
Diafra Sakho, auteur du but victorieux des Messins, se sera dépensé sans compter sur le front de l’attaque. Photo Pascal BROCARD
Une nouvelle fois menés au score, les Messins ont encore réussi à renverser une situation compromise. Grâce à une volonté jamais démentie. Et ce matin, Metz pointe en tête avec Créteil.
Ils ont quitté le boulevard Saint-Symphorien vendredi après-midi. Vingt-quatre heures plus tard, c’est par l’avenue Saint-Symphorien que les Messins ont rejoint le stade de la Rabine à Vannes. Grégory Proment et ses partenaires n’étaient pas, pour autant, en terrain connu. Et c’était tout l’enjeu de la rencontre d’hier dans le Morbihan. Comment allaient-ils se comporter loin de leurs bases ?
De notre envoyé spécial à Vannes
Face à une équipe vannetaise voulant enfin faire la loi dans son antre, les hommes d’Albert Cartier ont soufflé le chaud et le froid pour finalement faire preuve de sang-froid, de réussite et surtout d’une étonnante et (très) bienvenue force de caractère. Menés au score pour la troisième fois de la saison, les Messins sont ainsi parvenus à réécrire l’histoire.
Fidèles à leurs (nouvelles) habitudes, les Lorrains ont d’entrée de jeu exercé une grosse pression dans le camp adverse, Gaëtan Bussmann en profitant, sur corner, pour placer une tête de peu à côté des buts de Le Rouzic (7 e). Une bonne entame de match, rapidement entachée par quelques approximations défensives qui permettaient à Johann Carrasso de se mettre en évidence. Le gardien messin effectuait ainsi une double parade face à Haquin et Mohamed (11 e), avant d’accompagner du regard la tentative lointaine signée Berson (17 e). Mais comme le veut la tradition en Bretagne, ce début de grisaille s’est estompé. Ça s’est levé comme on dit… Grégory Proment montrait la voie (après avoir donné de la voix) d’un superbe coup-franc enroulé parfaitement détourné par ce diable de Le Rouzic, presque impérial hier soir (18 e) puisqu’il intervenait ensuite à deux reprises face à Bouna Sarr, idéalement servi par Diafra Sakho (28 e), puis Gaëtan Bussmann (29 e).
Deux minutes de folie !
Le FC Metz menait tranquillement sa barque à seulement quelques encablures du charmant port de Vannes. Et pour tenter de prendre le large, Albert Cartier optait, à la reprise, pour une option résolument offensive en remplaçant Mayoro N’Doye par Sadio Mané. La méthode s’avérait chancelante puisque les Bretons reprenaient les commandes de la rencontre. Ainsi, après avoir obligé Carrasso à une nouvelle parade (51 e), Mohamed profitait des largesses de la défense messine pour tromper le gardien messin (1-0, 58 e). Touchés, une nouvelle fois ! Mais décidemment, cette équipe lorraine n’est pas prête à couler. La dernière demi-heure de jeu était ainsi à son avantage, même si les Vannetais se montraient dangereux en contres à l’image de Youssouf dont la frappe flirtait avec le montant gauche de Carrasso (75 e). Vannes venait de laisser passer sa chance. En seulement deux petites minutes, les Grenats, en blanc pour l’occasion, allaient filer à l’anglaise. Tout d’abord sur une inspiration de Sakho, côté droit. Ce dernier s’arrachait pour servir N’Gbakoto qui se jetait pour égaliser (1-1, 76 e). Dans la foulée, après une nouvelle belle intervention de Carrasso sur un corner direct de Mohamed (77 e), Sakho, de la tête, servait Mané, auteur d’une rentrée remarquée, qui poussait Le Rouzic à la faute. Sans trembler, Sakho transformait le penalty (1-2, 79 e).
Les Messins ont donc repris le chemin du retour, via l’avenue Saint-Symphorien. Avec quelques nouvelles certitudes quant à leur capacité de voyager.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Carrasso, un solide rempart

Albert Cartier attendait des réponses, hier à Vannes. Ses joueurs lui en ont donné. Photo Pascal BROCARD
L’homme du match. Ils sont plusieurs à postuler à ce titre. Yéni N’Gbakoto tout d’abord, très remuant durant toute la rencontre et auteur, hier soir, de son troisième but en trois matches. Diafra Sakho ensuite, pour sa combativité à la pointe de l’attaque messine et pour son sang-froid au moment de frapper le penalty. Sadio Mané pourrait être celui-là car auteur d’une rentrée en jeu remarquée et remarquable.
Mais si Metz s’est imposé à Vannes, il le doit, aussi, à Johann Carrasso. Le gardien messin, abandonné par sa défense sur le but breton, a par ailleurs multiplié les interventions décisives. Il ne lui reste plus qu’à régler la mire dans le jeu au pied pour être totalement rassurant.
Le chiffre. Trois, comme le nombre de fois où les Messins sont parvenus à s’imposer après avoir été menés au score cette saison. Comme face à Boulogne pour l’ouverture du championnat et contre Sedan, en Coupe de la Ligue, les hommes d’Albert Cartier ont démontré suffisamment de caractère pour renverser la tendance. Assez logiquement à chaque fois d’ailleurs. Cette équipe a donc du cœur.
« Un très bon match de National ». Déçu, forcément déçu de l’issue de la rencontre, l’entraîneur vannetais, Stéphane Le Mignan. Mais ce dernier qui a reconnu avoir « assisté à un très bon match de National » hier soir, n’avait « pas grand-chose à reprocher à ses joueurs » qui a chuté face à « une belle équipe de Metz ». Son homologue messin, lui, était « très satisfait du résultat et caractère » affiché par son équipe. « On savait que ce serait difficile, avoue Albert Cartier, mais on avait besoin de savoir comment gérer un match à l’extérieur. De ce point de vue, on s’est rassuré, même si la manière fut un peu moins bonne que lors de nos deux précédentes sorties. »
J.-S. G.
Des Messins trop tendres (CFA)
La réserve messine a débuté sa saison par une défaite, hier à Beauvais.
Après avoir fait mieux que jeu égal durant une mi-temps, la très jeune réserve messine (19 ans de moyenne d’âge et Cassan seul pro) a cédé ensuite à Beauvais et commence donc sa saison par une défaite chez le favori pour la montée en National (2-1). « On se doutait qu’en seconde période, les Beauvaisiens hausseraient leur niveau de jeu et d’intensité, lâchait le coach José Pinot. Il aurait fallu réussir à les faire douter un peu plus après une première mi-temps satisfaisante d’un point de vue tactique et physique. »
Sous une forte chaleur, la réserve messine a aussi montré ses capacités de réaction quand elle s’est retrouvée menée. D’autant que la chance n’a pas été de son côté. En effet, sur un coup franc à 25 mètres consécutif à une faute sur Guezoui pour le stopper plein axe, la frappe de Mercier était détournée par le mur lorrain, ce qui prenait le gardien Mfa à contre-pied (32 e). Mais quasiment sur l’engagement, à la lutte avec Matutu, Moukam s’écroulait dans la surface et obtenait un penalty converti avec sang-froid par Martin (34 e). Du coup, en manque d’automatismes, l’équipe beauvaisienne retombait dans ses travers et surtout ses approximations techniques.
Coup de pompe
En revanche, Beauvais montrait un autre visage après le repos, plus déterminé. Une volonté manifestée par Guezoui qui s’arrachait pour provoquer un penalty. Sauf qu’il voulait se faire justice lui-même mais tirait largement au-dessus (57 e).
Il n’empêche, ce sont les jeunes Messins qui semblaient accuser le coup, surtout physiquement. Ils finissaient quand même par se retrouver menés. Mendes faisait admirer sa belle frappe du gauche qu’il plaçait hors de portée de Mfa après avoir été servi par Mercier (59 e).
Du reste, le milieu offensif axial se trouvait souvent dans les bons coups de cette seconde période bien mieux maîtrisée par le relégué du National. Son succès aurait même pu être conforté par Janeszko, à peine entré en jeu, avec un coup franc rentrant échouant sur l’angle du but messin (85 e).
BEAUVAIS - METZ (B) : 2-1 (1-1)
300 spectateurs. Arbitre : M. Crampon. Buts pour Beauvais : Mercier (32 e), Mendes (58 e) ; pour Metz : Martin (34 e s.p.). Avertissements à Metz : Sannier (31 e), Cassan (69 e), Ndour (77 e).
BEAUVAIS. Montay – Franchi, Kitambala, Adeduji, Matutu – Heinry (cap), Badra (Louhoungou, 46 e) – Soadrine (Karagiannis, 67e), Mercier (Janeszko, 84 e), Mendes – Guezoui.
METZ (B). Mfa – Deher, Martin (cap), O’Saughnessy, Ndour – Coignard, Sannier – Tastan (Pierrot, 67 e), Cassan, Quemener (Sosso Mbia, 62 e) – Moukam.
V. D.