
En inscrivant le deuxième but de sa carrière pro, Maxwell Cornet a enlevé une sacrée épine du pied à son équipe. Photo Pascal BROCARD
Chahutés par une équipe de Sorcy/Void-Vacon (PH) totalement décomplexée, les Messins ont oblitéré leur ticket pour le septième tour dans la douleur grâce à un but signé Maxwell Cornet (0-1).
Cela ne devait être qu’une simple formalité, un prolongement de l’apéritif servi il y a quinze jours du côté de Saint-Avold. Finalement, les agapes ont bien failli tourner à une véritable mise en bière… de la Meuse. Invités à en découdre avec la modeste formation de Sorcy/Void-Vacon (PH), les Messins n’ouvriront pas les yeux, ce matin, avec une méchante gueule de bois. Mais il s’en est fallu de peu…
Car si Maxwell Cornet a eu la bonne idée d’ouvrir (enfin) le score en prolongeant de la tête un coup franc de Yéni N’Gbakoto (0-1, 61 e), les hommes d’Albert Cartier ont souffert jusqu’au bout. Et, honnêtement, si les Meusiens étaient parvenus, dans les derniers instants de la partie, à revenir au score, personne n’aurait pu crier au scandale ! Ainsi, Julien Coureux, seul à l’entrée de la surface de réparation, manquait tout d’abord de précision (83 e), avant qu’Alexandre Leroy ne se fasse chipper le ballon par Johann Carrasso (90 e+2), lequel était ensuite pris à contre-pied sur une frappe signée Gauthier Martin contrée par Nicolas Cherro… et qui terminait sa course à quelques centimètres du poteau gauche (90 e+5).
Quand le doute s’installe
Les troupes d’Alain Martin pouvaient se prendre la tête à deux mains. Ils venaient de frôler l’exploit face à une équipe professionnelle loin, bien loin de son standing. « En première période, nous avons joué 80 % de nos ballons dans notre camp, en privilégiant le jeu vers l’arrière, analyse, un brin agacé, Albert Cartier. Ce n’était évidemment pas ce qui était demandé ! » Au lieu de mettre de l’intensité, de faire perdre ses repères à un adversaire supposé inférieur, les Messins ont doucement mais sûrement glissé sur la pente du doute. Résultat, Yéni N’Gbakoto et les siens ne sont jamais parvenus à poser le jeu, se heurtant systématiquement – ou presque – sur un bloc défensif meusien très rigoureux et parfaitement en place.
Alors, certes, Mayoro N’Doye avait alerté l’excellent Régis Drapier dès la quatrième minute et Romain Inez avait l’ouverture du score au bout du pied peu avant la pause (43 e). Mais si la frappe du défenseur messin passait largement à côté, le coup de tête du Meusien Vincent Guioth flirtait avec le montant gauche de Carrasso (49 e). Ce qui avait le don de réveiller (un peu) les hommes du président Serin, à l’image de cette échappée en solitaire de Cornet annihilée par Drapier (54 e) ou ce beau mouvement à trois signé Lejeune-Gueye-N’Doye (57 e).
Mais au final, le manque de mobilité, caractérisé par le nombre famélique d’occasions durant les quarante-cinq premières minutes, conjugué aux carences individuelles de certains (Bamba, Cherro, Lejeune ou Gueye notamment), explique la faiblesse de la prestation de Messins incapables de hausser le ton après l’ouverture du score de Cornet, même si ce dernier se signalait encore sur une frappe à nouveau détournée par Drapier (65 e) qui repoussait ensuite le coup franc travaillé de N’Gbakoto (78 e)
Peu convaincu par la copie rendue, mardi dernier face à l’UNFP, Albert Cartier n’est pas plus avancé aujourd’hui, estimant, grinçant, « n’avoir pas vu » les joueurs qu’il voulait justement revoir à l’œuvre. Et pas question pour l’entraîneur messin de se retrancher derrière l’absence (volontaire) de quelques cadres : « Chacun a ses caractéristiques propres, mais la dynamique, l’envie et la philosophie sont les mêmes pour tout le monde. »
Bref, ce matin les Messins n’ont pas la gueule de bois. Mais une vilaine migraine tout de même.
SORCY/VOID-VACON - METZ : 0-1 (0-0)
Stade municipal de Sorcy-Saint-Martin. 1 500 spectateurs environ. Temps froid, légère neige en fin de match. Pelouse bosselée. Arbitre : M. Vaudeville. But : Cornet (61 e). Avertissements à Sorcy : Naam (23 e), Bouchon (77 e), Sambou (80 e) ; à Metz : Bamba (48 e), Milan (52 e), N’Gbakoto (86 e).
SORCY/VOID-VACON. Drapier – Naam, Bouchou, Leroy, Morlot (Tapin, 89 e) – Sambou – Baioni (cap, Bouarroudj, 62 e), Conreux, Guioth, Rey – Mansuy (Martin, 81 e). Entraîneur : Alain Martin.
METZ. Carrasso – Inez, Cherro, Milan, Bamba – N’Doye, Kashi – N’Gbakoto (cap, Kehli, 89 e), Lejeune – Gueye (Sarr, 73 e), Cornet. Entraîneur : Albert Cartier.
Jean-Sébastien GALLOIS.
« C’est une réelle déception »
Albert Cartier (entraîneur de Metz). « C’est une toute petite qualification ! Oui, je suis énervé : comment se satisfaire d’une telle prestation face à une PH ! Sorcy a certes su élever son niveau de jeu et fait très bonne figure, mais dans la gestion de notre match, c’est une réelle déception… »
Romain Inez (défenseur de Metz). « Ce genre de match n’est jamais facile à appréhender, à jouer. Cela ne date pas d’hier. C’est donc une bonne chose de s’être qualifié, même si évidemment on doit faire mieux au niveau du jeu. »
Olivier Jouanneau (président de Sorcy). « Est-ce une déception ? Oui et non. Oui parce qu’on ne passe pas si loin de l’exploit. Et non car on avait peur d’être ridicule, sur et en dehors du terrain, et ce ne fut vraiment pas le cas ! Sur ce match, on n’a pas vu les cinq divisions d’écart. »
Alain Martin (entraîneur de Sorcy). « J’éprouve deux sentiments. Le premier est une légère frustration car on prend le but sur un coup franc qui me semble très discutable. Le second, c’est une immense fierté. Nous n’avons jamais baissé les bras. Mieux, nous sommes parvenus à mettre cette équipe de Metz en danger en rivalisant largement dans les duels. »
Jérôme Rey (milieu de Sorcy). « Tout le monde aurait signé des deux mains avant le match pour ce résultat. Mais finalement j’aurais préféré en prendre deux ou trois car ne perdre que d’un but, ça laisse des regrets. Notre gardien a été très bon. »
J.-S. G.