
Alors que le haut de la pyramide est en pleine mutation, le FC Metz sait qu’il peut s’appuyer sur son travail de formation. Photo RL
Si la saison 2011-2012 a tourné au fiasco pour l’équipe professionnelle du FC Metz, elle a, par contre, mis une nouvelle fois en lumière la qualité du centre de formation messin, classé sixième de France.
Dimanche, pour la petite virée dans les Vosges où son équipe était opposée à Épinal (victoire 2-1), Albert Cartier, avait convié vingt et un joueurs. Parmi eux, quinze, dont le revenant Grégory Proment, ont fait leurs armes au sein du centre de formation du FC Metz. Le fruit d’une politique mûrement réfléchie. La récompense du travail (bien) accompli.
D’ailleurs, le président Bernard Serin, quelques heures à peine après l’officialisation de la relégation de son club en National, avait prévenu : malgré les réajustements nécessaires, pas question de toucher au centre de formation ! « Il faut préserver l’outil, avait-il ainsi martelé dans nos colonnes. Nous allons le faire, je m’y engage. Le club a mis vingt-cinq ans pour en faire ce qu’il est devenu et l’installer dans les dix premiers de France. »
Un objectif que la récente publication, par la Fédération française de football (FFF), du classement des centres de formation de l’hexagone pour la saison 2011-2012 a conforté un peu plus. En effet, le nom du FC Metz apparaît à la sixième place devant, notamment, le champion de France montpelliérain (7 e), le très réputé centre auxerrois (9 e) et très loin devant le voisin nancéien (24 e). Une réussite qui a donc poussé les dirigeants du club à la Croix de Lorraine, mais aussi les collectivités territoriales (Ville de Metz, Conseil général de la Moselle et Région lorraine), à maintenir leur confiance au principe de la formation à la messine, et ce, malgré la relégation en National.
La tête et les jambes
L’autre grand souhait de l’équipe dirigeante du FC Metz, le président Serin en tête, était de maintenir son centre en catégorie 1. Un cercle très fermé puisque le territoire français n’en compte que dix-neuf. Un pari réussi donc et d’autant plus méritoire que Metz fait figure d’exception en étant le seul club de National à pointer dans cette catégorie établie selon des critères liés aux moyens que le club met à disposition de la formation : qualité de l’hébergement, qualité des structures sportives, nombre et diplômes du personnel d’encadrement, etc.
Par ailleurs, alors que l’Olympique de Marseille a dernièrement alimenté la chronique en justifiant maladroitement le faible pourcentage de réussite au bac de ses jeunes du centre (14 % : 2 reçus sur 14 candidats), le FC Metz a démontré son savoir-faire en la matière. En effet, la structure messine a obtenu, pour la saison 2011-2012, le meilleur total de tous les centres de formation de France pour ce qui concerne le critère "Études", qui prend en compte les résultats scolaires et la scolarisation des jeunes pensionnaires.
Une performance qui s’explique par le choix stratégique adopté par l’équipe de Denis Schaeffer, le directeur du centre messin, depuis de longues années : celui de placer la scolarité au cœur des débats. Le tout grâce à un emploi du temps aménagé qui permet aux jeunes joueurs du FC Metz de suivre une scolarité normale au sein d’établissements partenaires (collège Arsenal, lycées Cormontaigne, Robert-Schuman et René-Cassin). Ainsi, cet été, douze joueurs (sur treize) ont été reçus aux épreuves du baccalauréat, dont six avec mention (92 % de réussite). Deux autres étaient candidats à l’obtention d’un BEP, les deux ont été reçus. Enfin, vingt et un étaient inscrits au brevet des collèges : tous ont été reçus dont seize avec mention. Bref, à Metz, on soigne autant la tête que les jambes.
Jean-Sébastien GALLOIS.