R.L. 30/10 : Metz s’offre un sursis
Publié : 30 oct. 2011, 07:23
Metz s’offre un sursis

En inscrivant son sixième but de la saison, Mathieu Duhamel permet au FC Metz de respirer un peu mieux. Photo Pascal BROCARD
En s’imposant face à Reims (1-0), vendredi soir à Saint-Symphorien, les Messins n’ont donc pas égalé le triste record de 2007-2008 avec six défaites d’affilée au compteur. Mais des zones d’ombres subsistent.
J’ avais envisagé beaucoup de scénarios, mais au final, cela n’a jamais été aussi difficile que ce que j’avais prévu. » Cette remarque, signée Dominique Bijotat, ne date pas d’hier. Non, elle vise le pénible exercice 2010-2011 du FC Metz. Un long calvaire que l’entraîneur messin comptait bien laisser derrière lui.
Et puis… L’été indien un temps espéré s’est lentement mué en un automne très sombre virant même à l’avis de tempête après cinq défaites d’affilée. « Je viens de vivre la semaine la plus compliquée et la plus éprouvante depuis mon arrivée à Metz », confiait ainsi, hier matin, le technicien lorrain. L’épilogue heureux – la victoire face à Reims – offre donc à ce dernier un semblant de répit alors que de son propre aveu, « certains avaient commencé à [lui] scier la tête ». Retour sur une soirée tout en contrastes.
Une victoire qui soulage
« Après cinq défaites, ce succès, face au leader qui plus est, fait un bien fou moralement. » Mathieu Duhamel, auteur de son sixième but de la saison, vendredi, ne cachait pas son soulagement au coup de sifflet final. Son but ? « Il permet à l’équipe de sortir de cette spirale négative. Il vient aussi récompenser notre détermination. À l’image de l’équipe, techniquement je n’étais pas bien en début de match. Mais j’ai relevé la tête, tout comme l’ensemble de mes coéquipiers. On n’a rien lâché… »
Ce sentiment « du devoir accompli », dixit Dominique Bijotat, ne doit pourtant pas masquer une autre réalité : le FC Metz reste une équipe fragile. Techniquement et psychologiquement.
Rien n’est acquis…
Évidemment, le FC Metz n’a pas pris de but. Il le doit, notamment, à la belle prestation d’Oumar Sissoko. Évidemment, le FC Metz a retrouvé un brin de réalisme. Il le doit, notamment, au pied gauche retrouvé de Mathieu Duhamel. Ce réalisme et cette imperméabilité ont donc permis aux Messins de passer entre les gouttes. Cette fois… Car s’ils veulent vraiment repartir du bon pied, au moins deux nécessités s’imposent : hausser encore et encore leur niveau de jeu et se libérer enfin ! Car vendredi soir, en première période, être un Messin en possession du ballon relevait d’une véritable gageure. Peu de mouvements, de rares solutions… « C’est malheureusement symptomatique d’une équipe qui doute, reconnaît Dominique Bijotat. Quand on n’est pas bien, on sollicite moins, on se planque même parfois. » Va pour l’argument pathologique. Mais en temps de révolte, il faut se battre. Prendre les armes et se montrer. Bref, se remobiliser. Ce que Ludovic Guerriero et ses partenaires sont parvenus à faire à la reprise. De façon brouillonne parfois, mais avec suffisamment de conviction pour parvenir à leurs fins. Une attitude qu’il est désormais nécessaire d’entretenir. Pour en faire une source de développement durable.
Les maux et les mots des vestiaires
Car à la pause, l’épée de Damoclès était toujours aussi menaçante. « Notre première période a été crispante, médiocre, dissèque l’entraîneur messin. Dans les vestiaires, beaucoup de joueurs étaient abattus. Il a fallu remobiliser tout le monde. Au final, le discours a été très porteur. Ce matin (hier), les joueurs m’ont dit qu’ils avaient eu besoin d’entendre ce discours. On a su réagir pour réaliser une bonne deuxième mi-temps au regard de nos difficultés actuelles. Dans d’autres circonstances, j’aurais sans doute qualifier cette mi-temps de moyenne. »
« Il fallait que l’on offre enfin une victoire à notre public, poursuit Ludovic Guerriero. Tout n’a pas été parfait, notamment en première période, mais on a su aller chercher ces trois points avec du cœur et beaucoup de solidarité. » Une façon de couper court à l’idée selon laquelle une fracture s’était opérée au sein du groupe et surtout avec leur entraîneur. « Cette victoire, nous l’avons certes obtenue dans la douleur, conclut Dominique Bijotat. Mais comme je l’avais déjà évoqué avant le match, le groupe n’a pas lâché son entraîneur. Il l’a prouvé sur le terrain. »
Jean-Sébastien GALLOIS.
La photo qui dérange…
À l’Est, des supporters enthousiastes (la Horda Frenetik), célébrant autant le vingtième anniversaire de leur tribune que le succès des Messins. À l’Ouest (emplacement de Génération Grenat), un silence pesant brisé, en seconde période, par des appels à la démission de Dominique Bijotat. Au milieu, ledit entraîneur. Et une nouvelle polémique venant polluer l’air redevenu à peine un peu plus respirable après le succès du FC Metz face à Reims.
À l’origine de cet imbroglio, un geste et surtout une photo circulant sur Internet depuis vendredi soir. Un cliché sur lequel Dominique Bijotat semble exécuter un bras d’honneur en direction de la tribune Ouest et donc du groupe de supporters de Génération Grenat. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que la fracture entre l’entraîneur messin et la GG, notamment, s’agrandisse.
« Ce geste peut paraître ambigu, se défend Dominique Bijotat. Mais en aucun cas, il ne s’adressait aux supporters. Je m’en défends et je regrette vraiment qu’il ait été interprété dans ce sens. Ce n’est absolument pas dans ma manière de procéder. » Et comme il l’avait déjà évoqué à l’issue de la rencontre et comme l’a indiqué le club, hier, via un communiqué, l’entraîneur messin assure qu’au moment du but de Mathieu Duhamel, il s’est tourné vers Oumar Sissoko, et non vers la tribune Ouest, car, dit-il, « j’étais alors conscient que ses arrêts allaient sans aucun doute nous permettre de gagner ce match ».
« Ce geste rageur était également une manière d’évacuer la tension accumulée tout au long de la semaine précédant cette rencontre, ajoute Dominique Bijotat. Les supporters ont parfaitement le droit de ne pas comprendre mes choix, ma façon de faire, Mais honnêtement, ce qui m’importe vraiment, c’est de pouvoir fédérer autour de l’équipe tous ceux qui aiment ce club. Certainement pas le contraire. »
J.-S. G.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : décrassage pour les joueurs de Metz - Reims. Aujourd’hui : repos. Demain : une séance d’entraînement à 16h30. Mardi : deux séances à 9h30 et 16h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Reims (13 e journée de Ligue 2), vendredi 28 octobre : 1-0. Prochain match : Boulogne - Metz (14 e journée de Ligue 2), samedi 5 novembre à 14h30. À suivre : septième tour de la Coupe de France, samedi 19 ou dimanche 20 novembre ; Metz - Amiens (15 e journée de Ligue 2), vendredi 25 novembre à 20h.
À l’infirmerie. Victime d’une sciatique, Samy Kehli est resté aux soins hier matin. De son côté, Joris Delle poursuit la rééducation de son genou gauche.
Suspendus. Diafra Sakho a purgé, vendredi, le premier des quatre matches de suspensions que lui a infligé la Commission de discipline de la LFP. David Fleurival (trois avertissements en moins de dix matches) sera absent pour le déplacement à Boulogne, tout comme Kévin Diaz exclu face à Reims.
Buteurs. En Ligue 2 : Duhamel (6 buts), Diaz, Fallou, Guerriero, Pouye (1).
L’info. Responsable de la cellule recrutement du FC Metz depuis juillet 2008, Didier Philippe quitte son poste pour endosser la panoplie d’entraîneur du club luxembourgeois du F91 Dudelange (BGL Ligue).

En inscrivant son sixième but de la saison, Mathieu Duhamel permet au FC Metz de respirer un peu mieux. Photo Pascal BROCARD
En s’imposant face à Reims (1-0), vendredi soir à Saint-Symphorien, les Messins n’ont donc pas égalé le triste record de 2007-2008 avec six défaites d’affilée au compteur. Mais des zones d’ombres subsistent.
J’ avais envisagé beaucoup de scénarios, mais au final, cela n’a jamais été aussi difficile que ce que j’avais prévu. » Cette remarque, signée Dominique Bijotat, ne date pas d’hier. Non, elle vise le pénible exercice 2010-2011 du FC Metz. Un long calvaire que l’entraîneur messin comptait bien laisser derrière lui.
Et puis… L’été indien un temps espéré s’est lentement mué en un automne très sombre virant même à l’avis de tempête après cinq défaites d’affilée. « Je viens de vivre la semaine la plus compliquée et la plus éprouvante depuis mon arrivée à Metz », confiait ainsi, hier matin, le technicien lorrain. L’épilogue heureux – la victoire face à Reims – offre donc à ce dernier un semblant de répit alors que de son propre aveu, « certains avaient commencé à [lui] scier la tête ». Retour sur une soirée tout en contrastes.
Une victoire qui soulage
« Après cinq défaites, ce succès, face au leader qui plus est, fait un bien fou moralement. » Mathieu Duhamel, auteur de son sixième but de la saison, vendredi, ne cachait pas son soulagement au coup de sifflet final. Son but ? « Il permet à l’équipe de sortir de cette spirale négative. Il vient aussi récompenser notre détermination. À l’image de l’équipe, techniquement je n’étais pas bien en début de match. Mais j’ai relevé la tête, tout comme l’ensemble de mes coéquipiers. On n’a rien lâché… »
Ce sentiment « du devoir accompli », dixit Dominique Bijotat, ne doit pourtant pas masquer une autre réalité : le FC Metz reste une équipe fragile. Techniquement et psychologiquement.
Rien n’est acquis…
Évidemment, le FC Metz n’a pas pris de but. Il le doit, notamment, à la belle prestation d’Oumar Sissoko. Évidemment, le FC Metz a retrouvé un brin de réalisme. Il le doit, notamment, au pied gauche retrouvé de Mathieu Duhamel. Ce réalisme et cette imperméabilité ont donc permis aux Messins de passer entre les gouttes. Cette fois… Car s’ils veulent vraiment repartir du bon pied, au moins deux nécessités s’imposent : hausser encore et encore leur niveau de jeu et se libérer enfin ! Car vendredi soir, en première période, être un Messin en possession du ballon relevait d’une véritable gageure. Peu de mouvements, de rares solutions… « C’est malheureusement symptomatique d’une équipe qui doute, reconnaît Dominique Bijotat. Quand on n’est pas bien, on sollicite moins, on se planque même parfois. » Va pour l’argument pathologique. Mais en temps de révolte, il faut se battre. Prendre les armes et se montrer. Bref, se remobiliser. Ce que Ludovic Guerriero et ses partenaires sont parvenus à faire à la reprise. De façon brouillonne parfois, mais avec suffisamment de conviction pour parvenir à leurs fins. Une attitude qu’il est désormais nécessaire d’entretenir. Pour en faire une source de développement durable.
Les maux et les mots des vestiaires
Car à la pause, l’épée de Damoclès était toujours aussi menaçante. « Notre première période a été crispante, médiocre, dissèque l’entraîneur messin. Dans les vestiaires, beaucoup de joueurs étaient abattus. Il a fallu remobiliser tout le monde. Au final, le discours a été très porteur. Ce matin (hier), les joueurs m’ont dit qu’ils avaient eu besoin d’entendre ce discours. On a su réagir pour réaliser une bonne deuxième mi-temps au regard de nos difficultés actuelles. Dans d’autres circonstances, j’aurais sans doute qualifier cette mi-temps de moyenne. »
« Il fallait que l’on offre enfin une victoire à notre public, poursuit Ludovic Guerriero. Tout n’a pas été parfait, notamment en première période, mais on a su aller chercher ces trois points avec du cœur et beaucoup de solidarité. » Une façon de couper court à l’idée selon laquelle une fracture s’était opérée au sein du groupe et surtout avec leur entraîneur. « Cette victoire, nous l’avons certes obtenue dans la douleur, conclut Dominique Bijotat. Mais comme je l’avais déjà évoqué avant le match, le groupe n’a pas lâché son entraîneur. Il l’a prouvé sur le terrain. »
Jean-Sébastien GALLOIS.
La photo qui dérange…
À l’Est, des supporters enthousiastes (la Horda Frenetik), célébrant autant le vingtième anniversaire de leur tribune que le succès des Messins. À l’Ouest (emplacement de Génération Grenat), un silence pesant brisé, en seconde période, par des appels à la démission de Dominique Bijotat. Au milieu, ledit entraîneur. Et une nouvelle polémique venant polluer l’air redevenu à peine un peu plus respirable après le succès du FC Metz face à Reims.
À l’origine de cet imbroglio, un geste et surtout une photo circulant sur Internet depuis vendredi soir. Un cliché sur lequel Dominique Bijotat semble exécuter un bras d’honneur en direction de la tribune Ouest et donc du groupe de supporters de Génération Grenat. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que la fracture entre l’entraîneur messin et la GG, notamment, s’agrandisse.
« Ce geste peut paraître ambigu, se défend Dominique Bijotat. Mais en aucun cas, il ne s’adressait aux supporters. Je m’en défends et je regrette vraiment qu’il ait été interprété dans ce sens. Ce n’est absolument pas dans ma manière de procéder. » Et comme il l’avait déjà évoqué à l’issue de la rencontre et comme l’a indiqué le club, hier, via un communiqué, l’entraîneur messin assure qu’au moment du but de Mathieu Duhamel, il s’est tourné vers Oumar Sissoko, et non vers la tribune Ouest, car, dit-il, « j’étais alors conscient que ses arrêts allaient sans aucun doute nous permettre de gagner ce match ».
« Ce geste rageur était également une manière d’évacuer la tension accumulée tout au long de la semaine précédant cette rencontre, ajoute Dominique Bijotat. Les supporters ont parfaitement le droit de ne pas comprendre mes choix, ma façon de faire, Mais honnêtement, ce qui m’importe vraiment, c’est de pouvoir fédérer autour de l’équipe tous ceux qui aiment ce club. Certainement pas le contraire. »
J.-S. G.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : décrassage pour les joueurs de Metz - Reims. Aujourd’hui : repos. Demain : une séance d’entraînement à 16h30. Mardi : deux séances à 9h30 et 16h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Reims (13 e journée de Ligue 2), vendredi 28 octobre : 1-0. Prochain match : Boulogne - Metz (14 e journée de Ligue 2), samedi 5 novembre à 14h30. À suivre : septième tour de la Coupe de France, samedi 19 ou dimanche 20 novembre ; Metz - Amiens (15 e journée de Ligue 2), vendredi 25 novembre à 20h.
À l’infirmerie. Victime d’une sciatique, Samy Kehli est resté aux soins hier matin. De son côté, Joris Delle poursuit la rééducation de son genou gauche.
Suspendus. Diafra Sakho a purgé, vendredi, le premier des quatre matches de suspensions que lui a infligé la Commission de discipline de la LFP. David Fleurival (trois avertissements en moins de dix matches) sera absent pour le déplacement à Boulogne, tout comme Kévin Diaz exclu face à Reims.
Buteurs. En Ligue 2 : Duhamel (6 buts), Diaz, Fallou, Guerriero, Pouye (1).
L’info. Responsable de la cellule recrutement du FC Metz depuis juillet 2008, Didier Philippe quitte son poste pour endosser la panoplie d’entraîneur du club luxembourgeois du F91 Dudelange (BGL Ligue).