
Si la priorité demeure le championnat et la remontée en Ligue2, Albert Cartier ne néglige pas la Coupe de France dont il apprécie la magie. Photo Pascal BROCARD
Albert Cartier raconte son attachement à la Coupe de France, seul trophée qui figure à son palmarès de joueur. L’entraîneur lorrain l’avait soulevée au Parc des Princes en 1988 avec le FC Metz.
Albert Cartier a les yeux qui brillent quand il évoque la Coupe de France, cette épreuve qui rassemble chaque année professionnels et amateurs, qui renvoie à des exploits, donc à des couacs, et à des épopées qui appartiennent à la légende. Sous les couleurs du FC Metz, l’actuel entraîneur des Grenats a eu la chance de la soulever à Paris, au Parc des Princes, théâtre des finales jusqu’à la construction du Stade de France. C’était le 11 juin 1988 : la formation alors dirigée par Marcel Husson s’imposait face à Sochaux à l’issue de la séance des tirs au but. « Un événement majeur dans ma carrière », avoue Albert Cartier.
Mais avant de s’arrêter sur ce jour de gloire, l’entraîneur lorrain se souvient de son passage à l’INF Vichy (l’Institut National du Football, où grandissaient les apprentis footballeurs) : « J’avais entendu à la radio et à la télé que mon club de Vagney (son village natal dans les Vosges) , qui était en Promotion d’Honneur à l’époque, avait éliminé Saint-Dié, qui jouait en D2, après un match incroyable devant 2500 personnes. Mon pote Pascal Claude, le buteur du match, avait qualifié Vagney. » Le genre d’exploit qui reste à jamais gravé dans une mémoire. Et qui, bien souvent, fait le charme de ce rendez-vous.
En Belgique, le pays où Albert Cartier a exercé pendant huit ans, la Coupe n’a pas la même saveur. « Ils nous envient », dit-il. Les parcours exceptionnels de « Carquefou, Quevilly, Libourne ou Calais », des petits qui ont damé le pion aux grands ces dernières années, ne sont pas passés inaperçus. « C’est la Coupe de France : impossible n’est pas français ! Le panache et l’audace sont récompensés. Tout peut arriver à tout le monde, de sacrées gamelles aussi. » Les critiques émanant du monde professionnel, que l’on a entendues çà et là à l’encontre du système pouvant favoriser les clubs amateurs, sont, de son point de vue, injustifiées. « Ça fait revenir le professionnel à la base, observe-t-il. C’est un retour salutaire quand on voit les dérapages qu’on regrette. C’est sûr que quand tu es dans le mauvais camp, tu ramasses ! »
Avant le déplacement à Biesheim aujourd’hui, comme depuis le début du parcours cette saison, le FC Metz se retrouve dans la peau du favori, avec l’ambition de poursuivre sa route sans encombre et l’espoir d’offrir au public de Saint-Symphorien une belle affiche en trente-deuxième de finale. Voire plus loin. « Mais on n’en est pas là, il faut d’abord franchir ce tour », rappelle Albert Cartier, dont l’équipe est passée par un trou de souris au tour précédent à Sorcy (1-0), pensionnaire de PH.
Dans un état second
Depuis le mois d’août et sa découverte du National, le FC Metz a pris l’habitude de disputer des matches de Coupe. Chaque adversaire veut s’offrir le scalp du club lorrain, qui a longtemps été un bastion de l’élite hexagonale et apparaît deux fois au palmarès de la Coupe de France (1984 et 1988). Albert Cartier a participé à cette dernière victoire. « A vingt-six ans, je pensais que j’allais en gagner d’autres. » Finalement, il n’aura qu’une demi-finale à se mettre sous la dent juste avant de raccrocher les crampons en 1995. « Ça veut dire que ce n’est pas évident de la gagner. Si la porte est ouverte à tout le monde, c’est qu’il y a beaucoup de candidats. On ne pourra jamais la comparer à la Coupe de la Ligue, qui n’a pas la même magie. »
Le souvenir reste extraordinaire. Ce soir-là, à Paris, Albert Cartier est dans un état second. « Si bien que j’ai du mal à me rappeler être monté dans la tribune, avoir pris la Coupe, être redescendu et avoir fait le tour d’honneur », confie le stoppeur messin de l’époque, sorti après une luxation d’une épaule à quelques minutes de la fin du temps réglementaire. Pour autant, il n’a rien oublié du discours de Marcel Husson avant la séance des tirs au but ou encore de la souffrance née des chaussures neuves imposées par le nouvel équipementier. De vieilles anecdotes à côté desquelles il en rangerait volontiers des nouvelles du XXI e siècle.
Maxime RODHAIN.
Metz ne néglige rien
« Cette saison, on ne peut pas se permettre de négliger un match. Encore moins celui-là. » Dans l’esprit d’Albert Cartier, cela ne fait aucun doute : son équipe ne prend pas à la légère le déplacement en Coupe de France à Biesheim, pensionnaire de la Division d’Honneur alsacienne et deuxième de son championnat. Les Lorrains entendent naturellement faire respecter la hiérarchie. Mais ils ne s’attendent pas à une simple formalité, cet après-midi, dans le Haut-Rhin. « On va affronter une équipe déterminée, qui a de grandes ambitions, des joueurs de qualité et du potentiel parce qu’elle possède des joueurs d’expérience », sait l’entraîneur mosellan, qui n’a pas manqué de se renseigner sur l’ASC Biesheim. En effet, quelques joueurs alsaciens sont passés par le National ou ont évolué en CFA. Certains ont également fréquenté le centre de formation du Racing Club de Strasbourg.
Après avoir longuement discuté ces derniers jours de la mauvaise prestation livrée face au Red Star (1-1), le week-end dernier, en championnat, Grégory Proment et ses coéquipiers ont l’opportunité de repartir du bon pied face à un adversaire inférieur sur le papier. « On va être dans l’adversité, un vrai match de Coupe, devine Albert Cartier, qui n’a pas modifié son groupe. Après le Red Star et avant Rouen, ce n’est pas plus mal d’avoir un match difficile. »
M. R.