En infériorité numérique durant quatre-vingts minutes, le FC Metz a concédé sa première défaite en National face à des Carquefoliens survoltés (4-1).

Il aurait pu être l’homme du match. Malgré de nombreuses prouesses dans les buts messins, Johann Carrasso n’est pas parvenu à contrarier les velléités offensives de Carquefou. Photo Anthony PICORÉ
Il fallait bien que la première défaite arrive et celle-ci est frappée d’une logique imparable. Metz a joué avec le feu et s’est brûlé les ailes, hier, à Carquefou. Où les Grenats ont d’abord payé un début de match catastrophique, suivi d’une infériorité numérique précoce. La suite fut une affaire de cœur avec une égalisation mosellane inespérée puis la raison l’a emporté lorsqu’Albert Cartier a pris tous les risques pour arracher un point en banlieue nantaise.
De notre envoyé spécial à Carquefou
Après deux nuls consécutifs à l’extérieur et une lourde défaite en Coupe de la Ligue à Bastia (3-0), les Lorrains sont retombés dans les travers d’un match à expulsion débuté à l’envers. Le fautif du soir s’est nommé Mamadou Wagué, coupable de deux fautes grossières et expulsé pour une intervention dans la surface sur Bekamenga (17 e). Le ver était dans la pomme, Metz réduit à dix et déjà mené au score après un penalty transformé par le même Bekamenga.
Malgré Carrasso
Contre toute attente, les Mosellans ont rattrapé ce passif grâce à un autre penalty, inscrit par Sakho qui venait d’essuyer une faute de Guillon (1-1, 31 e), mais Carquefou ne relâchait pas son étreinte. Un tir sur la transversale, de Delanoë, venait justement rappeler, peu avant la pause (45 e+2), que cette soirée serait compliquée.
Ce genre de rencontre a permis d’avoir une pensée émue pour Johann Carrasso, un gardien cantonné à un arrêt par match depuis le début de la saison. Ce ne fut pas le cas hier. Car cette soirée a confiné au surménage pour un portier qui a régulièrement essuyé des vagues blanches devant son but. Il aurait pu revenir en héros pour son travail devant Guillon (12 e), Mayulu (22 e) ou Bekamenga (29 e, 46 e) mais il a fini, lui aussi, par sombrer avec le navire messin.
À la décharge de Carrasso, Albert Cartier avait pris tous les risques à 2-1, en sortant Milan et N’Doye pour une configuration offensive, et les Mosellans l’ont payé cher. Ils venaient de plier une deuxième fois sur un corner cueilli de la tête par Thomas (2-1, 60 e) puis leur défense à trois a définitivement pris l’eau. Martin, du gauche (3-1, 70 e), et Bekamenga, en contre (4-1, 89 e), se chargeaient de corser la douloureuse tandis qu’une tentative de Gueye (87 e) et une transversale de N’Gbakoto (88 e) passaient au rang de simples anecdotes. Metz devait rendre les armes, impuissant.
Cette première défaite en championnat prolonge finalement un cycle désagréable de quatre déplacements sans succès et laisse à Créteil, le leader, tout le loisir d’augmenter son avance aujourd’hui sur le terrain d’Épinal. Le FC Metz conserve malgré tout sa deuxième position mais il a compris, hier, que cet automne ne serait pas forcément aussi souriant que son été. Cet échec vaudra donc pour un avertissement sérieux.

Fin de série. Après dix matches d’affilée sans défaite en championnat, Diafra Sakho, pourtant auteur de son septième but en National, et les Messins ont sombré, hier soir, sur la pelouse de Carquefou. Photo MAXPPP
Christian JOUGLEUX.
Le cauchemar de Wagué

Mamadou Wagué, ici face à Amiens, a vécu une sale soirée, hier à Carquefou. Photo Pascal BROCARD
Expulsé après deux avertissements et un quart d’heure de jeu seulement, le défenseur messin a précipité la chute des siens.
L’HOMME CLEF
Bamba et Inez suspendus, Cherro en manque de compétition : Albert Cartier avait peu de solutions pour composer sa charnière centrale. L’entraîneur a logiquement choisi de renouveler sa confiance à Mamadou Wagué qui avait pris le relais de Bamba, après son expulsion à Bastia au quart d’heure de jeu. Or, le défenseur a vécu un cauchemar hier. Extrêmement perturbé par Bekamenga et Mayulu, le binôme de Guido Milan a signé deux fautes en huit minutes qui lui ont valu une expulsion… peu après le quart d’heure de jeu (17 e). À dix contre onze, l’affaire est évidemment devenue plus compliquée.
LE DÉCOR
Planté entre la commune de Carquefou, l’autoroute et une zone industrielle, le très bucolique stade du Moulin Boisseau recense une tribune unique d’une capacité de 500 spectateurs, qui fait face à une pelouse en très bon état, ceinte par une piste d’athlétisme. Le reste des spectateurs prend place sur des buttes d’herbe et le long de la main courante, à l’abri des arbres. L’AS Nancy-Lorraine a déjà pratiqué ce complexe sportif. Elle y avait été éliminée en seizièmes de finale de la Coupe de France le 3 février 2008 (2-1 après prolongation). À l’époque, le tableau d’affichage fonctionnait. Hier, le chronomètre était en panne.
LA SANCTION
Ali Bamba aura finalement effectué le voyage à Carquefou pour s’asseoir en tribune. Faute de réponse de la Ligue, Albert Cartier avait décidé, jeudi, d’emmener son défenseur en banlieue nantaise mais il n’a pu l’utiliser hier, en raison d’une sanction plus lourde que prévu infligée par la commission de discipline. Pour rappel, le joueur s’était rendu coupable d’un tacle spectaculaire en Coupe de la Ligue, à Bastia. Bamba a hérité d’une suspension de trois matches. Il a purgé le second hier.
PAROLES, PAROLES
Albert Carti er (entraîneur de Metz). « Un match se joue sur des devoirs, de l’envie et des circonstances. ( Hier) soir, nous n’avons pas été au niveau pour prétendre être une équipe qui veut accéder à la Ligue 2. L’adversaire a été meilleur que nous. L’avenir nous dira si c’est un accident. On verra si on est capable de régler ces problèmes. »
Ch. J.
Metz : enfin le déclic ? (CFA)
En quête d’un premier succès cette saison, les Messins seront privés, aujourd’hui face à Mantes, d’Erwan Martin, sévèrement touché au genou.
Le match. Metz : 17 e avec 9 pts (0v, 2n, 5d) ; dernière journée : défaite à Lens (1-0). Mantes : 10 e avec 15 pts (2v, 2n, 3d) ; dernière journée : défaite face à Amiens (1-2).
L’enjeu. Les Messins ne parviennent pas à décoller. Depuis le début de saison, les hommes de José Pinot n’ont toujours pas réussi à s’imposer. Avec cinq défaites et deux nuls au compteur, les Lorrains courent donc toujours après leur premier succès. Parviendront-ils à l’obtenir aujourd’hui face à Mantes 78 ? Alors que les Messins étaient au repos le week-end dernier, leur adversaire, lui, jouait en Coupe de France. Défaits en championnat par Amiens (1-2) lors de la dernière journée, les Mantois ont oblitéré leur ticket pour le cinquième tour suivant en écrasant (9-0) les Marocains PF Ressort (4 e Division de District).
L’avis de l’entraîneur, José Pinot. « Mantes va être difficile à jouer. C’est une belle équipe. Il va nous falloir être à la hauteur du combat qu’ils vont nous imposer. Notre adversaire voudra réagir après sa défaite contre Amiens. Nous aurons une équipe jeune et nous allons jouer contre des adultes qui se connaissent depuis longtemps. Nous sommes bien tendres par moments, mais nous allons tenter de nous servir des atouts basés sur cette jeunesse. »
L’effectif. José Pinot attendait l’entraînement des joueurs scolarisés qui devait avoir lieu hier après-midi pour désigner le groupe qui affrontera Mantes 78. Un joueur ne figurera toutefois pas dans la liste énoncée par le coach messin. La mauvaise nouvelle de la semaine concerne, en effet, Erwan Martin qui sera indisponible pendant plusieurs mois en raison d’une rupture des ligaments croisés. Par contre, l’entraîneur de l’équipe réserve pourra compter sur le renfort de deux joueurs professionnels : Nicolas Cherro et Albert Baning, débarrassés de leurs soucis physiques respectifs, feront ainsi leur retour à la compétition aujourd’hui au stade Dezavelle (15h).
L. J.