
Pour Mohamed Lafraoui, capitaine et buteur, la JS Le Wenheck a tiré « le jackpot » en Coupe de France. Photo RL
La JS Le Wenheck-Saint-Avold (PH) est le plus petit adversaire que le FC Metz va croiser dans son histoire en compétition officielle. Ce qui n’empêche pas ses joueurs d’y croire.
Rien n’est impossible mais je préfère ne pas encore y penser. » Joseph Magagnien est un président aux anges et « débordé». Depuis le tirage au sort du cinquième tour de la Coupe de France, le patron de la JS Le Wenheck-Saint-Avold se partage entre un petit nuage et ses obligations. « Tout le monde voulait tomber sur le FC Metz, dit-il. Je suis fier pour mon équipe et j’espère que ce sera une grande fête du football. Par contre, la préparation de la rencontre n’est pas simple et il faut gérer les coups de fil, les demandes… »
Ce petit club de PH a ferré un gros poisson et c’est tout un quartier qui frétille aujourd’hui à Saint-Avold. « On m’en parle tous les jours et je reçois plein de textos », confirme son entraîneur, Momo Bekhada. « Moi, j’ai droit aussi à un débriefing tous les jours, prolonge son capitaine Mohamed Lafraoui. Les gens me demandent comment on va jouer, me disent qu’il faut se donner à fond… Pour nous, franchement, c’est le jackpot. »
L’événement n’est pas anodin pour un promu fort de deux montées successives et flanqué de l’insigne honneur de défier la tête de gondole de son département. Jamais le FC Metz n’avait croisé la route d’un si petit adversaire en compétition officielle. Détail savoureux : son hôte du jour est en pleine bourre. Le Wenheck s’est qualifié en explosant Stiring (7-1) et il vient de s’offrir sa première victoire en championnat face à la réserve de l’APM Metz (5-0).
Effet dopant du tirage au sort ? La réponse est unanime : non. « C’est plutôt une montée en puissance, explique Momo Bekhada. Il me manquait beaucoup de joueurs depuis le début du championnat et on tourne beaucoup mieux depuis qu’ils sont revenus. » « On se connaît bien, poursuit Mohamed Lafraoui. A 80 %, nous sommes tous issus du quartier et on travaille ensemble depuis quatre, cinq ans. »
Au fil des années, ce groupe a mûri, s’est assagi aussi grâce au travail de l’équipe dirigeante. « Je suis arrivé voici huit ans, se souvient l’entraîneur, et il y avait pas mal de soucis extrasportifs. Des cartons rouges, des bagarres, des insultes aux arbitres… On pétait les plombs pour rien. Maintenant, n’importe qui peut venir pour le constater : l’état d’esprit est bon. Ce n’est plus du tout pareil. »
« On est peut-être à 5 % de chances »
Il sera question de fête ce samedi. Momo Bekhada s’attachera d’ailleurs à transmettre à ses protégés le bonheur d’un tel événement dans une vie d’amateur. En son temps, il avait défié le grand Bordeaux et s’en souvient comme si c’était hier : « C’était en 95 avec Forbach. Il y avait Zidane, Lizarazu, Dugarry en face. On avait perdu 4-2 ! »
Au tour de ses joueurs de goûter aux projecteurs et Mohamed Lafraoui a déjà tout calculé : « Si on avait joué à Saint-Symphorien, je nous donnais 2 % de chances de passer, conclut-il. Chez nous, on est peut-être à 5 % de chances… En tout cas, il n’y a pas un joueur ici qui ne pense pas à l’exploit dans un coin de sa tête. »
Le Wenheck - FC Metz demain (15 h) au stade du Centre.
Ch. J.
A Saint-Avold finalement…
La rencontre Le Wenheck - FC Metz se jouera finalement au stade du Centre à Saint-Avold et non à Saint-Symphorien comme l’avait un temps annoncé Albert Cartier. Un simple malentendu. L’entraîneur Momo Bekhada avait donné son accord pour une inversion des terrains au soir du tirage au sort, mais le président de la JSW préférait que l’événement reste en Moselle-Est. Pour y assister, les spectateurs devront s’affranchir de cinq euros pour une place sur le tour du stade ou de dix euros pour s’asseoir en tribune.