Face au leader, Reims, le FC Metz doit aujourd’hui sortir de la nuit dans laquelle l’a plongé sa défaite contre Nantes le 20 septembre. Il en va de l’avenir sportif et, peut-être, de celui de l’entraîneur, Dominique Bijotat.
Les Messins devront faire preuve de solidarité, ce soir face à Reims. La moindre des choses pour retrouver les sentiers de la réussite… Photo Pascal BROCARD
Dans une semaine, il fera jour. Jour lorsque les Messins pénétreront sur la pelouse de Boulogne-sur-Mer, où ils avaient décroché leur premier succès à l’extérieur, la saison passée. Qu’iront-ils y chercher, samedi prochain, à 14h30 ? Une partie de la réponse tient sûrement dans l’issue du rendez-vous qui se profile dans la nuit de ce vendredi 28 octobre à Saint-Symphorien. A l’affiche : Reims, leader du championnat, d’un côté, et de l’autre, Metz, formation qui présente tous les symptômes de la crise, sportive au moins.
Voilà en effet un mois et une semaine que Dominique Bijotat n’ont plus vu la lumière de la victoire. Nantes, Istres, Clermont, Le Havre et plus récemment Troyes ont dévasté le tapis de confiance messin. Des sept premières journées de championnat et de ce parcours plus qu’honorable réalisé par Ludovic Guerriero et ses coéquipiers, ne reste plus qu’un tas de poussière. Pas étonnant, vu comme ça, que l’air soit si irrespirable du côté de la maison grenat. Il risque d’ailleurs de l’être tout autant aujourd’hui, sur les coups de 20h…
En concédant son cinquième revers de suite, vendredi dernier à Troyes, Metz, désormais dix-septième au classement, a liquidé tout son crédit. Les manifestations d’humeur qui dégoulinent depuis sur les pages du site internet officiel en sont une preuve. Les mots de l’entraîneur, mardi, en sont une autre : « Ce qui est sûr, c’est qu’une sixième défaite serait un signe très fort […]. Après six défaites consécutives, il est dur de s’en sortir et de se maintenir. »
Le match de Dominique Bijotat
Pas de doute possible : il y a aura bien un match dans le match, ce soir, face à Reims. « Je sais qu’il sera difficile de ne pas prendre une décision en cas de revers. » Dominique Bijotat se sait sur une chaise branlante. Qui basculera donc en cas de nouvelle déconvenue contre le leader ? Pas si sûr que ça.
Si Bernard Serin a en effet appelé à la réaction – « il faut redresser la barre très vite » –, il n’a jamais été question d’ultimatum, officiellement en tout cas, même samedi dernier, après l’échec de l’escapade troyenne. D’ailleurs, le président a même pris soin de réitérer sa « confiance » au technicien qu’il avait recruté la saison passée.
Soutenu au sommet, l’entraîneur messin semble aussi conserver le soutien de ses joueurs. « Ces bruits qui disent que nous avons lâché le coach lors du dernier match, assure Ludovic Guerriero, c’est n’importe quoi. Personne ne lâche personne dans ce groupe. » La venue de Reims offre au capitaine messin et ses coéquipiers une magnifique occasion de le prouver.
« Même dans notre situation, estime, pour sa part, Dominique Bijtat, c’est un match qui peut être très intéressant, susceptible de nous relancer en cas de résultat. » Et la pression dans tout ça ? « Je n’ai pas senti les joueurs crispés. Ils sont concentrés et concernés. Maintenant, c’est vrai, cela ne suffit pas : il faut mettre des actes. » « On n’a pas à y aller par quatre chemins : il faut la victoire », insiste Guerriero.
Il y a deux ans, Dominique Bijotat avait démissionné de son poste d’entraîneur à Châteauroux, après une défaite, juste avant la trêve hivernale. L’histoire pourrait-elle se répéter si Metz venait à s’incliner ? « Vous savez, on peut aussi gagner. » C’est vrai, on commençait à l’oublier.
Cédric BROUT.
Du changement en prévision
La défaite concédée à Troyes, la semaine passée, devrait inciter Dominique Bijotat à opérer plusieurs changements au sein de son onze de base.
P lus qu’une incertitude, une hésitation. » Difficile de déchiffrer la réponse donnée par l’entraîneur messin à la question de savoir pourquoi il avait retenu dix-sept joueurs… Hésitation tactique ? La mise en place effectuée hier après-midi semblait pourtant très claire quant aux choix de Dominique Bijotat : le onze des présumés titulaires se présentait en effet dans sa forme traditionnelle en 4-2-3-1.
Abdoulaye sur le banc. Continuité dans la forme, donc, mais pas dans le fond. Plusieurs changements interviendront en effet dans le onze qui débutera la rencontre, ce soir, face à Reims. En défense, déjà : exit Bruce Abdoulaye. Remplacé en cours de match la semaine passée, le défenseur central cédera sa place à Kalidou Koulibaly, de retour de suspension, lequel sera donc associé à Fallou Diagne.
Autre nouveauté par rapport à la semaine passée, sur le flanc gauche : là, Adama Tamboura est appelé à retrouver son poste, confié à Gaëtan Bussmann à Troyes. Directement impliqué sur le penalty qui avait permis aux Aubois de s’imposer, ce dernier n’a pas été retenu dans le groupe pour la réception des Rémois.
Odegaard, retour sur la touche. Cette cinquième défaite à Troyes n’a pas non plus fait les affaires d’Alexander Odegaard. Titularisé lors des deux matches de son équipe, le Norvégien sera ce soir sur le banc des remplaçants.
Pour dynamiser son secteur offensif, devant sa ligne habituelle de deux milieux récupérateurs Guerriero-Fleurival, Dominique Bijotat comptera sur Samy Kehli, à droite, et sur Kévin Diaz, à l’opposé. Au cœur de ce dispositif, on retrouvera Mahamane Traoré, posté derrière Mathieu Duhamel, seul en pointe.
Trois matches, zéro but marqué. Une volonté de continuité dans le schéma, donc, pour tenter de mettre fin à cette série de cinq défaites d’affilée. Cela passera évidemment par davantage de réussite offensive qu’au cours des trois derniers matches : que ce soit à Clermont, à Troyes ou à Saint-Symphorien lors de leur dernier passage face au Havre, les Messins n’ont plus marqué le moindre but. Un gros souci, qu’il faudra corriger, tout « en évitant de prendre un but », souligne Ludovic Guerriero. Courir après le score, ce n’est jamais évident. »
« Une victoire contre Reims nous permettrait déjà de stopper l’hémorragie, explique le capitaine. Et ça ferait aussi du bien à notre public, qu’on n’a pas gâté souvent depuis le début du championnat.On le sait tous dans les vestiaires, c’est un match d’une importance capitale. »
C. B.
LES STATS
L’arbitre
Amaury Delerue. Âgé de 34 ans, Amaury Delerue dirigera ce soir son septième match de Ligue 2 de la saison. Les Messins l’avaient déjà croisé lors du précédent exercice, à Vannes, où ils s’étaient imposés (1-2) et à Dijon, où la rencontre s’était soldée par une défaite de l’équipe de Dominique Bijotat.
Les chiffres
200. Ou le nombre de supporters rémois attendus aujourd’hui dans l’espace visiteurs du stade Saint-Symphorien. Côté messin, le service billetterie indiquait hier matin que 7 600 billets avaient trouvé preneurs.
3. Ou la position de Reims au classement des affluences. Une moyenne de 11 088 spectateurs a jusqu’ici fréquenté les travées du stade Auguste-Delaune. Nantes est deuxième avec 12 128 spectateurs de moyenne, loin derrière Lens, avec une moyenne de 22 000.
La question
Depuis quand Reims ne s’est-il plus imposé à Metz ? Depuis très longtemps. Il faut en effet remonter à la saison 1975-1976 pour retrouver la trace d’un succès champenois en Moselle. Le 6 décembre 1975 (18 e journée), les Rémois l’avaient emporté 4 à 2. Les deux formations évoluaient alors en Première division.
La phrase
Méfiance. « C’est peut-être un peu normal qu’ils connaissent une petite baisse de régime, après les débuts qu’ils ont réalisés… Mais Reims reste une équipe très efficace. La confiance qu’ils ont emmagasinée depuis le début de la compétition ne s’est pas volatilisée. » De Dominique Bijotat, l’entraîneur messin.
L’info
Koulibaly est de retour. Le défenseur messin fait partie de la liste des dix-sept joueurs retenus hier par Dominique Bijotat. Un retour après une « bêtise », en l’occurrence son exclusion sur la pelouse de Clermont, lors de la 10 e journée de championnat. Gaëtan Bussmann, lui, fait le chemin inverse : titulaire la semaine dernière, le latéral regardera le match contre Reims des tribunes.
C. B.
