
Pour Kévin Lejeune et le FC Metz, Orléans n’aura pas toujours usé des manières d’un invité exemplaire. Photo Pascal BROCARD
Metz a gâché son anniversaire en concédant sa première défaite à domicile de la saison (2-4). Orléans, modeste visiteur, s’est révélé un saisissant trouble-fête.
Il ne fallait pas les inviter. Les Orléanais se sont avérés des hôtes très contrariants, hier, à Saint-Symphorien. Contre toute attente, les joueurs d’Olivier Frapolli ont cueilli une nette victoire sur la pelouse messine (2-4) et torpillé les festivités du quatre-vingtième anniversaire. Il est né le divin affront : en championnat, les Grenats n’avaient jamais perdu à domicile cette saison. Ce n’est pas la fin du monde mais ce résultat fait désordre avant la trêve. Comme il entretient le suspense pour l’accession en Ligue 2.
Question éternelle : Orléans a-t-il gagné ou Metz a-t-il perdu ? Sans ôter un seul mérite aux visiteurs, on penchera plus volontiers pour la seconde option. Les hommes d’Albert Cartier ne pouvaient espérer souffler leurs bougies en pères peinards dès lors qu’ils n’avaient pas mis tous les ingrédients dans le gâteau. La recette est connue pourtant : agressivité, constance, application… Non, les Mosellans ont commencé par fournir une première période inégale marquée par la prestation d’un Lejeune en grande difficulté.
Du réveil au cauchemar
Il ne fut pas le seul. Metz s’est tout simplement endormi face à la défense à cinq adverse et Orléans s’est enhardi. Cette première bascule fut logiquement consacrée par un but, litigieux certes mais officiel ce matin. Lors d’un cafouillage monstre dans la surface mosellane, Brillault a placé une tête qui a semblé franchir la ligne. L’arbitre n’a pas hésité à accorder le but malgré les protestations locales (26e ). Simple péripétie avec le recul.
Piqué au vif, Metz est sorti un temps de sa torpeur pour proposer un pressing un peu plus digne et égaliser par une merveille de frappe expédiée des 25 mètres par N’Gbakoto (1-1, 40e ). La suite aurait alors dû ressembler à une soirée d’anniversaire dont la vedette serait arrivée en retard. Un coup franc de Proment dévié contre son camp par Belvito a d’ailleurs entretenu l’illusion d’une fin de soirée radieuse (2-1, 64e ). Simple mirage. La suite a tourné au cauchemar. Sur un contre orléanais, Carrasso a repoussé un ballon, réussi un retour d’enfer pour en écarter un second mais le gardien, lâché par sa défense, a dû s’incliner sur une frappe de Sala (2-2, 66e ). Albert Cartier a alors tenté un coup : passer à trois en défense et lancer le jeune Cornet. Pari manqué là aussi. Belvito, d’une pichenette, a climatisé Saint-Symphorien (2-3, 75e ) puis Ligoule, lancé dans la profondeur par Tomas, a profité d’un boulevard pour écoeurer définitivement ses hôtes (2-4, 86e ).
Metz a finalement réussi à se préparer des fêtes qui sentent le sapin. Boules comprises ! Il a suffi de considérer les visages grenats, barrés par une vilaine grimace au moment de procéder à la tournée du stade pour saluer un public tout aussi déconfit. Quelques sifflets ont d’ailleurs accompagné la fin de partie. Drôle de cadeau pour un anniversaire paradoxal, gâché. Ce bide pourrait accoucher de désagréables conséquences au classement puisque les poursuivants se rapprochent des Lorrains et le leader Créteil prend encore ses distances. Joyeux Noël quand même…
Christian JOUGLEUX.
Seul N’Gbakoto…

Si N’Gbakoto avait remis l’espoir dans le camp messin, Orléans a vite douché ses ardeurs. Photo Pascal BROCARD
L’HOMME CLÉ . D’une frappe aussi soudaine que puissante, il a redonné espoir à son équipe en fin de première période. Malheureusement, ce matin, son but compte pour du beurre. Reste que Yéni N’Gbakoto est l’une des rares satisfactions de la soirée. Mobile, puissant, volontaire, l’attitude du milieu messin a singulièrement tranché avec celle d’une grande partie de ses partenaires.
LES RETOURS . Ils étaient trois à faire leur retour dans le onze de départ concocté par Albert Cartier hier soir. Des trois, Kévin Lejeune, aligné dans le couloir gauche, a été celui qui a le plus souffert. Pourtant, auteur de quelques accélérations, son entame de match fut intéressante. Mais il a doucement baissé de rythme avant d’être remplacé par Bouna Sarr (53e ). De son côté, Mayoro N’Doye a fait le boulot, ratissant de nombreux ballons. Reste un écot offensif insuffisant. Quant à Diafra Sakho, il s’est, comme à son habitude, énormément battu mais n’est jamais parvenu à se mettre en position idéale.
LE CHIFFRE . 1 comme le nombre de défaites concédées cette saison par le FC Metz à Saint-Symphorien. En effet, hier soir, les Orléanais ont mis un terme à la belle série messine à domicile : neuf matches sans défaite. Metz n’est donc plus une citadelle inviolable. Si elle s’était légèrement lézardée ces derniers temps, elle s’est totalement disloquée ce vendredi. Quatre buts encaissés à la maison : du jamais vu cette saison. Et pourtant Johann Carrasso a encore réalisé des miracles…
PAROLES, PAROLES . Romain Métanire (défenseur de Metz) . « On est forcément déçu. Après le deuxième but, on a manqué de discipline tactique et de rigueur. On s’est relâché trop vite. On va profiter de la trêve pour se rafraîchir les idées. »
Albert Cartier (entraîneur de Metz). « On a manqué de lucidité pour ne pas dire d’intelligence et de maîtrise après le deuxième but. D’autant que nous n’avons pas confirmé, après la pause, les bonnes intentions de la première période. ( À propos du passage à trois défenseurs ) J’ai estimé qu’on ne pouvait pas se contenter du nul. J’ai pris un risque car je voulais gagner. Cela ne peut pas marcher à tous les coups… »
Yéni N’Gbakoto (milieu de Metz) . « Nous sommes passés à travers. Alors que nous menions au score, on a plus pensé à attaquer qu’à défendre car nous avions la possession du ballon. Résultat, Orléans nous a tué en contres. On part en vacances avec beaucoup de regrets… »

J.-S. G.
Orléans plombe l’ambiance

Les tribunes ont vibré au rythme de la soirée : les applaudissements d’abord, les sifflets ensuite. Photo Pascal BROCARD
Les plus nostalgiques ont sans aucun doute apprécié. Sur l’écran géant de leurs souvenirs, de nombreuses images ont évidemment défilé. Et qu’importe la génération. Des visages, des figures. Et des noms. Des noms faisant partie du patrimoine du FC Metz. Alphonse Bebnowski, Johnny Leonard, Patrick Barth, Henri Kasperczak, Jeff Strasser, Didier Lang, Frédéric Meyrieu ou encore Marcel Husson et Carlo Molinari pour ne citer qu’eux, tous sont venus célébrer le quatre-vingtième anniversaire du club à la Croix de Lorraine. Des anciennes gloires qui ont eu droit à des applaudissements nourris (et mérités) à la mi-temps de la rencontre d’hier soir.
Des applaudissements également à l’honneur en début de match pour encourager l’équipe d’Albert Cartier qui se devait d’offrir un succès aux fidèles de Saint-Symphorien qui étaient 10 153 ce vendredi soir, nouveau record cette saison. Une fanfare en guise d’apéritif, des drapeaux pour accueillir les joueurs, des encouragements quasi-ininterrompus de la part de Génération Grenat et de la Horda Frenetik. Une ambiance festive. Mais très vite, l’ambiance est retombée, plombée par Orléans. Ou plutôt par des Messins étant passés à côté de leur sujet et donc de la fête. Résultat, joueurs, supporters et spectateurs (dont les sifflets ont malgré tout été discrets au coup de sifflet final) se sont réveillés, ce matin, avec une sacrée gueule bois.
J.-S. G.