
Diafra Sakho (à droite) et les Messins ont eu peu d’occasions dans cette rencontre. Mais l’essentiel a été acquis ! Photo Jacques POTIER
Sans vraiment convaincre, les Messins ont tout de même retrouvé la douce saveur du succès, hier à Cherbourg (1-2). Et conservent ainsi leur deuxième place au classement.
Depuis le 31 août, au détour d’un succès à Quevilly (3-6), le FC Metz accumulait les séquences d’extérieur nuit. Hier, à Cherbourg, les acteurs messins ont enfin retrouvé la lumière. Une victoire qui met non seulement un terme à deux défaites d’affilée en championnat mais qui permet surtout aux hommes d’Albert Cartier de rester le dauphin de l’intraitable leader cristolien. Une bonne opération d’autant que derrière, Le Poiré-sur-Vie maintient sa pression après son large succès face à Carquefou (3-1).
De notre envoyé spécial à Cherbourg
Moralement, ce résultat fait également du bien. Ne pas laisser le doute s’installer était d’ailleurs l’une des principales missions des Lorrains, hier, dans la Manche. Reste que Yéni N’Gbakoto et ses partenaires vont tout même devoir encore travailler la constance, l’agressivité et surtout leur pouvoir de concentration sur les coups de pied arrêtés. Car dans ce domaine, les Messins ont souffert hier soir. Doux euphémisme… La patte de Loïc Binet a, en effet, causé bien des soucis à la défense du FC Metz. Si la menace est finalement restée fantôme, les Cherbourgeois ont contre-attaqué, même à dix contre onze après l’exclusion (sévère) de Sadio Sow (16e ).
Heureusement, les Messins avaient eu la bonne idée d’ouvrir la marque très rapidement sur un corner de Yéni N’Gbakoto parfaitement coupé de la tête par Gaëtan Bussmann (0-1, 3e ). Un but – le premier sur coup de pied arrêté cette saison en championnat – qui récompensait alors la bonne entame de match du FC Metz, auteur d’un pressing particulièrement contrariant pour son adversaire. La centaine de supporters messins présents hier dans les travées de Maurice-Postaire espérait alors une démonstration de leurs protégés. Il n’en fut rien.
Curieusement, les Lorrains ont baissé d’un cran, laissant même l’initiative du jeu à Cherbourg qui multipliait même les alertes devant les buts de Yohann Carrasso, à l’image de la belle reprise de volée signée Michelot (11e ) puis de cette tête signée Goba qui filait juste au-dessus de la transversale (12e ). Les Messins, eux, se contentaient de faire circuler le ballon sans parvenir à se montrer dangereux. Au contraire de Cherbourg qui parvenait à égaliser par Goba, tout heureux de profiter de l’attentisme d’Ali Bamba et Guido Milan pour placer une tête smashée (1-1, 35e ).
De mauvais choix
L’extérieur allait-il nuire encore une fois ? Non. Cette fois la lumière venait de Moussa Gueye qui, bien servi par Diafra Sakho, trompait Lugier d’une frappe aussi soudaine que puissante (1-2, 41e ). Mais la joie qui gagnait les rangs messins a bien failli être de courte durée puisque dans la minute suivante, sur un nouveau coup franc de Binet, Goba trouvait le poteau droit de Carrasso (42e ).
Finalement, ce maigre avantage, les troupes d’Albert Cartier allaient le préserver. Mais que ce fut laborieux… La faute à un terrain peu propice à développer un jeu digne de ce nom, mais surtout au déchet technique qui a sournoisement refait surface dans les rangs messins. Certes, Yéni N’Gbakoto et ses partenaires ont tenté de se montrer créatifs, de s’approcher des buts de Lugier. Mais les choix n’étaient pas assez judicieux pour mener à bien à leur mission. Conséquence, les Lorrains se sont procuré trois fois moins d’occasions qu’à Bastia. En seconde période, il fallait même attendre le temps additionnel pour assister à une frappe messine, œuvre de Diafra Sakho, qui trouvait la transversale (90e +2).
Guère inspirés devant les buts, les Messins ont tout de même eu le bon goût de cultiver l’art de ne rien lâcher, à l’image de la bonne prestation d’Albert Baning. Avec du cœur, mais de façon brouillonne. Et, très honnêtement, si Cherbourg était parvenu à revenir au score, personne n’aurait pu crier au scandale. Mais ni Fofana, pourtant en position idéale (89e ), ni Michelot, sur un énième coup France, ne parvenaient à régler la mire. Tant mieux pour le FC Metz.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Gueye : la force de frappe
L’homme clé . Difficile de sortir un joueur en particulier tant les Messins ont souffert hier soir. Pas ou si peu d’occasions. Reste que Moussa Gueye a sorti une sacrée épine du pied de ses partenaires en plaçant une frappe millimétrée juste avant la pause. Il s’agit là du deuxième but du Sénégalais sous les couleurs messines cette saison. Celui de la victoire. Contrarié par diverses blessures, l’attaquant s’est par ailleurs démené sur le front de l’attaque, mais a manqué de liant et de spontanéité avec son compère Diafra Sakho dont les numéros de soliste ont souvent sonné faux hier soir.
Le capitaine exemplaire . Il avait déjà effectué le voyage avec ses partenaires mercredi à Bastia. Hier, Grégory Proment, qui purgeait son second match de suspension, était également présent à Cherbourg. Dans les vestiaires avant et après la rencontre. Dans les tribunes durant le match. Un comportement exemplaire, professionnel et qui prouve, s’il en était encore besoin, l’attachement du capitaine messin à son club.
Pas vendeur . Tout porte à croire que le mercato hivernal du côté de Saint-Symphorien sera très calme. C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre Philippe Gaillot. « Actuellement tous les postes sont pourvus , a expliqué le secrétaire général adjoint du FC Metz. Il n’existe pas de réels besoins. Il faudrait vraiment qu’il se passe des choses dans les semaines à venir pour qu’on envisage sérieusement la venue d’un joueur. Notre mercato, nous venons de le faire : Albert Baning revient bien, tout comme Thibaut Bourgeois et Moussa Gueye . » Et côté départs ? Calme plat également. Philippe Gaillot a d’ailleurs profité de l’occasion pour tordre le coup à la rumeur envoyant Yéni N’Gbakoto du côté de Toulouse. « Yéni, comme bon nombre de nos jeunes joueurs, est suivi par d’autres clubs, c’est normal. Mais aucune demande ne nous est parvenue. Et surtout, nous ne sommes pas vendeurs . » A bon entendeur…
Paroles, paroles . Albert Cartier (entraîneur de Metz). « On explose pas de joie car ce fut une victoire difficile. Mais la joie est intense tout de même car ce succès nous permet de stopper une série négative, notamment à l’extérieur. Il faut retenir la victoire, l’état d’esprit et cette volonté d’aller jusqu’au bout pour préserver ces trois précieux points, même si nous savons qu’il y a des choses à améliorer . »

Romain Inez. Photo Jacques POTIER
J.-S. G.