
À l’image de Gaëtan Bussmann et Guido Milan, la défense messine a souffert, vendredi à Quevilly. Photo MAXPPP
Si les Messins ont humilié l’US Quevilly sur son terrain (3-6), vendredi soir, ils ont surtout soufflé le chaud et le froid. Entre manque de rigueur et efficacité offensive, un juste milieu doit être trouvé.
Au coup de sifflet final, Issa Coulibaly, le malheureux gardien de Quevilly, est resté de longues minutes prostré sur la pelouse de Robert-Diochon. Albert Cartier, lui, n’a pas traîné. Visage fermé, l’entraîneur messin s’est rapidement présenté devant la presse. Du dépit chez l’un. Une froide colère chez l’autre. « Malgré la victoire et les six buts inscrits, c’est une déception. » Perfectionniste jusqu’au bout des crampons, le technicien lorrain avait du mal à cacher sa contrariété vendredi soir. « Ce que j’ai vu sur cette rencontre, ce n’est pas l’image que doit donner le FC Metz. » S’en est suivi un long silence. Et un message limpide à l’endroit de ses joueurs. « Là, je suis gentil dans mes propos. Je le serai moins vis-à-vis d’eux … Ce match, on n’a pas fini d’en reparler entre nous, croyez-moi. »
Grégory Proment et ses partenaires, au repos hier et aujourd’hui, savent donc à quoi s’en tenir demain pour la reprise de l’entraînement. D’autant que vendredi, c’est un adversaire d’un tout autre calibre qui les attend. Une équipe de Créteil qui sera, à n’en pas douter, beaucoup moins généreuse que Quevilly et sa friable défense.
D’ailleurs, dans ce secteur les Messins devront, eux aussi, penser à peaufiner leurs réglages. Car s’ils ont trouvé le chemin des filets à six reprises, ils ont également encaissé plus de buts en un seul match (3) que lors des quatre premières journées (2) ! La faute à un manque cruel de concentration – Quevilly s’est ainsi délecté des espaces laissés à sa disposition – qui aurait pu coûter encore plus cher que l’exclusion de Gaëtan Bussmann, symbole des hésitations messines vendredi. « Après les deux premiers buts, on s’est inexplicablement relâché », analyse Grégory Proment, pendant que son entraîneur parle de « manque de rigueur et d’humilité ».
La vie sans Mané
Des propos que l’on pourrait supposer tout droit échappés d’une cellule de crise. Pourtant, à Quevilly, le co-leader messin a bel et bien enregistré sa cinquième victoire de rang en championnat. Il n’est donc pas question de crise. Ou alors de crise d’identité dans le jeu, si l’on se réfère à la philosophie nouvelle instaurée par Albert Cartier. « Nous devons être beaucoup plus exigeants, montrer autre chose, tranche ce dernier. Rien ne sera facile cette saison. Nous ne sommes pas si forts que ça. En tout cas, pas encore suffisamment pour tirer des plans sur la comète. »
À défaut, ses joueurs ont au moins démontré qu’ils ne souffraient pas d’une crise de foi. Bien qu’en manque d’inspiration dans la construction, les Lorrains ont soigné leurs statistiques offensives grâce à une redoutable efficacité devant le but et une réelle capacité à exploiter, rapidement, le moindre contre. Le tout sans Sadio Mané… « Sportivement, je ne peux que regretter son départ, explique Albert Cartier. Mais désormais chacun va devoir élever son niveau de jeu, afin de compenser ce que Sadio pouvait nous apporter. » Soit une porte ouverte pour des joueurs comme Yéni N’Gbakoto ou Bouna Sarr, très remuants, vendredi soir, au sein d’un schéma en 4-4-2.
Soit une belle occasion de jaillir encore un peu plus en pleine lumière, comme sont en passe de le faire Diafra Sakho et Ahlassane Keita, buteurs inspirés face à Quevilly. Et si un grand espoir du football messin a choisi de faire ses valises pour le très "renommé" championnat autrichien, un autre pourrait venir très rapidement lui voler la vedette. Entré en jeu à la 85 e minute, Maxwell Cornet, pas encore dix-sept ans, a fait preuve d’un incroyable culot. Une autre façon de passer de l’ombre à la lumière.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Metz n’y arrive pas (CFA)…
Trop tendres, les Messins ont une nouvelle fois cédé face une réaliste équipe de Roye (1-2).
D’entrée de jeu, Roye, invaincu lors des quatre premières journées, montrait ses intentions avec une frappe signée Steppe passant à côté des buts de Cappa (2 e). La seule action messine de ce début de match était à mettre à l’actif de N’Dour mais sa tentative était trop enlevée (10 e). Roye parvenait à ouvrir la marque avec l’aide de la transversale. Etshimi voyait, en effet, son ballon taper la barre et rebondir derrière la ligne (0-1, 23 e). Ce diable d’Etshimi mettait la défense messine en difficulté à plusieurs reprises et obligeait Cappa à mettre en corner (26 e) avant de manquer de peu le cadre (36 e). Juste avant la pause, Wagué tentait une tête captée par Dauphy (45 e).
À la reprise, les Lorrains retrouvaient des couleurs. Si la tête de Wagué consécutive au coup franc de Cassan était manquée (46 e) et que le tir de Croizet finissait dans les nuages (50e), l’offensive suivante était la bonne. Bourgeois centrait pour Croizet qui, d’une déviation, égalisait (1-1, 53 e). Le même Croizet était même tout prêt de doubler la mise, mais sa frappe en pivot était stoppée par Dauphy (55 e). À l’heure de jeu, Roye profitait d’un moment de flottement dans la défense messine pour inscrire leur deuxième but. Cambrone centrait pour Etshimi, idéalement placé devant la cage de Cappa (1-2, 60 e). Les visiteurs donnaient encore des sueurs froides à Cappa sur un tir en force de Steppe. Le gardien messin était contraint d’aller chercher le ballon en se couchant parfaitement (83e). Le coup de sifflet final retentissait sur une nouvelle défaite messine qui faisait dire à José Pinot que ses joueurs avaient réalisé « leur plus mauvais match depuis longtemps. Nous avons eu du mal à enchaîner parce que nous n’avons pas été bons techniquement. Nous avons été trop tendres, trop faibles individuellement. » Des lacunes qu’il va falloir combler rapidement…
METZ (2) - ROYE NOYON : 1-2 (0-1)
Stade Dezavelle. 100 spectateurs environ. Arbitre : M. Roy. Buts pour Metz : Croizet (53 e) ; pour Roye Noyon : Etshimi (23e, 60 e). Avertissements à Metz : N’Dour (20e) ; à Roye Noyon : Bodart (51 e).
METZ. Cappa – Deher, Coignard (cap), O’Shaughnessy, N’Dour (Philipps, 50 e) – Tastan (Sannier, 70 e), Wagué – Moukam (Quemener, 77 e), Cassan, Croizet – Bourgeois.
ROYE NOYON. Dauphy (cap) – N’Guessan, Paternotte, De Parseval, Diallo – Bodart, Seidou – Cambrone (Moulet, 77 e), Hernout (Degardin, 63 e), Steppe – Etshimi (Marti Pique, 90 e).
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : repos. Aujourd’hui : repos.
D’un match à l’autre. Dernier match : Quevilly - Metz (5 e journée de National), vendredi 31 août : 3-6. Prochain match : Metz - Créteil (6 e journée), vendredi 7 septembre à 20h30. À suivre : Uzès-Pont-du-Gard - Metz (7 e journée), vendredi 14 septembre à 20h ; Metz - Épinal (8 e journée), mardi 18 septembre à 20h30.
À l’infirmerie. Michel Lê, victime d’une rupture des ligaments croisés du genou droit, est à l’arrêt pour au moins six mois. Albert Baning (élongation), lui, devrait être indisponible environ un mois.
Suspendus. Diafra Sakho a écopé d’un match de suspension qu’il purgera vendredi prochain lors de la venue de Créteil. Pour cette 6 e journée, les Messins devront également se passer des services de Gaëtan Bussmann, exclu après avoir reçu deux avertissements, avant-hier sur la pelouse de Quevilly.
Buteurs. En National : N’Gbakoto ( 4 buts), Sakho, Keita ( 3), Kehli, Mané, N’Doye ( 1).