En ce début de saison, les Messins poursuivent leur opération séduction en même temps qu’ils affolent les statistiques. Il faut ainsi remonter à 1935 pour trouver la trace de six victoires d’affilée en championnat.

Première apparition sous le maillot messin, premier but. Moussa Gueye, ici face à son meilleur ennemi de la soirée,
Christophe Diedhiou, n’a pas manqué ses débuts (tant attendues) avec le FC Metz, vendredi face à Créteil.
Photo Pascal BROCARD
Albert Cartier
Hospitalisé vendredi matin en raison d’une suspicion d’appendicite aiguë, Albert Cartier restera vraisemblablement hospitalisé jusque demain. Mais son état général semble s’améliorer. « Sa température a baissé, sa voix est plus tonique qu’elle ne l’était vendredi », a certifié, hier, José Jeunechamps, l’adjoint de l’entraîneur messin. Albert Cartier a d’ailleurs suivi la rencontre de son équipe à la télévision. Et a donc dû apprécier la bonne affaire réalisée par ses hommes.
Chiffres d’affaires
18 Comme le nombre de points affichés au compteur du leader messin. Un carton plein qui lui permet aujourd’hui de posséder sept unités d’avance sur le quatrième, Colmar (11 pts).
6 Soit le nombre de succès acquis au cours des six premières journées. Jamais, dans l’histoire du FC Metz, entamée en 1932, cela n’était encore arrivé. Et pour retrouver la trace d’une telle série, il faut remonter à la saison 1934-1935. Mais les Messins, entraînés par le Hongrois Peter Fabian, avaient alors enchaîné leurs six victoires d’affilée entre la 23 e et la 28 e et dernière journée. Ce qui leur avait permis d’être sacrés champions de France de Deuxième Division et d’assurer leur retour parmi l’élite. Les hommes d’Albert Cartier font même mieux que leurs prédécesseurs de 1998, vice-champions de France, qui avaient été stoppés dans leur élan par Rennes (2-2) lors de la sixième journée après cinq succès.
16 Soit le nombre de buts inscrits par les hommes d’Albert Cartier depuis l’ouverture du championnat. Un total synonyme de meilleure attaque de National. À titre de comparaison, la saison dernière, en Ligue 2, les Messins n’avaient trouvé le chemin des filets qu’à six reprises au cours des six premières journées.
8 Comme le nombre de buteurs différents cette saison. Si Yéni N’Gbakoto et Alhassane Keita, buteur ce vendredi, ont déjà frappé à quatre reprises, Diafra Sakho ( 3 buts), Moussa Gueye (1), Samy Kehli (1), Sadio Mané (1, transféré à Salzbourg), Mayoro N’Doye (1) et Bouna Sarr ( 1) ont également inscrit leurs noms au tableau d’honneur des buteurs depuis le début du championnat. Pour marquer, Metz n’est donc plus dépendant d’un seul joueur…
9 757 C’est le nombre de spectateurs ayant pris place, vendredi soir, dans les tribunes de Saint-Symphorien. Un nouveau record cette saison pour le FC Metz et… le National. À titre de comparaison, seules deux affiches de Ligue 2 sont parvenues à faire mieux la semaine dernière lors de la sixième journée : Lens - Angers (13 950) et Le Havre - Monaco (12 330). Autre comparaison : samedi dernier, seules 9 554 personnes avaient effectué le déplacement au stade Auguste-Bonal de Sochaux lors de la venue du champion de France en titre, Montpellier. Soit, selon les chiffres officiels, 203 personnes de moins qu’à Metz pour la réception de Créteil. Des chiffres, mais surtout des hommes (et des femmes) enthousiastes. Cela faisait bien longtemps que Saint-Symphorien n’avait plus été en symbiose avec son équipe…
Journée d’intégration
Jeunechamps sur le banc. Outre la vérité des chiffres, la sixième victoire du FC Metz, obtenue vendredi face à Créteil, a également été marquée du sceau de la nouveauté. Et ce à tous les niveaux. À commencer par le banc de touche où José Jeunechamps ( lire par ailleurs) a suppléé Albert Cartier hospitalisé.
Gueye, première. Cette rencontre était également l’occasion de voir enfin à l’œuvre Moussa Gueye. L’attaquant sénégalais n’a pas déçu en inscrivant le deuxième but de son équipe. Il a également pesé sur la défense cristolienne et s’est révélé précieux dans le jeu en pivot. « Au début du match, j’ai manqué un peu de repères, explique l’intéressé. Mais le but m’a mis en confiance. J’ai pris beaucoup de plaisir, même dans les tâches défensives. »
Lejeune et Proment assurent leurs arrières. En l’absence de Gaëtan Bussmann, Kévin Lejeune s’est mué en défenseur latéral gauche avec une certaine réussite, même s’il lui a fallu de longues minutes pour trouver la bonne cadence, à l’instar d’un Guido Milan assez fébrile en début de rencontre (il a concédé inutilement deux corners, domaine dans lequel Créteil excelle) avant de se ressaisir lui aussi. De son côté, Grégory Proment, contraint de reculer d’un cran après la sortie sur blessure de Romain Inez, a assuré le service après-vente avec beaucoup de sang-froid. Si Metz a relativement bien géré sa seconde période, le capitaine messin n’y est pas étranger.
Kashi assure. Le constat est le même pour la nouvelle recrue messine, Ahmed Kashi. Rentré après la pause, l’ex-milieu de terrain de Châteauroux a fait parler son expérience, apportant plus de liant dans la circulation du ballon et surtout en harcelant sans ménagement ses adversaires.
Jean-Sébastien GALLOIS.
José Jeunechamps rassembleur d’idées
Baptême du feu réussi pour le technicien belge appelé à suppléer, vendredi face à Créteil, Albert Cartier hospitalisé avant la rencontre.

José Jeunechamps a donné de la voix, vendredi face à Créteil. Pour montrer la voie à ses joueurs. Photo Pascal BROCARD
hier matin, José Jeunechamps n’avait pas la voix cassée. Un phénomène presque étonnant tant le Belge s’est égosillé, vendredi soir, dans le périmètre dédié au staff technique du FC Metz. Appelé à suppléer Albert Cartier, l’entraîneur adjoint messin a mené sa mission à bien : celle qui consistait à s’imposer face à Créteil et donc d’installer son équipe sur la plus haute marche du podium de National.
« Ce match a été préparé tout au long de la semaine. Moi, je n’avais plus qu’à rassembler les idées et à faire en sorte que cela fonctionne, explique-t-il. L’ensemble du staff technique travaille ensemble, en collaboration permanente. Dans des situations comme celle-ci ( l’absence d’Albert Cartier), les choses sont donc plus faciles à gérer. » D’autant que le programme des Messins n’a pas été bouleversé, même si l’hospitalisation d’Albert Cartier a marqué les esprits (jusque dans les tribunes). « La théorie du matin sur l’adversaire, c’est toujours moi qui m’en occupe. Ensuite, la causerie d’avant-match, j’ai été contraint de la faire seul, sans Albert. Mais ce n’est pas une découverte : je le faisais déjà au Standart (de Liège où il entraînait l’équipe réserve). »
Pas de stress donc ? « Pas particulièrement si ce n’est l’envie de réussir ce gros match et de faire bien les choses. D’autant qu’on est tombé sur un adversaire athlétique, vif et pratiquant un beau football. Créteil ? On en reparlera. »
Pour l’heure c’est de Metz dont tout le monde parle. Et de son sixième succès d’affilée en championnat. « Cette fois nous sommes parvenus à bien recomposer nos lignes, intervient José Jeunechamps toujours très impliqué lors des séances d’entraînement de son équipe. Nous n’avons pas commis les mêmes erreurs qu’à Quevilly, même si j’estime qu’il nous faut encore nous améliorer dans la gestion de nos temps forts. Mais c’est une bonne remise en question. »
Carrasso déterminant
Pourtant, le but du Cristolien Bagaliy Dabo, juste avant la pause, aurait pu fragiliser l’ouvrage messin. « C’est vrai, reconnaît le technicien messin. Je crois que l’un des tournants du match, c’est l’exclusion de Diedhiou. Mais tout le monde sait qu’à onze contre dix, les choses ne sont pas forcément plus faciles. »
Mais le FC Metz est parvenu à étirer et épuiser son adversaire puis à tuer le match à grands coups de solidarité collective, de talents individuels (Keita, Sarr, N’Gbakoto), de reconversions gagnantes (Lejeune, Proment) et d’intégrations réussies (Gueye, Kashi). Mais aussi, grâce à Johann Carrasso, une nouvelle fois déterminant face à Andriatsima à cinq minutes de la fin…
J.-S. G.

Tableau de bord
Tableau de bord. Hier : décrassage sans ballon pour les joueurs de Metz - Créteil ; une séance un peu plus longue (VTT notamment) pour Diafra Sakho, Gaëtan Bussmann et Guillaume Cappa. Aujourd’hui : repos. Demain : une séance d’entraînement à 15h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Créteil (6 e journée de National), vendredi 7 septembre : 3-1. Prochain match : Uzès-Pont-du-Gard - Metz (7 e journée), vendredi 14 septembre à 20h. À suivre : Metz - Épinal (8 e journée), mardi 18 septembre à 20h30 ; Fréjus/Saint-Raphaël - Metz (9 e journée), samedi 22 septembre à 19h ; Bastia (L1) - Metz (16 es de finale de la Coupe de la Ligue), mardi 25 septembre à 20h.
À l’infirmerie. Touché à la cuisse gauche (légère élongation) face à Créteil, Romain Inez est resté aux soins hier. Son cas sera étudié dès demain, mais n’inspire pas de craintes particulières auprès du staff médical. Par plus que celui de Johann Carrasso, victime d’un choc en fin de match, vendredi. Ce dernier sera présent dès demain à l’entraînement. Michel Lê (genou) et Albert Baning (cuisse) sont à l’arrêt.
Suspendus. Diafra Sakho et Gaëtan Bussmann ont purgé leur match de suspension. Tous deux sont donc à la disposition du staff technique pour le déplacement à Uzès. De son côté, Romain Métanire, averti vendredi face à Créteil, pour la troisième fois en moins de dix matches sera suspendu pour la venue d’Épinal.
Buteurs. En National : N’Gbakoto, Keita ( 4 buts) ; Sakho ( 3) ; Gueye, Kehli, Mané, N’Doye, Sarr ( 1).
Les buteurs
4 buts : Andriatsima (Créteil), KEITA et NGBAKOTO (Metz), Youssouf (Vannes).
3 buts : Kodjia, Lacourt (Amiens), Allart (Boulogne), Akamba, Goba (Cherbourg), Chouleur (Epinal), Scarpelli (Fréjus), SAKHO (FC Metz), Murcy (Paris FC), Sala (Orléans), Fofana (Quevilly), Sabin (Red Star), Benmeziane (Uzès), Mohamed (Vannes).
2 buts : Pastorelli (Bastia), Mignon (Boulogne), Marques, Moukhlil (Colmar), Dabo, N’Doye (Créteil), Chéré, Diedhiou (Epinal), Koné (Fréjus), Lefaix (Le Poiré sur Vie), Dona Ndoh (Luzenac), Laup (Orléans), Diomandé (Paris FC), Ouahbi (Quevilly).
VALENCIENNES - METZ : 3-1 (3-1)
Arbitre : M. Costes. Buts pour Valenciennes : Dia (1 re), Camara (15 e), N’Guette (20 e); pour Metz : Martin (28 e).
VALENCIENNES.► Leca ; Traoré, Bong, Kerjean, Lala ; Da Silva, Dia (Sacko, 75 e), Camarra ; N’Guette, Mvulubundu (Masuaku, 60 e), Gapka ; Houla, Grossetie.
METZ. Mfamezui ; Demer, Ndour, Wague, Martin ; Cherro, Cornet (Moukam, 58 e), Croizet (Coignard, 75 e); Bourgeois (Quemener, 46 e), Cassan, Kehli, O’Shaughnessy, Barret.