Dominique D’Onofrio (à gauche) à son arrivée en tant que directeur sportif du FC Metz, en décembre 2011. Sa collaboration avec le président Serin est aujourd’hui en suspens. Photo FC Metz\Pira
Vendredi, le FC Metz accueille Tours pour faire ses adieux à son public et à la Ligue 2. Après quoi il se tournera officiellement vers le National, une perspective qui s’entoure aujourd’hui de plusieurs interrogations.
En National avec quel effectif ?
C’est l’une des questions majeures sur lesquelles les dirigeants messins vont devoir plancher ces prochaines semaines : quels joueurs conserver pour partir sur les sentiers inconnus du National ? La fin imminente de plusieurs contrats apporte déjà quelques éléments de réponse : Stéphane Borbiconi (blessé et à l’arrêt depuis le début de saison, ndlr), Adama Tamboura, mais aussi David Fleurival, par exemple, seront libres en juin prochain. Tout comme Mahamane Traoré et Kévin Diaz, lesquels avaient été prêtés cette saison, respectivement par l’OGC Nice et l’AS Monaco.
Ces départs annoncés ne seront assurément pas les seuls à baliser l’été qui s’annonce. Les perspectives économiques liées à la relégation et la réduction probable de moitié d’un budget avoisinant cette année les 11 millions d’euros, imposeront un dégraissage en règle afin de réduire la masse salariale ( lire ci-dessous l’interview de Bernard Serin).
Avec quel entraîneur ?
La nouvelle n’a encore été officialisée ni par le président Bernard Serin, ni par le principal intéressé, Dominique Bijotat, mais elle s’impose comme une évidence depuis vendredi dernier et la défaite des Messins à Arles-Avignon : arrivé en juin 2010, l’entraîneur actuel dirigera son dernier match à la tête des Grenats ce vendredi.
N’ayant jusqu’ici pas pris le soin d’indiquer clairement que sa collaboration avec Dominique Bijotat arrivait à son terme, le président messin n’a pas pu ouvrir une quelconque piste quant à l’identité de son successeur. Il faudra donc patienter et, comme dans de nombreux autres domaines, passer par la case supputations. Une case où le nom de Dominique D’Onofrio pourrait avoir toute sa place.
Quid des dirigeants ?
D’Onofrio? Mais si, souvenez-vous. Ce dernier avait été recruté à la surprise générale, fin décembre, en qualité de directeur sportif, un poste jusque-là occupé par Joël Muller, lequel avait alors enfilé le costume de conseiller du président. Dominique D’Onofrio a déjà entraîné au niveau professionnel. C’était en Belgique, au Standard de Liège (1 re division). L’échec de Dominique Bijotat et son staff lui offrira-t-elle l’opportunité de regoûter au terrain?
Si la perspective se révèle farfelue – le président n’a jamais cité le nom de l’Italo-belge à ce sujet, pas plus qu’un autre d’ailleurs – que deviendra l’Italo-belge? A l’heure de son arrivée, il avait été implicitement précisé que son contrat, prévu jusqu’en juin, serait reconduit. Mais au vu des moyens financiers qui sont les siens et du niveau auquel il est appelé à évoluer, le club aura-t-il les moyens et tout simplement le besoin de conserver un directeur sportif ? Cette question d’avenir se pose aussi s’agissant d’autres membres de l’organigramme, et par exemple du conseiller du président, Joël Muller. Chargé notamment du dossier du stade Saint-Symphorien, à l’heure où le club était revenu dans la course à l’Euro 2016, ce dernier a vu un large pan de son domaine d’activité rayé avec le refus de la ville de Metz de s’engager aux côtés du club dans la rénovation du terrain de jeu messin.
Cédric BROUT.
Serin : « Non, nous ne déposons pas le bilan ! »
Hier, à l’issue d’un week-end dont il a, entre autres, profité pour débroussailler le chantier qui l’attend, lui et son club en National, le président du FC Metz a apporté quelques précisions sur l’avenir proche de son club. Bernard Serin a notamment réfuté l’idée d’un éventuel dépôt de bilan.
• On a entendu beaucoup de choses depuis la défaite messine synonyme de relégation en National, vendredi à Avignon. Ces craintes sont-elles fondées ? « J’ai effectivement entendu ici-et-là que nous allions déposer le bilan, non, nous ne le déposons pas ! Descendre en National, ce n’est pas déposer le bilan. Regardez Toulouse, Guingamp ou encore Bastia il y a trois ans. »
• Et ce déficit supposé de cinq millions d’euros ? « Ce sont des chiffres qui datent d’un an. Il faut que ce soit clair, Nous ne sommes pas dans la situation qu’a pu connaître Strasbourg il y a peu. La perte a effectivement été importante en 2010-2011, mais cette saison, les comptes seront proches de l’équilibre ou à l’équilibre. »
• Votre club est donc prêt à assumer financièrement sa relégation en troisième division ? « Oui. Mais il faut aussi que cela s’accompagne de cohésion autour du club. Que ce soit entre les personnes internes au club, les supporters, les partenaires et les collectivités locales, comme je l’avais déjà dit. C’est la raison pour laquelle les jours qui viennent seront importants. Je dois voir sur qui on peut compter. »
• Êtes-vous déjà en mesure de préciser vos décisions concernant l’effectif qui sera celui du FC Metz la saison prochaine ? « Non, pas encore. Je peux simplement dire que la relégation nous permet de revoir les salaires des joueurs à la baisse, et cela à deux niveaux. Un niveau qui oblige le joueur concerné à aller au terme de son contrat, un autre qui le laisse libre d’accepter ou de refuser. Dans ce cas, il est libre de s’engager ailleurs. Nous allons examiner le cas de chaque joueur dans les deux semaines qui viennent. Il va nous falloir bien réfléchir, trouver l’équilibre entre les besoins sportifs qui seront les nôtres et les nécessités économiques. »
« Je m’y engage »
• Et concernant les dirigeants ? Quel avenir pour Dominique D’Onofrio, par exemple ? « Son cas, comme celui de tous ceux qui font partie de l’organigramme, sera étudié. Ça fait partie de la réflexion générale. Mais pour l’instant, je ne peux rien vous dire à ce sujet. »
• On s’interroge aussi sur le devenir du centre de formation… « C’est un sujet qui arrive au premier rang de mes préoccupations. Il faut préserver l’outil. Nous allons le faire, je m’y engage. Le club a mis vingt-cinq ans pour en faire ce qu’il est devenu et l’installer dans les dix premiers de France. »
• Dans ce tableau arrive le dernier match du FC Metz en Ligue 2, vendredi contre Tours. Que vous inspire-t-il ? « C’est un rendez-vous qu’il faut honorer. Ça fait partie de la compétition. Et malgré tout, c’est aussi un rendez-vous dont on peut espérer qu’il permette à certains supporters de manifester leur soutien au club dans cette épreuve. Même si on peut comprendre la déception et le dépit que les gens ressentent aujourd’hui… »
C. B.
DNCG : rendez-vous le 12 juin
C’est aujourd’hui que le FC Metz doit remettre à la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) le document écrit faisant office de budget pour la saison 2012-2013. Les dirigeants messins auront ensuite rendez-vous avec l’instance financière de la Ligue de football professionnel. La date de cette entrevue est d’ores et déjà fixée au mardi 12 juin 2012.
Un afflux de nouveaux partenaires (handball)
C’est bien connu, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Autrement dit la relégation en National du FC Metz profiterait déjà à Metz Handball grâce à un « afflux de nouveaux partenaires » souhaitant se désengager du football pour miser sur le handball. « Nous sommes désormais la seule vitrine sportive mosellane de haut niveau offrant une bonne visibilité », explique Thierry Weizman qui, pour autant, se défend vigoureusement de profiter de la situation dramatique du FC Metz. « Je suis moi-même un fervent supporter du football messin, je ne vois pas les choses sous cet angle-là. Je crois même que nous pourrions travailler ensemble.» Les affaires sont les affaires. Et de se féliciter aussitôt : « L’avenir sourit à Metz Handball.»
Ca. P.
