Maxwell Cornet, ici aux prises avec le Naborien Mohamed Taissi, a mis fin au suspense en inscrivant le deuxième but messin. Le premier de sa carrière chez les pros. Photo Pascal BROCARD
Ils se sont battus avec leurs armes. Mais les pensionnaires de Promotion d’honneur ont logiquement cédé (0-6), hier à Saint-Avold, face une équipe du FC Metz sérieuse et appliquée.
Le suspense n’aura duré que cinq petites minutes. Le temps pour l’opportuniste Yéni N’Gbakoto de se glisser dans la peau du voleur d’illusions (0-1, 5 e). Rien d’illogique cependant puisque les Messins s’étaient déjà attaqués au coffre naborien à trois reprises. Mais ni Diafra Sakho (1 re), ni Bouna Sarr (2 e), pas plus que Gaëtan Bussmann (3 e) n’avaient trouvé la bonne combinaison. De son côté, Samuel Gacem avait bien tenté des repérages du côté de la surface de réparation de Johann Carrasso, mais la tentative du milieu de terrain de la JS Le Wenheck passait loin du but messin (3 e). La seule frappe du pensionnaire de Promotion d’honneur en première période…
Car s’ils rêvaient secrètement de réaliser le casse de l’année, les hommes de Momo Bekhada ont dû se contenter, tout au long de la rencontre, de défendre leur territoire. Regroupés autour d’un bloc équipe très compact, les partenaires de Mohamed Lafraoui (un peu trop isolé à la pointe de l’attaque de son équipe hier) ont ainsi organisé la résistance. De manière pas toujours très orthodoxe, mais avec énormément d’envie, une bonne dose de courage et beaucoup de détermination. Et il en fallait pour ne pas céder à la pression National. Bien que rapidement privés de Diafra Sakho (victime d’une entorse du poignet dès la 16 e minute), les Messins faisaient le siège du but d’un Julien Brack qui a longtemps prétendu au prix Goncourt pour l’ensemble de son œuvre.
En effet, le gardien du Wenheck, qui avait d’ailleurs tapé dans l’œil, le week-end dernier, de l’observateur averti qu’est Albert Cartier, a multiplié les morceaux de bravoure. Ce dernier a ainsi pris un malin plaisir à contrarier les plans d’Alhassane Keita, à bout portant (20 e) et de loin (23 e), avant de mettre en échec Mayoro N’Doye (32 e), Maxwell Cornet (51 e) et Bouna Sarr (60 e).
Du grand art. Mais à force de pousser et surtout de faire courir leur adversaire, les Messins, sans jamais trembler, sont parvenus à déjouer les plans naboriens. Et c’était le jeune Maxwell Cornet, après une mise en jambe discrète en première période, qui débloquait enfin la situation d’une très belle reprise au second poteau (0-2, 62 e). Le premier but chez les pros pour ce jeune attaquant d’à peine seize ans débordant d’énergie.
Le quart d’heure de trop
Un ingrédient qui a cruellement fait défaut aux Naboriens en fin de rencontre. Assez logiquement, les troupes de Momo Bekhada ont, en effet, accusé le coup physiquement dans le dernier quart d’heure. Et si Aissa Trassimi sauvait sur sa ligne une nouvelle tentative de Cornet (66 e), le malheureux défenseur de la JS Le Wenheck détournait dans ses propres buts le centre tendu signé Romain Métanire (0-3, 81 e). Puis, tour à tour, Alhassane Keita (0-4, 83 e ; 0-5, 86 e) et Samy Kehli (0-6, 88 e) donnaient un peu plus de relief à cette logique qualification.
Reste que si Yohann Carrasso a passé un après-midi particulièrement tranquille et que le nouveau tandem italo-argentin composé de Guido Milan et Nicolas Cherro (dont c’était la première apparition) n’a pas franchement été mis à contribution, les Naboriens n’ont pas été ridicules. Ces derniers sont tout simplement tombés sur plus fort qu’eux. Et si Rachid Ait Oumgoun a signé la seule tentative (non cadrée) de son équipe après la pause (56 e), le modeste pensionnaire de PH a régulièrement tenté de combiner au milieu, joué, avec les moyens du bord, les rares contres à leur portée et même gratifié les 1 600 spectateurs de quelques gestes techniques bien sentis, à l’instar de Mafoud El Hellaoui et Abdelhamid Lafraoui. Mais la loi du plus fort…
LE WENHECK - METZ : 0-6 (0-1)
Stade du Centre (Saint-Avold). 1 600 spectateurs. Arbitre : M. Bouille. Buts : N’Gbakoto (5 e), Cornet (62 e), Trassimi (81 e csc), Keita (83 e, 86 e), Kehli (88 e). Avertissements à Metz : Bussmann (41 e), Cherro (76 e).
LE WENHECK. Brack – Trassimi, Taissi, Nait Abdellah, Zouitane – Gacem (R. Ait Oumgoun, 51 e), El Intidami, Ouaissa (El Madyouni, 68 e), El Hellaoui – A. Lafraoui (N. Ait Oumgoun, 78 e) – M. Lafraoui (cap). Entraîneur : Momo Bekhada.
METZ. Carrasso – Métanire, Milan, Cherro, Bussmann – Proment (cap, Kehli, 67 e), N’Doye – Sarr (Lejeune, 67 e), N’Gbakoto – Keita, Sakho (Cornet, 16 e). Entraîneur : Albert Cartier.
Jean-Sébastien GALLOIS.
« Je suis très fier de mes joueurs »
Momo Bekhada (entraîneur de la JS Le Wenheck). « Je suis très fier de mes joueurs. Ils ont été sérieux, irréprochables dans l’état d’esprit et ont su serrer les dents. Tout le monde s’est impliqué, même les remplaçants, forcément déçus de ne pas débuter une telle rencontre. Évidemment, nous avons craqué physiquement dans le dernier quart d’heure. Mais nous avons donné une belle image du club sur en dehors du terrain. »
Mustafa Nait Abdellah (défenseur de la JS Le Wenheck). « C’est une expérience unique ! On voulait le FC Metz et nous l’avons eu. C’est super ! Sur le terrain, nous avons fait de notre mieux face à une équipe professionnelle très vive et sacrément armée offensivement. À la mi-temps, on s’est dit qu’il fallait qu’on tienne le plus longtemps possible pour espérer revenir au score. Mais on a craqué physiquement. À partir de l’heure de jeu, on avait plus de jambes du tout. Mais franchement, aujourd’hui, personne n’est déçu. »
Mohamed Taissi (défenseur de la JS Le Wenheck). « On a souffert ! Qu’est-ce qu’ils nous ont fait courir ! Après la pause, nous avons tenté de resserrer les espaces, de rester compact. On a tenu un temps, avant de fléchir sur le plan physique. C’est normal. On s’entraîne deux fois par semaine. Eux, c’est leur boulot. Mais je veux retenir que ce fut une belle fête, une belle expérience. »
Yéni N’Gbakoto (milieu du FC Metz). « On sait qu’en Coupe, le niveau hiérarchique de l’adversaire ne veut plus dire grand-chose. Il était donc indispensable d’aborder cette rencontre le plus sérieusement possible et de rester concentrer. Après la rapide ouverture du score, on a géré, mais c’est vrai que le deuxième but est arrivé un peu tard. Dans ce genre de match, on n’est jamais à l’abri d’un contre. Au final, on réalise un bon travail collectif et après la défaite à Carquefou, c’est bon pour la confiance. »
Albert Cartier (entraîneur du FC Metz). « On a fait le métier. Le Wenheck, grâce à un bel état d’esprit, est parvenu à nous gêner, même s’il est vrai que nous nous sommes créés de très nombreuses occasions. Je tiens à féliciter notre adversaire qui a donné une belle image du club et du football. »
J.-S. G.
