
Selon l’agent du joueur, il n’aura fallu que deux coups de téléphone pour que Grégory Proment et le président Serin trouve un accord. Deux hommes sur la même longueur d’onde... Photo Pascal BROCARD
Six ans après avoir quitté Saint-Symphorien, Grégory Proment retrouve son club formateur. Pour une saison et plus si affinités. « Pour aider le FC Metz à retrouver un rang qui lui correspond vraiment », affirme le milieu de terrain.
Des clubs de Ligue 1 ont manifesté leur intérêt. Mais il avait tellement envie de revenir à Metz que toute discussion était impossible. » La confession est signée Thierry Laborieux, l’agent de Grégory Proment, déjà à l’origine de la venue du joueur au sein d’un centre de formation messin à peine naissant. C’était en 1995. Grégory Proment avait alors seize ans. Depuis, ce dernier a copieusement garni son CV. Aujourd’hui, le milieu de terrain de trente-trois ans accuse près de 400 matches professionnels sur la balance, dont 246 sous la tunique grenat entre 1997 et 2006.
« C’est un joueur historique, s’exclame Bernard Serin. Pour le président que je suis, c’est une immense satisfaction de voir quelqu’un manifester autant d’envie et faire autant d’efforts dans le seul but de prouver son profond attachement à son club de cœur . Aujourd’hui, je suis heureux d’accueillir l’homme autant que le joueur. »
Un joueur dont la lourde tâche sera d’encadrer un groupe très jeune qui aura donc besoin « d’être guidé ». En Moselle, Grégory Proment est donc en mission. « Je ne suis pas la maître du monde, intervient l’intéressé, mais mon souhait est effectivement d’aider le club à retrouver la Ligue 2 dès la fin de la saison. Et cela passe, notamment, par l’encadrement des plus jeunes. » Son regard croise alors celui de Philippe Gaillot, le directeur général adjoint du FC Metz. « J’ai joué à ses côtés, se souvient la recrue messine. J’étais le petit jeune et lui le vieux, enfin, le joueur expérimenté… Il m’avait alors pris sous son aile et aujourd’hui, c’est à moi d’endosser ce rôle. C’est bizarre, mais très motivant. »
« Heureux et fier »
Car, évidemment, le natif de Cormeille-en-Parisis n’a pas rendez-vous en terre inconnue. Bien au contraire. A Metz, il retrouve des visages, des figures. À commencer par son nouvel entraîneur, Albert Cartier. « Avant l’entraîneur, c’est l’homme que j’apprécie, confie l’ancien joueur de Caen. Il est, comme moi, très attaché à ses valeurs et à celles du FC Metz. C’est primordial dans l’optique de la reconstruction du club. C’est donc une très bonne chose qu’il soit revenu aux commandes de l’équipe. » Pour autant, ce n’est pas la venue du technicien vosgien qui a fait pencher la balance. « Dès que la relégation en National a malheureusement été entérinée, mon seul but était de revenir ici. Bien entendu, lorsque j’ai appris qu’Albert avait signé, cela m’a conforté dans mon choix. »
« Très heureux et très fier » d’être de retour, Grégory Proment a désormais hâte de refouler la pelouse de Saint-Symphorien mais surtout de reprendre « au plus vite » l’entraînement. « Dès cette nuit si le coach me le demande, lâche-t-il en plaisantant à peine, même si je connais le programme musclé concocté par Albert. Mais cela me semble nécessaire pour affronter un championnat aussi compliqué que le National.J’espère aussi que nous pourrons compter sur nos supporters. Beaucoup de monde a été déçu par une certaine dégradation des valeurs. Mais à partir du moment où les résultats suivront, mais surtout si on s’arrache sur le terrain et que l’on fait preuve de solidarité, alors, même en National, les gens reviendront au stade. » Une autre grande mission pour Grégory Proment.
Jean-Sébastien GALLOIS.
DNCG : le président n’est pas inquiet
C’est aujourd’hui que le cas du FC Metz va être étudié à la loupe par les membres de la Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG). Le président Bernard Serin, qui sera accompagné à Paris par Patrick Razurel et un expert-comptable du club, assure n’avoir « aucune inquiétude ». « Nous connaissons le contenu des documents que nous avons fourni et je ne prévois pas de difficultés particulières, explique M. Serin. J’ai l’habitude de cet exercice et nous répondrons en toute sérénité aux éventuelles interrogations. » Même un éventuel encadrement de la masse salariale ne semble pas alarmer le président messin. « Si tel est le cas, cela ne sera de toute façon pas contraignant au regard du budget prévisionnel présenté. Je vous assure que ce rendez-vous ne m’empêche vraiment pas de dormir. »