
15 septembre 2007. Metz reçoit Lyon, en Ligue 1. Avec Christophe Marichez dans les buts. Un souvenir parmi d’autres dans la carrière du gardien messin. Photo Pascal BROCARD
À 37 ans, Christophe Marichez plonge encore avec délectation. L’ex-capitaine du FC Metz, qui se dirige vers une carrière d’entraîneur, a retrouvé le groupe pro il y a deux mois. Pour le plaisir et pour partager son expérience.
Trente-sept ans et tous ses gants. Ou presque. Pour tout dire, on ne lui a pas posé la question. Mais s’il avait voulu conserver l’intégralité des paires de moufles qu’il a enfilées tout au long de sa carrière, il lui aurait sans doute fallu une armoire sur mesure. 43 matches de Ligue 1, 260 autres de Ligue 2 et on ne parle pas ici de ses apparitions en coupes : Christophe Marichez, ex-capitaine du FC Metz, a baroudé. Et s’il voyage beaucoup moins depuis la fin de saison passée et l’issue de son contrat avec un club où il aura vécu les six dernières années de sa carrière, le bon homme n’en a pas pour autant perdu le goût de la boue et du plongeon.
Quinze jours avant la trêve hivernale, Marichez a d’ailleurs été rappelé par Dominique Bijotat, l’entraîneur messin. « Il fallait anticiper le départ d’Oumar Sissoko pour la Coupe d’Afrique des Nations. Joris (Delle) était blessé. Dans le secteur gardiens, le club avançait un peu à flux tendu. Il fallait que je sois prêt au cas où on me demande de faire une petite pige », explique Christophe Marichez.
Cette perspective n’a pas pris corps. Anthony M’Fa, jeune pousse, a assuré l’intérim en l’absence du numéro 1 malien. Christophe Marichez s’est donc contenté de faire le nombre lors des séances d’entraînement, un ouvrage qu’il poursuit aujourd’hui encore. Sans difficulté. « J’ai quitté le groupe il y a seulement six mois. » A vec plaisir. « Je ne vais pas le cacher, je suis content d’être là. Même si les résultats ont été moins bons ces dernières semaines, ce groupe est sain et travaille sérieusement. »
« J’ai eu ma dose »
Et l’adrénaline dans tout ça ? Le gardien, qui reste à l’écart de la compétition, assure ne pas ressentir de manque. Pas même lorsqu’il lui arrive de humer le parfum des vestiaires de Saint-Symphorien, les soirs de match. « Le stress d’avant-match, j’ai eu ma dose, plaisante-t-il. Aujourd’hui, je ne regarde pas derrière moi, je suis simplement content d’être parti en ayant contribué à laisser le club en Ligue 2. »
À 37 ans, serait-il en mesure de remettre le couvert ? L’intéressé a la franchise d’avouer qu’il n’est pas insensible au poids des années. S’il a conservé une hygiène de vie de sportif, Christophe Marichez reconnaît, en effet, que la récupération est devenue un art plus compliqué qu’autrefois pour ses cannes proches de la quarantaine. « D’abord parce que je n’ai pas fait la préparation de début de saison et puis, parce que mon corps s’est un peu relâché, c’est normal. »
On pourrait craindre un débordement de nostalgie à l’évocation de ce tableau. Mais non. « Je n’ai pas eu le temps de gamberger, je continue à faire ce que j’aime. Je viens de passer un premier diplôme en vue d’entraîner, avec Bruce Abdoulaye d’ailleurs. » Entraîner des gardiens, un nouveau but, qui pourrait bien trouver son cadre ici, du côté du FC Metz. Retrouver le Nord, sa région natale, Marichez n’y pense plus. « Je me suis tout de suite bien senti ici. » Pas si Ch’ti que ça, en fait, Marichez. 1,82 m sous la toise exactement.
Cédric BROUT.
« Seul Bastia se détache »
Du métier de gardien à la Ligue 2, version 2011-2012, en passant par les prestations d’Anthony M’Fa, Christophe Marichez dans le texte.

Anthony M’Fa, un des gardiens messins qui assure aujourd’hui la relève de Christophe Marichez. Photo Pascal BROCARD
Que pense-t-il des prestations d’Anthony M’Fa, propulsé numéro 1 messin en l’absence d’Oumar Sissoko ? « On n’a pas la sensation qu’il subit la pression. Maintenant, il est peut-être encore un peu trop introverti, et ce n’est pas un constat péjoratif. C’est normal, il est encore jeune. Il faut qu’il force sa nature. Qu’il soit un peu plus méchant comme on dit. »
Un jeune gardien peut-il s’imposer en Ligue 2 ? « La jeunesse n’est pas incompatible avec la réussite. Il suffit de prendre l’exemple de Joris (Delle), d’Oumar (Sissoko) et d’Anthony (M’Fa). Le fait de commencer sa carrière très tôt est un atout. Ça permet d’avancer et d’accumuler du temps de jeu. Et lorsque tu traverses une saison difficile, tu apprends davantage encore. De toute façon, les gardiens commencent de plus en plus jeunes. Et c’est logique : il y a une bonne formation à ce poste en France. »
La Ligue 2 d’aujourd’hui ? « A mes yeux, seul Bastia se détache des autres formations. Le championnat est de plus en plus homogène. On peut vite se retrouver près du podium en réalisant une bonne série comme on peut vite se rapprocher de la zone rouge en cas de contre-performances. »
Et le FC Metz dans tout ça ? « Bien sûr qu’il y a encore un espoir de titiller le haut du tableau. Mais avant d’y penser, il est nécessaire de retrouver une certaine confiance et cela passe par la régularité. Ça se joue sur des détails… »
C. B.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : deux séances d’entraînement. Aujourd’hui : deux séances d’entraînement (9h30 et 15h) à la Plaine de Jeux.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Sedan (21 e journée de Ligue 2), vendredi 21 janvier : 0-2. Prochain match : Nantes - Metz (24 e journée), lundi 20 février à 20h30. A suivre : Istres - Metz (25 e journée), vendredi 24 février à20h.
A l’infirmerie. Bruce Abdoulaye (douleurs au pied) passera un examen médical aujourd’hui pour en savoir plus sur sa blessure. Mahamane Traoré (mollet) et Romain Métanire (cheville) ont pris part, hier, à la séquence course avec le groupe messin, avant de poursuivre le travail avec le kiné, Luc Labeeu.
Suspendus. Oumar Sissoko a encore un match de suspension à purger. Adama Tamboura a, lui, encore deux matches de suspension à purger, et non un, comme nous l’indiquions dans nos précédentes éditions
L’info (1). Oumar Sissoko est à Metz. L’international malien, revenu de la Coupe d’Afrique des Nations avec une médaille de bronze, retrouvera ses coéquipiers messins aujourd’hui. « Son programme sera aménagé, précise Patrick Hesse, entraîneur adjoint. Mais il ne devrait pas avoir de mal à retrouver le rythme. Il a plus joué que nous au cours de ces dernières semaines ! »
L’info (2). Daniel O’Shaughnessy ? Un nouveau joueur messin. Défenseur au gabarit imposant (1,86m, 76 kg), qui évoluait jusqu’ici au HJK Helsinki, ce dernier a signé un contrat stagiaire de deux ans et demi. Finlandais d’origine irlandaise, international dans sa catégorie, le jeune homme, qui fêtera ses 18 ans le 14 septembre prochain, s’entraîne actuellement avec le groupe professionnel.
L’info (3). Dominique Bijotat et son staff ont décidé de réduire leur groupe. Vedran Vinko, Oumar N’Diaye et Mayoro Ndoye ont été invités à s’entraîner avec l’équipe réserve dirigée par José Pinot.