Jérémy Pied et les Messins sont attendus à Nantes. D’où personne n’est jamais revenu indemne… Photo Pascal BROCARD
Sur le papier, le voyage qui s’annonce n’a rien de franchement alléchant. Destination fatale pour tous ceux qui s’y sont jusqu’ici aventurés, Nantes ouvre aujourd’hui son domaine à un énième visiteur, dont la dernière sortie, au Havre, est venue rappeler combien le mal des transports l’indisposait. Chose à laquelle le calendrier est insensible. La preuve, il renvoie aujourd’hui la troupe d’Yvon Pouliquen sur la route.
Battu le 26 septembre sur la pelouse de Jules-Deschaseaux (2-0), Metz remet le cap à l’ouest. Et les souvenirs qu’il a ramenés de ses diverses pérégrinations dans la région ne sont pas faits pour le rassurer, lui qui court encore après son premier succès à l’extérieur, deux mois et demi après le coup d’envoi de la saison… Balayés dès l’ouverture à Vannes (3-0, 1 re journée), vaincus à Brest (2-1, 3 e journée) et au Havre, donc, les Messins savent ce qui leur reste à faire pour briser le signe indien : s’imposer sur les terres d’une armada nantaise invaincue lors de ses huit dernières confrontations.
Le pedigree de l’adversaire, ancien pensionnaire de l’élite, dauphin actuel du leader caennais, ne trompe personne sur la valeur à accorder à ce cinquième déplacement : face au dauphin du championnat, où il aligne pour l’instant l’attaque la plus efficace, Metz passera un test d’envergure, un vrai test. Pas vrai Yvon ? « Nantes est un gros morceau, oui, mais il n’y a qu’à observer la victoire de Laval au Havre, vendredi dernier, pour comprendre que tous nos adversaires sont costauds. Chaque match est difficile, il ne faut pas se leurrer. »
« Il faudra être costaud »
La dernière apparition des Messins, le 2 octobre contre Laval, vient appuyer les dires de l’entraîneur. Inexistant tout au long de la première période, Metz avait redressé la barre après la pause, au prix d’un exploit signé Bourgeois, auteur d’un doublé, et Johansen, pour la conclusion. Avec ces trois buts inscrits au cours d’une seule et même rencontre - une première cette saison - Metz a évité une énorme gifle. Un camouflet qui l’aurait amené à se présenter à la Beaujoire à égalité de points avec le premier relégable, Clermont… Au lieu de quoi il arrivera dans la peau d’une équipe de milieu de tableau.
Le sursaut observé face aux Mayennais a peut-être évité à Metz de pénétrer dans la crise. Il ne lui épargne pas de devoir hausser le rythme au plus vite pour ne pas s’éterniser à l’ombre des ambitions affichées en début de parcours. A l’heure d’entrer dans le deuxième quart du championnat, Metz doit apprendre à se faire violence pour entretenir la braise de l’espoir. Celui-ci existe, il est vrai, à la lecture des cinq points qui séparent l’équipe d’Yvon Pouliquen du troisième Havrais. Mais il est fragile, comme le souligne sa proximité avec la zone rouge.
Pour s’en éloigner, ce soir au moins, Metz devra être capable de « rester dans la continuité de ce que j’ai vu en deuxième période, contre Laval. Nous devons reproduire sur un match plein. Il faudra pour cela être costaud derrière, mais seulement : il faudra être animés d’intentions offensives. Pour ramener quelque chose de Nantes, nous n’aurons pas le choix. Il faudra les bousculer, comme l’ont fait Strasbourg et Nîmes. » Dans ce cas précis, la bousculade n’avait pas suffi à ébranler les Nantais, toujours invaincus chez eux. A l’ouest, pour eux, tout va bien.
Cédric BROUT.