Battu lors de ses quatre dernières sorties en championnat, Metz vit mal son automne. Le tableau est assez préoccupant pour que l’on observe un changement de ton dans le discours de l’entraîneur, Dominique Bijotat.

Dominique Bijotat hausse le ton. « Oui je suis remonté, explique l’entraîneur du FC Metz. Nous nous sommes laissés aller. » Photo Pascal BROCARD
Les faits, sur ce point, lui donnent raison. Peu après la mi-septembre, au sortir de la 7 e journée de championnat, lorsque son équipe tutoyait les sommets du classement de Ligue 2, des mots tels que renouveau, podium ou encore Ligue 1, pour ne citer qu’eux, s’invitaient dans les discussions se rapportant au FC Metz. A cette époque, Dominique Bijotat, lui, servait à qui voulait l’entendre son discours à la sauce prudence, saupoudrant le tout d’appels à la modestie. Quitte à passer pour le rabat-joie de service.
Un mois plus tard, soit pas plus tard qu’hier : « Oui je suis remonté. Ce qui me dérange, c’est que nous nous sommes laissés aller ». Pas de doute, l’été et ses rayons de promesses sont bien loin. Metz est tombé du hamac sur lequel l’avait invité son entame de championnat : douze points garnissaient son panier le 17 septembre, au soir de sa victoire au Mans ; aucun autre n’est venu s’y ajouter depuis. Les bides et le vide.
« Ça fait tache et c’est lourd »
De quoi faire sortir Sir Bijotat de son flegme habituel. « Nous restons sur quatre défaites, dont trois à domicile, ça fait tache et c’est lourd. Oui, de l’inquiétude, il y en a parce que des choses qui fonctionnaient il n’y a pas si longtemps encore ne fonctionnent plus aujourd’hui. » L’entraîneur situe les racines du mal : « Malgré plusieurs rappels à l’ordre, nous avons perdu un peu de notre esprit collectif.Certains ont peut-être eu tendance à vouloir tirer la couverture à eux. » Autrement dit, des têtes ont enflé. Cela, combiné à quelques faillites individuelles et au retard à l’allumage de certains éléments, a fait dérailler la machine. Une machine qui, répète son concepteur, « dispose de peu de marge »…
« Je veux bien qu’on me demande "pourquoi je ne joue pas", mais lorsque l’occasion se présente, il faut y aller. Or, j’estime qu’il y a encore des garçons qui tardent à venir […]. Les recrues, on les a voulues, mais pas à ce niveau […]. Ceux qui ont un peu plus de bouteille doivent élever leur niveau de jeu. » A la distribution des prix, Dominique Bijotat.
L’entraîneur messin, qui a toujours bénéficié jusqu’ici du soutien de sa hiérarchie, sent que le temps de la réaction est venu. Bien sûr, « il reste encore beaucoup de matches, mais en ce moment, les choses basculent négativement pour nous. Si nous revenons à nos principes de base, nous sommes capables de rivaliser avec beaucoup d’équipes, mais méfiance… Il ne faut pas se contenter de le dire. »
Et ces douze points glanés cet été, alors ? « Il ne faut pas oublier comment nous avons pris ces points. C’était après deux grosses claques, en amicale contre Sedan (défaite 5-0), et en Coupe de la Ligue au Havre (les Messins avaient perdu 5-4 après avoir longtemps mené 4-1). »
Une claque ? Tiens, les Messins viennent d’en prendre quatre ces quatre dernières semaines. Mais de là à dire que c’est rassurant…
Cédric BROUT.