Kalidou Koulibaly prend le dessus sur Ludovic Giuly. A Monaco, hier, les Messins ont remporté un succès qui les rapproche du podium. Photo MAXPPP
Avec un immense sérieux et beaucoup de réalisme, les Messins ont enregistré, hier sur la pelouse de Monaco, un quatrième succès d’affilée (2-0). Une victoire amplement méritée.
L’histoire ne dit pas si les Messins sont des enfants de la télé. Mais une chose est certaine : ils aiment les séries. Après cinq épisodes aux scénarios totalement bâclés, les hommes de Domique Bijotat sont actuellement en train de réécrire une nouvelle (belle) aventure.
De notre envoyé spécial à Monaco
En s’imposant, hier, à Monaco, le FC Metz a, en effet, inscrit un quatrième succès à son générique. Sans fioritures. Mais avec conviction, sérieux et ce soupçon de réalisme qui fait les belles histoires.
Certes, Kalidou Koulibaly et ses partenaires n’ont pas dominé les débats de la tête et des épaules. La possession du ballon fut d’ailleurs longtemps en faveur des Monégasques. Mais ces derniers, bien trop brouillons, n’ont jamais su mettre à défaut des Lorrains très bien organisés. La belle mécanique défensive fonctionne à plein régime ces derniers temps du côté messin. Si à l’occasion, Mathieu Duhamel s’est retrouvé bien seul à faire le pressing devant la défense – curieusement – très regroupée de l’ASM, le fameux bloc équipe montré en exemple après la réception d’Amiens, a, une nouvelle fois, fait des merveilles à Louis-II.
Pas de trou d’air
Certes, dans le jeu proprement dit, Metz n’a pas été aussi séduisant que lors de la première période face aux Picards. Mais ils ont su profiter des moindres failles monégasques. Et pour plomber l’ambiance feutrée - doux euphémisme - qui régnait hier soir en Principauté, Mathieu Duhamel s’est hissé très haut dans le ciel pluvieux de la Principauté. Idéalement servi par Oumar Pouye, l’attaquant messin inscrivait son septième but en championnat et ouvrait du même coup le chemin de la victoire à son équipe (0-1, 14 e). Une occasion en première période, un but.
Les Grenats ont ensuite géré leur affaire, à peine effrayés par l’incursion d’Eysseric, annihilé avec sang-froid par David Fleurival (14 e) et par les coups francs à l’entrée de la surface de réparation signés Adriano (24 e, 34 e).
Non, il en fallait bien plus pour bousculer cette formation messine très concentrée hier soir. « En ce moment, nous sommes très costauds et nous communiquons beaucoup entre nous », confirme ainsi Yohan Betsch, auteur d’une nouvelle sortie très convaincante.
Contraints de jouer plus haut après la pause, les hommes de Marco Simone, décidément bien pâles, ont laissé des espaces à leur adversaire qui a su en profiter. Pierre Bouby voyait ainsi son coup franc lointain et excentré flirter avec le poteau droit de Carrasso (59 e). Ce dernier devait ensuite sortir une parade de grande classe pour détourner la puissante frappe de David Fleurival (67 e). Et pas de trou d’air, cette fois, au beau milieu de la seconde période. Au contraire, dans la minute suivante, Bouby, en coupant au premier poteau, de la tête, un ballon une fois encore distillé par Oumar Pouye, doublait logiquement la marque (0-2, 68 e). Metz tenait un précieux succès qu’Oumar Sissoko rendait encore plus probant en s’interposant avec classe sur un coup de tête à bout portant signé Valère Germain (74 e).
Ce matin, les Messins pointent à la septième place du classement à seulement trois points du podium. Une bonne raison de s’être mis en quatre.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Bernard Serin : « Nous sommes prêts à revenir… »
« Si on devait en arriver là, c’est-à-dire n’avoir aucun stade dans l’Est de la France, ce serait une aberration ! » Bernard Serin ne mâchait pas ses mots, hier, peu de temps après l’annonce du retrait de Nancy.
Le président du FC Metz n’a surtout pas la mémoire courte. Il se souvient que le projet initial avait mis l’accent sur la répartition géographique des villes candidates, sur un maillage du territoire… Il se souvient aussi que Metz avait été recalé, en même temps que Montpellier, quand il s’était agi de choisir douze stades parmi quatorze projets. Ce qui le fait bondir ! « On s’aperçoit aujourd’hui que ce ne sont pas forcément les plus gros budgets qui sont capables d’aller au bout. Et puis surtout, en vertu de ce qui avait été dit, on s’aperçoit que si Strasbourg et Nancy avaient déclaré forfait plus tôt, Metz aurait naturellement été retenu. Tout cela est aberrant ».
Le président messin, cela dit, n’a pas perdu tout espoir. On s’en doute… « Notre dossier est toujours en cours. Le projet de rénovation poursuit son chemin. Nous sommes prêts à revenir dans la boucle. Nous allons en discuter en interne, avec la ville, et intervenir le cas échéant auprès des instances fédérales. »
Agacé, voire en colère, Bernard Serin souligne alors l’incohérence de la situation… « Une grande fête du football français se prépare et l’UEFA, qui l’organise, qui est présidé par Michel Platini, un Lorrain, rendrait l’Est complètement absent… C’est paradoxal, non ? J’espère que les représentants lorrains du football français, comme Bernard Desumer ou Jacques Rousselot, nous soutiendront. »
P. DEL.
Metz, bien finir l’année à domicile (CFA)
• Le match. FC Metz : 5ème avec 29 pts (5 victoires, 3 nuls, 3 défaites) ; dernier match : victoire à Jura Sud (1-2). Villefranche : 7ème avec 29 pts (4 victoires, 5 nuls, 3 défaites) ; dernier match : victoire face à Sochaux (2-1).
Les Messins recevront une équipe de Villefranche comptant le même nombre de points qu’eux avec toutefois un match de plus. Passés de la neuvième à la cinquième place grâce à leur victoire à Jura Sud la semaine dernière (1-2), les grenats repartent du bon pied. Ce succès à l’extérieur remet en effet les Mosellans en selle. Villefranche, de son côté, vient de signer une deuxième victoire d’affilée à domicile. Après avoir battu Yzeure (1-0), les joueurs de Villefranche sont venus à bout de Sochaux (2-1).
• L’avis de l’entraineur : José Pinot : « On va essayer de s’offrir un beau cadeau de Noël pour notre dernière rencontre à domicile avant la trêve en faisant un beau match. »
• Le groupe messin. Hormis Yohan Croizet qui est en phase de reprise, les blessés de la semaine dernière réintègrent le groupe. Plusieurs joueurs professionnels ont également été mis à la disposition de José Pinot. Ainsi, Gaëtan Bussmann, Hamadi Ayari, Mayoro N’Doye et Vedran Vinko rejoignent la réserve. Diafra Sakho, quant à lui, devra encore patienter puisqu’il lui reste un match de suspension à purger en CFA. Le groupe : Aissi Kede, Cappa – Bussmann, Ayari, Kayombo, Bernardelli, Meligner – Fawzi, N’Doye, Wang Chu, Le – Keita, Vinko, N’Sor, Mané.
14h30 au Stade des Hauts de Blémont à Metz-Borny.
Paul passe à confesse
Suspendu à titre conservatoire par la Commission de discipline de la LFP, Johann Paul, auteur du coup porté à Pierre Bouby qui avait enflammé la fin de la rencontre entre Metz et Amiens, vendredi 25 novembre, fait, quelques jours après les incidents du 25 novembre dernier à Saint-Symphorien, acte de contrition.
« À Metz, j’ai fait preuve d’égoïsme, car j’ai mis tout le monde dans la m****, assure le milieu de terrain amiénois. Je n’ai pas pensé aux conséquences de mon geste. » Des propos louables mais qui ne parviennent tout de même pas à excuser son geste…
