
Un Romain en remplace un autre. Comme à Cherbourg, Inez (notre photo) sera préféré Métanire dans le couloir droit. Photo Pascal BROCARD
Les Messins reçoivent Vannes, ce soir, sans la certitude de jouer mais avec l’envie d’offrir une victoire à Saint-Symphorien et d’écarter un concurrent à la montée. Une décision sera prise par l’arbitre en soirée.
Les doigts d’une seule main auraient suffi, hier, au recensement des maigres spectateurs présents pour l’entraînement du FC Metz. Il ne faisait pas bon fréquenter la Plaine de jeux dans le blizzard mosellan. C’est un peu l’histoire de la semaine d’Albert Cartier d’ailleurs. « Plus que le froid, c’est la neige qui nous a perturbés , convenait le technicien. Elle nous a empêchés d’avoir des surfaces praticables. On a pu se dégager un demi-synthétique mais on a surtout travaillé en salle le reste de la semaine. On a fait au mieux… »
Après le terrain gras de Cherbourg, samedi dernier (1-2), et les déplaisirs artificiels en semaine, les coéquipiers de Guido Milan vont retrouver une herbe plus familière ce soir avec… la possibilité de planer. Car personne n’a la certitude de jouer sur un pré qui peut geler. La bâche posée sur Saint-Symphorien sera en effet retirée cet après-midi, la pelouse sera chauffée mais la décision finale appartiendra à l’arbitre alors qu’Albert Cartier prévoit des températures « de moins sept degrés ». Suspense de mise et bonnets conseillés.
« Un moment charnière »
Dans le doute, Metz s’est évidemment préparé pour la réception de Vannes car l’échéance est d’importance. « Un moment charnière », devine l’entraîneur. Cette rencontre permettrait d’une part de renouer avec la victoire à domicile, une notion inconnue depuis le 30 novembre dernier, mais également d’écarter un ambitieux de la course à la Ligue 2. Vannes s’en cache à peine du haut de sa cinquième place : une victoire en Lorraine autoriserait tous les espoirs aux Bretons.
En attendant, Metz a déjà corrigé une anomalie en brisant sa malédiction en déplacement. Au moment de basculer sur la phase retour, il lui est conseillé de prolonger le plaisir et d’emmagasiner des provisions pour l’hiver car la jeunesse de son effectif n’est pas une garantie de constance.
Au-delà des conditions de jeu annoncées délicates, Albert Cartier en appelle à « la concentration ». Il ne lui a pas échappé que le danger, pour Metz, survenait traditionnellement sur des contres ou des coups de pied arrêtés. Le meilleur remède contre cette fragilité consiste donc à plâtrer l’ensemble d’une couche substantielle de vigilance. « Pour aller mieux, il ne faut pas prendre de buts , abonde l’intéressé. Il faudra faire les choses au bon moment : la dernière passe, le dernier geste, le dernier appel, éviter un hors-jeu trop naïf… Il n’y a pas de pression particulière à avoir. Il faut juste rester structuré, concentré. »
Heureuse nouvelle : la sentinelle en chef, le métronome et gardien de l’esprit messin Grégory Proment est de retour après sa suspension. C’est un atout supplémentaire dans la manche mosellane, l’assurance d’un baromètre sur le terrain. Pourvu que le vent souffle dans la direction d’une soirée sans report. Car la météo est le seul facteur que Metz ne pourra pas maîtriser ce soir.
Christian JOUGLEUX.
Grégory Proment : « La sanction aurait pu être pire »

Grégory Proment va retrouver sa place devant son coéquipier Guido Milan. Photo Anthony PICORE.
Grégory Proment retrouvera le terrain ce soir avec le sentiment frustrant d’avoir hérité de deux matches de suspension qu’il ne méritait pas.
Le capitaine du FC Metz revient aux affaires ce soir. Il a purgé deux matches de suspension, suite au carton rouge injuste qu’il a reçu en Coupe de France. C’était la première expulsion directe de sa carrière. Il revient sur cet épisode.
• Grégory Proment, comment avez-vous apprécié cette sanction de deux matches de suspension ? « Normalement, elle aurait pu être pire ! Beaucoup de gens m’ont dit que j’avais eu de la chance. Bon… on peut le prendre comme ça mais, d’un autre côté, je me dis que je n’aurais jamais dû prendre ce carton rouge. »
• Pensez-vous que la commission de discipline a entendu vos arguments ? « Je n’ai pas parlé. Philippe Gaillot l’a fait pour moi. Il a aussi montré les images du tacle de ( Didier ) Digard sur Sakho et certains ont trouvé que c’était même plus dangereux que mon action. En fait, si je n’étais pas allé sur place, je pense que je prenais trois matches. Après, j’ai vu aussi qu’on venait récemment de retirer un carton rouge à Vincent Kompany en Angleterre. Il faudrait s’en inspirer en France. L’arbitre peut se tromper mais les instances doivent aussi revisionner les images. Parce qu’une équipe et des joueurs ont été pénalisés par cette décision. »
• Quel regard portez-vous sur les deux matches de Metz en votre absence ? « A Bastia ( 2-1 ), on aurait dû gagner. Sans manquer de respect à qui que ce soit, on était largement meilleur que ce qu’on a montré ce jour-là. On a perdu trois points pour moi. À Cherbourg ensuite, on s’est bien rattrapé même si on a été mis en danger sur coups de pied arrêtés. Un grand classique chez nous. »
• La venue de Vannes, autre candidat à la montée, est-elle un moment charnière pour Metz ? « Pas seulement Vannes. Les deux mois en cours sont très importants. Si Vannes nous bat, c’est un grand coup pour eux mais on a la possibilité de les dégager loin du podium. À nous de faire en sorte de les stopper dans leur élan et de bonifier notre victoire à Cherbourg. »
• Le passage à vide messin est-il derrière vous aujourd’hui ? « Je ne sais pas. Cette équipe est jeune. À tout moment, elle peut éclater comme en début de saison où tout marchait très bien. Elle peut aussi avoir des moments de doute, c’est dans la logique des choses. Toutes les équipes passent par là. Il faut simplement limiter ces passages à vide ou réussir à grappiller quand même quelques points. »
• Avez-vous le sentiment que cette équipe progresse ? « Oui. Dans les têtes déjà. Les hommes progressent. Ils deviennent plus matures. C’est intéressant. »
• Avez-vous fixé un objectif pour la fin de saison ? « Toujours le même : remonter. On se dit juste qu’il faut vite prendre le plus de points possibles. »
Ch. J.
Sans Sarr, Keita ni N’Doye
« Tout est envisageable. Je n’ai pas encore positionné définitivement mes joueurs ». Albert Cartier pourrait donc surprendre, ce soir, au moment de proposer son onze de départ. L’entraîneur du FC Metz semblait toutefois pencher pour un traditionnel système en 4-4-2 pour la réception de Vannes, avec Proment de retour devant la défense, Lejeune au poste de milieu gauche et une paire Sakho-Gueye en pointe. Inez, comme à Cherbourg (1-2), sera préféré à Métanire pour occuper la position d’arrière droit car ce dernier, dixit son entraîneur, « est en difficulté ». « Mais , prévient-il encore, il ne faut pas que Romain cède à la panique ou à la déception. Je peux avoir besoin de lui à tout moment. »
Resté sur le banc en Normandie, Mayoro N’Doye n’a pas été retenu dans le groupe cette fois et il participera à une opposition lundi prochain avec les autres joueurs laissés au repos. Les Sarr, Keita et autres Kehli n’apparaîtront pas non plus sur la feuille de match ce soir. Ils reviennent de blessure et l’entraîneur a vraisemblablement souhaité les ménager après une semaine d’entraînement compliquée.
C. J.