Billet d'humeur: Demain sera un autre jour?
Publié : 17 mai 2012, 16:34
Souvenirs, souvenirs
Demain, j'arpenterai le boulevard St Symphorien.
En remontant vers le stade, les ombres familières des fantômes me feront cortège. Dans les senteurs du printemps qui peine à mourir en été, dans le bruit des voitures et le pas des supporters, dans l'atmosphère de la fin du jour blessé par la lumière puissante des projecteurs, je m'approcherai de ce tombeau de béton, mausolée de mes espoirs déçus.
Me reviendont par bouffées ces souvenirs sacrés qui quelque part m'ont fait homme.
La main de mon père me guidant pour la première fois dans cette arène, ces marches de bétons déjà lézardées, ces clameurs effrayantes d'hommes goguenards, grossiers et rigolards qui m'ont appris mes premiers gros mots. Perché sur les épaules de mon père, puis sur un petit banc de bois, j'ai choppé le virus.
Puis est venu le temps des exploits. Ils s'appelaient Nico Braun et Hugo Curioni, Hausknecht, Beta, Coustillet et j'en passe... Nico c'était un taureau. Fallait le voir surgir de la brume des projecteurs, trois arrières sur le dos, frapper le ballon en arrachant un motte de terre... Et Curioni, tout à l'économie, faire la chevauchée décisive sous les vivats. Y a peu d'images de cette époque, celle des artilleurs de Metz, et il ne reste que les ralentis du cœur que le sépia de la mémoire obscurcit peu à peu. Des scores fleuves, une demi finale de coupe de France et Molinari, petit homme timide, croisé sur un quai de gare de Strasbourg... C'était le temps de ma première écharpe, des premières fiertés et de l'innocence intacte. Les gars de la sidérurgie en pleurs pendant le tour d'honneur et d'adieu de Battiston, ça vous marque une vie. Puis la parenthèse Dumartin. Exit Carlo Molinari, viré comme un malpropre, un va-nu-pied, un gagne petit...
Et puis est venu 84. La sidé au Parc. Metz devenait un petit Sainté. Eux crevaient lentement de Manufrance dans les exploits. Nous c'était la sidérurgie . Encore mon père. Sacrifié comme les autres. 1984, je dis ça pour les plus jeunes d'entre vous, 1984 c'était quelque chose. Plus beau, plus fort que 98. L'identité entre une région, une ville et un club, ça ne se décrète pas. Ça se produit au détour d'un hasard, d'une épreuve humaine collective qui trouve son expression symbolique dans la revanche sur le réel que constitue le sport. 84, j'y étais. Le Parc des Princes et Monaco.Une légende qui mériterait un livre. Celui que je rêve d'écrire un jour. Et Barcelone, dans la foulée. Mon plus beau souvenir, le match qui suit l'exploit. Metz-PSG. Une heure et demie avant le match, pendant que le stade se remplissait comme un œuf, les hauts parleurs diffusent la retransmission de radio L du match de Barcelone. A chaque but commenté le stade explose devant la pelouse vide. Surréaliste et sublime...
1988, deuxième coupe de France et un souvenir, le tour d'honneur avec Sochaux, ensemble.
Puis enfin la décade prodigieuse. La montée en puissance. La défense de fer d'une équipe qui a fait sa révolution. Fini les attaquants d'exceptions, le spectacle et les avalanches de buts. C'est le temps de la maturité. On est craint, respecté, réputé difficile à manœuvrer. Jusqu'à 1998. Champion 20 minutes. Puis deuxième. Pour l'éternité. Et puis le déclin. Irrémédiable. Pourquoi ?
La Chute de la Maison Molinari.
Si je conserve une infinie tendresse pour l'homme, elle ne saurait se détacher de l'analyse froide de l'échec d'un système que l'emblématique président finira par reconnaître lui même. Tout commence au lendemain de 98. Des décisions prises alors vont dépendre l'avenir du club. Le choix que fait Molinari d'investir dans le foncier, c'est à dire les infrastructures et singulièrement le Centre de formation, semble raisonnable. Se doter d'un outil pour l'avenir et choisir la pérennité du long terme selon une culture d'entreprise reposant sur l'économie va cependant se brouiller. Deux éléments vont se combiner au détriment de l'avenir. D'abord l'inflation de la masse salariale et les errements de la politique de recrutement vont conduire à la chute sportive de 2002.
Mais plus encore, le football lui aussi va évoluer structurellement et rendre le miracle économique messin caduque. L'interdiction pour les collectivités territoriales de subvenir aux clubs professionnels, l'arrivée de Canal + comme stipendiaire du football français par les droits télévisuels vont changer la donne. Et enfin, l' arrêt Bosman qui désorganise les filières habituelles du recrutement. Le club tente d'y répondre par la modification de son statut juridique, la création de l'association qui prend en charge le Centre de Formation pour en garantir la subvention. Mais l'équation traditionnelle éclosion de talents et revente en réalisant une plus-value ne fonctionne plus.
J'en veux pour preuve l'affaire Ribery, symptomatique d'une évolution inéluctable.
Dès lors la fossilisation du club est inévitable, car la direction du club repose sur un président propriétaire, un conseil d'administration devant lequel il est responsable mais tout en étant majoritaire ce qui exclut la moindre remise en cause des choix stratégiques. Par la même logique fonctionnelle, l'ouverture du capital à des investisseurs extérieurs au club se trouve contingentée
par l'impossibilité pour ceux ci d'avoir un réel pouvoir d'influence décisionnaire. Donc qui serait intéressé de mettre de l'argent sans la contrepartie du levier d'action ? Personne.
Quand Carlo Molinari cède ses parts à Bernard Serin la structure et l'organigramme changent peu. Le pari de Serin s'inscrit dans la continuité de l’œuvre de Molinari : conserver la structure d'un club de ligue 1, remonter le plus vite possible pour rééquilibrer un budget condamné au déficit structurel tant que le club végète en ligue 2. Tout va dépendre désormais du sportif. Et de son directeur, Joël Muller.
Réussites et échecs, le paradoxe du sportif
Club formateur parmi les meilleurs d'Europe, le FC Metz peut s’enorgueillir sur les 15 dernières années d'avoir fourni une liste dont on peut extraire quelques noms : Pires, Blanchard, Song, Adebayor, Saha, Ribéry, Obraniak, Beria, Pjanic Cissé etc...et j'en oublie.
Pires et Blanchard furent des opérations jûteuses réussie. Adébayor signa un contrat de trois ans juste avant son rachat par Monaco et Pjanic, sauva financièrement le club littéralement.
Une chose frappe, c'est que les talents partent de plus en plus tôt, et sans éclosion parfois. En ligue 2, la visibilité du club étant moindre les bénéfices dont on peut tirer de la vente d'un joueur. Alors en National....
Mais l'échec sportif du club réside à mon sens dans deux aspects. Le choix des hommes et les options tactiques.
La création d'un poste de directeur sportif, pour ambitieuse qu'elle puisse être, a semblé dès le départ comme inadaptée à un club comme Metz. Joël Muller en porte la responsabilité, ayant exercé le poste jusqu'à une date récente. Sa présence au club me semble compromise. Elle doit être remise en cause. Eu égard au talent qui nous a conduit au titre de vice-champion de France, son passé ne saurait cependant l'exonérer de son bilan comme directeur sportif. Ceux qui connaissent l'histoire du club, qui ont connu les 11 années du club sous sa houlette comme entraîneur comprendront sans doute mieux que les plus jeunes d'entre vous à quel point il aura conforté le jeu du FC Metz dans une philosophie reposant sur la rigueur défensive, la solidité défensive comme préalable. Il était de la responsabilité de Pouliquen ou de Bijotat de le nuancer. L'ont il fait ? Non. Le 4/4/2 est choisi dans les cas désespéré et sous la pression populaire. Peut être n'ont ils pas pu le faire, peut être ont ils été choisi pour ne pas le faire, au fond peu importe.
Quand tant d'échecs se succèdent sous l'égide d'une direction sportive dont l'homme qui l'incarne est loin de partager l'option du jeu offensif, il faut en tirer les conséquences.
On pourra peut être me rétorquer que le 4/5/1 est le modèle majoritaire en France. Pour quel spectacle ?
Car si reconquête il doit y avoir, du public et de l'élite, elle ne saura passer sans un spectacle, fondement même du sport.
En conclusion, demain ?
Demain, je serai au stade. La saison prochaine aussi. Pour Jules Bocandé, qui savait ce que spectacle veut dire, une joie illuminée par un sourire carnassier et rigolard. Pour Carlo Molinari, pour ce qu'il a fait de ma jeunesse, une fierté d'être messin. Pour honorer la mémoire de mon père.
Pour la fidélité, celle d'une vie, pour un amour, éternel, que ni l’éloignement des étoiles, ni la solitude des travées ne sauraient entamer. Pour les clameurs anciennes et les espoirs de demain. Pour la poignée de gamins qui vont porter sur leurs épaules le poids de l'histoire et les aspirations des derniers rêveurs.
Mais pas pour les joueurs d'opérette, plus habiles à surfer sur les réseaux sociaux que sur un terrain, pas pour les guerriers du dimanche qui jouent le vendredi, pas pour les indifférents au passé qui ne savent pas que si eux passent le public lui, trépasse...
Pas pour un président qui doit apprendre rapidement qu'il ne suffit pas de mettre la main à la poche pour maintenir un agonisant quand il faudrait le soigner du remède de cheval. Qui fait charger les CRS quand un peuple n'a même plus droit à sa juste colère. Qui maintient un organigramme qui n'en finit plus de ne pas faire ses preuves.
Qu'ils n'oublient pas tous que la croix de Lorraine frappée sur le blason représente plus qu'ils ne sauraient comprendre. Qu'ils n'oublient pas que ce club ne leur appartient pas mais bien à ceux qui le font vivre. Parce que nous vivons à travers lui, de générations en générations, de père en fils.
Que la force de la mémoire collective est plus forte que les frilosité de boutiquier.
Alors, une bande de gamins, un président courageux et des fidèles poussant ensemble vers le plaisir du jeu, du risque, réveilleront peut être le dragon...
Demain, j'arpenterai le boulevard St Symphorien.
En remontant vers le stade, les ombres familières des fantômes me feront cortège. Dans les senteurs du printemps qui peine à mourir en été, dans le bruit des voitures et le pas des supporters, dans l'atmosphère de la fin du jour blessé par la lumière puissante des projecteurs, je m'approcherai de ce tombeau de béton, mausolée de mes espoirs déçus.
Me reviendont par bouffées ces souvenirs sacrés qui quelque part m'ont fait homme.
La main de mon père me guidant pour la première fois dans cette arène, ces marches de bétons déjà lézardées, ces clameurs effrayantes d'hommes goguenards, grossiers et rigolards qui m'ont appris mes premiers gros mots. Perché sur les épaules de mon père, puis sur un petit banc de bois, j'ai choppé le virus.
Puis est venu le temps des exploits. Ils s'appelaient Nico Braun et Hugo Curioni, Hausknecht, Beta, Coustillet et j'en passe... Nico c'était un taureau. Fallait le voir surgir de la brume des projecteurs, trois arrières sur le dos, frapper le ballon en arrachant un motte de terre... Et Curioni, tout à l'économie, faire la chevauchée décisive sous les vivats. Y a peu d'images de cette époque, celle des artilleurs de Metz, et il ne reste que les ralentis du cœur que le sépia de la mémoire obscurcit peu à peu. Des scores fleuves, une demi finale de coupe de France et Molinari, petit homme timide, croisé sur un quai de gare de Strasbourg... C'était le temps de ma première écharpe, des premières fiertés et de l'innocence intacte. Les gars de la sidérurgie en pleurs pendant le tour d'honneur et d'adieu de Battiston, ça vous marque une vie. Puis la parenthèse Dumartin. Exit Carlo Molinari, viré comme un malpropre, un va-nu-pied, un gagne petit...
Et puis est venu 84. La sidé au Parc. Metz devenait un petit Sainté. Eux crevaient lentement de Manufrance dans les exploits. Nous c'était la sidérurgie . Encore mon père. Sacrifié comme les autres. 1984, je dis ça pour les plus jeunes d'entre vous, 1984 c'était quelque chose. Plus beau, plus fort que 98. L'identité entre une région, une ville et un club, ça ne se décrète pas. Ça se produit au détour d'un hasard, d'une épreuve humaine collective qui trouve son expression symbolique dans la revanche sur le réel que constitue le sport. 84, j'y étais. Le Parc des Princes et Monaco.Une légende qui mériterait un livre. Celui que je rêve d'écrire un jour. Et Barcelone, dans la foulée. Mon plus beau souvenir, le match qui suit l'exploit. Metz-PSG. Une heure et demie avant le match, pendant que le stade se remplissait comme un œuf, les hauts parleurs diffusent la retransmission de radio L du match de Barcelone. A chaque but commenté le stade explose devant la pelouse vide. Surréaliste et sublime...
1988, deuxième coupe de France et un souvenir, le tour d'honneur avec Sochaux, ensemble.
Puis enfin la décade prodigieuse. La montée en puissance. La défense de fer d'une équipe qui a fait sa révolution. Fini les attaquants d'exceptions, le spectacle et les avalanches de buts. C'est le temps de la maturité. On est craint, respecté, réputé difficile à manœuvrer. Jusqu'à 1998. Champion 20 minutes. Puis deuxième. Pour l'éternité. Et puis le déclin. Irrémédiable. Pourquoi ?
La Chute de la Maison Molinari.
Si je conserve une infinie tendresse pour l'homme, elle ne saurait se détacher de l'analyse froide de l'échec d'un système que l'emblématique président finira par reconnaître lui même. Tout commence au lendemain de 98. Des décisions prises alors vont dépendre l'avenir du club. Le choix que fait Molinari d'investir dans le foncier, c'est à dire les infrastructures et singulièrement le Centre de formation, semble raisonnable. Se doter d'un outil pour l'avenir et choisir la pérennité du long terme selon une culture d'entreprise reposant sur l'économie va cependant se brouiller. Deux éléments vont se combiner au détriment de l'avenir. D'abord l'inflation de la masse salariale et les errements de la politique de recrutement vont conduire à la chute sportive de 2002.
Mais plus encore, le football lui aussi va évoluer structurellement et rendre le miracle économique messin caduque. L'interdiction pour les collectivités territoriales de subvenir aux clubs professionnels, l'arrivée de Canal + comme stipendiaire du football français par les droits télévisuels vont changer la donne. Et enfin, l' arrêt Bosman qui désorganise les filières habituelles du recrutement. Le club tente d'y répondre par la modification de son statut juridique, la création de l'association qui prend en charge le Centre de Formation pour en garantir la subvention. Mais l'équation traditionnelle éclosion de talents et revente en réalisant une plus-value ne fonctionne plus.
J'en veux pour preuve l'affaire Ribery, symptomatique d'une évolution inéluctable.
Dès lors la fossilisation du club est inévitable, car la direction du club repose sur un président propriétaire, un conseil d'administration devant lequel il est responsable mais tout en étant majoritaire ce qui exclut la moindre remise en cause des choix stratégiques. Par la même logique fonctionnelle, l'ouverture du capital à des investisseurs extérieurs au club se trouve contingentée
par l'impossibilité pour ceux ci d'avoir un réel pouvoir d'influence décisionnaire. Donc qui serait intéressé de mettre de l'argent sans la contrepartie du levier d'action ? Personne.
Quand Carlo Molinari cède ses parts à Bernard Serin la structure et l'organigramme changent peu. Le pari de Serin s'inscrit dans la continuité de l’œuvre de Molinari : conserver la structure d'un club de ligue 1, remonter le plus vite possible pour rééquilibrer un budget condamné au déficit structurel tant que le club végète en ligue 2. Tout va dépendre désormais du sportif. Et de son directeur, Joël Muller.
Réussites et échecs, le paradoxe du sportif
Club formateur parmi les meilleurs d'Europe, le FC Metz peut s’enorgueillir sur les 15 dernières années d'avoir fourni une liste dont on peut extraire quelques noms : Pires, Blanchard, Song, Adebayor, Saha, Ribéry, Obraniak, Beria, Pjanic Cissé etc...et j'en oublie.
Pires et Blanchard furent des opérations jûteuses réussie. Adébayor signa un contrat de trois ans juste avant son rachat par Monaco et Pjanic, sauva financièrement le club littéralement.
Une chose frappe, c'est que les talents partent de plus en plus tôt, et sans éclosion parfois. En ligue 2, la visibilité du club étant moindre les bénéfices dont on peut tirer de la vente d'un joueur. Alors en National....
Mais l'échec sportif du club réside à mon sens dans deux aspects. Le choix des hommes et les options tactiques.
La création d'un poste de directeur sportif, pour ambitieuse qu'elle puisse être, a semblé dès le départ comme inadaptée à un club comme Metz. Joël Muller en porte la responsabilité, ayant exercé le poste jusqu'à une date récente. Sa présence au club me semble compromise. Elle doit être remise en cause. Eu égard au talent qui nous a conduit au titre de vice-champion de France, son passé ne saurait cependant l'exonérer de son bilan comme directeur sportif. Ceux qui connaissent l'histoire du club, qui ont connu les 11 années du club sous sa houlette comme entraîneur comprendront sans doute mieux que les plus jeunes d'entre vous à quel point il aura conforté le jeu du FC Metz dans une philosophie reposant sur la rigueur défensive, la solidité défensive comme préalable. Il était de la responsabilité de Pouliquen ou de Bijotat de le nuancer. L'ont il fait ? Non. Le 4/4/2 est choisi dans les cas désespéré et sous la pression populaire. Peut être n'ont ils pas pu le faire, peut être ont ils été choisi pour ne pas le faire, au fond peu importe.
Quand tant d'échecs se succèdent sous l'égide d'une direction sportive dont l'homme qui l'incarne est loin de partager l'option du jeu offensif, il faut en tirer les conséquences.
On pourra peut être me rétorquer que le 4/5/1 est le modèle majoritaire en France. Pour quel spectacle ?
Car si reconquête il doit y avoir, du public et de l'élite, elle ne saura passer sans un spectacle, fondement même du sport.
En conclusion, demain ?
Demain, je serai au stade. La saison prochaine aussi. Pour Jules Bocandé, qui savait ce que spectacle veut dire, une joie illuminée par un sourire carnassier et rigolard. Pour Carlo Molinari, pour ce qu'il a fait de ma jeunesse, une fierté d'être messin. Pour honorer la mémoire de mon père.
Pour la fidélité, celle d'une vie, pour un amour, éternel, que ni l’éloignement des étoiles, ni la solitude des travées ne sauraient entamer. Pour les clameurs anciennes et les espoirs de demain. Pour la poignée de gamins qui vont porter sur leurs épaules le poids de l'histoire et les aspirations des derniers rêveurs.
Mais pas pour les joueurs d'opérette, plus habiles à surfer sur les réseaux sociaux que sur un terrain, pas pour les guerriers du dimanche qui jouent le vendredi, pas pour les indifférents au passé qui ne savent pas que si eux passent le public lui, trépasse...
Pas pour un président qui doit apprendre rapidement qu'il ne suffit pas de mettre la main à la poche pour maintenir un agonisant quand il faudrait le soigner du remède de cheval. Qui fait charger les CRS quand un peuple n'a même plus droit à sa juste colère. Qui maintient un organigramme qui n'en finit plus de ne pas faire ses preuves.
Qu'ils n'oublient pas tous que la croix de Lorraine frappée sur le blason représente plus qu'ils ne sauraient comprendre. Qu'ils n'oublient pas que ce club ne leur appartient pas mais bien à ceux qui le font vivre. Parce que nous vivons à travers lui, de générations en générations, de père en fils.
Que la force de la mémoire collective est plus forte que les frilosité de boutiquier.
Alors, une bande de gamins, un président courageux et des fidèles poussant ensemble vers le plaisir du jeu, du risque, réveilleront peut être le dragon...