
Grégory Proment a tenté de faire barrage à Rouen. En vain… Photo MAXPPP
Les Grenats ont subi, hier à Rouen, leur deuxième défaite de la saison (1-0). Au regard de leur prestation, il ne pouvait pas en être autrement.
Le FC Metz sait être à l’Ouest mais il ne sait plus y gagner. Après Carquefou et la Loire, la maison grenat a enregistré hier sa deuxième défaite de la saison en championnat, mais en terre normande cette fois. Honnêtement, ce n’est pas un scandale. Les coéquipiers d’Alhassane Keita n’ont pas proposé suffisamment à Rouen pour espérer revenir en Moselle avec un autre résultat (1-0) et paient le prix d’une prestation très inconsistante. Trop, en l’occurrence…
De notre envoyé spécial au Petit-Quevilly
Les absences ne seront pas une excuse ce matin. Il manquait certes un taulier en défense (Milan), un détonateur dans un couloir (Sarr) et le meilleur buteur du club (Sakho) au stade Robert-Diochon, mais c’est surtout l’esprit de conquête qui a fait défaut. Le constat a sauté aux yeux dès le coup d’envoi et s’est ancré durablement dans une première demi-heure frappante d’impuissance. Malgré l’activité de Kashi au milieu et les interventions sûres de Proment derrière, Metz a éprouvé toutes les peines du monde à aligner trois passes, à dépasser le pressing normand et surtout à se poster devant les buts de Mermillod. C’est bien simple : les Grenats n’ont eu qu’une seule véritable occasion dans cette partie mais la tête de Keita, sur un centre millimétré de N’Gbakoto, a filé de peu à côté des filets (35 e).
Le bonjour de Jahier
Face à eux, les hommes d’Albert Cartier ont trouvé un adversaire affamé et sûr de son football. Les vaincus pourront d’ailleurs disserter à loisir sur la qualité des coups de pied arrêtés de Soubervie ou sur les déhanchés de Cissokho, intenable dans son couloir, mais le résultat ne nécessite pas tant de littérature. Ils ont été surclassés dans l’agressivité et n’auront d’ailleurs fait illusion qu’avant la pause dans un dernier quart d’heure enfin intéressant. Las, Metz n’a jamais apporté sa touche de mirabelle dans ce trou normand et l’ivresse devait revenir en toute logique à son hôte.
Précision utile : le score serait nettement plus lourd si Johann Carrasso n’avait pas encore réalisé des prouesses. Le gardien a été décisif devant Dugimont et Asbabou (19 e), heureux sur une frappe de Cissokho (56 e) et encore éblouissant sur un tir de Burel écarté d’une claquette (87 e), mais il a fini par rendre les armes à son tour. En cause : un corner de l’inévitable Soubervie, une tête rouennaise pour dévier le ballon et la caboche de Jahier pour le propulser au fond, au deuxième poteau (58 e, 1-0). L’anecdote retiendra que les Lorrains ont été vaincus par un ancien joueur d’Épinal. L’histoire de ce match, au risque d’insister, indiquera que ce n’était pas volé.
Metz n’est donc pas plus avancé aujourd’hui avec ses deux mois sans victoire à l’extérieur et ce deuxième revers qui vient confirmer le ralentissement d’hiver. Plus gênant encore, Bourg-Péronnas, le quatrième, a arraché un nul contre Créteil et repris un point sur les Mosellans. Il reste encore de la marge avant de quitter le podium mais il serait grand temps de repartir de l’avant. Car Metz ne pourra pas honorer son pari de la remontée avec son visage du moment. Une belle grimace.
Christian JOUGLEUX.
Carrasso, rempart isolé
Le gardien messin a encore fourni une prestation de premier ordre, hier, avant de tomber sous les assauts rouennais.
L’homme-clef
Johann Carrasso, comme d’habitude. Et en vain surtout. Auteur d’une double parade extraordinaire face à Dugimont et Asbabou (19 e), le gardien mosellan a encore retardé l’échéance devant Cissokho (56 e) et évité une plus lourde défaite face au même attaquant (74 e) puis devant Burel (87 e), mais il n’a rien pu sur le but normand inscrit dans un embouteillage devant ses cages. Un jour, Metz ira sans doute mieux et l’on s’attardera moins sur les performances de son gardien. Car ce garçon ne peut pas compenser toutes les carences de son équipe.
La composition
S’il n’avait pas fait mystère de ses intentions en attaque, avec la titularisation de Cornet en pointe, Albert Cartier a surpris, hier, par sa ligne défensive. Privé de Milan, suspendu, l’entraîneur a finalement choisi un axe Proment-Bamba pour laisser Inez sur le banc, à côté de Cherro. Ce recul du capitaine est vraisemblablement légitimé par un souci tactique de soigner la relance.
La faute
Carton jaune au speaker de Rouen qui a fort mal préparé son affaire. Non content d’insister sur le T muet de Metz, le garçon a aussi écorché quelques noms. Mayoro N’Doye, dans son micro, s’appelait donc Mayodof. Ahmed Kashi est devenu Yakshi et Grégory Proment, un joueur passé par le voisin de Caen tout de même, a eu droit à un enfarinage en règle (Grégory Froment !). En revanche, aucun souci avec N’Gbakoto…
La sanction
Le verdict est tombé pour Diafra Sakho. Exclu à Biesheim pour une altercation furtive avec un joueur alsacien, le meilleur buteur messin a été suspendu trois matches par la commission de discipline. La sanction a pris effet dès hier, à Rouen. L’attaquant manquera également la rencontre de National face au Paris FC ainsi que la sortie en Coupe de France sur le terrain des Mureaux. Par ailleurs, la commission a remis à plus tard l’examen des jets de fumigènes déplorés durant cette même rencontre de Coupe de France.
L’absence
Très peu de supporters messins hier dans les tribunes du stade Robert-Diochon. La raison ? Ils ont été invités purement et simplement à ne pas rentrer dans l’enceinte car certains se sont signalés à proximité du stade. Pour éviter tout débordement, les services de sécurité ont jugé plus prudent de fermer la porte. D’autant que les supporters messins cultivent une solide inimitié à l’endroit de leurs homologues normands.
Ch. J.
Incidents à Colmar : Metz à l’amende
La Commission de discipline de la Fédération française de football, après avoir étudié le rapport remis mercredi par les dirigeants messins, a décidé d’infliger une amende au FC Metz après les incidents ayant éclaté en marge de la rencontre à Colmar le 2 novembre dernier. Le motif : « utilisation d’articles pyrotechniques par les supporters du club visiteur et bagarre dans la tribune réservée aux visiteurs. » Le montant de cette amende n’a pas été communiqué.
Décollage en Corse ? (CFA)
Le match. Metz : 17 e avec 14 pts (3n, 8d) ; dernière rencontre : défaite à Dunkerque (2-0). Calvi : 15 e avec 21 pts (3v, 2n, 5d) ; dernière rencontre : défaite face à Amiens (1-2).
L’enjeu. La saison avance et les Messins font du surplace. Ne parvenant pas à décrocher leur première victoire, ils demeurent englués au fond du classement. Restant sur deux défaites consécutives face au leader Chambly (2-3) et Dunkerque (2-0), les Lorrains se voient, aujourd’hui au stade Dezavelle, proposer un adversaire plus à leur portée. Les Corses de Calvi ne sont en effet que 15 es mais comptent sept points de plus que les Mosellans. Après deux victoires d’affilée devant Amnéville (2-0) et à Ivry (1-3), Calvi a chuté à domicile contre Amiens (1-2). Les Messins devront donc se méfier d’une éventuelle réaction des Corses.
L’avis de l’entraîneur, José Pinot. « Ce sera un match difficile, face à une équipe difficile, sur un terrain difficile. »
L’effectif. Blessé, Jérémy Quemener est forfait. Daniel O’Shaughnessy manquera également ce rendez-vous en raison d’une sélection avec l’équipe de Finlande U19. José Pinot disposera donc d’un groupe de dix-huit joueurs au sein duquel figureront beaucoup d’espoirs du club. L’entraîneur messin a en effet été contraint de puiser plusieurs éléments chez les U19. Jean-Stéphan Sosso Mbia effectue, quant à lui, son retour après plusieurs semaines d’arrêt en raison d’une blessure au genou. Le groupe : Barret, Didillon – Deher, Coignard, Philipps, Croizet, Donval – Tastan, Sannier, Sosso Mbia, Mohamed Azemi, Kehli – Moukam, Segbe, Pierrot, Domingo.
Metz (2) - Calvi (14h30)
L. J.