qui frappe le milieu terrain messin. « Sur les côtés, j’ai conscience que le coach préfère des joueurs capables de percuter. Ce n’est pas mon cas : je suis plutôt un passeur, capable de dribbler. Je pense pouvoir être un suppléant crédible à Mahamane Traoré derrière l’attaquant. En CFA, je joue à ce poste et ça me plaît. » A bon entendeur...
Jean-Sébastien GALLOIS.
« Optimiste par nature »
S’il avait envisagé une suite à La solitude du coureur de fond, Alan Sillitoe aurait pu se pencher sur celle du footballeur privé de compétition. De celle qui plonge certains dans un spleen irréversible, flirtant parfois avec la dépression. Olivier Cassan, lui, n’a pas sombré. « Je suis une personne optimiste par nature, assure-t-il. Je viens de traverser une période difficile, mais je n’ai jamais vraiment douté, même s’il m’est arrivé de gamberger. Je suis très bien entouré ici à Metz. Les joueurs, David Fleurival en tête, m’ont toujours encouragé, m’invitant sans cesse à ne rien lâcher. » Autre élément déterminant, l’environnement personnel. « Je suis loin de mes racines, mais je me sens vraiment bien à Metz. C’est une ville très chaleureuse… » Si chaleureuse que le milieu de terrain y a trouvé l’amour. « J’ai effectivement rencontré ma copine ici, sourit-il. Elle m’a toujours soutenu. Et c’est une chance d’avoir quelqu’un à la maison pour parler d’autre chose. C’est un véritable équilibre. » Moralité, Olivier Cassan n’est pas un footballeur solitaire.
J.-S. G.
Pour se refaire une santé…
Le FC Metz aura l’occasion de se refaire une petite santé, ce soir, à Villerupt, face à une sélection composée pour l’essentiel de joueurs de Villerupt (PH) et de quatre éléments d’Audun-le-Tiche (DHR). Roland Ciro, l’un des deux entrapineurs de Villerupt avec Bennuso Vito, se réjouit à l’avance d’une telle confrontation. Un match amical désormais devenu une (bonne) habitude au fil des ans, même si 2010 avait fait exception, et qui ne fait pas peur, bien au contraire… « Pour les joueurs, c’est une récompense de jouer les pros messins. On va essayer de montrer notre meilleur visage », assure-t-il.
Pour plusieurs d’entre eux, le piment sera même un peu plus fort encore. Pour Johan Raess par exemple… Stagiaire au FC Metz, le Villeruptien a connu la grande époque Pirès et les sélections en Bleu. Et puis pour Pedone et Manzoni, les deux Audunois, l’occasion de retrouver d’anciens coéquipiers (ils ont quitté Villerupt voilà une saison ou deux) sera belle…
Il y a deux ans, Villerupt s’était incliné 0-4. Un résultat somme toute honorable.
Le groupe messin : Aissi Kede, M’Fa, Sissoko, Fallou, Koulibaly, Bussmann, Ayari, Metanire, Kehli, Bouby, Fleurival, Guerriero, Betsch, Pouye, N’Diaye, Odegaard, Sarr, Cassan, Vinko, NGbakoto, Duhamel, N’Doye.
Blessés : Diaz (cheville), Delle (genou), Sakho (entaille à la cheville).
En sélection: Abdoulaye, Tamboura, Traore.
Aujourd’hui à 17 h, au stade Auguste-Delaune de Villerupt. Entrée : 5 €, gratuite pour les abonnés du FC Metz