
Romain Pastorelli, qui a ouvert la marque, a fait du mal à Ahmed Kashi et aux Messins, repartis bredouilles de Corse. Photo MAXPPP
Metz a concédé sa quatrième défaite en championnat, hier, à Bastia (2-1). Une tête de Le Mat, en fin de match, a annihilé ses efforts pour revenir au score.
Rien n’y fait décidément. Depuis le 31 août, ces satanés déplacements ne veulent plus sourire au FC Metz. Le passage vers une nouvelle année n’a pas bouleversé l’affaire puisque les coéquipiers de Kévin Lejeune ont concédé leur quatrième revers de la saison en National et accessoirement laissé échapper l’occasion de gratter un bonus en remettant leur calendrier à jour. Non, ce match en retard ne leur a garanti aucune avance. Il est même susceptible d’entamer leur moral tant son scénario fut cruel.
De notre envoyé spécial à Bastia
Cette soirée fut d’abord l’histoire d’une partie mal emmanchée. Si Albert Cartier avait pris le parti de reconduire un système à cinq défenseurs et propice aux contres, à l’instar de ce qu’il avait proposé dimanche contre Nice, le technicien a rapidement déchanté devant la tournure des événements. Après huit minutes seulement, les Cabistes avaient, en effet, ouvert le score sur un débordement de N’Diaye, trop libre pour être inquiété. Malgré lui, Carrasso a laissé filer le ballon vers Pastorelli qui expédiait l’offrande dans une cage vide (1-0). Dans l’opération, le gardien mosellan a d’ailleurs laissé d’autres plumes puisqu’il a été contraint de quitter les siens à la 21e minute, touché aux ischio-jambiers (contracture). Une toile et une tuile : la totale…
Cueillis à froid, ces Messins privés de Sarr et de Proment ont toutefois manifesté le bon goût de ne pas lâcher prise. Ils ont essuyé deux nouvelles alertes sur des tentatives de Blombou (15e ) et Pastorelli (21e ) mais ont surtout manqué deux occasions en or de revenir à un score de parité sur une tête de Sakho, passée de peu à côté (23e ), puis sur une autre dégagée avec peine par la défense corse (73e ). Dans les faits, le FC Metz a copieusement dominé la seconde période à la faveur d’un changement de système et des entrées conjuguées de Bourgeois et Cornet (56e ) mais les opportunités sont restées rares jusqu’à cet éclair signé du même Bourgeois. Déjà buteur contre Nice, le jeune attaquant a récidivé d’une jolie frappe en pivot, des seize mètres, qui n’a laissé aucune chance à Lombard (1-1, 77e ). La revanche d’un revenant !
Le conte serait appréciable si l’histoire s’était arrêtée sur cette égalisation. Las, elle prit une tournure désastreuse lorsque le CA Bastia a initié un contre, relayé par Salis, pour une tête plongeante de Le Mat (2-1, 88e ). M’Fa n’a rien pu faire et Metz a perdu toute illusion. Obsédée par sa quête de victoire, cette équipe a omis d’assurer l’essentiel : éviter une défaite. C’est tout elle et c’est déplorable d’un point de vue comptable puisque la remise à jour du calendrier aura un effet nul in fine. Ou la preuve, encore une fois, que la remontée en Ligue 2 devra se mériter. En ouvrant son année par deux défaites, le FC Metz relance son exercice sur de bien mauvaises ondes. Une réaction, ce week-end à Cherbourg, sera évidemment souhaitable, sinon impérative pour chasser ce mauvais œil en déplacement.
Christian JOUGLEUX.
Bourgeois, le buteur vain

Diafra Sakho, à la lutte avec Jean-Christophe Lamberti, n’a pas trouvé le chemin des filets hier soir. Photo MAXPPP
Deux buts en quatre jours ou le retour en fanfare du jeune attaquant qui n’a pourtant pas suffi à rapporter un point à son équipe.
L’ homme-clef. Capitaine intérimaire, Yéni N’Gbakoto mérite une mention pour une partie encore une fois généreuse, des coups de pied arrêtés régulièrement dangereux (34e , 43e , 90e +3) et un petit numéro qui aurait pu aboutir à un but (68e ) mais l’homme efficace, hier, se nommait Thibaut Bourgeois. Souvent écarté depuis le début de la saison par Albert Cartier, l’attaquant est revenu en grâce à la faveur de copieux efforts à l’entraînement. Il a été payé en retour à Nice, avec un but à son actif, et encore hier, avec l’égalisation malheureusement restée sans conséquence (77e ). Décisif en vain, le garçon prouve, en tout cas, qu’il peut être un recours intéressant aujourd’hui.
La redite. Anthony M’Fa n’est pas verni avec Bastia. Titulaire en Coupe de la Ligue, le gardien remplaçant avait pris l’eau (3-0) à Furiani, contre l’équipe de Ligue 1. Il est revenu aux affaires hier contre une formation de National, à Erbajolo, pour remplacer Carrasso et n’a pas connu meilleure fortune. La tête plongeante de Le Mat l’a laissé pantois et efface, du coup, son arrêt déterminant contre N’Diaye (66e ).
Le cadre. Planté dans une zone industrielle, en face d’une boulangerie et au bout d’une route sans trottoirs, le stade d’Erbajolo propose une seule tribune de quelque 450 places face à un terrain synthétique entouré d’un grillage. Les journalistes sont, eux, cantonnés dans une zone presse réduite à sa plus simple expression : un chapiteau légèrement surélevé, une table, des chaises de jardin et une multiprise. Le tout placé derrière un poteau de corner. Ici, le match s’apprécie entre les grilles.
L’attente. La commission de discipline de la Fédération française de football se penchera aujourd’hui sur l’expulsion (injuste) de Grégory Proment, face à Nice, pour une faute sur Didier Digard. Le capitaine du FC Metz devra pourtant attendre demain, à midi, pour prendre connaissance de sa sanction. Suspendu hier, l’intéressé a par ailleurs accompagné ses coéquipiers en Corse.
Paroles, paroles
Albert Cartier, entraîneur du FC Metz : « Nous ne sommes pas tombés sur plus fort mais sur une équipe qui en voulait plus que nous. Ce qu’on a montré était insuffisant. On part trop souvent avec un handicap qui nous oblige à courir après quelque chose. On est revenu, oui, mais c’était un match qui devait se gagner sur la concentration. On n’en a pas été capable. C’est décevant. »
Ch. J.