Avec beaucoup d’abnégation, les Messins ont récolté un vrai bon point sur la pelouse de Nantes, hier soir. Sans prendre de but.

Anthony M’Fa s’est avéré précieux hier soir à Nantes, où le gardien messin a gardé sa cage inviolée. Mission accomplie. Photo Archives Pascal BROCARD
Près de trois semaines sans jouer… Et des répétitions régulièrement tronquées. Forcément, à l’heure de retrouver la scène de la Ligue 2, hier soir, à Nantes, trouver le bon tempo s’est longtemps révélé être une véritable gageure pour l’orchestre messin au sein duquel Thierry Steimetz et Stéphane Besle effectuaient leurs premières gammes.
De notre envoyé spécial à Nantes
Une pelouse de la Beaujoire semblant être un brin plus grande que ce que prévoit le règlement et la grosse pression nantaise imprimée dès l’entame de la rencontre ont fait craindre le pire pour les hommes de Dominique Bijotat. Tout comme l’absence de mouvement, les passes imprécises et le manque cruel d’engagement durant les premières minutes. Une évidence sautait alors aux yeux : l’abnégation réclamée par l’entraîneur lorrain à la veille de ce déplacement en Loire-Atlantique serait la clé de la réussite messine. La patience aussi. Mis à l’épreuve par Vincent Bessat, qui profitait d’une mauvaise relance de Stéphane Besle (13 e), Granddi N’Goyi, dont la frappe était parfaitement claquée par Anthnoy M’Fa (22 e), et Matheus Vivian, qui ne cadrait pas sa tentative à bout portant (23 e), Ludovic Guerriero et ses coéquipiers faisaient le dos rond.
Bouby trouve le poteau
Avant de trouver, petit à petit, une cadence digne de ce nom. Rien de flamboyant pour autant. Non, juste ce qu’il fallait pour hausser le ton et s’offrir enfin quelques incursions dans le camp nantais. Sadio Mané sonnait ainsi la charge. Stoppé irrégulièrement à l’entrée de la surface de réparation par Jonathan Pereira, le jeune milieu de terrain obtenait un coup franc que Pierre Bouby expédiait sur le poteau gauche de Rudy Riou (33 e). Rageant… Plus agressif, Metz venait de s’offrir la plus belle occasion de la première mi-temps, mais poussés par leur public, les Nantais étaient à deux doigts d’ouvrir la marque à la suite d’un cafouillage monstre dans la surface de réparation, mais ni Vivian ni Djilobodji ne parvenaient à ajuster leur frappe (41 e). Dans la foulée, Thierry Steimetz, servi en retrait par Pierre Bouby, ouvrait trop son pied (42 e).
A la pause, les joueurs de Dominique Bijotat tenaient, tant bien que mal, ce qu’ils étaient venus chercher à la Beaujoire. Un point synonyme d’espoir face à l’un des candidats à la montée. La seconde période confirmait cette farouche volonté, symbolisée par cette nouvelle occasion signée Mathieu Duhamel, singulièrement privé de ballon hier soir. L’attaquant messin, bien servi par Mané, voyait sa frappe passer de peu à côté des buts de Riou (53 e).
La suite ? Une leçon de courage. Car comme le craignait le staff technique lorrain, les jambes messines étaient bien lourdes en fin de match. Et pour faire face à cette légitime baisse de régime, Dominique Bijotat renforçait son secteur défensif en lançant dans l’arène Fleurival et Métanire. Metz tenait le choc grâce Hamadi Ayari qui barrait la route de Pancatre (73 e) et surtout Anthony M’Fa, auteur de plusieurs sorties aériennes du bel effet et d’une intervention pleine de sang-froid dans les pieds de ce diable de Pancrate (88 e).
Au courage donc, le FC Metz a récolté un point précieux et a repris le cours des négociations. Dominique Bijotat espérait terminer février avec une petite dose de confiance supplémentaire. Un premier pas vient d’être franchi. Reste à effectuer le deuxième pour retrouver l’équilibre. Et ce dès vendredi à Istres.
Jean-Sébastien GALLOIS.

Après le fiasco de Sedan, les Messins, à l’image de Guerriero, Ayari et Fleurival, ont montré un véritable esprit collectif hier à Nantes. Photo MAXPPP
M’Fa, gardien de la forteresse

Stéphane Besle et Kalidou Koulibaly, ici, face à Matheus Vivian : symbole d’une assise défensive retrouvée. Photo MAXPPP
EN VUE
Kalidou Koulibaly. A l’image de son équipe, il a eu du mal à rentrer dans le match. Mais une fois cette période de rodage passée, le défenseur messin a gagné en précision et surtout en agressivité. Son entente avec Stéphane Besle, auteur d’un match sérieux malgré quelques relances approximatives, fut rassurante.
Sadio Mané. Branché sur courant alternatif en première période, le milieu de terrain sénégalais a lâché les chevaux à la reprise. Le public de la Beaujoire a ainsi pu admirer la vitesse et la technique du jeune messin.
Hamadi Ayari. Pour sa première titularisation en championnat, le défenseur messin n’a fait aucun complexe. Propre dans ses duels, il a ainsi empêché Fabrice Pancrate de filer seul au but (73 e).
DANS L’OMBRE
Thierry Steimetz. S’il n’est pas question de tirer à boulet rouge sur la nouvelle recrue messine, force est de constater que débuter à la Beaujoire n’est pas une gageure. Souvent timide et un brin précipité dans ses gestes, le milieu de terrain aura toutefois eu le mérite de se sacrifier à la cause défensive de son équipe. A revoir dans un autre contexte.
PAROLES, PAROLES
Matheus Vivian (défenseur de Nantes) : « On ressort de cette rencontre avec beaucoup de frustrations. Au regard de nos objectifs, un point c’est nettement insuffisant. Mais peut-être sera-t-il important au final. Metz a su faire ce qu’il fallait pour accrocher ce nul. Quant à nous, au moins sommes-nous parvenus à rester disciplinés jusqu’au bout. »
Dominique Bijotat (entraîneur de Metz) : « On voulait se rassurer défensivement, c’est chose faite. C’est très intéressant, surtout face à une équipe nantaise très offensive et en pleine confiance. »
Hamadi Ayari (défenseur de Metz) : « C’est un bon point que l’on a récolté grâce à une grosse solidarité. Les dix dernières minutes ont été difficiles physiquement, mais on a tenu le choc. C’est bien pour la suite. »
TEMPS ADDITIONNEL
Décrassage à la Beaujoire. Quelques minutes seulement après l’avoir quitté, les Messins ont repris la direction de la pelouse de la Beaujoire. Pendant que leurs homologues nantais se présentaient face à la presse, visages fermés pour la plupart, Ludovic Guerriero, eux, effectuaient un décrassage express, légers sourires en coin, avant de retrouver leur hôtel nantais.
J.-S. G.
TRIBUNE LIBRE
Un bloc opératoire
Panser les plaies. Et refermer au plus vite les cicatrices d’un mois de janvier douloureux. Telles étaient les tâches qui attendaient les Messins à Nantes. Une opération menée dans la douleur, mais au final réussie. Et sans cette anesthésie générale qui les avait plongés dans un profond coma lors de la venue de Sedan. Hier, sur la pelouse de la Beaujoire, les Messins ont retrouvé ce petit supplément d’âme qui leur avait permis, dans un passé pas si lointain, de rester dans la course au podium. Les hommes de Dominique Bijotat en sont encore loin… Certes. Mais c’est bien grâce à un bloc défensif particulièrement solidaire que ces derniers sont parvenus à arracher un point en Loire-Atlantique. Tout le monde s’y est mis et tant pis si l’animation offensive est passée au scalpel.
J.-S. G.
L’HOMME DU MATCH

Anthony M’Fa. Photo Pascal BROCARD
L’HOMME DU MATCH
Anthony M’Fa. Il ne s’est pas contenté de rassurer sa défense dans le jeu aérien. Non. Le gardien messin, pourtant peu sollicité en première période même au plus fort de la domination nantaise, est resté concentré jusqu’au coup de sifflet final. Pour finalement être décisif dans les derniers instants. Fabrice Pancantre peut en témoigner. On jouait la 88 e minute lorsqu’Anthony M’Fa s’est jeté dans ses pieds pour garder sa cage inviolée.
Nuits nantaises pour les Messins
Ils sont arrivés à Nantes jeudi en fin d’après-midi. Ils en sont repartis ce matin. Après deux nuits passées en terre nantaise, les Messins ont donc repris le chemin de la Lorraine à bord du TGV de 8h42. Quatre heures et des poussières plus tard, ils débarquaient à Metz avec le sentiment du devoir accompli et pour enfiler à nouveau les crampons dès cet après-midi. Une séance d’entraînement est, en effet, programmée sur les coups de 14h au stade de l’autoroute.