Privés d’un huitième succès de rang à Saint-Symphorien en championnat, les Messins ont paru en nette perte de vitesse, samedi, face au Red Star. S’il ne faut pas céder à la sinistrose, une rapide réaction est toutefois attendue.

À l’image de Romain Métanire et Romain Inez, la défense messine a été mise à l’épreuve, samedi, face à une équipe du Red Star. Photo Pascal BROCARD
N’allez surtout pas croire que la crise qui s’est sournoisement immiscée chez le voisin nancéien a gagné les rives de la Moselle. Non. L’histoire n’est pas la même. Le scénario totalement différent. D’ailleurs, même au plus fort de la tourmente, la saison dernière, aucun supporter messin n’avait eu l’outrecuidance de s’inviter dans les vestiaires afin d’y interpréter un (mauvais) remake de vipères aux poings… Non. Déçus et frustrés du résultat tout autant que de la prestation des hommes d’Albert Cartier, les 7 583 spectateurs présents, samedi soir, dans les travées de Saint-Symphorien, sont restés dignes, exception faite de ce projectile venu de la tribune Ouest et ayant atteint la pommette d’Hamid Guenaoui, l’arbitre de la rencontre, peu avant le coup de sifflet final. Un acte isolé et stupide sur lequel la peu clémente Commission de discipline de la Fédération se penchera prochainement…
En attendant, il vrai, que les performances sportives actuelles du FC Metz alimentent les conversations. Lourdement battus à Carquefou, proche de la correctionnelle sur la pelouse des amateurs de Sorcy en Coupe de France, malmenés à Colmar et peu convaincants face au Red Star ce samedi, les Messins traversent une zone de (légère) turbulence. « Il n’a jamais été question de tomber dans l’euphorie lorsque nous alignions les victoires. De la même manière, nous n’allons pas sombrer dans la tragédie aujourd’hui, tempère Albert Cartier. Il est nécessaire de garder notre sérénité, surtout dans ces moments un peu plus délicats. »
D’autant que si Grégory Proment et ses partenaires marquent le pas d’un point de vue comptable et s’avèrent beaucoup moins séduisants qu’ils ne l’étaient en début d’exercice, ces derniers, qui n’ont qu’une défaite au compteur, restent confortablement installés sur le podium du National avec sept points d’avance sur Bourg-Péronnas, le quatrième de la classe. « Ce que nous produisons actuellement est évidemment insuffisant, poursuit l’entraîneur du club à la Croix de Lorraine. Au regard de nos ambitions, on ne peut pas se contenter d’un résultat nul face au Red Star. Mais faut-il pour autant tout remettre en question ? Je ne le pense pas. »
Cette mauvaise passe, « fait partie du jeu, insiste-t-il. Ceux qui pensaient que nous avions notre billet pour la Ligue 2 au bout de huit matches, avaient tort. Dès le début du championnat, je n’ai eu de cesse de répéter que la saison serait longue, parfois difficile et qu’il faudrait tenir la distance sur ce marathon de trente-huit matches. » Et donc de rapidement passer au ravitaillement afin de remettre du carburant dans la machine.
« Il faut parfois se mettre en danger »
Une machine qui a paru légèrement grippée face au Red Star, Albert Cartier pointant lui-même le « manque d’envie » de ses joueurs en première période. « C’est l’impression qu’ils ont donnée en tout cas. À la mi-temps, j’ai recadré les choses et nous avons montré un autre visage, même si c’était de manière désordonnée et décousue. » Au risque de se mettre en danger avec un bloc de six joueurs portés vers l’offensive, laissant, à l’occasion, quatre défenseurs livrés à eux-mêmes. « Il faut parfois se mettre en danger, justifie le technicien lorrain. Cette victoire, surtout chez eux, les joueurs la voulait ! Mais pour y parvenir, le mieux, évidemment, c’est de réaliser un match complet et tous ensemble. Nous allons y travailler, encore et encore. »
Et pas forcément dans le registre de l’innovation puisque le repositionnement de Yéni N’Gbakoto aux côtés de Diafra Sakho à la pointe de l’attaque n’a finalement pas convaincu, sur ce match, l’entraîneur messin. « Je n’ai pas vu ce que je voulais voir, tranche-t-il. Même si j’estime qu’il possède les qualités pour évoluer à ce poste, Yéni s’est laissé trop souvent porté vers les extérieurs, laissant Diafra trop seul devant. »
Hier matin, tout ce petit monde s’est retrouvé du côté de Saint-Avold pour un décrassage délocalisé. Le tout dans la bonne humeur. Et devant un peu plus de 150 spectateurs. Car après tout, si l’exigence reste évidemment le moteur principal du sport de haut niveau tout comme celui des supporters, la maison messine ne s’est pas, pour autant, effondrée… En pleine rénovation, encore fragile sur ses fondations après la tempête traversée la saison dernière, il lui faut surtout se consolider avant de penser aux travaux de décoration.
Jean-Sébastien GALLOIS.
FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement délocalisée à Saint-Avold en matinée. Aujourd’hui : repos. Demain : une séance à 15h. Mercredi : deux séances à 9h30 et 15h. Jeudi : une séance à 10h. Vendredi : une séance à 15h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Red Star (14 e journée de National), samedi 10 novembre : 1-1. Prochain match : ASC Biesheim (DH) - Metz (7 e tour de la Coupe de France), samedi 17 novembre à 18h. À suivre : Rouen - Metz (15 e journée de National), vendredi 23 novembre à 20h ; Metz - Paris FC (16 e journée de National), vendredi 30 novembre à 20h30.
À l’infirmerie. Légèrement touchés samedi face au Red Star, Grégory Proment (genou), Romain Inez (cuisse) et Maxwell Cornet (hanche) sont restés au repos hier matin. Ils devraient retrouver normalement leurs coéquipiers dès demain. De leur côté, Samy Kelhi (pubis), Olivier Cassan (genou) et Moussa Gueye (adducteurs) ont repris la course. Enfin, Michel Lê et Erwan Martin (genoux) poursuivent leur rééducation.
Buteurs. En National : Sakho ( 8 buts) ; N’Gbakoto ( 5) ; Keita ( 4) ; Kelhi, Proment, Sarr ( 2) ; Bussmann, Gueye, Mané (transféré à Salzbourg), N’Doye ( 1).
u 19 Didillon, héros messin

La première manche du derby revient aux Messins. Photo Pascal BROCARD
Stade Dezavelle. Arbitre : M. Py. Buts pour Metz : Domingo (7 e), Moukam (48 e sp) ; pour Nancy : Odin (41 e). Avertissement à Metz : Mastrangelo (34 e) ; à Nancy : Lenglet (23 e), Dreyer (32 e, 48 e). Exclusion à Nancy : Dreyer (48 e), Husson (61 e).
Une rencontre Metz - Nancy a toujours une saveur particulière mais elle revêt encore plus d’importance lorsqu’elle oppose deux équipes qui pointent en haut de tableau. Les choses débutaient plutôt bien pour les Messins qui ouvraient la marque très rapidement. Sur une passe de Bur, Domingo trompait en effet Walkowiak (1-0, 7 e). Peu avant la pause, les joueurs d’Olivier Perrin avaient droit à un avertissement sans frais sur une frappe de Busin captée par Didillon d’un joli réflexe (39 e). Les Nancéiens se montraient dangereux depuis quelques minutes et ils parvenaient finalement à leur fin grâce à Odin (1-1, 41 e).
Au retour des vestiaires, Dreyer commettait une faute dans la surface sur Domingo. Il écopait d’un second avertissement, synonyme d’exclusion et Metz obtenait un penalty. Moukam se chargeait de le transformer (2-1, 48 e). L’ASNL se retrouvait même à neuf avec l’exclusion d’Husson (61 e). Les Grenats avaient plusieurs bonnes occasions de se mettre à l’abri mais pêchaient dans la finition. Cela aurait pu leur coûter cher dans le temps additionnel lorsque l’arbitre sifflait un penalty pour Nancy. Heureusement pour les Messins, ils pouvaient compter sur Didillon, qui repoussait le tir de Kabanda (90 e+1). La première manche du derby version 2012-2013 revient donc aux Messins.
L. J.