
Mayoro N’Doye. Photo Pascal BROCARD
Les Messins reprennent leur bâton de pèlerin. À Bastia, en match en retard de la 17e journée, Metz doit mettre un terme à un peu plus de quatre mois sans le moindre succès à l’extérieur. Le tout sans Grégory Proment, suspendu.
Vendredi 31 août 2012. Quevilly. Le FC Metz décroche sa cinquième victoire (3-6) de rang en championnat. La dernière, à ce jour, loin de Saint-Symphorien. Un bail… « Il faut à tout prix que nous renversions cette tendance à l’extérieur , prévient Albert Cartier. Si nous y parvenons, ce sera une belle performance car le CA Bastia a actuellement le vent en poupe . »
Tombeur du SC Bastia, son illustre voisin, en trente-deuxièmes de finale de la Coupe de France, le CAB n’a, selon l’entraîneur messin, « nullement volé sa qualification. Ils ont totalement maîtrisé la rencontre . » Et une douce euphorie s’est installée du côté du stade Erbajolo. « Ils sont en confiance, mais nous aussi , tranche Romain Inez. Nous n’avons peut-être pas eu la chance d’oblitérer notre ticket pour les seizièmes, mais nous avons largement rivalisé avec Nice. On sort d’une très belle performance face à une équipe de Ligue 1. Il faut s’en inspirer . »
Reste à savoir comment les Messins vont digérer l’absence de leur emblématique capitaine, exclu injustement dimanche en Coupe de France. Contraint, pour des raisons personnelles, de regagner prématurément la Lorraine en septembre dernier lors du match de Coupe de la Ligue face au SC Bastia, Grégory Proment n’est décidément pas en phase avec l’Île de Beauté. « Il a néanmoins tenu à accompagner le groupe , précise Albert Cartier. Sa présence est importante mais il va falloir que tout le monde, et notamment les plus expérimentés, hausse son niveau d’un ton afin de pallier l’absence de Greg. Ce n’est jamais facile de se passer des services d’un leader technique aussi charismatique. Mais il nous faudra trouver les solutions. »
La première réside dans la constitution d’un duo N’Doye-Kashi devant la défense. Voire d’un trio avec une première titularisation d’Albert Baning si Albert Cartier décide de renouveler le système mis en place face à Nice.
Au milieu, sans Bouna Sarr (toujours blessé), Yéni N’Gbakoto devrait débuter à droite, le flanc gauche étant occupé par Kévin Lejeune, de retour de suspension. Devant, la paire Gueye-Sakho tient à nouveau la corde malgré la bonne entrée en jeu de Thibaut Bourgeois dimanche. Derrière, Romain Inez est en balance avec Romain Métanire pour le poste de latéral droit. « Il se peut que j’effectue quelques changements , avance d’ailleurs l’entraîneur du FC Metz. Mais nous allons rester dans la logique de jeu développée face aux Niçois . » En d’autres termes, garder des lignes solides, mais, cette fois, peut-être un peu moins basses que face au GYM. Une autre question de gymnastique.
J.-S. G.
Ahmed Kashi : « Je préfère l’effort à la parole »

Ahmed Kashi est en forme. Une bonne nouvelle pour le FC Metz qui sera privé, ce soir à Bastia, de son capitaine Grégory Proment, suspendu. Photo Pascal BROCARD
De nature réservée, le milieu défensif messin préfère s’exprimer sur le terrain. Omniprésent face à Nice en Coupe de France, Ahmed Kashi est l’homme en forme de ce début d’année. Confessions d’un héraut très discret.
L’ élimination face à Nice en Coupe de France, dimanche, est-elle digérée ? « Oui, même si cela reste une grosse déception au regard de notre prestation. Car si, en première période, on a un peu regardé les Niçois jouer, collectivement, nous avons ensuite su réagir. Le coach a su trouver les mots à la pause. Il faut maintenant se servir de cette expérience pour nous relancer en championnat. »
• Ne craignez-vous pas que cette rencontre ait laissé des traces physiquement ? « Non. Le groupe est jeune et récupère plus facilement. Nous avons effectué les soins qu’il fallait et le fait de rejouer aussi rapidement permet de ne pas gamberger. On reste dans le bain. »
• Si le FC Metz a réalisé une séduisante prestation face à Nice, c’est aussi un peu grâce à vous. Sur un plan personnel, pensez-vous qu’il s’agit d’un match référence ? ( Gêné ). « On va dire que, depuis mon arrivée, c’est l’un de mes matches les plus aboutis. En signant à Metz, j’étais un peu court physiquement puisque je n’avais pas fait de préparation. Dans ce domaine, je me sens de mieux en mieux. On va dire que je monte en puissance. »
• Lors de votre présentation, en septembre dernier, Albert Cartier vous avait qualifié de « gratteur de ballon ». Cette définition vous convient-elle ? ( Sourire ). « C’est ce qu’on me demande de faire, non ? Si j’ai le sentiment qu’en matière d’anticipation, de placement et d’agressivité, je ne m’en sors pas trop mal, il me reste encore certaines choses à améliorer. »
• Lesquelles ? « Il faut que je perde moins de ballons dans la relance. Le coach me demande d’ailleurs régulièrement de jouer rapidement et le plus simplement possible. »
« Il faut que ça change »
• Et Ahmed Kashi buteur, c’est pour bientôt ? ( Rire ). « J’ai failli face à Nice… Même si je n’ai pas souvent l’occasion d’être en position idéale, j’espère effectivement inscrire mon petit but. J’ai toujours marqué au moins une fois par saison. »
• Vous avez une réputation de garçon très discret. Avez-vous facilement trouvé votre place dans les vestiaires messins ? « Cela se passe très bien. Pour autant, parler devant le groupe, me comporter en leader, ce n’est pas mon truc. Je préfère l’effort à la parole. D’autres le font bien mieux que moi, comme Grégory Proment. Honnêtement, depuis le début de ma carrière, je n’avais jamais vu un leader aussi charismatique. Il tire vraiment tout le monde vers le haut et j’apprends chaque jour à ses côtés. »
• Votre capitaine, votre binôme au milieu de terrain, sera suspendu pour le déplacement à Bastia. Un handicap ? « Au regard de ce que Greg nous apporte, évidemment. Mais il faudra s’adapter. On n’a pas le choix. On s’entraîne tous les jours et on se doit d’être préparé à gérer ce genre de contrariété. »
• Estimez-vous que ce match en Corse est très important pour la suite des événements ? « Ce déplacement mais également celui à Cherbourg, samedi. Il nous faut absolument réussir notre début d’année. Cela nous redonnerait de l’élan. Nous en avons beaucoup discuté entre nous. Tout le monde est conscient qu’il est nécessaire de repartir sur de bonnes bases. Surtout à l’extérieur où nous n’avons pas été très à l’aise jusqu’ici. Il faut que ça change. »
Jean-Sébastien GALLOIS.