Convainquant face à Amiens, Yohan Betsch devrait débuter la rencontre, au stade Louis II. Photo Pascal BROCARD
Les Messins se rendent ce soir à Monaco, l’improbable lanterne rouge, avec l’ambition de confirmer leur bon parcours actuel et de s’installer confortablement dans la première partie du classement.
D’un côté, un chef-d’œuvre en péril. De l’autre, une toile dont la valeur du marché n’a cessé de baisser ces dernières saisons. Monaco - Metz, qui fut jadis l’une des grosses cotes de l’élite, ne fait plus frémir les salles de ventes. Monaco - Metz n’est aujourd’hui plus qu’un banal match de seconde zone. Entre une équipe monégasque au bord du précipice et une formation messine en quête de réhabilitation.
« Ce n’est pas la lanterne rouge que nous allons affronter, prévient toutefois Dominique Bijotat. C’est Monaco ! » L’entraîneur messin, ex-joueur et éducateur sur le Rocher, serait-il nostalgique des riches heures de l’ASM ? « Sans doute, mais ce n’est pas ça qui motive mes propos, répond l’intéressé. Non. Aujourd’hui Monaco est une équipe fébrile, qui joue la peur au ventre et qui ne parvient pas à s’exprimer. À mes yeux, elle dispose cependant de suffisamment d’arguments techniques et physiques pour quitter une dernière place qu’elle ne mérite sans doute pas. »
Certes, mais les chiffres, eux, ne mentent pas. Cette saison les Monégasques se sont inclinés six fois, ont partagé les points à huit reprises et n’ont qu’une seule petite victoire à leur palmarès. Un bilan famélique, loin, bien loin, des velléités de remontée immédiates inscrites au début de saison sur la feuille de route de Ludovic Giuly et de ses partenaires.
Ce doute, qui rôde actuellement autour du stade Louis II, le FC Metz a su le chasser en alignant trois victoires d’affilée en championnat après une série de cinq défaites. Un renouveau qui autorise aujourd’hui les Messins, onzièmes, à regarder vers le haut puisque seuls quatre petits points les séparent du Havre, le troisième de la classe.
Travailler dans la durée
« Si nous voulons revoir nos ambitions comptables à la hausse, il faut d’abord que nous en ayons en termes de jeu », prévient Dominique Bijotat. Et de ce point de vue, ce dernier a apprécié la qualité de la première mi-temps livrée par ses joueurs face à Amiens. « Si nous sommes capables de renouveler une telle performance dans la durée, alors nous pouvons légitimement espérer poursuivre notre bonne série », certifie l’entraîneur messin.
La durée. Voilà une notion que les Messins doivent rapidement apprivoiser. Car vendredi dernier, le FC Metz a (malheureusement) offert l’image d’une équipe solide et séduisante progressivement submergée par son double fragile et disgracieux. Une bipolarité parfaitement diagnostiquée par Dominique Bijotat. « Ce n’est pas une nouveauté et effectivement je crains ce trait de caractère de mon équipe. Mais le craindre, c’est déjà s’y préparer. » Le remède ? « Donner à Monaco le moins d’espace possible, le priver de ballon », grâce, notamment, à un pressing qui allie fluidité et agressivité comme ce fut le cas durant les premières quarante-cinq minutes contre Amiens.
Ce nouveau savoir-faire messin, Marco Simone, lui, s’en moque comme de sa première paire de chaussure à crampons : « Aujourd’hui l’important ce n’est pas contre qui on joue, mais comment on joue, assure l’entraîneur monégasque. Nous devons nous concentrer sur nous, notre jeu, notre capacité à aborder le match avec détermination et enthousiasme, sans dramatiser la situation. » Et d’ajouter : « On sait que l’on peut produire de bonnes choses, on doit passer un cap en le confirmant sur le terrain ». Une ambition que partage sans aucun doute son homologue messin.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Redistribution des cartes
Bouna Sarr. Photo Fred MARVAUX
Contraint de se passer des services de Mahamane Traoré et de Kevin Diaz, Dominique Bijotat est amené à revoir son animation offensive.
Pierre Bouby. Titulaire à Boulogne puis face à Beauvais en Coupe de France, Pierre Bouby avait débuté la rencontre contre Amiens, vendredi dernier, sur le banc. Avant d’être l’un des acteurs principaux – bien malgré lui – des malheureux événements d’après-match… En l’absence de Kévin Diaz, – une clause, figurant dans son contrat de prêt, l’empêche de jouer contre le club de la Principauté cette saison – l’ex-joueur d’Evian, qui retrouve peu à peu ses sensations, devrait débuter sur le flanc gauche. Il s’agirait de sa huitième titularisation cette saison. Le couloir droit sera, comme la semaine dernière, confié à Oumar Pouye.
Bouna Sarr. Pour sa première titularisation à Saint-Symphorien, le 21 novembre dernier en Coupe de France, le jeune Bouna Sarr s’était vu confier les clés du jeu messin. Sans grande réussite puisqu’il était sorti à la pause après une prestation très quelconque. En l’absence de Mahamane Traoré (touché aux ischio-jambiers), Dominique Bijotat a cependant décidé de lui donner une nouvelle chance. Au détriment d’Alexander Ødegaard qui ne figure même pas dans le groupe désigné hier.
Yohan Betsch. Sa (bonne) prestation face à Amiens et la mise en place effectuée hier après-midi laissent à penser que l’ex-Strasbourgeois pourrait débuter la rencontre, ce soir au stade Louis-II. Yohan Betsch serait alors aligné aux côtés de David Fleurival devant une défense classique (Métanire, Fallou, Koulibaly, Tamboura). Cette option pousserait donc Ludovic Guerriero sur le banc. Une première depuis son arrivée au FC Metz en juin 2010.
Mathieu Duhamel. Touché aux abdominaux contre Amiens, le meilleur buteur messin sera bien du voyage à Monaco. Il occupera, seul, la pointe de l’attaque messine. À noter également le retour dans le groupe de Yéni N’Gbakoto, non retenu la semaine dernière.
Johann Carrasso. L’AS Monaco retrouvera, ce soir, son gardien titulaire Johann Carrasso. Le portier monégasque, en délicatesse avec ses adducteurs, avait dû déclarer forfait et céder sa place à Martin Sourzac pour la rencontre à Nantes. Marco Simone alignera une équipe offensive avec Ludovic Giuly et Valère Germain sur le front de l’attaque. À noter que les deux ex-Nancéiens, Chris Malonga et Marama Vahirua, devraient débuter la rencontre sur le banc.
J.-S. G.
Metz/Amiens
LIGUE 2. La Commission de discipline de la LFP a évoqué hier les incidents qui se sont déroulés à la fin du match Metz-Amiens. Elle a décidé de mettre le dossier en instruction, les conclusions devant être rendues le 5 janvier. En attendant, elle a suspendu à titre conservatoire le joueur amiénois Johann Paul et l’entraîneur adjoint du club picard, Fabien Mercadal, à compter d’aujourd’hui.
L’arbitre
Olivier Husset. Après avoir officié en National entre 2004 et 2008, Olivier Husset, trente-huit ans, a découvert les pelouses de Ligue 2 en août 2008 à l’occasion d’une rencontre entre Lens et Dijon. Depuis, il a dirigé cinquante-six rencontres au sein de l’antichambre de l’élite dont cinq du FC Metz (2v, 2n, 1d). Cette saison, M. Husset n’a pas encore croisé la route des Messins. Par contre, il a arbitré la seule victoire de Monaco cette saison, le 19 septembre dernier face à Arles/Avignon (1-0). Depuis l’ouverture du championnat, l’arbitre de la Ligue du Centre a distribué trente-deux cartons jaunes et deux cartons rouges en sept rencontres.
La phrase (1)
Pas de marabout. « Je connais Trapattoni qui lance du sel, qui a de l’eau bénite dans la poche. Je ne sais pas si quelqu’un l’a fait au club. Je ne donne pas d’ordres pour faire venir un marabout. Marabout ou pas, ce n’est pas le problème. Je ne crois pas qu’il y a quelqu’un qui pique une poupée avec le maillot rouge et blanc pour nous envoyer en National. » Marco Simone, l’entraîneur monégasque ne croit pas que certains dirigeants du club aient fait appel à un marabout pour conjurer le sort…
La phrase (2)
Aucune perturbation. « On le savait dès le début de la semaine. On s’y est préparé. Cela nous oblige à revoir nos plans dans le domaine offensif, mais cela ne devrait pas perturber l’équipe dans la mesure où les automatismes et les principes de bases sont désormais assimilés par tout le monde. » Dominique Bijotat à propos des absences de Kévin Diaz et Mahamane Traoré.
L’info
Diaz sera du voyage. Malgré la « frustration » de ne pas pouvoir fouler "sa" pelouse du stade Louis-II en raison de la clause de son contrat lui interdisant de jouer face à l’équipe à laquelle il appartient, Kévin Diaz effectuera le déplacement à Monaco avec ses coéquipiers messins. « J’espère sincèrement que les Monégasques vont rapidement quitter le fond du classement, a glissé, hier, le milieu de terrain. Mais ce redressement se fera évidemment après ce match face à Metz. »
J.-S. G.
