
Cinquième victoire en cinq rencontres pour Diafra Sakho et les Messins. Les joueurs d’Albert Cartier sont, pour l’instant, intraitables. Photo MAXPPP
Au terme d’une rencontre à rebondissements, les Messins ont signé, hier à Quevilly, leur cinquième victoire de rang en championnat (3-6). Un succès spectaculaire, mais acquis sans la manière. Attention !
A la veille du déplacement à Quevilly, Albert Cartier avait prévenu : « La qualité première de cette équipe, c’est sa volonté de faire du jeu ». L’entraîneur messin ne s’est pas trompé. Il aurait même pu y ajouter un état d’esprit irréprochable. Celui qui, depuis de très longues années, fait la réputation de ce spécialiste de coupeur de tête en Coupe de France.
De notre envoyé spécial au Petit-Quevilly
Et quoi de plus motivant pour les hommes de Laurent Hatton que d’affronter une équipe du FC Metz qui restait sur une impressionnante série de six victoires d’affilée. Bref, une victime idéale. Les premières minutes de la rencontre ne laissaient d’ailleurs planer aucun doute sur la motivation des Hauts-Normands. Et même menés 4-1 dès l’entame de la seconde période, ils n’ont pas renoncé.
Ce qui explique, en partie, le match complétement fou auquel a assisté le maigre et discret public du stade Diochon. D’autant qu’au regard des multiples occasions que se sont procurés Grégory Beaugrard et ses partenaires, l’issue n’allait pas forcément de soi. Mais la faute en revient, aussi, aux Messins eux-mêmes. Un brin agacé, Albert Cartier a ainsi lâché que son équipe avait réalisé son « plus mauvais match depuis l’ouverture de la saison ».
Un constat sans concession. Teinté de lucidité. Car si le FC Metz a inscrit la bagatelle de six buts hier soir, il en a également encaissé trois et s’est fait très peur alors qu’il avait, semble-t-il, toutes les cartes en main.
Jamais vraiment dans le ton, brouillons, en déficit de simplicité et de rigueur, les Messins ont, en effet, régulièrement été en difficulté. Mais au moins ont-ils su maîtriser l’art du contre et surtout se montrer, cette fois, très efficaces devant le but. « Même en étant très très très mauvais, on parvient à gagner. » L’analyse est signée Grégory Proment. Le capitaine lorrain, conscient qu’à l’avenir son équipe ne pourra pas se contenter d’autant d’approximations, veut tout de même « retenir la victoire ». La septième toutes compétitions confondues, la cinquième en championnat.
Bussmann voit rouge
Mais si ce matin Metz est solidement installé sur le podium, il peut remercier Johann Carrasso qui aura, à lui tout seul, écœuré l’infortuné Diafutua. En effet, hier soir, l’attaquant quevillais s’est systématiquement heurté au gardien messin qui remportait ses duels (4 e, 12 e) avant de claquer la tête rageuse de son meilleur ennemi de la soirée (35 e).
Entre temps, les Lorrains avaient eu la bonne idée de faire preuve d’un étonnant réalisme. En quinze petites minutes, et contre le cours du jeu, ces derniers menaient ainsi 2-0. Bouna Sarr servait Diafra Sakho qui expédiait le ballon dans la lucarne de Coulibaly (0-1, 10 e). Cinq minutes plus tard, Alhassane Keita déviait, au point de penalty, une frappe de Sakho (0-2, 15 e). Bien payé ! Peut-être que les Messins ont alors cru être à l’abri. C’était mal connaître cette équipe de Quevilly qui réduisait logiquement le score par Ouahbi (1-2, 37 e), avant de céder à nouveau juste avant la pause à la suite d’un petit chef-d’œuvre signé Yéni N’Gbakoto dont la frappe travaillée terminait, elle aussi, dans la lucarne de Coulibaly (1-3, 43 e).
La suite ? Metz pensait avoir définitivement scellé le sort de la rencontre lorsque N’Gbakoto, profitant du bon travail de Sarr et Keita, enfonçait le clou (1-4, 47 e). Mais même si Guido Milan et Romain Inez s’évertuaient à endosser la panoplie de pompiers de service, les lacunes messines permettaient à Quevilly de revenir grâce à la vitesse de Fofana (2-4, 60 e) puis au sang-froid de Ouahbi qui transformait le penalty consécutif à une main de Gaëtan Bussmannn dans la surface (3-4, 63 e). Bousculés, les Grenats parvenaient finalement à se donner de l’air sur une longue chevauchée en solitaire de Keita (3-5, 71 e) avant que N’Doye, en renard des surfaces, ne reprenne victorieusement une frappe repoussée de N’Gbakoto (82 e).
3-6, jeu, set et match ! Mais au-delà du score et de la victoire, les Messins vont devoir vite se ressaisir dans le jeu. Car c’est Créteil, le leader, qui viendra les défier vendredi prochain à Saint-Symphorien. Et cela se fera sans Sakho et Bussmann, exclu hier après un deuxième (inutile) avertissement.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Sadio Mané file à Salzbourg
Il s’était montré volontairement évasif. Mais connaissait déjà la fin de l’histoire. Jeudi matin, quelques minutes avant de prendre la direction de la Haute-Normandie, Albert Cartier avait ainsi lâché dix-sept noms, dont celui de Sadio Mané. Le choix d’un groupe élargi que l’entraîneur du FC Metz avait justifié en expliquant qu’il risquait « de se passer des choses dans les prochaines heures ». Le risque était bien réel. Ainsi, alors que ses désormais ex-partenaires messins filaient vers Le Petit Quevilly, Sadio Mané, lui, prenait le chemin de l’Autriche afin de parapher un contrat de quatre ans en faveur du Red Bull Salzbourg (1 re div.). Une énorme perte sur le plan sportif puisque le jeune milieu de terrain sénégalais, lancé dans le grand bain de la Ligue 2 en janvier dernier par Dominique Bijotat, devait être l’une des pierres angulaires du dispositif d’Albert Cartier cette saison. Les dirigeants messins, Bernard Serin en tête, espéraient donc conserver leur petit joyau qui avait signé, en juin, son premier contrat pro en faveur du FC Metz, avec qui il était lié jusqu’en 2016.
L’homme qui valait quatre millions d’euros
« Nous souhaitions absolument garder Sadio Mané cette saison, a ainsi indiqué, hier, le président messin. C’est pourquoi j’avais fixé une indemnité de transfert très élevé, pensant qu’aucun club ne pourrait s’aligner sur cette somme, jamais atteinte pour un joueur de National et même extrêmement rare pour un joueur de Ligue 2. »
Après avoir soumis plusieurs offres jugées insuffisantes par le club à la Croix de Lorraine, les dirigeants de Salzbourg sont revenus à la charge jeudi, à la veille de la clôture du marché estival des transferts autrichien. « A partir du moment où le FC Red Bull s’alignait sans condition sur la somme extrêmement élevée que j’avais fixé, je ne pouvais décemment pas refuser, confie Bernard Serin. Cela n’a pas été une décision facile à prendre, croyez-moi, mais nous venons de conclure le troisième plus gros transfert de l’histoire du FC Metz. » Si les dirigeants messins ont souhaité garder confidentiel le montant de ce transfert, ce dernier s’élèverait, selon nos informations, à quatre millions d’euros. Sadio Mané apparaîtrait ainsi derrière Robert Pires qui avait rejoint Marseille en 1998 pour 9 millions d’euros et Miralem Pjanic, cédé à Lyon en 2008 contre 7,5 millions d’euros. De quoi sécuriser de manière durable l’équilibre des comptes du club – le déficit ayant résulté de la relégation en National est ainsi comblé – et envisager le recrutement d’un ou plusieurs joueurs dans les prochains jours.
Kashi est Messin
Les choses n’ont d’ailleurs pas traîné, puisqu’Albert Cartier pourra compter sur un nouveau joueur dès la semaine prochaine. En effet, Ahmed Kashi, milieu de terrain polyvalent de vingt-trois ans, vient de s’engager avec le FC Metz. Libre de tout contrat, le joueur qui évoluait depuis 2007 à Châteauroux a paraphé un contrat d’un an avec une année supplémentaire en option.
J.-S. G.
Metz, réveil attendu (CFA)
Le match.FC Metz : 15 e avec 4 pts (1 nul, 2 défaites) ; dernier match : défaite à Villemomble (2-1).
Roye-Noyon : 6 e avec 8 pts (1 victoire, 2 nuls) ; dernier match : victoire face à Amiens (1-0).
L’enjeu. Avec une jeune équipe assez inexpérimentée, l’entraîneur messin, José Pinot, s’attendait à vivre une saison assez difficile. Les débuts des Grenats confirment cette crainte puisqu’ils sont toujours, après trois journées, à la recherche de leur premier succès. Après une défaite chez le favori, Beauvais, en ouverture (2-1), les Messins étaient parvenus à tenir Lille en échec à domicile (1-1). Leur deuxième déplacement s’est une nouvelle fois soldé par un revers. A Villemomble, la réserve mosellane s’est fait surprendre dans les toutes dernières secondes et s’est inclinée sur le score de 2-1. Quinzièmes au classement avec seulement quatre points, les Messins se retrouvent en position de relégables et vont devoir redresser la barre dès aujourd’hui avec la réception de Roye-Noyon.
Un succès permettrait au FC Metz de se donner un peu d’air mais l’adversaire du jour, toujours invaincu et restant sur une victoire face à Amiens (1-0), ne l’entendra certainement pas de cette oreille.
Le groupe. José Pinot a convoqué quatorze joueurs pour affronter Roye-Noyon aujourd’hui. Guillaume Cappa, annoncé comme incertain en raison d’une douleur au mollet, tiendra finalement bien sa place dans les buts messins. Trois joueurs professionnels, Mamadou Wagué, Olivier Cassan et Thibaut Bourgeois vont profiter de cette rencontre pour retrouver du rythme après leurs blessures respectives. Rétabli, Chris Phillips réintègre également le groupe tandis que Jean-Stéphan Sosso M’Bia n’est pas encore remis.
L’effectif. Il sera composé de Cappa – Deher, Croizet, Phillips, O’Shaughnessy, Coignard, N’Dour, Wagué – Sannier, Tastan, Quemener, Cassan – Moukam, Bourgeois.
FC Metz - Roye-Noyon stade Dezavelle (15 h)
L. J.