
Très humble, Thierry Steimetz sait qu’« à [son] âge, avoir la possibilité de basculer dans ce milieu, c’est rare et c’est une chance » qu’il « ne pouvait pas laisser passer. » Photo Maury GOLINI
• Vous aviez touché du bout des doigts le monde professionnel lors de votre passage au sein du centre de formation de Lens entre 2001 et 2003. Dix ans plus tard, vous avez enfin franchi le cap. Thierry Steimetz est-il un footballeur professionnel heureux ? « Bien entendu ! Il y a encore quelques semaines je m’interrogeais sur mon avenir professionnel, j’étais en quête d’un emploi stable. Généralement, les portes d’une carrière de footballeur pro s’ouvrent vers dix-huit, dix-neuf ans. Moi, j’en ai vingt-huit ! À mon âge, avoir la possibilité de basculer dans ce milieu, c’est rare et c’est une chance que je ne pouvais pas laisser passer. »
• Qu’avez-vous ressenti au moment de signer votre contrat ? « J’étais très fier et, je dois l’avouer, assez euphorique. Heureusement, ce sentiment est aujourd’hui retombé pour laisser la place à un bonheur plus simple. Lors de mes premiers jours au FC Metz, j’étais blessé ( entorse de la cheville) et cela m’a permis de bien observer le fonctionnement du club avant de me concentrer à cent pour cent sur mon travail. »
• Quels sont les principaux changements que vous avez pu observer en passant du milieu amateur au monde professionnel ? « Je n’avais pas l’habitude de m’entraîner le matin. C’est un nouveau rythme à prendre. Au niveau de l’hygiène de vie, même si j’ai toujours fait preuve de sérieux dans ce domaine, il est nécessaire de faire encore plus d’efforts. Le sommeil, la récupération, l’alimentation, sont autant d’éléments qu’il faut intégrer à sa vie quotidienne. Cela dit, j’ai vingt-huit ans, je ne suis plus un gamin et je sais me prendre en charge. Honnêtement, je ne tombe pas des nues. »
• Vous évoquiez un rythme différent. Comment encaissez-vous cette nouvelle charge de travail ? « A Amnéville, nous nous entraînions tout de même quatre fois par semaine… Mais c’est vrai, c’est plus intense, plus dur, surtout en ce moment avec des conditions météo difficiles. Mais en contrepartie, les moyens mis à notre disposition permettent une récupération plus rapide grâce, notamment, aux massages et aux soins. »
« Je n’ai encore rien prouvé »
• Vous avez d’ailleurs rapidement fait connaissance avec le staff médical… « Oui. C’est sûr que de disposer d’un médecin et d’un kiné à plein-temps permet de guérir plus vite. Au niveau amateur, nous n’avons pas cette chance. J’ai été parfaitement suivi et conseillé ; on a pris le temps qu’il fallait et me voici aujourd’hui complètement rétabli. »
• Autre aspect de ce métier que vous découvrez sur le tard : les sollicitations médiatiques. Comment les appréhendez-vous ? « Elles ont surtout été nombreuses lors de ma signature au FC Metz. Aujourd’hui, c’est plus calme. Je ne peux pas dire que cela me dérange, mais pour être tout à fait honnête, je me sens plus à ma place sur le terrain que face à un journaliste. D’autant que je n’ai encore rien prouvé. Cela me dérange un peu de devoir m’épancher avant d’avoir fait mes preuves sur le terrain. »
• Un terrain dont vous êtes privé depuis près d’un mois (son dernier match sous les couleurs d’Amnéville remonte au 14 janvier dernier). Impatient de découvrir la Ligue 2 ? « Non, pas impatient, très impatient ( large sourire). Mais je prends mon mal en patience en me donnant à fond lors des entraînements. Ils me permettent, pour le moment de combler ce manque… Cela dit, j’ai vraiment hâte que la compétition reprenne ses droits. Le plus vite possible ! »
Jean-Sébastien GALLOIS.