
En première mi-temps, Diafra Sakho avait gâché une occasion en or. Vingt minutes plus tard, il n’a, en revanche, pas raté le but vide. Photo Anthony PICORÉ
Le FC Metz a enrichi d’un septième succès sa série d’invincibilité à Saint-Symphorien (2-0). Bourg-Péronnas, meilleure défense du championnat, a résisté une petite heure.
Les journées de National se suivent et se ressemblent invariablement dès lors que le FC Metz évolue dans son pré carré. Les hommes d’Albert Cartier ont en effet cueilli, hier, leur septième victoire à domicile (2-0) pour autant de rencontres à Saint-Symphorien. Autant l’écrire : cette invincibilité préservée leur fera le plus grand bien. Car elle ramène les Mosellans sur les sentiers réconfortants de la victoire, après la claque à Carquefou (4-1), et permet au passage de prendre neuf points d’avance sur Colmar, le quatrième du classement, qui sera accessoirement le prochain adversaire des Lorrains en championnat. C’est dire l’importance de l’opération.
Capitaine émérite une fois encore, Grégory Proment a sacrifié son mollet pour la cause hier. Le vétéran du groupe fut le premier à trouver l’ouverture dans une partie compliquée. Il a suffi d’un ballon arraché par N’Doye et d’une frappe tendue dans la lucarne de Callamand pour débloquer le tableau d’affichage (1-0, 55 e). Un mal pour un bien d’ailleurs puisque le buteur a quitté les siens dans la foulée, en boitant. Le succès était pourtant en marche. Huit minutes plus tard, Yéni N’Gbakoto, très inspiré, trouvait Sakho au prix d’une longue ouverture conclue par un but dans des cages vides (2-0, 63 e). Le malheureux Callamand avait eu la mauvaise idée de venir à la rencontre de l’attaquant messin qui signait, au passage, sa huitième réalisation de la saison.
Metz s’est finalement simplifié la vie après une petite heure d’emprise stérile et d’occasions manquées. En première mi-temps, les coéquipiers de Bouna Sarr étaient au-dessus dans tous les sens du terme : dominateurs et prompts à expédier le ballon en tribune.
Toujours au-dessus
Tour à tour, Proment (13 e), Bussmann (16 e) et Keita (25 e) ont raté le cadre sur leurs tentatives. Sébastien Callamand devra aussi prendre sa part de responsabilité dans cette infortune. Sans les interventions de son gardien, Bourg-Péronnas aurait déjà déploré des buts de Sakho (31 e) et de N’Gbakoto sur un coup franc malin (45 e). Ce garçon a ensuite évité une addition plus lourde en s’interposant devant N’Gbakoto (73 e) et N’Doye (76 e) mais il n’est pour rien dans cet incroyable raté de Sakho, qui a expédié un nouveau ballon au-dessus, seul face à des filets ouverts (39 e). Sans conséquence évidemment.
Au coup de sifflet final, les deux équipes ont procédé à leur petit tour du terrain. Les Messins, heureux, saluaient les quelque 7 000 supporters en place quand leur adversaire, puni, se fendait d’un décrassage imposé par Hervé Della Maggiore. Bien sûr, les Mosellans avaient la place la plus enviable en cette fin de soirée. Celle de logiques vainqueurs qui occupent toujours le deuxième rang du National ce matin. Avec la fierté, toute légitime, d’avoir passé deux buts à la meilleure défense du championnat. Ce n’est pas anodin non plus.
Christian JOUGLEUX.
Proment, capitaine fracasse !
L’HOMME CLÉ. Déjà à l’origine de la première occasion de son équipe (16 e), Grégory Proment a débloqué la situation d’une frappe limpide à l’entrée de la surface de réparation (55 e). Jusque-là, les Messins avaient certes dominé les débats, mais avaient surtout pêché dans le dernier geste. En inscrivant son deuxième but de la saison, « sans doute [son] premier du gauche », le capitaine du FC Metz a donc enlevé une belle épine du pied à son équipe. Et quitté ses partenaires quelques instants plus tard. « J’ai ressenti une petite douleur au mollet droit. Je ne pense pas que ce soit grave, mais je n’ai pas voulu prendre le moindre risque. »
LE CHIFFRE. Trois arrêts. Voilà le bilan des interventions à mettre sur le compte de Johann Carrasso hier soir. Mais si celui effectué à la 69 e minute sur une frappe (presque) anodine de Faivre a régalé les photographes, la parade effectuée sur la tentative à bout portant signée Abou Derra s’est révélée décisive. Vingt minutes s’étaient alors écoulées au tableau d’affichage et Metz n’était pas parvenu à trouver la solution devant le but adverse. Et gardant son but inviolé, le gardien messin a donc permis à ses partenaires de garder le contrôle de la situation.
DES GARS, UNE FILLE. Parmi les vingt-deux acteurs présents sur la pelouse de Saint-Symphorien hier soir, aucun ne peut se targuer d’avoir une telle ligne sur son CV. Elle oui ! Car Juliane Gathrat est championne du monde ! Un titre que la joueuse d’Algrange a glané la semaine dernière à Bakou avec ses copines de l’équipe de France des U17. Cela méritait bien quelques applaudissements de la part de ces messieurs au moment de donner le coup d’envoi fictif de la rencontre.
PAROLES, PAROLES. Albert Cartier (entraîneur de Metz). « Face à l’une des meilleures défenses du championnat, nous sommes parvenus à nous créer des occasions franches en première période. C’est très intéressant même si j’estime que nous n’avons pas été suffisamment présents dans le cœur du jeu. Mais on les a fait courir, ce qui nous a permis de trouver plus d’espaces après la pause. »
Hervé Della Maggiore (entraîneur de Bourg-Péronnas). « Nous n’avons pas été ridicules dans le jeu, notamment en première période. Mais le premier but nous plombe un peu et le second complètement. On a souffert face à une grosse équipe de Metz. »
Jean-Sébastien GALLOIS.
Des promesses (CFA)
Les réservistes du FC Metz devront encore patienter pour décrocher leur premier succès de la saison. Malgré une prestation défensive prometteuse, les joueurs de José Pinot, défense la plus perméable du groupe A (14 buts concédés), se sont faits rejoindre à un quart d’heure de la fin par Poissy.
Pourtant, les Messins ont bien cru que leur chance était enfin arrivée lorsque que le centre anodin de Moukam est taclé par le défenseur adverse qui lobe son propre gardien (0-1, 38 e). Le onze grenat érige alors une véritable muraille devant Anthony M’Fa, à l’image de son attaquant, Désiré Segbe, qui enlève le ballon dans sa lucarne d’un retourné acrobatique inspiré (74 e). Les Lorrains ne le savent pas encore mais ils ont, comme trop souvent cette saison, laissé passer leur chance. Car, ni Segbe, ni Cornet n’est parvenu à doubler la mise, seul face au portier poisséen (61 e, 72 e). Et sur un énième coup de boutoir, les Franciliens fissurent le mur messin perturbé par un Poisséen resté au sol dans la surface. La frappe croisée des 16 mètres de son coéquipier ne laisse aucune chance à Mfamezui (1-1, 75 e). Bien loin de rompre, l’arrière garde messine sauve les deux points d’un troisième nul cette saison, qui laisse un goût de trop peu dans la bouche de son entraîneur, José Pinot, quinze jours après la défaite à domicile contre Mantes (1-3).
« Sur un plan comptable, je ne peux m’en satisfaire. Surtout qu’on a eu les balles pour gagner et on ne les a pas mises au fond », regrette le coach d’une équipe qui reste dans la zone rouge.
J. L.