Grégory Proment devrait fêter mardi, face à Tours, en Coupe de la Ligue, son 450 e match pro. Le capitaine messin est surtout le parfait trait d’union entre le passé glorieux du club et un avenir qu’il souhaite radieux.

Grégory Proment donne de la voix au sein d’une équipe messine très rajeunie. Le capitaine, le métronome, c’est lui. Photo Gilles WIRTZ.
Lorsqu’il a quitté le FC Metz, son FC Metz, en 2006, à l’issue d’une saison catastrophique en Ligue 1, Grégory Proment n’avait sans doute pas imaginé un seul instant y revenir, six ans plus tard, en National. Capitaine un jour, c’était déjà le cas à l’époque, capitaine toujours. L’ancien Caennais a remis les pieds sur les bords de la Moselle durant l’intersaison et retrouvé le brassard tout naturellement. Et s’il est un joueur, aujourd’hui, sur lequel Albert Cartier compte s’appuyer, c’est bien lui.
GRAND ANGLE
Grégory Proment, à trente-trois ans, a tout connu, ou presque. Est devenu un exemple, joue les grands frères pour la majeure partie des jeunes joueurs de l’effectif messin, issue du centre de formation. En quelque sorte le parfait trait d’union entre un passé écorné et un avenir en chantier. Avec une expérience telle qu’elle lui permet de poser un regard éclairé sur l’avant et l’après. Au jeu des différences, le Messin a toujours son mot à dire…
• Grégory Proment, si l’on veut comparer la Ligue 1 et le National, vous nous dites quoi ?
« Oh, c’est très simple. C’est beaucoup plus physique en National, beaucoup plus technique en L1. Disons qu’en L1, les ballons arrivent là où ils doivent arriver… Le jeu est surtout fait de placements et de déplacements, en National, il est plus brouillon ! En L1, c’est un bloc qui se déplace, en National, c’est plus individuel. Et puis, en National, dès que vous avez le ballon, vous avez deux adversaires sur le dos… »
• La différence, maintenant, entre perdre à Caen et gagner à Metz, comme c’est le cas depuis le début de la saison ?
« Ce qui est extraordinaire, vraiment, c’est de pouvoir se dire que nous rendons les gens heureux dans les tribunes. Si la question est de savoir pourquoi j’ai préféré effectivement revenir à Metz plutôt que de poursuivre plus haut, eh bien la réponse est toute simple : c’est parce que c’est Metz. J’ai privilégié l’amour du club et du maillot. Plus jeune, j’ai pris, maintenant, j’ai envie de redonner. »
• La différence entre le premier match de cette saison et le quatrième, gagné vendredi soir face à Luzenac ?
« Importante. Boulogne, c’était encore une équipe de Ligue 2, avec un fonds de jeu de Ligue 2. Comme Vannes la semaine suivante. Luzenac, c’est une équipe de National. Une vraie. Qui va jouer pour son maintien. Dans les deux cas, nous avons gagné de justesse, mais nous avons gagné. En nous adaptant. »
« Ils peuvent aller très loin »
• Vous êtes entouré de jeunes joueurs. En 2006, il y avait une autre génération… C’est différent ?
« Le centre de formation du club a toujours bien fonctionné. Dans l’effectif, nous sommes très nombreux à en sortir. En 2006, il y avait du talent, avec les Béria ou Obraniak ; cette saison, je vous assure que c’est très fort aussi. Les Mané, Sarr, N’Doye, Ngbakoto et d’autres peuvent aller très loin. C’est peut-être encore un peu foufou, et je suis d’ailleurs là pour les canaliser, mais nous disposons là d’un gros potentiel. Et la différence c’est qu’en 2006, en Ligue 1, les jeunes jouaient peu, ils étaient deux ou trois. En National, ils peuvent être huit… »
• Vous avez quitté en 2006 un club, un public, un président… Six ans après ?
« Disons qu’à l’époque, il y avait plus de monde dans le club et dans les tribunes, mais c’était la Ligue 1. Encore que, si tout se passe bien, en fin de saison, je ne serais pas surpris que Saint-Symphorien soit plein… Quant au président Serin, il ressemble assez à Carlo Molinari. C’est quelqu’un qui aime son club et qui aime ses joueurs… »
Patrick DELAHAYE.
FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : un décrassage en matinée. Aujourd’hui : repos. Demain : entraînement à 18h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Luzenac (4 e journée de National), vendredi 24 août : 1-0.
Prochain match : Metz - Tours (2 e tour de la Coupe de la Ligue), mardi 28 août à 20 h.
À suivre : Quevilly - Metz (5 e journée de National), vendredi 31 août à 19 h ; Metz - Créteil (6 e journée de National), vendredi 7 septembre à 20h30.
À l’infirmerie. Olivier Cassan est encore en phase de récupération, Mamadou Wagué, lui, poursuit son travail solitaire. Thibaut Bourgeois, Nicolas Cherro et Albert Baning s’entraînent avec l’équipe réserve en attendant de retrouver le groupe professionnel.
En sélection. Maxwell Cornet est en stage à Clairefontaine avec l’équipe de France des moins de dix-sept ans jusqu’à aujourd’hui.
Buteurs. En National : Ngbakoto, Sakho (2 buts) ; Kehli, Keita, Mané (1)
Metz pris au piège
Joueurs et (trop ?) généreux, très peu mis en difficulté, les Messins ont regagné la Lorraine bredouilles. Ce ne fut pourtant pas faute de s’être procurés multiples occasions de tuer le match : la tête de Coignard était sortie derrière la ligne locale (38 e), un autre ballon l’avait peut-être également franchie (55 e), la frappe de Quemener était repoussée après une première tentative de Coignard (56 e) et Moukam, qui avait parfaitement effacé Gavant, ne trouvait que le petit filet (85 e).
Les Mosellans ont donc beaucoup créé mais entre une sortie ratée sur un coup franc repris de la tête par Akabla (1-0) et une reprise de volée victorieuse de Salmier dans le temps additionnel (2-0), ils n’auront pu faire mieux que sauver l’honneur par Croizet à la 77 e. « Notre beau jeu n’a pas été récompensé. Nous n’avons pas eu ce petit brin de réussite qui fait souvent la différence. Et surtout, nous avons payé cash nos erreurs ! », résumait José Pinot à l’issue de la rencontre.