
Oumar Sissoko, qui intervient ici devant Reset, a encore pris une place prépondérante dans ce deuxième succès messin de rang. Photo Guy DROLLET.
Grâce à un but de la tête signé Fallou Diagne, à dix minutes du coup de sifflet final, Metz a remporté sa deuxième victoire de suite, hier, à Boulogne-sur-Mer. Sans convaincre…
Les Messins n’avaient pas forcément fait le déplacement pour ça, mais voilà : hier, en fin d’après-midi, ils sont repartis de Boulogne-sur-Mer avec trois nouveaux points, venus s’ajouter aux trois autres, engrangés la semaine passée face au leader rémois. Trois et trois qui font ouf… En s’imposant dans le Nord, Dominique Bijotat et les siens se sont, en effet, offert la garantie d’une courte trêve internationale plus sereine que celle qui attend leurs adversaires d’hier. Cette éclaircie dans le tableau – et dans les discours messins d’après-match – a pourtant mis du temps à se dessiner.
De notre envoyé spécial à Boulogne-sur-Mer
Soixante-dix neuf minutes pour être précis. Jusqu’à cet instant choisi par Fallou Diagne pour s’élever plus haut que les remparts boulonnais et envoyer dans les filets, de la tête, un ballon que lui avait déposé le pied de Yéni n’Gbakoto. Un coup de patte, un coup de boule et Metz tenait une récompense que le contenu de sa prestation ne lui avait pas forcément promis. Mais voilà, comme aime à le rappeler Dominique Bijotat, le courage et l’abnégation ont une nouvelle fois permis aux siens de faire la différence face à, disons-le, une pâle équipe de Boulogne-sur-Mer. Une semaine après avoir raté la marche au Mans (défaite 1-0), la formation de Pascal Plancque a encore trébuché. Et au vu de ce qu’ils ont montré hier, on se dit que le pire est peut-être à venir pour les gens du Nord…
N’Gbakoto allume la flamme
La volonté boulonnaise manifestée en début de rencontre s’est en effet très vite volatilisée. Sous l’effet, d’abord, d’un certain Oumar Sissoko. Décisif, déjà, la semaine passée, le gardien messin a livré une nouvelle copie irréprochable. Sans lui, et sans sa main droite, Boulogne aurait en effet pu mener au score dès la vingt-deuxième minute… Si le ballon frappé par Allart, sur penalty, n’avait pas trouvé l’international malien sur sa route. Les Messins ont eu le mérite de prendre cet avertissement au sérieux et de resserrer les boulons derrière. Ce qui, conjugué à la tétanie qui s’est alors emparée des Boulonnais, n’a pas franchement arrangé la qualité du « spectacle » proposé.
Le public de la Libération a attendu, en vain, une réaction des siens. La tête de Touré ? A côté du cadre de Sissoko (52 e). Celle d’Allart ? Dans les bras du gardien messin (63 e). Une semaine après avoir rebondi face à Reims, les Messins, eux, se contentaient de résister. Avant de manifester davantage d’ambition, notamment après l’entrée en jeu de Yéni N’Gbakoto (66 e). Privée de Kévin Diaz, suspendu lui aussi, l’équipe de Dominique Bijotat trouvait en la personne de son petit milieu de terrain la flamme qui lui avait jusque-là manqué. Profitant des boulevards offerts par les Boulonnais, les Messins se sont mis à exister aux portes du but adverse. A exister et à s’imposer, sur ce corner frappé par N’Gbakoto, transformé par Fallou Diagne. Un but d’importance.
Auteur d’une série noire – cinq défaites d’affilée – le FC Metz a profité des deux dernières journées de championnat pour relever la tête. Et offrir une nouvelle vie à celle de son entraîneur. Hier, Dominique Bijotat avait d’ailleurs retrouvé le sourire. Ses joueurs aussi. Une belle éclaircie, oui. Pourvu que ça dure.
Cédric BROUT.
Sissoko est dans la place

Mahamane Traoré à la recherche d’un nouveau souffle. Photo Guy DROLLET.
En vue
Yohan Betsch. Avec dix minutes de temps de jeu à son actif jusque-là, il a signé une première titularisation plus qu’encourageante. Au côté de Ludovic Guerriero, à la récupération, à un poste où officie traditionnellement David Fleurival (suspendu), il a fait preuve d’une grosse présence. Assez, en tout cas, pour reléguer ses erreurs de relance au rang de détails.
Fallou Diagne. Il a d’abord commis une faute de débutant qui a bien failli coûter cher à son équipe, en ceinturant Reset dans la surface de réparation. Mais Sissoko était là... Le Sénégalais, lui, s’est bien repris par la suite. Il a même eu les jambes pour monter sur un corner de N’Gbakoto et inscrire l’unique but de la partie, de la tête. Deuxième réalisation personnelle.
Yéni N’Gbakoto. Son entrée en jeu, à la place de Traoré (66 e) a oxygéné la production messine. Balloté du banc à la pelouse et de la pelouse au banc depuis le coup d’envoi de la saison, il a envoyé un message à son staff en montrant, sur ce coup-là au moins, sa capacité à faire basculer le scénario d’une rencontre. Vif, volontaire, il a aussi signé le corner qui a permis à Diagne d’inscrire le but de la victoire messine.
Dans l’ombre
Mahamane Traoré. La trêve arrive peut-être à point nommé pour le Malien. Hier encore, ce dernier a éprouvé beaucoup de difficulté à se mettre en évidence et à peser dans la production de son camp. Son positionnement, sur un côté, n’y est peut-être pas étranger, tout comme les nombreux coups qu’il a essuyés avant de céder sa place à N’Gbakoto.
Paroles, paroles
Dominique Bijotat (entraîneur de Metz) : « Nous avons bien quadrillé le terrain défensivement. Boulogne a été très peu dangereux. Le regret tient dans l’utilisation que nous avons faite du ballon après la récupération… Mais ça reste un très bon résultat. »
Pascal Plancque (entraîneur de Boulogne) : « Il faut avoir des joueurs capables de décanter certaines situations. Ça n’a pas été le cas aujourd’hui. Il faut persévérer et savoir traverser la tempête… »
Temps additionnel
La bonne étoile. La bonne prestation d’Oumar Sissoko n’a échappé à personne. Surtout pas à Dominique Bijotat, convaincu, en ces temps agités, de tenir en son gardien une « bonne étoile ». « Je l’ai d’ailleurs dit dans les vestiaires à la mi-temps » a expliqué l’entraîneur messin en conférence de presse.
C. B.
L’HOMME DU MATCH
Oumar Sissoko. Si Metz n’a pas pris l’eau, il le doit en grande partie à son gardien. L’international malien s’est notamment distingué à la 22 e minute en arrêtant le penalty frappé par Allart. Une main ferme qui a évité aux siens d’avoir à courir après le score. Il a fait preuve de la même efficacité sur la tête à bout portant du même Allart (63 e) ou encore sur le coup franc vicieux de Salibur (84 e). Déjà déterminant la semaine passée contre Reims, Oumar Sissoko a profité de son passage à la Libé’ pour confirmer ses bonnes dispositions actuelles. Joris Delle, le titulaire habituel, a peut-être du souci à se faire.

Metz se fait surprendre (CFA)
Sale soirée pour des Messins qui ont sombré en terre vosgienne en encaissant trois buts.
Les Raonnais ont renoué avec la victoire au cours d’une partie qui s’est décantée en deuxième période. Un succès indiscutable venu récompenser des locaux qui s’étaient procurés trois opportunités qui auraient déjà pu sceller le sort du match. Il est vrai que les Mosellans ne s’étaient montrés dangereux que sur un raid du trio Mane, Keita, Pouye, annihilé par une sortie autoritaire de Scolan (37 e). Avant cela, les Vosgiens avaient réussi une bonne entame en quadrillant parfaitement le rectangle vert.
De toute évidence, les joueurs de Richard Déziré se montraient appliqués en effectuant un pressing tout terrain. Ceci avait le mérite d’empêcher les Mosellans de développer leur jeu. Partant de ce constat, Jérôme Scolan n’avait pratiquement pas de travail. Ce qui n’était pas le cas de Aïsso Kede qui se couchait, une première fois, sur la frappe cadrée de Géhin (15 e). Ce même Géhin était tout près d’embarquer son ballon sur une belle infiltration ; mais le contrôle, qui aurait dû faire la différence, n’était pas exécuté avec maîtrise (27 e). Pourtant, les Vosgiens continuaient leur œuvre en préparant leurs offensives ; sur l’une d’elles, Ketlas réussissait une montée rageuse et décalait Gegout ; l’attaquant raonnais cadrait sa frappe stoppée en deux fois par le gardien messin (40 e). Les deux acteurs, cités précédemment, étaient encore en lice avec une tête de Gegout qui terminait dans les bras d’Aïssi Kede (41 e).
L’opposition messine, où les « pros » ne se cachaient pas, était bien présente avec un jeu léché mais de toute évidence, les Raonnais n’en avaient cure avec un bel état d’esprit. Pourtant, ils regagnaient les vestiaires sur un score de parité.
Raon se libère
Au retour des vestiaires, Aïssi Kede se permettait une petite facétie devant Dufour, sans conséquence cependant. Mais ce sont les Mosellans qui semblaient revenir avec d’autres intentions dans cette partie. L’impression était telle que le pressing n’était pas aussi consistant qu’en début de rencontre. Et pourtant, c’était trompeur avec une ouverture du score à l’arraché du début à la fin de la réalisation ; sur un ballon anodin, Dufour s’imposait et mettait la tête avant de mettre Ketlas sur orbite. Le défenseur raonnais s’arrachait pour glisser le ballon hors de portée du goal visiteur (57 e). Que dire d’autre que de préciser que c’était mérité sur l’ensemble de la première heure ? Mieux même puisque sur une ouverture de Gegout, Michon, visiblement trop court, continuait sa course ; N’Diaye ratait son interception et sa passe en retrait en direction de son gardien déjà trop avancé. Michon terminait le travail avec un geste de grande classe (66 e). Il y a bien longtemps que Raon n’avait pas été à si pareille fête d’autant que Gegout, sur corner de Zerbini, manquait la cible d’un rien (80 e). Ce qui devait arriver arriva sous la forme d’un troisième but de Zerbini, après Dufour ait réalisé tout le boulot (82 e).