
Gaëtan Bussmann et les Messins, battus à Rouen, doivent amorcer un sursaut. Rapidement de préférence. Photo Anthony PICORÉ
Metz n’avance plus très vite en cet hiver. Il lui faudra trouver des ressources pour reprendre sa marche en avant, après une deuxième défaite à Rouen.
Il n’est pas encore l’heure de verser dans les commentaires excessifs, les jugements hâtifs. Le FC Metz a perdu vendredi soir (1-0) mais cette deuxième défaite de la saison en National n’est pas symptomatique d’une crise. Elle est seulement le reflet d’un ralentissement, un nouveau signal d’alarme après une série de deux mois sans victoires hors de Saint-Symphorien.
Cette dégradation des résultats doit être relativisée aujourd’hui car Metz continue de ne pas perdre à domicile et pointe toujours à la deuxième place du championnat. Le club est donc toujours en règle avec la feuille de route qu’il s’est fixée. Son problème tiendrait plutôt à empêcher cette petite gangrène de se développer, de s’installer dans les esprits et sur les tableaux d’affichage. Car l’heure n’est plus à apprécier l’invincibilité mosellane ni sa flagrante supériorité technique en National. Il faut aujourd’hui comprendre les ressorts qui entraînent ce petit affaissement et amorcer un sursaut. Rapidement de préférence.
Rouen a confirmé une tendance à l’extérieur. « Le manque d’envie », a expliqué Albert Cartier sans surprise. Sur ce terrain, l’affaire est compliquée. Un week-end sur deux, ses joueurs visitent une autre France du football avec une cible dans le dos et l’étiquette de monument à déboulonner. Les Messins auraient donc le défi d’être plus agressifs contre des adversaires qui n’ont rien à perdre et jouent le match de leur vie. Or, la plupart des coéquipiers de Grégory Proment ont vingt ans. Ils incarnent l’avenir du club et traînent le poids de son histoire. Cette pression n’est pas anodine pour des gamins qui ont du talent mais aussi l’inexpérience et la fragilité de leur âge.
La vie sans Sakho
Par ailleurs, Metz a aussi un mal fou à évoluer avec une équipe-type. La faute aux suspensions, récurrentes cette saison, ainsi qu’aux blessures qui sont l’apanage de n’importe quel club. Les difficultés du moment tendraient à prouver que le club ne dispose pas d’une marge telle sur ces concurrents. Et donc qu’il devra trimer jusqu’au bout. Il conviendra donc de chasser tout sentiment de facilité. La maison grenat s’est menée la vie simple depuis le début de saison. À elle de prouver qu’elle est capable de caractère dans la difficulté. En d’autres termes, que « la grosse déception » pointée par Gaëtan Bussmann après Rouen accouche d’une franche rébellion.
C’est sans doute le moment pour certains de montrer qu’ils peuvent être plus utiles que de simples recours. Diafra Sakho, le meilleur buteur du club, sera absent pour deux matches encore, suspension oblige. Les Cornet, Keita et autres Bourgeois auront donc l’opportunité de se montrer en son absence. Or, ils n’en ont pas eu le loisir en Normandie. C’est Albert Cartier qui l’explique pour conclure : « On n’a pas eu un seul tir cadré et on n’a pas mis leur gardien en difficulté. C’est insuffisant. »
Christian JOUGLEUX.
Kehli change tout (CFA)

Les Messins ont encaissé un but dans les dernières minutes de la rencontre. Frustrant ! Photo Pascal BROCARD
Metz est passé tout prêt de la victoire hier après-midi, face aux Corses de Calvi.
La rencontre avait pourtant mal débuté pour les joueurs de José Pinot qui encaissaient un premier but dès la dixième minute. Lors d’une sortie, le gardien messin Didillon, qui effectuait là son premier match à ce niveau, ne parvenait pas à capter le ballon qui arrivait dans les pieds de Lesueur. Ce dernier ne se faisait pas prier et ouvrait la marque.
Les Mosellans ne baissaient pas les bras. Ils repartaient de l’avant et tout le monde croyait en l’égalisation lorsque Tastan se retrouvait devant la cage de Menozzi, mais ce dernier frappait à côté (17 e). Cette très belle occasion n’était pas la seule. Peu de temps avant la pause, Deher voyait son centre légèrement dévié par le pied d’un Corse qui obligeait son portier Menozzi à claquer la balle au-dessus de sa transversale.
De retour des vestiaires, les Grenats poursuivaient leurs efforts. Menozzi était toutefois présent sur deux têtes de Coignard qu’il écartait à (51 e, 55 e) puis captait sans difficulté le tir de Segbe (56 e).
La récompense arrivait enfin pour les Messins. Menozzi avait repoussé une première frappe lorraine. Kehli, entré quelques minutes plus tôt, récupérait la balle et égalisait (1-1, 67 e). Revenus à hauteur, les Grenats auraient bien pu être une nouvelle fois menés si Philipps n’avait pas sauvé sur la ligne un tir de Lesueur (74 e). Les derniers instants de la partie étaient riches en rebondissements. Alors qu’il avait permis à son équipe d’égaliser, Kehli, qui pesait énormément sur la rencontre, donnait l’avantage aux siens. Il profitait d’une sortie de Menozzi pour le lober de la tête (2-1, 86 e). La joie éclatait côté messin mais elle était de courte durée. Calvi arrachait le nul grâce à une tête de Tchokounté à la réception d’un centre de Portillo (2-2, 89 e). « Cette victoire nous aurait fait tellement de bien. Elle serait venue récompenser tous nos efforts car nous n’avons jamais lâché. Il nous faut jouer tous nos matchs comme des finales maintenant » analysait José Pinot.
FC METZ - CALVI : 2-2 (0-1)
Stade Dezavelle. 50 spectateurs environ. Arbitres : M. Mokhtari. Buts pour Metz : Kehli (67 e, 86 e) ; pour Calvi : Lesueur (10 e), Tchokounté (89 e). Avertissements à Metz : Moukam (72 e), Domingo (90 e+4) ; à Calvi : Menozzi (90 e+1).
FC METZ. Didillon – Deher, Coignard (cap.), Philipps, Mohamed Azemi – Tastan (Donval, 58 e), Sannier, Croizet – Segbe (Kehli, 60 e), Moukam – Pierrot (Domingo, 80 e).
CALVI. Menozzi (cap.) – Valery (Bertin D’avesnes, 74 e), Kehiha, Richier, Soler – Sodini (Anziani, 84 e), Khazri (Kahlaoui, 89 e) – Portillo, Tchokounté, Rocchi – Lesueur.