Avec un peu plus d’agressivité et d’application, Metz aurait sans doute récolté un point qui lui tendait les bras, hier à Istres. Au lieu de ça, l’équipe de Dominique Bijotat a concédé une nouvelle défaite (1-0). Inquiétant.

Comme au match aller à Saint-Symphorien (notre photo), David Fleurival et les Messins ont laissé l’entier bénéfice de la rencontre aux Istréens. Photo Pascal BROCARD
Dominique Bijotat l’avait promis : il effectuerait des changements à l’occasion du déplacement de son équipe à Istres. Si comme prévu Oumar Sissoko et Romain Métanire ont retrouvé leur place dans le onze de départ, c’est l’organisation offensive messine qui a interpellé hier soir.
De notre envoyé spécial à Fos-sur-Mer
Alors que les noms couchés sur la feuille de match par l’entraîneur lorrain auraient pu laisser croire à la première titularisation d’Andy Delort à la pointe de l’attaque aux côtés de Mathieu de Duhamel, l’ex-Ajaccien a, dans les faits, été invité à s’expatrier dans le couloir droit ou gauche, selon les permutations avec Sadio Mané. Le fameux 4-2-3-1 cher à Dominique Bijotat. Un brin déroutante sur le papier, cette nouvelle distribution des cartes, avec Yohan Betsch appelé à évoluer un cran au-dessus de sa position habituelle, aurait pu se révéler assez bluffante. Elle a finalement été insuffisante. « Dans l’esprit , a concédé le technicien messin, nous n’avons pas été assez présents. Nous avons manqué d’impact et d’engagement. »
Pourtant, Ludovic Guerriero et ses partenaires ont démontré quelques appétences pour la chose offensive. Beaucoup plus, en tout cas, qu’à Nantes lundi dernier. Car en dépit de l’ouverture du score signée Barillon (30 e), le FC Metz est non seulement parvenu à contrecarrer les velléités d’une équipe d’Istres très joueuse, mais il a paru, à l’occasion, en mesure de trouver des combinaisons intéressantes. Malheureusement, pas celle qui aurait permis de forcer le coffre-fort istréen. Mathieu Duhamel, de la tête (18 e) puis d’une frappe instantanée en pivot (36 e), Sadio Mané bien maladroit (28 e) ou encore Andy Delort (32 e) ont pourtant usé de leurs instruments en première période. En vain.
Et c’est donc sur un nouveau coup de pied arrêté que les Messins ont vu leurs louables efforts réduits à néant… Une très vilaine habitude cette saison. Frappé par Fettouhi, le coup franc lointain était ainsi dévié de la tête par Akrour sur Barillon qui, au milieu d’une défense attentiste, trompait Oumar Sissoko (1-0, 30 e). « On a manqué de discipline et dans notre situation, on ne peut pas se le permettre », a soufflé l’entraîneur lorrain à l’issue de la rencontre.
Betsch touche la barre
Au final, ce but istréen apparaît un brin injuste, tout de même, au regard de la débauche d’énergie déployée par les hommes de Dominique Bijotat. Ces derniers n’ont pas renoncé, malgré de grosses alertes devant les buts de Sissoko, à la parade devant Fettouhi (41 e) et Akrour (69 e) notamment. Et sans doute que la magnifique frappe enroulée de Yohan Betsch aurait mérité meilleur sort. Mais le milieu de terrain messin voyait sa tentative s’écraser sur la barre de Ménétrier (47 e).
Malchanceux sur ce coup-là, les Messins se sont, par ailleurs, révélés trop brouillons, parfois en panne d’inspiration et surtout maladroits dans les derniers gestes à l’image de Sadio Mané, idéalement décalé par Mathieu Duhamel (54 e). Metz a donc poussé, cherché cette égalisation qu’il méritait malgré tout car, comme l’a souligné son entraîneur, « dans l’ensemble les débats ont été équilibrés. » Et le duo tant attendu Delort-Duhamel a même été lancé après la sortie de David Fleurival (65 e). Pour rien… « On termine le match avec cinq joueurs à vocation offensive, mais les déchets techniques ont été trop nombreux », concluait, quelque peu dépité, Dominique Bijotat.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Malgré la rigueur de Guerriero...

Retour globalement concluant pour Oumar Sissoko. Photo P. BROCARD
EN VUE
Stéphane Besle. Les derniers réglages sont en cours de finalisation. Propre dans ses interventions sur l’homme, l’ex-défenseur de Neuchâtel Xamax s’est également révélé précieux dans le jeu aérien.
Oumar Sissoko. Abandonné par sa défense sur la frappe gagnante de Barillon, le gardien messin, qui retrouvait sa place hier après une absence pour cause de Coupe d’Afrique des Nations et une longue suspension, n’a rien à se reprocher. Au contraire, l’international malien s’est montré décisif sur les rares, mais franches, incursions istréennes.
DANS L’OMBRE
Sadio Mané. Ses quelques accélérations sont, cette fois, restées sans suite, le jeune milieu sénégalais ayant systématiquement buté sur la défense adverse. Et les deux superbes occasions qu’il a manquées hier soir illustrent un certain manque de lucidité.
Andy Delort. Si une superbe demi-volée est à mettre au crédit de l’attaquant prêté par Ajaccio (64 e), le reste fut plus brouillon. À sa décharge, évoluer dans un couloir n’est sans doute pas ce qu’il apprécie le plus. Il a d’ailleurs longtemps semblé chercher ses marques, sans vraiment les trouver.
PAROLES, PAROLES
Dominique Bijotat (entraîneur de Metz). « On a une nouvelle fois été sanctionné par notre manque de rigueur sur un coup de pied arrêté. On revient bien en seconde période, mais nous ne sommes pas parvenus à suffisamment combiner ensemble. On se procure quelques occasions, mais le bloc s’est avéré trop déséquilibré. Un point sur nos deux derniers matches, c’est évidemment trop peu. J’estime qu’on méritait mieux. Mais tant qu’on ne parviendra pas à peser plus sur nos adversaires et qu’on ne proposera pas un jeu plus fluide, on n’y arrivera pas. »
José Pasqualetti (entraîneur d’Istres). « Nous sommes très heureux d’avoir pris les trois points de la victoire face à une équipe messine qui nous a fait souffrir, notamment en seconde période. Mais défensivement on a su rester concentrer jusqu’au bout. »
TEMPS ADDITIONNEL
Un homme heureux. Au moins un joueur formé à Metz a quitté la pelouse de Parsemain heureux, hier soir. Au coup de sifflet final, Laurent Agouazi, auteur d’une prestation sérieuse face à son ancienne équipe, n’a pas boudé son plaisir. Et l’ex-milieu de terrain messin aurait eu tort de s’en priver : après ce succès, Istres pointe à la sixième place avec seulement cinq points de retard sur le podium. Ce matin, Metz ne pas en dire autant…
J.-S. G.
TRIBUNE LIBRE
Tribune très libre
Cette rubrique n’a jamais aussi bien porté son nom. Avec 2 500 spectateurs de moyenne avant la rencontre d’hier, Istres occupe la dernière place des affluences de Ligue 2. Hier, pour la venue des Messins, le stade Parsemain sonnait une fois de plus le creux. 2 009 spectateurs selon les organisateurs… Beaucoup moins vu de l’intérieur. En tout cas, ce n’est pas la sono crachant des sons aussi démodés qu’inaudibles, qui a contribué à chauffer l’ambiance. Alors que le vieux stade Bardin, situé dans le centre-ville d’Istres s’apprête à accueillir des logements sociaux, la nouvelle enceinte, inaugurée en 2005 dans la commune voisine de Fos-sur-Mer, a bien du mal à attirer du monde. Et dire qu’hier soir, le voisin marseillais ne jouait pas, qu’il faisait encore 11° au coup d’envoi et que le mistral ne s’était pas invité à la fête… Istres, c’est triste.
J.-S. G.
L’HOMME DU MATCH

Ludovic Guerriero. Photo Pascal BROCARD.
L’HOMME DU MATCH
Ludovic Guerriero. Après un long intérim au sein de la défense centrale, le capitaine messin a retrouvé son poste de prédilection devant la défense. Avec un certain brio hier à Istres. Ludovic Guerriero a ainsi récupéré un nombre incalculable de ballons grâce à un abattage de tous les instants. Mais il ne s’est pas uniquement contenté d’harceler sans relâche ses vis-à-vis. Non. Il s’est aussi appliqué dans la relance, faisant preuve de justesse dans les petits périmètres comme dans le jeu long.
Koulibaly chez les Bleus… et suspendu
Il manquera à l’appel la semaine prochaine. Une première fois mercredi. Kalidou Koulibaly a, en effet, été retenu par Philippe Bergeroo, le sélectionneur de l’équipe de France des moins de vingt ans, pour affronter la Finlande en match amical à Albi (16h30). La seconde fois vendredi à l’occasion de la venue de Clermont à Saint-Symphorien. La cause ? Le défenseur messin
a écopé d’un match de suspension après avoir été averti lundi dernier à Nantes dans les derniers instants de la rencontre.
Un troisième carton jaune en moins de dix rencontres qui obligera Dominique Bijotat à revoir, une fois de plus, la composition de son axe central.