
Diafra Sakho prend de vitesse la défense du Red Star. Mais les Messins, au final, ont perdu deux points précieux sur leur pelouse. Photo Pascal BROCARD
En manque cruel d’inspiration, les Messins ont logiquement laissé échapper leurs deux premiers points de la saison à Saint-Symphorien, hier face au Red Star (1-1).
Du mouvement. Encore du mouvement. Voilà ce que réclamait Albert Cartier à la veille de la réception du Red Star. Un mouvement revendicatif qui est (trop) longtemps resté qu’un simple slogan hier soir. La manifestation d’un manque cruel d’imagination et surtout de précision dans les transmissions du ballon. Grippée, la machine à gagner messine a toutefois sauvé l’essentiel, un point, grâce à une frappe limpide signée Gaëtan Bussmann peu avant l’heure de jeu (1-1, 56 e). Le défenseur messin répondait alors à Alexis Lafon, auteur de l’ouverture du score quelques secondes seulement après la reprise. Le tout au milieu d’une défense lorraine étrangement absente (0-1, 47 e).
Le symbole d’une soirée difficile, délicate et d’une équipe messine au bord de la sortie de route. Car si pour la première fois de la saison, Grégory Proment et ses partenaires ont laissé échapper la victoire dans leur antre de Saint-Symphorien, ils le doivent en grande partie à eux-mêmes. Et l’indigence de leur première période ne pouvait difficilement accoucher d’un autre scenario.
Albert Cartier avait pourtant décidé d’innover en titularisant Kévin Lejeune, auteur d’une entrée en jeu séduisante à Colmar, sur le côté gauche et surtout de placer Yéni N’Gbakoto en soutien de Diafra Sakho. Las, ce système qui devait apporter du rythme a peiné, butant quasi systématiquement sur un bloc défensif audonien très bien organisé. Les solutions pour le contourner ont manqué, tout comme l’inspiration d’un milieu de terrain incapable de porter le danger devant le but adverse, à l’image d’un Bouna Sarr et d’un Kévin Lejeune peu inspirés. Certes, le gardien du Red Star s’est d’entrée de jeu mué en Bouet de sauvetage en jonglant avec le ballon sur un centre-tir de Kévin Lejeune (7 e). Mais il a, par ailleurs, passé une première mi-temps assez tranquille, les Messins n’ayant tiré au but qu’à deux reprises durant les quarante-cinq premières minutes : une tentative de Bussmann cadrée mais trop timide (28 e) et une frappe lointaine de Kashi dans les tribunes (30 e). Bien trop peu pour espérer faire vaciller un adversaire qui pouvait dès lors croire en sa bonne étoile (rouge).
Une étoile filante
D’autant que quelques secondes lui ont donc suffi pour plonger un peu plus les hommes d’Albert Cartier dans le doute. Car il s’agissait là de la première véritable incursion du Red Star dans la surface messine. Au moins, ce but de Lafon avait le don de réveiller, un peu, le club à la Croix de Lorraine. Piqués au vif, les Lorrains se rebiffaient. Mais de manière trop brouillonne jusqu’à cette inspiration de Bussmann. Dominateur, ayant l’essentiel de la possession du ballon, le FC Metz allait néanmoins se montrer incapable d’accélérer véritablement le jeu et surtout d’être incisif et donc décisif à l’approche de la surface audonienne et ce, malgré les entrées en jeu d’Alhassane Keita (46 e) et Maxwell Cornet (71 e). Queudrue sauvait ainsi son camp devant la menace (fantôme) de Sakho (57 e), alors que Keita, bien servi par le jeune Cornet, se prenait les pieds dans le tapis humide de Saint-Symphorien (73 e).
Le pire dans cette histoire, c’est que le Red Star aurait tout aussi bien pu faire sombrer Metz dans le côté obscur de la force en lui infligeant sa première défaite à domicile de la saison. Alors que les Lorrains poussaient tant bien que mal, Samuel Allegro et ses partenaires prenaient un malin plaisir à placer quelques contres. Une étoile filante… Ainsi, tour à tour, Carrasso dans les pieds de Sabin (69 e) et Fernandes (90 e), Milan face à Thioune (78 e) et Inez au duel avec Sabin (85e e) jouaient les pompiers de service.
Le FC Metz, fébrile et brouillon a donc assez logiquement laissé échapper ses deux premiers points à domicile. Un moindre mal finalement. Mais si séduisants en début d’exercice, Grégory Proment et ses partenaires, déjà chahutés à Colmar la semaine dernière, peinent actuellement à retrouver leur jeu. Il ne faudrait pas que cela devienne une (mauvaise) habitude.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Bussmann, tireur d’élite

Gaëtan Bussmann a évité aux Messins une sérieuse désillusion. Photo Pascal BROCARD
Une frappe pure de Gaëtan Bussmann a permis aux siens d’éviter de sombrer pour la première fois de la saison au stade Saint-Symphorien, où les Messins restaient sur sept victoires de rang en championnat.
L’ HOMME-CLEF : Gaëtan Bussmann. D’une frappe limpide de son pied gauche, le défenseur messin a permis au FC Metz, alors mené au score depuis dix minutes en deuxième période, de relancer son équipe en constante difficulté devant le bloc du Red Star pendant les quarante-cinq minutes initiales. Le latéral gauche s’est efforcé d’apporter son écot sur le plan offensif sans dénigrer ses tâches défensives. Remis à flots grâce à lui, les Grenats ont néanmoins continué à courir en vain après le deuxième but.
LE CHIFFRE : 2. Comme les deux premiers points abandonnés par le FC Metz à domicile cette saison. Le Red Star a réalisé un petit exploit en réussissant là où sept formations avaient échoué depuis le mois d’août. Même Sedan et Tours, deux pensionnaires de Ligue 2, s’étaient inclinés sur les bords de la Moselle lors des premiers tours de la Coupe de la Ligue. En National, Saint-Symphorien demeure un bastion imprenable, seul point positif de cette soirée à oublier.
PAROLES, PAROLES. Albert Cartier (entraîneur de Metz) : « Il nous a certainement manqué en première mi-temps de l’envie. C’est le moteur en football et on ne l’avait pas vraiment pour prendre les trois points. En deuxième mi-temps, on a eu envie d’aller vers l’avant. Après, la méthode et l’animation pour mettre le Red Star en difficulté n’ont pas été les bonnes. On est donc doublement déçu ce soir : par le score, qui n’est pas celui qu’on voulait, et par la manière, on aurait voulu produire mieux et produire plus. »
Vincent Doukantié (entraîneur du Red Star) : « Pour nous, ce point est comme une victoire. On est les premiers à réussir un tel résultat ici cette saison. J’espère que mes joueurs vont reproduire ce genre de performance. Ils ont montré beaucoup de solidarité, beaucoup d’abnégation, du début à la fin. En gérant mieux quelques situations, on aurait pu conclure deux ou trois occasions. Mais on ne va pas faire la fine bouche en prenant un point chez le deuxième du National. »
Ahmed Kashi (milieu de terrain de Metz) : « Ce n’est pas une contre-performance parce qu’on ne perd pas le match. On voulait repousser l’échéance le plus loin possible, enchaîner les victoires à la maison, mais ce n’est pas un coup d’arrêt, même si la déception est là. »
L’ANECDOTE. Le match d’hier soir a rappelé de bons souvenirs à Carlo Molinari : en août 1967, le FC Metz accueillait déjà le Red Star pour une rencontre du championnat de Division 2, la première pour le jeune Carlo Molinari en tant que président du club lorrain. Il garde un souvenir intact du déroulement des quatre-vingt-dix minutes : José Farias avait ouvert le score à la demi-heure de jeu en faveur des Parisiens avant que Gilbert Le Chenadec n’égalise pour les Grenats devant une dizaine de milliers de spectateurs qui avaient pris place au stade Saint-Symphorien.
Maxime RODHAIN.
Des Messins vite dépassés (CFA)
En déplacement dans le Nord, la réserve messine n’a pas réussi à créer l’exploit face à un candidat au National.
La réserve messine avait beau jouer à cinq derrière, elle n’a pas pu réduire au silence Dunkerque, sérieux candidat au National.
Un bon service de Dimitri Boudaud exploité avec de la réussite par Mouaad Madri montrait la voie à suivre aux Nordistes (1-0, 20 e). Logique récompense. Dunkerque avait aussi touché la barre dès la première minute, par Dimitri Boudaud. Najib Farsanne (24 e) ou Sébastien Dorizon (33 e) donnaient également du fil à retordre à Guillaume Cappa, le gardien messin.
Faute de tuer ce match, l’USLD a frissonné quand la tentative de Yohan Croizet était repoussée par la barre de Franck Grandel (52 e). D’autant qu’hormis les trois arrêts en l’espace de trente secondes de Guillaume Cappa, sur des essais du trio Farsanne - Dorizon - Boudaud, les Nordistes n’avaient pas inquiété le portier mosellan en seconde période.
Dunkerque a donc été à l’essentiel face à une équipe messine, toujours à la recherche d’un premier succès dans ce championnat.
DUNKERQUE - METZ (2) : 2-0 (1-0)
Arbitre : M. Jamet. Buts : Madri (20 e, 90 e+2). Avertissements à Metz : N’Dour (39 e), Quemener (45 e), Bourgeois (60 e).
DUNKERQUE. Grandel, Belet, Lecointe, Saint-Louis, Ait-Bahi, J. Huysman, Farssane (Senneville, 81 e), Muraglia, Dorizon (Dumortier, 65 e), Boudaud (P. Huysman, 89 e), Madri.
METZ. Cappa, Deher (Moukam, 55 e), N’Dour, Coignard, Cherro, Philipps, Tastan, Quemener (Azemi, 73 e), Pierrot (Segbe, 73 e), Croizet, Bourgeois.