
Contre toute attente, Anthony M’Fa a été titularisé dans la cage messine. Et n’a pas concédé de but, il est vrai devant une équipe de Quevilly bien faible., Photo Pascal BROCARD
Saint-Symphorien a connu un vendredi frisquet. Le thermomètre n’a jamais décollé sur la pelouse messine et il n’a pas effectué de bonds plus spectaculaires en salle de presse, malgré les radiateurs. C’est ici que se mesure la température d’un match. Après le passage en Moselle de Quevilly, l’analyse était tiède. À chaud, les constats sont restés froids, conformes à un match qui n’a rassuré personne sur le fond mais soulagé tout le monde sur le résultat (2-0). Alors Albert Cartier « retiendra surtout la victoire », ce qui en dit long déjà. « On restait sur trois nuls , rappelle Bouna Sarr. Gagner était impératif mais on a encore des progrès à faire ».
Le FC Metz a brisé deux vilaines séries en ce 8 février. Il a remporté sa première partie depuis le 12 janvier (1-2 à Cherbourg) et il a laissé ses cages inviolées, ce qui ne lui était plus arrivé depuis le 30 novembre et l’accueil du Paris FC (3-0). Reste un goût d’inachevé. La manière a laissé à désirer contre un adversaire certes regroupé sur son but mais d’une faiblesse inouïe. D’où la perplexité de l’entraîneur lorrain : « J’ai été très étonné qu’on utilise systématiquement ce jeu en profondeur, aérien, a reconnu le technicien. Ce n’est pas ce que j’avais demandé. On n’a pas travaillé ça cette semaine. Pour passer ce genre de défense, il faut des dédoublements sur les côtés, une densité dans les seize mètres, des centres, créer des décalages balle au pied… » Ou le catalogue des actes manqués de la première mi-temps.
La surprise M’Fa
L’autre affaire de la soirée maintenant : M’Fa sur le pont, Carrasso sur le banc. Le changement de gardien a surpris tout le monde, sauf l’heureux titulaire. « Je travaille pour jouer , a-t-il expliqué. J’en avais besoin. Je suis un compétiteur. Depuis les vacances, je me sens vraiment bien, plus aéré. J’ai fait des entraînements à fond, à fond et je voulais me mettre en valeur mais ce n’est pas un match qui va combler mon appétit. » On a alors ressorti le thermomètre de sa housse pour apprécier la chaleur de cette nouvelle concurrence. M’Fa a adouci le climat aussi sec : « Je n’ai pas encore parlé avec Johann (Carrasso) mais ça ne va rien changer entre nous. Il n’y a qu’une place, on le sait. »
Interpellé sur ce dossier, Cartier a, lui, parlé d’une « décision réfléchie depuis plusieurs semaines » : « Anthony était dans une bonne passe, excellent à l’entraînement et Johann était un peu moins bien en ce moment. C’est mon job aussi de prendre des décisions. » Ce type de manœuvre est à double tranchant. Elle peut diviser un vestiaire ou doper son émulation. En ces temps de doute, la deuxième option est préférable. Car Metz recherche une dynamique susceptible d’assurer sa montée fissa. Car Metz va surtout se frotter à Créteil, vendredi prochain, contre un leader battu à l’aller (3-1) et légitimement remonté.
Après le pire du National, les coéquipiers de l’excellent Cirillo vont donc se frotter au meilleur. « On n’a pas peur , annonce Albert Baning. On va y aller avec nos armes et l’idée de ne pas perdre. » « Un bon match à jouer, sans aucune appréhension, annonce Sarr. Cette fois, on va jouer contre une équipe qui voudra faire le jeu. » La température va pouvoir monter d’un cran. Chez le leader, convaincre à mi-temps ne suffira pas.
Christian JOUGLEUX.