Metz a laissé la victoire lui échapper, hier contre Vannes, en ratant un penalty qui n’aurait pas dû lui être accordé. La morale est sauve mais le score décevant (1-1).

Yéni N’Gbakoto aurait pu offrir la victoire aux siens dans les derniers instants de la partie sur penalty. Mais le Messin a échoué devant l’attaquant Diguiny qui s’est mué en gardien de fortune pour sauver ce score de parité. Photo Anthony PICORÉ
Metz-Vannes a bien eu lieu, hier, et ce fut la seule rencontre de National qui a échappé au report. Les Mosellans s’en féliciteront-ils au moins ? En cueillant le point du nul, les hommes d’Albert Cartier ont échappé à un nouveau coup de froid à domicile en cette soirée réfrigérante (1-1), mais ils ont aussi prolongé ce mois sans victoire à Saint-Symphorien sur un scénario délirant. C’est mieux que rien, sans doute, mais le résultat reste très moyen contre un adversaire pourtant privé de trois défenseurs et sanctionné d’un penalty incompréhensible en prolongation.
L’arbitre, M. Bar, a curieusement expulsé Bédénik pour une faute imaginaire sur Sakho à la 91e minute et obligé l’attaquant Diguiny à se muer en gardien de fortune pour sauver ce score de parité. N’Gbakoto s’est élancé du point de penalty et le héros vannetais a plongé du bon côté… Ou le dénouement incroyable d’un match déjà mal emmanché. Car Metz a encore trouvé le moyen de courir après un handicap avant d’espérer interrompre la série de sept matches sans défaite à l’extérieur de son valeureux adversaire.
Vannes, c’est sérieux tout de même. Un jeu au sol très propre, une discipline constante, un replacement intelligent à l’image des prestations de Berson et Boe Kane, ainsi qu’un réalisme fou. La preuve : une occasion aura suffi aux Bretons pour calmer un stade très clairsemé. Sur un contre, Kakou a lancé Robic qui a effacé Bussmann et servi Gaffory, seul au monde et intraitable avec Carrasso (0-1, 40e ). Ou l’art de renvoyer Metz à ses études après une première mi-temps très chiche. Hormis une tentative de Lejeune (11e ) et une frappe de N’Gbakoto sur Bédénik (14e ), les coéquipiers de Proment se sont acharnés à jouer de travers en première période. Entre les contrôles ratés, les relances dans les pieds vannetais et les dernières passes mal assurées, Metz n’a pas montré le visage d’un club en reconquête.
L’effet Bourgeois
La seconde mi-temps fut un peu plus consistante mais pouvait-elle l’être moins ? D’emblée, Sakho a bénéficié d’une occasion en or, dans une position légèrement excentrée, mais l’attaquant mosellan a réussi le petit exploit de viser à côté (56e ). Lejeune a allumé une seconde mèche, sur coup franc (66e ), restée sans suite elle aussi. Finalement, et c’est la tendance du moment, l’entrée de Bourgeois a modifié la donne. Buteur contre Nice et Bastia, le joker officiel du FC Metz s’est fait passeur hier. Servi sur corner, c’est lui qui adresse le centre pour la tête égalisatrice de N’Gbakoto (1-1, 68e ). C’est lui, encore, qui lance Sakho d’une louche habile pour obtenir le penalty de la discorde (90e +1). Toujours décisif, jamais vainqueur au final : c’est l’effet Bourgeois en 2013. Il pèse mais les siens ne l’emportent pas.
Metz pourra forcément ronger ses doigts frigorifiés après cet acte manqué. La victoire continue de fuir le club et Albert Cartier n’avance pas au rythme qu’il espérerait. Encore une fois, ce n’est pas dramatique pour une équipe qui occupe la deuxième place du championnat mais c’est un nouveau signe de fragilité. La morale retiendra pourtant que, sportivement, ce n’est que justice.
Christian JOUGLEUX.
Bourgeois gagne ses lettres de noblesse

Thibaut Bourgeois. Photo Pascal BROCARD
L’homme clé. Il monte en puissance. Aucun doute. Effacé puis blessé en début de saison, Thibaut Bourgeois est de retour aux affaires depuis quelques semaines. Sa (nouvelle) probante entrée en jeu hier soir (63e ) a ainsi coïncidé avec la révolte messine. Son jeu direct a permis à son équipe d’enfin trouver des solutions devant les buts de Bédénik, à l’instar de ce centre pour la tête de Yéni N’Gbakoto synonyme d’égalisation (68e ). Le jeune attaquant messin aurait même pu être le héros de la soirée si sa superbe demi-volée avait trouvé la lucarne droite du gardien de Vannes (85e ) ou si son beau travail sur le penalty obtenu par Sakho avait été transformé par N’Gbakoto (90e +4).
La banderole . « J. Fernandez : de Metz à N***y, merci pour tout. » Hier soir, Jean Fernandez a été salué pour l’ensemble de son œuvre dans la région à travers cette banderole déployée du côté de Génération Grenat, quelques instants avant le coup d’envoi de la rencontre. Les supporters messins n’ont donc pas oublié que le passage du technicien au FC Metz rime avec remontée en Ligue 1. Ni le fait que son épopée nancéienne risque de se traduire par la descente du meilleur ennemi lorrain en Ligue 2. Vous avez dit sarcastique ?
La pelouse . Le doute a plané jusqu’en début d’après-midi. Bâchée depuis lundi, la pelouse de Saint-Symphorien n’a donc pas trop souffert du froid ni de la neige qui s’est abattue cette semaine sur Metz. Le bon travail des employés du club et des services techniques de la Ville n’y est pas étranger. Inspecté par M. Bar, l’arbitre de la rencontre, le terrain a donc été déclaré praticable. Et 6 093 courageux, en prenant en compte les abonnés absents, ont bravé le froid pour assister au seul match de la 20e journée de National non reporté hier soir.
Paroles, paroles .
Albert Cartier (entraîneur de Metz) : « On a mal débuté et malgré un souci de refaire surface en seconde période, nous avons globalement mal géré la rencontre. Il n’y a pas de colère mais une grosse déception d’autant que malgré une grande fébrilité, nous avons l’occasion de remporter ce match.
Grégory Proment (capitaine de Metz) : « C’est une contre-performance à tous les niveaux : collectivement et individuellement. Il n’y a aucune excuse à avancer. Le seul point positif de la soirée, c’est l’égalisation. C’est tout. »
Thierry Froger (entraîneur de Vannes) : « Après une entame de match moyenne, le but fut une vraie bouffée d’oxygène. Au niveau de l’organisation, on a bien respecté les consignes et on a de la réussite en fin de match. Forcément, on est heureux. »
J.-S. G.
Un sponsor sur le maillot
Le FC Metz a officialisé, hier, par la voix de Bernard Serin, le renforcement de son partenariat avec le concessionnaire automobile Volvo-Théobald. Dans les faits, cet accord sera visible sur la face avant des maillots grenats jusqu’à la fin de la saison « et plus si affinités », a suggéré le président. Pour rappel, Metz n’avait pas de sponsor principal en Ligue 2. « On a besoin de ce soutien, de ce support régional et affectif » s’est félicité le patron du club.