
Le but de Diafra Sakho n’a pas permis au FC Metz de l’emporter hier soir. Photo Archives RL
Les Messins ont laissé échapper leurs premiers points, hier sur la pelouse d’Uzès (1-1). Un moindre mal face à une tenace et enthousiaste équipe gardoise. Metz reste malgré tout leader.
Le FC Metz version 2012-2013 n’est donc pas parvenu, hier à Uzès, à inscrire son nom dans le grand livre de l’histoire du club. Comme celui de leurs lointains prédécesseurs de 1935, le compteur des hommes d’Albert Cartier reste, pour l’heure, bloqué à six. Six, comme le nombre de succès qu’ils avaient su enchaîner avant ce long voyage dans le Languedoc-Roussillon.
De notre envoyé spécial à Uzès
Un déplacement redouté par l’ensemble de l’aéropage lorrain. En effet, avant de prendre le chemin d’Uzès, jeudi dans la matinée, les Messins savaient qu’ils s’apprêtaient à faire un nouveau saut dans l’inconnu. Un saut sur les hauteurs du Pont-du-Gard qui s’est bel et bien avéré périlleux. Parce que Metz, après une bonne entame de match, a été pris de vertige et a même cédé, par instants, à l’appel du vide durant une rencontre particulièrement délicate.
Grégory Proment et ses partenaires, loin d’avoir maîtrisé les débats, ont pourtant entrevu l’ivresse d’une septième victoire d’affilée lorsque Diafra Sakho catapultait le ballon dans les buts de Julien Robinet après une remise acrobatique de Moussa Gueye (0-1, 78 e). Mais une faute de main dans la surface de réparation de Gaëtan Bussmann, pourtant seul au deuxième poteau, est venue annuler le quatrième but en championnat de l’attaquant messin. Car Benmeziane n’a pas tremblé au moment de tirer son penalty (1-1, 84 e). Une égalisation, soyons honnêtes, logique au regard du déroulé de la rencontre, même si l’hésitation de l’arbitre, au moment de siffler, laissera sans doute des regrets dans le camp messin.
La barre, deux fois…
Au milieu des platanes – presque aussi nombreux que les spectateurs massés dans les minuscules tribunes du stade Louis-Pautex, les hommes d’Albert Cartier avaient pourtant pris le match par le bon bout à l’image de cette combinaison entre Kévin Lejeune et Diafra Sakho dont la frappe enroulée était bien captée par Robinet (7 e).
Bouna Sarr, très en vue durant ces premières quarante-cinq minutes, tentait, quant à lui, sa chance en solo, mais le gardien gardois était à nouveau à l’œuvre (9 e). Quant au coup-franc travaillé signé Grégory Proment, il terminait sa course sur la transversale uzétienne (15 e).
Et puis… les Lorrains volontiers adeptes d’un jeu direct ont doucement baissé de rythme, entrant alors en résistance face à la fougue des Gardois. Car si jusque-là, ces derniers s’étaient uniquement montrés dangereux sur de longs coups de pied arrêtés, tous bien anticipés par Johann Carrasso, ils profitaient des largesses et des erreurs techniques de leur adversaire pour passer à la vitesse supérieure. Heureusement, Grégory Proment, préféré à Romain Inez dans l’axe central, et surtout Guido Milan, toujours bien placé, veillaient aux grains. Et si Alhassane Keita trouvait, lui aussi, le haut de la transversale (32 e), Jamaï voyait, quelques instants plus tard, son coup de tête passer de peu au-dessus du but de Carrasso (34 e).
Finalement, le meilleur ennemi du FC Metz, hier soir, fut… le FC Metz. Cédant à la facilité parfois, les Messins ont, par ailleurs, fait preuve d’un inhabituel déchet technique. Une carence, et une très bonne organisation gardoise, les ayant contraints à user de grands ballons. Mais la paire Sakho-Keita n’était pas dans un grand jour, contrairement à leurs vis-à-vis de la charnière centrale uzétienne, Garcia et Cros, très en vue. Résultat, les attaquants messins s’y sont quasi-systématiquement heurtés, même si la deuxième mi-temps du FC Metz fut un brin plus digne de son statut de leader.
Pour Albert Cartier, il s’agit donc d’une fin de série. Mais pas d’un point au rabais.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Milan fait le boulot

Bouna Sarr. Photo Archives RL
L’HOMME DU MATCH. Avec un brin de réussite supplémentaire, Bouna Sarr aurait pu postuler à ce titre honorifique. Le milieu de terrain a, en effet, fait parler sa technique individuelle, tenté sa chance à plusieurs reprises, mais s’est également parfois perdu dans la nasse uzétienne. Une équipe gardoise qui, après vingt minutes délicates, s’est doucement, mais sûrement réveillée.
Du coup, la charnière centrale messine a été largement mise à contribution. Reconverti à ce poste, Grégory Proment a fait parler son expérience aux côtés d’un Guido Milan ayant clairement pris ses repères dans sa nouvelle équipe. L’Italo-argentin monte en puissance. Il l’a démontré hier grâce à un placement judicieux, une précieuse présence dans les duels aériens et une redoutable efficacité dans le rôle de pompier de service. Bref, Milan a fait le boulot.
LE COUAC. Cette main de Gaëtan Bussmann. La deuxième dans la surface de réparation pour l’infortuné défenseur messin cette saison. Si celle concédée à Quevilly n’avait pas prêté à conséquence sur l’issue de la rencontre, celle d’hier prive le FC Metz de la victoire. Une erreur d’autant plus rageante que Bussmann n’était pas menacé mais également parce que l’arbitre de la rencontre, M. Pezzoli, a longtemps hésité avant de siffler. Il l’a finalement fait sur l’injonction de son juge de ligne.
LE CHIFFRE. Il n’a pas été communiqué. Mais à vue d’œil, le stade Louis-Pautex avait réuni, hier soir, environ 600 spectateurs. Résultat, une ambiance feutrée, de longs silences et finalement une explosion de joie lors de l’égalisation de Benmeziane. Etrange.
ILS ONT DIT. Pour Albert Cartier, « Uzès a réalisé un très grand match ». « Peut-être que nous aurions mérité de l’emporter, poursuit l’entraîneur messin, mais au regard de l’enthousiasme et de la qualité de notre adversaire, ce nul me semble équitable. » Grégory Proment, lui, parlait « de deux points de perdus car, même si on n’a pas été bon, on a mené au score et touché deux fois les barres. »
Le penalty ? « C’est dur car l’arbitre ne le signale pas dans un premier temps. Mais bon, nous restons invaincus et nous allons tout faire pour que cela dure le plus longtemps possible. »
J.-S. G.
Les Messins dos au mur (CFA)
Le match.FC Metz : 18 e avec 6 points (1 nul, 4 défaites) ; dernier match : défaite à Valenciennes (3-1).
Compiègne : 12 e avec 10 points (1 victoire, 3 nuls) ; dernier match : nul face à Amiens (0-0).
L’enjeu. Le déplacement des Messins à Valenciennes ne leur a toujours pas permis de décrocher leur premier succès. Défaits pour la quatrième fois, les protégés de José Pinot se retrouvent derniers du groupe.
Leur prochaine rencontre face à Compiègne sera donc très importante. S’ils ne veulent pas se laisser distancer, les Grenats vont devoir redresser la barre rapidement. Ils affronteront une équipe de Compiègne qui reste invaincue depuis le début de saison avec une victoire (face à Amnéville) et trois nuls à son actif.
Le groupe. Pour la rencontre face à Compiègne, José Pinot a convoqué un groupe de treize joueurs qui subira des réajustements de dernière minute puisqu’aucun gardien n’y figure.
Des incertitudes planaient, en effet, encore sur le nom du dernier rempart qui tiendra la cage messine. Plusieurs joueurs professionnels ont été laissés par Albert Cartier à la disposition de l’équipe réserve. Ainsi, Erwan Martin, Yohan Croizet, Abdallah N’Dour, Médéric Deher, Mamadou Wagué, Olivier Cassan, Thibaut Bourgeois, Nicolas Cherro et Ali Bamba prêteront main forte à la CFA. Parmi eux, certains y chercheront du temps de jeu, d’autres du rythme après un retour de blessure.
L’effectif : Deher, Croizet, Coignard, Martin, N’Dour, Wagué, Cherro, Bamba – Tastan, Quemener, Cassan – Moukam, Bourgeois.
FC Metz - Compiègne stade Dezavelle (16 h)
L. J.