Apparu à neuf reprises la saison dernière en Ligue 2, Bouna Sarr espère « augmenter [ses] statistiques » et aider le FC Metz à quitter la route National. Photo Karim SIARI
Après une année de découverte décousue, Bouna Sarr, aborde sa deuxième saison professionnelle avec gourmandise et le désir d’apporter sa « pierre à l’édifice » dans la reconstruction de son club formateur.
Juillet 2011. En quelques jours seulement, Bouna Sarr est passé des salles de cours à la cour des grands. Bac en poche, le jeune homme, dix-neuf ans, vient en effet d’être convoqué au sein du groupe professionnel du FC Metz. Une première pour le joueur écarté du centre de formation de l’Olympique Lyonnais quelques années plus tôt.
Le milieu de terrain tient sa revanche. D’autant qu’en guise d’apéritif, il s’offre un caviar face aux Allemands d’Elversberg. Convaincu, Dominique Bijotat l’invite alors régulièrement à table en Ligue 2. « J’étais heureux, se souvient Bouna Sarr. Non seulement d’intégrer aussi vite l’effectif des pros, mais également d’entrer dans les plans du coach. » L’idylle ne va pas durer bien longtemps. « D’une certaine manière, j’ai été mis à l’écart, reconnaît-il timidement. J’en ai un peu discuté avec Dominique Bijotat : il me reprochait de ne pas fournir suffisamment d’efforts défensifs. Avait-il tort ? » Long silence. « En tout cas, il ne m’a pas redonné ma chance pour autant. Car, de mon côté, j’ai continué à travailler. C’était son choix… » Nouveau silence. « C’est du passé. Je n’ai pas de compte à régler. Au moins, cela m’a permis de grandir. » Fin du chapitre.
Bouna Sarr a tourné la page. Non sans avoir écrit une dernière ligne face à Tours lors du dernier tour de piste des Messins en Ligue 2. Avec son premier but en match officiel à la clé. « Comme tout le monde, j’avais très mal vécu la défaite à Arles/Avignon (où il était titulaire), synonyme de relégation. Contre Tours, j’étais plus relâché, la tête tournée vers l’avenir. »
À ce moment-là, l’horizon était-il forcément messin ? « Mon idée première a toujours été de relever le challenge de la remontée avec Metz, tranche-t-il. Après, je ne vais pas mentir : j’ai eu quelques propositions que je n’ai pas totalement ignorées. Mais je suis lié au club jusqu’en 2015. Et je pense avoir une réelle opportunité de jouer et donc d’apporter ma pierre à l’édifice. C’est le moins que je puisse faire pour mon club formateur… »
« Le trio du Barça »
C’est donc avec gourmandise, et un brin revanchard, que le natif de Lyon a repris le chemin de l’entraînement en juin. La rigueur et l’exigence de la méthode Cartier ? « C’est dur, murmure le milieu de terrain. Plus dur que l’an passé en tout cas. Mais chaque coach a sa méthode… » Et lorsqu’on lui rétorque qu’il a l’air de plutôt bien encaisser cette charge de travail, Bouna Sarr, un peu gêné, confirme que « sans paraître prétentieux », il s’estime « plutôt pas mal dans le domaine physique ».
Cela s’est effectivement vérifié à l’occasion des deux premières sorties amicales du FC Metz. Mieux, le jeune milieu de terrain, vingt ans depuis janvier dernier, a également offert quelques garanties en terme de jeu. Son entente avec Mayoro N’Doye, notamment, a sauté aux yeux. « C’est vrai que nous nous entendons bien. D’autant que nous avons régulièrement évolué ensemble l’an passé en CFA. On peut également associer Yéni (N’Gbakoto). L’idée c’est de recréer le trio du Barça, sourit-il. Ça nous amuse beaucoup… »
Mais (re) découvrir cette association de bienfaiteurs dépendra évidemment des choix d’Albert Cartier. « Mon objectif, c’est de jouer le plus de matches possibles, d’inscrire des buts, d’être décisif. Il faudra que je mérite ma place. Je sais aussi que le recrutement n’est pas terminé et qu’il faudra faire face à la concurrence. Mais je suis aussi là pour progresser. »
Pour cela, Bouna Sarr pourra prêter une oreille attentive aux conseils de Grégory Proment. « Il va nous apporter son expérience, accompagner les plus jeunes. Sa venue est une excellente chose. Franchement, je lui tire mon chapeau d’être revenu dans son club formateur malgré d’autres propositions. Humainement, c’est grand ! »
Jean-Sébastien GALLOIS.
Et si Le Mans descendait ?
Il y a quelques jours, la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) donnait le feu vert à Auxerre et l’autorisait à rester en Ligue 2, où le club de Gérard Bourgoin avait été relégué à l’issue du dernier exercice. Suspendu à la décision du gendarme financier du football français, l’espoir messin de réintégrer l’antichambre de l’élite en qualité de "repêché" s’était donc envolé. Mais cette perspective a retrouvé du souffle hier : cette fois-ci, c’est la situation du Mans qui est venue relancer l’idée que le club lorrain pourrait ne pas avoir à passer par la route du National… Selon le site butfootballclub.fr, la DNCG aurait en effet décidé de rétrograder administrativement le club sarthois.
Le club dément…
L’information n’a pas été confirmée du côté de la Ligue de football professionnel, mais fait étrange, elle a été jugée assez sérieuse par les dirigeants manceaux pour que ceux-ci prennent la peine d’émettre un communiqué sur le site du club.
" Suite à la mise en ligne d’un article sur le site butfootballclub.fr, Le Mans FC tient à repréciser qu’il passera un oral devant la DNCG mercredi prochain et que c’est seulement à l’issue de cet échange et en fonction du dossier qui lui sera présenté que l’organisme de contrôle se prononcera sur l’avenir du club. Toute spéculation concernant la future décision de la DNCG n’a donc aucune légitimité avant le passage de cet oral."
Les responsables du Mans ont donc encore quelques jours pour présenter les garanties nécessaires à leur maintien. Ils ont déjà commencé à œuvrer dans ce sens, pour combler un déficit évalué à 5 millions d’euros (augmentation de capital, vente du siège social, etc...), mais le club reste soumis à la lourde charge représentée par la location du MMArena.
Qu’en dit le camp messin ? « Nous restons concentrés sur la préparation du championnat de National , explique le président Bernard Serin. Mais si un malheur arrivait au Mans, nous n’aurions aucune difficulté pour assumer notre retour en Ligue 2. »
C. B.
Le coup d’envoi de la saison à Saint-Symphorien
Le calendrier 2012-2013 du championnat de National est tombé hier, sur le site de la Fédération française de football. Et il a dû être apprécié du côté du FC Metz : le club du président Bernard Serin ouvrira en effet sa saison sur la pelouse du stade Saint-Symphorien le samedi 4 août, face à Boulogne-sur-Mer, autre club relégué à l’issue de l’exercice écoulé. Le coup d’envoi de cette première rencontre sera donné à 20h.
La liste des matches allers
Metz - Boulogne (samedi 4 août), Vannes - Metz (samedi 11 août), Metz - Le Poirée-sur-Vie (samedi 18 août), Metz - Luzenac (samedi 25 août), Quevilly - Metz (samedi 1 er septembre), Metz - Créteil (samedi 8 septembre), Uzes Pont Du Gard - Metz (vendredi 14 septembre), Metz - Épinal (mardi 18 septembre), Fréjus St-Raphaël - Metz (samedi 22 septembre), Metz - Amiens (samedi 29 septembre), Carquefou - Metz (samedi 6 octobre), Metz - Bourg-Péronnas (samedi 20 septembre), Colmar - Metz (samedi 3 novembre), Metz - Red Star (samedi 10 novembre), Rouen - Metz (samedi 24 novembre), Metz - Paris FC (samedi 1 er décembre), Bastia CA - Metz (samedi 15 décembre), Metz - Orléans (samedi 22 décembre), Cherbourg - Metz (samedi 12 janvier 2013).
Il a joué un peu partout l'année dernier, en L2 et en CFA. Mercredi il a commencé sur un côté, en 2e il était plutôt milieu défensif, mais il a déjà joué en 10... Bref, c'est un milieu polyvalent. Avec N'gbakoto, Kehli, on a de quoi faire sur les côté, on a aussi d'autres milieux polyvalents comme Mané ou N'Doye. Je pense que durant un match, en jouant en 4-2-3-1 ou en 4-4-2 avec un milieu en losange, t'as de quoi pas mal permuter. C'est un avantage qu'on a.
