R.L. 02/08: Proment : « Créer quelque chose ensemble »
Publié : 02 août 2012, 07:34
Grégory Proment : « Créer quelque chose ensemble »
Il est revenu dans le club de ses débuts professionnels cet été, avec une seule idée en tête. « Essayer d’aider le FC Metz à retrouver la Ligue 2 dès la fin de saison. » Grégory Proment sera cette année le taulier de la maison grenat.

Vous avez fréquenté la Ligue 1, vous étiez en Ligue 2 avec Caen, et vous avez décidé de rejoindre le FC Metz et donc, le National. L’anonymat de ce championnat ne vous a-t-il pas freiné ? « Non, franchement, non. Déjà parce que je n’ai pas souvent été sous les projecteurs à titre personnel et puis j’ai préféré revenir à Metz plutôt que d’aller tenter un challenge dans un club de Ligue 2 où je n’étais pas sûr de me plaire. Je n’ai jamais trop vagabondé dans ma carrière. Je n’allais pas commencer à 33 ans… »
• La genèse de votre retour à Metz ? « Depuis mon départ de Metz (à l’issue de la saison 2005-2006), j’ai toujours suivi l’actualité de ce club. J’avais déjà failli y revenir avant, mais cela ne s’était pas fait, pour diverses raisons. Et puis il y a eu ce match à Arles-Avignon, en fin de saison passée, qui a sonné la relégation messine. Là, je me suis dit, si Caen ne me prolonge pas, je vais revenir pour essayer, je dis bien essayer d’aider le club à revenir en Ligue 2. »
• L’arrivée d’Albert Cartier a-t-elle influencé votre choix ? « C’est sûr que tout a été plus clair dans ma tête lorsque j’ai su qu’il avait succédé à Dominique Bijotat. »
• Vous retrouvez un entraîneur qui vous avait lancé dans le grand bain lors de son premier passage sur le banc messin… « Oui. Et nous nous étions quittés avec un goût d’inachevé. Il avait été licencié alors que les responsables, c’était nous, les joueurs. J’étais jeune à l’époque, je n’avais pas ouvert ma gueule. Ça n’aurait sûrement pas changé le cours des événements, mais bon. Bref, après nous sommes restés amis lui et moi. Il a toujours été là pour moi et ma famille. »
« La finalité est la même »
• Vous sortez de cinq saisons sous le maillot caennais. La tendance du bilan ? « Elle est positive. J’ai vécu une montée en Ligue 1 (à l’issue de la saison 2006-2007), ça a été extraordinaire. Le groupe était fantastique. On sortait ensemble, entre joueurs, nos femmes sortaient ensemble. Et puis c’était l’époque où Franck Dumas (l’entraîneur) avait instauré les apéros lorsque nous étions en stage, les sorties en boîtes… Et au-delà de tout ça j’aimais la région. Je m’y sentais bien. »
• Franck Dumas et Albert Cartier. Points communs et différences entre ces deux entraîneurs ? « Ils sont opposés rires) ! Franck faisait plutôt des séances courtes, celles d’Albert sont plutôt… longues ! Non mais plus sérieusement, ce sont deux entraîneurs qui aiment leurs joueurs. Simplement, ils ne le montrent pas de la même façon. Franck ne gueule pas trop, Albert si… Mais c’est pour nous faire progresser. Et au final, la finalité des deux hommes est la même. »
• Revenir à Metz est-il aussi une façon de préparer l’après ? « Non, je n’y ai pas pensé. Je ne vois qu’un seul objectif, remonter en Ligue 2. »
• Le FC Metz sera-t-il votre dernier club ? « Oui, à 99 %. »
• Et après ? « J’aimerais bien entraîner. J’ai déjà commencé, d’ailleurs, dans un petit club près de Caen. Je me suis pris au jeu. Et nous sommes montés en DHR la saison passée. »
• Mais revenons au présent. Vous êtes l’aîné du groupe, cela vous plaît-il ? « Je n’ai jamais eu de problème avec les jeunes ! Là ils me charrient un peu mais c’est normal et puis c’est bon signe. Le courant passe. On a envie de créer quelque chose ensemble. »
• Ils ne vous appellent quand même pas papy ? « Non, pas encore. Mais même si c’était le cas, ça ne serait pas grave. J’ai de l’humour ! »
C. B.
Cartier : « Qu’ils soient acteurs de leur saison »
Dix ans après un premier passage manqué sur le banc du FC Metz, Albert Cartier repart au combat. Avec une équipe rajeunie et un objectif, un seul, ramener le club en Ligue 2 à l’issue de la saison.
Albert Cartier, la préparation s’achève. S’est-elle déroulée comme vous le souhaitiez ? « Oui, nous avons travaillé les thèmes que nous souhaitions et les joueurs ont bien encaissé la charge de travail. »
• Une grosse charge de travail… « Oui, c’est vrai, certains ont souffert. Mais c’est ce que je répète aux joueurs depuis le début : c’est la semaine, à l’entraînement, qu’on doit souffrir. Le plaisir, il doit être là le jour du match. Si c’est le contraire, le doute peut très vite s’immiscer. Et je reste convaincu d’une chose : pour faire souffrir votre adversaire, vous devez avoir souffert. Derrière la douleur, il y a toujours quelque chose de bon. »
« Le talent s’évapore vite sans discipline »
• A travers vos mots et votre méthode, la notion de l’effort semble faire partie de votre philosophie de vie. Se trompe-t-on ? « Non. L’effort, la rigueur. Mais cela ne m’empêche pas d’aimer les gens, d’être de bonne humeur. C’est juste que j’aime bouger, et par moments, bouger les autres. J’ai été élevé dans ce milieu-là : je crois que le talent s’évapore vite sans discipline. »
• Quel genre de joueurs trouvez-vous en face de vous ? « Ce sont des garçons dans l’attente d’un message. Ils étaient dans une situation de réaction, notre objectif a été de les mettre dans l’action. L’objectif final sera de les amener à l’anticipation. Qu’ils soient acteurs de leur saison, de leur carrière, du FC Metz. »
• Le feuilleton de l’été, avec la rétrogradation puis la réintégration du Mans en Ligue 2, n’a-t-il pas pollué ces dernières semaines ? « Me concernant, non. Les joueurs ? Ils veulent avant tout jouer avec l’équipe professionnelle du FC Metz. Alors, c’est sûr, et c’est normal, à choisir, ils auraient préféré évoluer en Ligue 2, mais ils ne se trompent pas d’objectif. »
• Estimez-vous que vos joueurs sont prêts aujourd’hui ? « Nous avons fait sept semaines de préparation. Je la voulais consistante, elle l’a été, avec sept matches amicaux. Mais évidemment, nous sommes encore amenés à nous améliorer, à augmenter l’exigeance semaine après semaine. »
• Votre objectif est connu depuis le début. Toute autre issue que la remontée en Ligue 2 sera un échec. La pression ne risque-t-elle pas de peser sur vos épaules et sur celles de vos joueurs ? « La pression, je vis avec depuis que j’ai seize ans, depuis mes débuts dans le football. Ça a été le moteur de ma carrière, de mon existence. Quelque part, je dois reconnaître que je la recherche. »
« Elle a travaillé elle a du potentiel »
• Cartier, c’est "100 % foot"? « Oui. Je me suis toujours donné à fond. Je préfère vivre un an comme un lion que cent comme un mouton ! Mon père m’a toujours dit : "Il faut vivre dans la passion, mais on dure dans la raison". Il faut essayer de trouver l’équilibre ent re les deux notions. »
• Comment imaginez-vous la soirée de vendredi, lorsque vous reprendrez place sur ce banc de Saint-Symphorien que vous avez déjà fréquenté ? « Je n’y pense pas trop. Et ce n’est pas important. Ce qui compte, c’est la façon dont mon équipe se comportera. Elle a travaillé, elle a du potentiel, il faudra qu’elle obtienne des résultats. »
• L’émotion, ce sera donc pour plus tard ? « Oui. J’espère. Lorsqu’à la fin de la saison, nous serons dans le trio de tête. Jusque-là, ce sont les joueurs qui doivent me procurer, nous procurer de l’émotion, par leur envie à défendre les couleurs de notre club. »
Cédric BROUT.
FC Metz : 2012, les jeux de l’ombre
Pour la première dans l’histoire du club, le FC Metz arpentera les terrains du National (3 e division). Un chantier immense, qu’il s’agira de mener à bien loin des projecteurs de l’élite, pour retrouver la Ligue 2 dès la fin de saison.
L’ombre, les voilà ! Cinquante-sept saisons en Ligue 1, seize autres, dont les quatre dernières en Ligue 2. Et une en National, qu’il s’agit désormais d’écrire pour les jeunes plumes messines, loin des projecteurs de l’élite. Le prix de la déliquescence des âmes et des armes : lors de ses derniers passages sous les projecteurs de l’élite, le FC Metz n’a rien démontré d’autre que son incapacité à y tenir son rang.
A l’heure du coup d’envoi de la prochaine saison, qu’il donnera lui-même demain, face à Boulogne-sur-Mer, le FC Metz est malgré tout appelé à faire figure d’ovni. Et à assumer le costume d’un grand qu’il n’est plus depuis quelque temps déjà. Son statut professionnel, qu’il est assuré de conserver cette année, son budget, le plus important du championnat (8,5 millions d’euros), ses structures, tout est encore là, pourtant, pour placer le nouvel équipage messin au-dessus du commun des mortels. Et c’est l’un des principaux combats qu’il s’agira de remporter au cours des mois prochains, pour atteindre l’objectif de la remontée immédiate : éviter la crise d’ego.
2011-2012, l’année des défaites
Ici, la jeunesse de ses hommes pourra sans doute être utile au FC Metz. A l’exception de quelques éléments, peu de joueurs ont été habitués aux us et coutumes de l’élite. Dans le bourbier qu’ils se préparent à traverser, l’avantage pourrait cependant se révéler piégeux. A Albert Cartier de transformer l’inexpérience de ses troupes en atout.
C’est à lui, le successeur de Dominique BIjotat, que revient en effet d’orchestrer ce grand saut dans l’inconnu. Et à d’autres, nouveaux comme lui. La faillite sportive entérinée par Ludovic Guerriero et ses coéquipiers l’an passé aura au moins eu ce mérite : donner un grand coup de balai dans la maison grenat. A tous les étages, l’intersaison aura été marquée par d’importants changements. « La transition était inéluctable », confiait Bernard Serin, le 27 mai dernier, une poignée de jours après les larmes d’Avignon, où les Messins avaient enregistré une défaite fatale.
Un billet pour la L2 à gagner… sur le terrain
Celle-là en avait suivi une autre, signifiée par le refus de la municipalité de Metz de suivre le club à la Croix de Lorraine dans son projet de grand stade. Oui, en 2011-2012, le FC Metz a tout perdu. Ou assez en tout cas, pour permettre à ceux qui le composent aujourd’hui de mesurer l’étendue du chantier qui s’est ouvert avec la relégation en National.
Ces Messins-là, ceux qui sont restés, ceux qui sont arrivés, savent déjà qu’on ne leur fera aucun cadeau. Le déroulement de l’affaire qui a conduit Le Mans à réintégrer la Ligue 2 sur décision de la FFF, après avoir pourtant été rétrogradé par la Direction nationale de contrôle de gestion en est le dernier exemple en date. La démarche judiciaire entamée contre cette décision par Bernard Serin a beau ne pas être achevée, l’idée est désormais acquise que les Messins devront s’imposer sur le terrain sportif pour regagner leur place dans l’antichambre de l’élite.
On ne peut ici que leur souhaiter bon courage. Comme le feront sans doute leurs supporters. Près de 2 000 d’entre eux ont déjà réservé leur abonnement pour l’exercice à venir. Soit autant que la saison passée à la même époque. Les jeux de l’ombre attirent encore. A Albert Cartier et aux siens de rallumer la flamme.
Cédric BROUT.
Le chantier National
Vingt et un éléments ont quitté Saint-Symphorien cet été. Et à cette heure, sept autres y ont fait leur arrivée. Pour Albert Cartier et son staff, la reconstruction n’est pas un vain mot.
Non, notre recrutement n’est pas encore terminé. Nous avons encore besoin d’un attaquant, d’un milieu offensif côté gauche, où nous ne sommes pas beaucoup fournis, et d’un milieu de terrain plus polyvalent. »
La reconstruction a commencé, mais les pierres n’ont pas toutes été livrées à Saint-Symphorien. L’une d’entre-elles ne devrait pas tarder à l’être : selon l’entraîneur messin, « les discussions avec Stéphane Coqu avancent bien. » A l’essai depuis plusieurs semaines, le gardien, ancien portier de Charleroi (2 e div. belge) pourrait donc s’engager avec le FC Metz dans les prochains jours.
Où en est le FC Metz ?
A l’heure où s’achève la septième semaine de préparation, le FC Metz semble avoir trouvé son ossature. Le dernier match amical a, ici, donné d’importantes informations sur les orientations d’Albert Cartier et de son staff. Face aux Allemands de Mainz (1 re division), l’entraîneur messin a débuté avec ce onze : Carrasso dans les buts, Métanire, Le, Milan, Bussmann et Bussmann en défense, Proment, N’Doye, Sarr et N’Gbakoto au milieu de terrain et Sakho-Keita aux avant-postes. Le score final, 0-0, a démontré une certaine solidité face à une formation d’un niveau plus que sérieux. Cette même solidité, les Messins l’ont du reste montré au fil de toute leur campagne amicale. Sept matches, une seule défaite, à Auxerre (Ligue 2).
Le bilan est encourageant, mais ne peut à lui seul suffire à gommer les incertitudes qui pèsent logiquement sur le niveau d’une formation remaniée de fond en comble depuis la fin du dernier championnat. D’autant plus que certains éléments ne sont pas encore opérationnels (Wagué, Baning, Cherro).
Proment au centre
Parmi les certitudes qui se dégagent malgré tout, celle offerte par Grégory Proment. Revenu à Saint-Symphorien cet été, après avoir quitté Caen, le milieu de terrain de 33 ans affiche une expérience qui fait de lui le patron naturel de l’équipe appelée à voir le jour en championnat. Albert Cartier, qui l’a d’ailleurs nommé capitaine, mesure tout l’intérêt de sa présence.
« Il va nous faire du bien, c’est sûr et certain », confiait, il y a quelques jours, le technicien messin.
La jeunesse au front
Autour de lui, Grégory Proment ne verra que de la jeunesse. Et de l’inexpérience. A l’exception de Romain Métanire, de Yéni N’Gbakoto et dans une moindre mesure de Samy Kehli, peu d’élements présents aujourd’hui ont été sollicités la saison passée pour les besoins de l’équipe professionnelle.
Albert Cartier peut néanmoins espérer compter sur un joueur ayant déjà eu l’occasion de démonter l’étendue de son talent : Sadio Mané est en effet appelé à revenir du côté de Saint-Symphorien, une fois son périple olympique achevé avec la sélection nationale sénégalaise…
Problème : lancé dans le grand bain par Dominique Bijotat, lors du dernier championnat, le milieu de terrain avait affiché une aisance technique qui n’avait pas échappé à l’œil de certains recruteurs, étrangers ou non, venus se poster à Saint-Symphorien. Le joueur, âgé de vingt ans, est encore sous contrat (jusqu’en juin 2016). Mais le mercato n’est pas terminé…
C. B.
Il est revenu dans le club de ses débuts professionnels cet été, avec une seule idée en tête. « Essayer d’aider le FC Metz à retrouver la Ligue 2 dès la fin de saison. » Grégory Proment sera cette année le taulier de la maison grenat.

Vous avez fréquenté la Ligue 1, vous étiez en Ligue 2 avec Caen, et vous avez décidé de rejoindre le FC Metz et donc, le National. L’anonymat de ce championnat ne vous a-t-il pas freiné ? « Non, franchement, non. Déjà parce que je n’ai pas souvent été sous les projecteurs à titre personnel et puis j’ai préféré revenir à Metz plutôt que d’aller tenter un challenge dans un club de Ligue 2 où je n’étais pas sûr de me plaire. Je n’ai jamais trop vagabondé dans ma carrière. Je n’allais pas commencer à 33 ans… »
• La genèse de votre retour à Metz ? « Depuis mon départ de Metz (à l’issue de la saison 2005-2006), j’ai toujours suivi l’actualité de ce club. J’avais déjà failli y revenir avant, mais cela ne s’était pas fait, pour diverses raisons. Et puis il y a eu ce match à Arles-Avignon, en fin de saison passée, qui a sonné la relégation messine. Là, je me suis dit, si Caen ne me prolonge pas, je vais revenir pour essayer, je dis bien essayer d’aider le club à revenir en Ligue 2. »
• L’arrivée d’Albert Cartier a-t-elle influencé votre choix ? « C’est sûr que tout a été plus clair dans ma tête lorsque j’ai su qu’il avait succédé à Dominique Bijotat. »
• Vous retrouvez un entraîneur qui vous avait lancé dans le grand bain lors de son premier passage sur le banc messin… « Oui. Et nous nous étions quittés avec un goût d’inachevé. Il avait été licencié alors que les responsables, c’était nous, les joueurs. J’étais jeune à l’époque, je n’avais pas ouvert ma gueule. Ça n’aurait sûrement pas changé le cours des événements, mais bon. Bref, après nous sommes restés amis lui et moi. Il a toujours été là pour moi et ma famille. »
« La finalité est la même »
• Vous sortez de cinq saisons sous le maillot caennais. La tendance du bilan ? « Elle est positive. J’ai vécu une montée en Ligue 1 (à l’issue de la saison 2006-2007), ça a été extraordinaire. Le groupe était fantastique. On sortait ensemble, entre joueurs, nos femmes sortaient ensemble. Et puis c’était l’époque où Franck Dumas (l’entraîneur) avait instauré les apéros lorsque nous étions en stage, les sorties en boîtes… Et au-delà de tout ça j’aimais la région. Je m’y sentais bien. »
• Franck Dumas et Albert Cartier. Points communs et différences entre ces deux entraîneurs ? « Ils sont opposés rires) ! Franck faisait plutôt des séances courtes, celles d’Albert sont plutôt… longues ! Non mais plus sérieusement, ce sont deux entraîneurs qui aiment leurs joueurs. Simplement, ils ne le montrent pas de la même façon. Franck ne gueule pas trop, Albert si… Mais c’est pour nous faire progresser. Et au final, la finalité des deux hommes est la même. »
• Revenir à Metz est-il aussi une façon de préparer l’après ? « Non, je n’y ai pas pensé. Je ne vois qu’un seul objectif, remonter en Ligue 2. »
• Le FC Metz sera-t-il votre dernier club ? « Oui, à 99 %. »
• Et après ? « J’aimerais bien entraîner. J’ai déjà commencé, d’ailleurs, dans un petit club près de Caen. Je me suis pris au jeu. Et nous sommes montés en DHR la saison passée. »
• Mais revenons au présent. Vous êtes l’aîné du groupe, cela vous plaît-il ? « Je n’ai jamais eu de problème avec les jeunes ! Là ils me charrient un peu mais c’est normal et puis c’est bon signe. Le courant passe. On a envie de créer quelque chose ensemble. »
• Ils ne vous appellent quand même pas papy ? « Non, pas encore. Mais même si c’était le cas, ça ne serait pas grave. J’ai de l’humour ! »
C. B.
Cartier : « Qu’ils soient acteurs de leur saison »
Dix ans après un premier passage manqué sur le banc du FC Metz, Albert Cartier repart au combat. Avec une équipe rajeunie et un objectif, un seul, ramener le club en Ligue 2 à l’issue de la saison.
Albert Cartier, la préparation s’achève. S’est-elle déroulée comme vous le souhaitiez ? « Oui, nous avons travaillé les thèmes que nous souhaitions et les joueurs ont bien encaissé la charge de travail. »
• Une grosse charge de travail… « Oui, c’est vrai, certains ont souffert. Mais c’est ce que je répète aux joueurs depuis le début : c’est la semaine, à l’entraînement, qu’on doit souffrir. Le plaisir, il doit être là le jour du match. Si c’est le contraire, le doute peut très vite s’immiscer. Et je reste convaincu d’une chose : pour faire souffrir votre adversaire, vous devez avoir souffert. Derrière la douleur, il y a toujours quelque chose de bon. »
« Le talent s’évapore vite sans discipline »
• A travers vos mots et votre méthode, la notion de l’effort semble faire partie de votre philosophie de vie. Se trompe-t-on ? « Non. L’effort, la rigueur. Mais cela ne m’empêche pas d’aimer les gens, d’être de bonne humeur. C’est juste que j’aime bouger, et par moments, bouger les autres. J’ai été élevé dans ce milieu-là : je crois que le talent s’évapore vite sans discipline. »
• Quel genre de joueurs trouvez-vous en face de vous ? « Ce sont des garçons dans l’attente d’un message. Ils étaient dans une situation de réaction, notre objectif a été de les mettre dans l’action. L’objectif final sera de les amener à l’anticipation. Qu’ils soient acteurs de leur saison, de leur carrière, du FC Metz. »
• Le feuilleton de l’été, avec la rétrogradation puis la réintégration du Mans en Ligue 2, n’a-t-il pas pollué ces dernières semaines ? « Me concernant, non. Les joueurs ? Ils veulent avant tout jouer avec l’équipe professionnelle du FC Metz. Alors, c’est sûr, et c’est normal, à choisir, ils auraient préféré évoluer en Ligue 2, mais ils ne se trompent pas d’objectif. »
• Estimez-vous que vos joueurs sont prêts aujourd’hui ? « Nous avons fait sept semaines de préparation. Je la voulais consistante, elle l’a été, avec sept matches amicaux. Mais évidemment, nous sommes encore amenés à nous améliorer, à augmenter l’exigeance semaine après semaine. »
• Votre objectif est connu depuis le début. Toute autre issue que la remontée en Ligue 2 sera un échec. La pression ne risque-t-elle pas de peser sur vos épaules et sur celles de vos joueurs ? « La pression, je vis avec depuis que j’ai seize ans, depuis mes débuts dans le football. Ça a été le moteur de ma carrière, de mon existence. Quelque part, je dois reconnaître que je la recherche. »
« Elle a travaillé elle a du potentiel »
• Cartier, c’est "100 % foot"? « Oui. Je me suis toujours donné à fond. Je préfère vivre un an comme un lion que cent comme un mouton ! Mon père m’a toujours dit : "Il faut vivre dans la passion, mais on dure dans la raison". Il faut essayer de trouver l’équilibre ent re les deux notions. »
• Comment imaginez-vous la soirée de vendredi, lorsque vous reprendrez place sur ce banc de Saint-Symphorien que vous avez déjà fréquenté ? « Je n’y pense pas trop. Et ce n’est pas important. Ce qui compte, c’est la façon dont mon équipe se comportera. Elle a travaillé, elle a du potentiel, il faudra qu’elle obtienne des résultats. »
• L’émotion, ce sera donc pour plus tard ? « Oui. J’espère. Lorsqu’à la fin de la saison, nous serons dans le trio de tête. Jusque-là, ce sont les joueurs qui doivent me procurer, nous procurer de l’émotion, par leur envie à défendre les couleurs de notre club. »
Cédric BROUT.
FC Metz : 2012, les jeux de l’ombre
Pour la première dans l’histoire du club, le FC Metz arpentera les terrains du National (3 e division). Un chantier immense, qu’il s’agira de mener à bien loin des projecteurs de l’élite, pour retrouver la Ligue 2 dès la fin de saison.
L’ombre, les voilà ! Cinquante-sept saisons en Ligue 1, seize autres, dont les quatre dernières en Ligue 2. Et une en National, qu’il s’agit désormais d’écrire pour les jeunes plumes messines, loin des projecteurs de l’élite. Le prix de la déliquescence des âmes et des armes : lors de ses derniers passages sous les projecteurs de l’élite, le FC Metz n’a rien démontré d’autre que son incapacité à y tenir son rang.
A l’heure du coup d’envoi de la prochaine saison, qu’il donnera lui-même demain, face à Boulogne-sur-Mer, le FC Metz est malgré tout appelé à faire figure d’ovni. Et à assumer le costume d’un grand qu’il n’est plus depuis quelque temps déjà. Son statut professionnel, qu’il est assuré de conserver cette année, son budget, le plus important du championnat (8,5 millions d’euros), ses structures, tout est encore là, pourtant, pour placer le nouvel équipage messin au-dessus du commun des mortels. Et c’est l’un des principaux combats qu’il s’agira de remporter au cours des mois prochains, pour atteindre l’objectif de la remontée immédiate : éviter la crise d’ego.
2011-2012, l’année des défaites
Ici, la jeunesse de ses hommes pourra sans doute être utile au FC Metz. A l’exception de quelques éléments, peu de joueurs ont été habitués aux us et coutumes de l’élite. Dans le bourbier qu’ils se préparent à traverser, l’avantage pourrait cependant se révéler piégeux. A Albert Cartier de transformer l’inexpérience de ses troupes en atout.
C’est à lui, le successeur de Dominique BIjotat, que revient en effet d’orchestrer ce grand saut dans l’inconnu. Et à d’autres, nouveaux comme lui. La faillite sportive entérinée par Ludovic Guerriero et ses coéquipiers l’an passé aura au moins eu ce mérite : donner un grand coup de balai dans la maison grenat. A tous les étages, l’intersaison aura été marquée par d’importants changements. « La transition était inéluctable », confiait Bernard Serin, le 27 mai dernier, une poignée de jours après les larmes d’Avignon, où les Messins avaient enregistré une défaite fatale.
Un billet pour la L2 à gagner… sur le terrain
Celle-là en avait suivi une autre, signifiée par le refus de la municipalité de Metz de suivre le club à la Croix de Lorraine dans son projet de grand stade. Oui, en 2011-2012, le FC Metz a tout perdu. Ou assez en tout cas, pour permettre à ceux qui le composent aujourd’hui de mesurer l’étendue du chantier qui s’est ouvert avec la relégation en National.
Ces Messins-là, ceux qui sont restés, ceux qui sont arrivés, savent déjà qu’on ne leur fera aucun cadeau. Le déroulement de l’affaire qui a conduit Le Mans à réintégrer la Ligue 2 sur décision de la FFF, après avoir pourtant été rétrogradé par la Direction nationale de contrôle de gestion en est le dernier exemple en date. La démarche judiciaire entamée contre cette décision par Bernard Serin a beau ne pas être achevée, l’idée est désormais acquise que les Messins devront s’imposer sur le terrain sportif pour regagner leur place dans l’antichambre de l’élite.
On ne peut ici que leur souhaiter bon courage. Comme le feront sans doute leurs supporters. Près de 2 000 d’entre eux ont déjà réservé leur abonnement pour l’exercice à venir. Soit autant que la saison passée à la même époque. Les jeux de l’ombre attirent encore. A Albert Cartier et aux siens de rallumer la flamme.
Cédric BROUT.
Le chantier National
Vingt et un éléments ont quitté Saint-Symphorien cet été. Et à cette heure, sept autres y ont fait leur arrivée. Pour Albert Cartier et son staff, la reconstruction n’est pas un vain mot.
Non, notre recrutement n’est pas encore terminé. Nous avons encore besoin d’un attaquant, d’un milieu offensif côté gauche, où nous ne sommes pas beaucoup fournis, et d’un milieu de terrain plus polyvalent. »
La reconstruction a commencé, mais les pierres n’ont pas toutes été livrées à Saint-Symphorien. L’une d’entre-elles ne devrait pas tarder à l’être : selon l’entraîneur messin, « les discussions avec Stéphane Coqu avancent bien. » A l’essai depuis plusieurs semaines, le gardien, ancien portier de Charleroi (2 e div. belge) pourrait donc s’engager avec le FC Metz dans les prochains jours.
Où en est le FC Metz ?
A l’heure où s’achève la septième semaine de préparation, le FC Metz semble avoir trouvé son ossature. Le dernier match amical a, ici, donné d’importantes informations sur les orientations d’Albert Cartier et de son staff. Face aux Allemands de Mainz (1 re division), l’entraîneur messin a débuté avec ce onze : Carrasso dans les buts, Métanire, Le, Milan, Bussmann et Bussmann en défense, Proment, N’Doye, Sarr et N’Gbakoto au milieu de terrain et Sakho-Keita aux avant-postes. Le score final, 0-0, a démontré une certaine solidité face à une formation d’un niveau plus que sérieux. Cette même solidité, les Messins l’ont du reste montré au fil de toute leur campagne amicale. Sept matches, une seule défaite, à Auxerre (Ligue 2).
Le bilan est encourageant, mais ne peut à lui seul suffire à gommer les incertitudes qui pèsent logiquement sur le niveau d’une formation remaniée de fond en comble depuis la fin du dernier championnat. D’autant plus que certains éléments ne sont pas encore opérationnels (Wagué, Baning, Cherro).
Proment au centre
Parmi les certitudes qui se dégagent malgré tout, celle offerte par Grégory Proment. Revenu à Saint-Symphorien cet été, après avoir quitté Caen, le milieu de terrain de 33 ans affiche une expérience qui fait de lui le patron naturel de l’équipe appelée à voir le jour en championnat. Albert Cartier, qui l’a d’ailleurs nommé capitaine, mesure tout l’intérêt de sa présence.
« Il va nous faire du bien, c’est sûr et certain », confiait, il y a quelques jours, le technicien messin.
La jeunesse au front
Autour de lui, Grégory Proment ne verra que de la jeunesse. Et de l’inexpérience. A l’exception de Romain Métanire, de Yéni N’Gbakoto et dans une moindre mesure de Samy Kehli, peu d’élements présents aujourd’hui ont été sollicités la saison passée pour les besoins de l’équipe professionnelle.
Albert Cartier peut néanmoins espérer compter sur un joueur ayant déjà eu l’occasion de démonter l’étendue de son talent : Sadio Mané est en effet appelé à revenir du côté de Saint-Symphorien, une fois son périple olympique achevé avec la sélection nationale sénégalaise…
Problème : lancé dans le grand bain par Dominique Bijotat, lors du dernier championnat, le milieu de terrain avait affiché une aisance technique qui n’avait pas échappé à l’œil de certains recruteurs, étrangers ou non, venus se poster à Saint-Symphorien. Le joueur, âgé de vingt ans, est encore sous contrat (jusqu’en juin 2016). Mais le mercato n’est pas terminé…
C. B.