Simple coïncidence ou véritable coup de froid ? Après un été en pente douce et un automne ensoleillé, les Messins traversent l’hiver avec difficulté. La prestation de vendredi face à Vannes (1-1) en est la flagrante démonstration.

Si ses partenaires sont actuellement à la peine, Thibaut Bourgeois, lui, marque des points à chacune de ses entrées en jeu. Photo Anthony PICORÉ
Le match : inquiétant ?
Fortement chahutés sur la pelouse de Cherbourg la semaine dernière, les Messins étaient malgré tout parvenus à empocher les trois points de la victoire (1-2). Vendredi, dans son antre, le FC Metz a cette fois été contraint d’abandonner deux précieuses unités face à Vannes (1-1). Le point commun entre ces deux rencontres ? Un cruel manque de consistance dans le jeu. Pourtant, d’aucuns, Albert Cartier en tête, espéraient retrouver cette flamme qui illuminait le ciel de Saint-Symphorien durant l’été et l’automne 2012. Il n’en fut rien. Au contraire. Grégory Proment et ses partenaires ont sans aucun doute proposé l’un des menus les plus indigestes depuis l’ouverture de la saison. « C’est une contre-performance à tous les niveaux : collectivement et individuellement », a ainsi souligné le capitaine messin, symbole, avant-hier, d’une équipe jamais dans le bon tempo. « Nous n’avons jamais été autant dans nos petits souliers », reconnaissait, de son côté, Albert Cartier.
Une fébrilité qui s’est traduite par un festival de mauvais choix, l’abandon du jeu direct au profit de longs ballons sur des cibles pas vraiment mouvantes… et une offrande en fin de match totalement gaspillée. Bref, autant d’ingrédients qui entraînent légitimement son lot d’inquiétudes lorsqu’on se veut un prétendant à la montée. Inquiétant car depuis le 21 décembre et l’entrée officielle dans la saison hivernale, la machine à gagner messine semble grippée (1 victoire, 1 nul, 2 défaites). Il ne faudrait pas que les symptômes persistent…
Les chiffres : Metz fait du surplace
3 . Comme le nombre de succès acquis par les Messins lors de leurs dix dernières sorties (pour 3 nuls et 4 défaites). Peu, trop peu, pour espérer prendre ses distances sur la concurrence – Le Poiré, troisième et prochain adversaire des Messins n’a plus qu’un point de retard et un match en moins – et ainsi naviguer en toute sérénité. Certes, les Lorrains sont toujours sur le podium. Mais s’ils n’inversent pas la tendance, les beaux espoirs de l’été dernier pourraient prendre l’eau.
7 . Soit le nombre de points abandonné à Saint-Symphorien cette saison après le nul concédé vendredi face à Vannes. Le tout lors des quatre dernières sorties à domicile. Le FC Metz n’est donc plus star à domicile. Là, aussi, il faut vite que ça change…
Le penalty : à qui la faute ?
Avant de tirer à boulets rouges sur Yéni N’Gbakoto, rappelons tout de même que le milieu messin a inscrit, vendredi, son huitième but en championnat (celui ô combien important de l’égalisation). Malheureusement, ce dernier a également privé son équipe d’une miraculeuse victoire en ratant son penalty dans les derniers instants de la partie. Le tout face à… Nicolas Diguiny, attaquant de son état, Jean-François Bédénik ayant été exclu. « Je viens de me découvrir un talent caché , rigolait le Vannetais en salle de presse. J’ai plongé du bon côté, mais j’avais surtout vu que la course d’élan du Messin, rectiligne, ne lui permettrait pas d’ouvrir beaucoup son pied . » Voilà pour l’analyse du gardien de fortune. L’intéressé, lui, avouait être « très frustré, désolé et triste pour ses partenaires et les supporters », mais qu’il fallait « l’accepter et continuer à avancer ». « Ce genre de désagrément va l’aider à grandir », assurait, quant à lui, Albert Cartier. De son côté, Grégory Proment a expliqué qu’il n’avait pas tiré ce penalty pour deux raisons : « L a première, c’est que je préfère mettre les jeunes en avant. La seconde, c’est que j’ai complément joué à l’envers dans ce match. J’ai donc estimé que Yéni était bien plus apte que moi . » Paroles de capitaine…
L’homme en forme : Thibaut Bourgeois
Si le FC Metz traverse une légère zone de turbulence, c’est aussi parce que certains joueurs sont actuellement en difficultés (Lejeune, Métanire, N’Doye voire Milan, moins tranchant sur ses deux derniers matches). Collectivement défaillants, les Messins peuvent toutefois compter sur le retour en forme et en grâce de Thibaut Bourgeois. « J e me sens de mieux en mieux », assure ainsi le jeune attaquant, entré dans le couloir droit face à Vannes sans que cela nuise à son rendement actuel. Au contraire. L’étincelle qui a tant manqué au FC Metz vendredi, c’est lui qui l’a allumé. « Dès que je rentre, je donne mon maximum et débuter sur le banc me permet d’observer les failles de l’adversaire . » Pas sûr pour autant qu’il conserve longtemps ce statut de joker de luxe. D’autant que Moussa Gueye a, cette fois, déçu. « Thibaut est relâché, il prend ses responsabilités et il possède une qualité technique qui nous a fait défaut à Cherbourg et face à Vannes . » Dixit Albert Cartier.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Cartier : « Il faut rester obstiné »
S’il a reconnu avoir poussé « un gros coup de gueule » à la mi-temps, vendredi, Albert Cartier a, par contre, refusé de parler de colère après le nul concédé – et surtout la mièvre prestation de son équipe – face à Vannes. « Je suis extrêmement déçu , a ainsi nuancé l’entraîneur messin. Mais il n’est pas question de céder à un quelconque abattement. Cela fait partie de notre parcours. On se doit de faire preuve de maîtrise face à ce genre d’événement . »
Reste que le FC Metz affiche un visage peu séduisant actuellement. Pourquoi une telle différence avec ce que Grégory Proment et ses partenaires proposaient voici encore quelques mois ? « J’ai quelques pistes , assure le technicien. Mais je veux d’abord laisser les joueurs s’exprimer. On va analyser cette rencontre face à Vannes, mais il ne faut surtout pas se crisper. C’est vrai qu’on est actuellement en manque de confiance dans notre jeu ; qu’on est plus dans la réaction que l’action. Et que ce n’est pas de cette manière qu’on va gagner… Mais je sais qu’on est capable de faire vivre le ballon. Il faut rester obstiné. C’est l’obstination qui nous mènera sur le chemin de la réussite . »
J.-S. G.