
Les Messins sont tombés sur la pelouse du leader, alors que les joueurs d’Albert Cartier avaient pourtant fourni une prestation plus que correcte. Keita a buté sur le dernier rempart cristolien. Photo Arnault SERRIERE
Un penalty généreux, une grossière erreur de Milan et un cruel manque d’efficacité offensive ont totalement anéanti la bonne prestation messine, hier soir face au leader cristolien (2-0).
Un brin poussif face à Quevilly la semaine dernière, les Messins ont retrouvé, hier soir à Créteil, cet élan qui a fait leur charme l’été dernier. Beaucoup d’élan même. Mais malheureusement pas assez pour décoller. Car deux erreurs sont venues totalement plomber les espoirs (légitimes) du FC Metz. La première est à mettre au crédit de Sébastien Desiage, l’arbitre de la rencontre. Ce dernier se laissait abuser par le beau plongeon de Bagaliy Dabo qui était à la lutte avec Guido Milan. Une mauvaise appréciation dont n’avait cure Jean-Michel Lesage qui transformait sans trembler ce penalty imaginaire (1-0, 22e ).
De notre envoyé spécial à Créteil
La seconde erreur était l’œuvre du malheureux Guido Milan auteur d’une véritable offrande à l’endroit de Faneva Andriatsima qui s’en allait, en solo, fusiller Anthony M’Fa (2-0, 54e ). Un scénario qui n’allait pas forcément de soi tant les Messins ont longtemps maîtrisé leur sujet, parvenant même à faire douter le leader cristolien. Mieux, à le faire totalement déjouer. Réputée joueuse, la formation de Jean-Luc Vasseur, a, par instants, reçu une véritable leçon dans ce domaine. L’issue de cette partie en est d’autant plus cruelle, rageante.
Mais Créteil n’a jamais paniqué et a connu, au final, ce soupçon de réussite qui colle si bien à la peau d’une équipe en pleine confiance. Metz, de son côté, a laissé passer sa chance au cours de la première période. Dominateurs, exerçant un pressing très haut, les Lorrains ont acculé leur adversaire dans leur camp. Un chiffre pour illustrer cette domination : quatre. Comme le nombre de corners obtenus par Yéni N’Gbakoto et ses partenaires durant les cinq premières minutes. Mais cette excellente entame de match (par l’envie, la maîtrise technique) n’a pas été suivie d’effets, la faute à un cruel manque de réalisme devant les buts de Yann Kerboriou.
Un autre chiffre : deux, soit le nombre de frappes cadrées messines hier soir… La première œuvre d’Alhassane Keita, qui perdait son duel avec le gardien cristolien (6e ), la seconde signée Kévin Lejeune dans le temps additionnel.
Diafra Sakho a eu des occasions
C’est peu. Bien trop peu. Ce n’est pourtant pas faute de s’être procuré de véritables opportunités. Si Da Cruz était à deux doigts de donner un petit coup de pouce aux Messins sur un corner de N’Gbakoto (5e ), Keita, en situation idéale, ne parvenait pas à régler la mire (7e , 31e , 43e ), pas plus que Diafra Sakho de la tête (9e ) ou du pied (18e , 26e ). Du coup, même s’ils n’ont pas été aidés par la curieuse décision de M. Desiage, les Lorrains ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Offrir un tel visage pour une telle issue… Oui, vraiment, c’est rageant.
Au retour des vestiaires, avec l’entrée en jeu de Thibaut Bourgeois a la place d’Albert Baning, Metz a continué de pousser. Avec envie, mais de manière beaucoup plus brouillonne, laissant même quelques espaces à Créteil à l’image de ce déboulé de Dabo qui trouvait le poteau de M’Fa (50e ). Une action qui illustrait aussi une certaine fébrilité messine dans les couloirs. Car soyons honnêtes, si Dabo a trompé l’arbitre, il a surtout, au préalable, échappé à la vigilance de Romain Métanire. Ce dernier, tout comme Gaëtan Bussmann sur le côté gauche, a souffert sur les rares accélérations cristoliennes. Et les occasions signées Sakho (67e , 85e , 90e ) et Lejeune (90e +2) ne parvenaient pas à atténuer cette sensation de gâchis…
Pour autant, malgré une légitime déception, les hommes d’Albert Cartier ne doivent pas tout jeter aux ordures. S’ils parviennent à garder l’état d’esprit et le niveau de jeu qu’ils ont laissé entrevoir durant près d’une heure, la part d’ombre pourrait facilement laisser sa place à une grande et belle lumière. A méditer…
Jean-Sébastien GALLOIS.
La sale soirée de Guido Milan
L’homme clé. A de très nombreuses reprises, Guido Milan fut l’homme de la situation depuis son arrivée sur les bords de la Moselle. Sa lecture du jeu, son sens de l’anticipation et sa hargne dans les duels en ont d’ailleurs fait un élément clé du système d’Albert Cartier. Malheureusement, le défenseur central italo-argentin a connu, hier, une vraie sale soirée. Il a d’abord été la victime du vice de Dabo sur le premier but cristolien. Mais il est surtout totalement impliqué sur le second : alors qu’il n’était absolument pas pressé, il s’est fendu d’une passe en retrait dont a profité Andriatsima pour enfoncer le clou. « Ce sont des choses qui arrivent , a commenté son entraîneur à l’issue de la rencontre. C’est un problème de lecture de la situation et face au leader, ça ne pardonne pas. » C’est d’ailleurs abattu et (très) peiné et qu’il a quitté la pelouse, remplacé par Romain Inez (69e ).
Le décor. Si tout se passe bien, Créteil – Metz devrait être une affiche de Ligue 2 la saison prochaine. Cela tombe bien, le stade Dominique-Duvauchelle, du nom de l’ancien journaliste sportif de Stade 2 décédé en 1982, en possède les atours. Loin des enceintes champêtres qui font le « charme » du National, il sonne pourtant encore le creux. A peine 2 000 spectateurs (dont une cinquante de supporters messins) ont ainsi assisté, hier, au choc de la 24e journée. Qu’il est difficile de grandir dans l’ombre du grand Paris SG…
La démo du président. Peu avant que Yéni N’Gbakoto et ses partenaires ne pénètrent sur la pelouse du stade Dominique-Duvauchelle pour l’échauffement, Bernard Serin, ancien joueur de l’AS Florange dans les années 1970, n’a pas pu résister à l’appel du ballon. Le président du FC Metz a ainsi échangé quelques passes avec José Jeunechamps, l’adjoint d’Albert Cartier. Le tout dans les pieds…
Paroles, paroles. Albert Cartier : « On a manqué de discipline et d’efficacité. On a joué, on a effectué une très bonne entame de match et on s’est créée des occasions, c’est vrai. Mais ce n’est pas suffisant. Dans ce genre de rencontre, il faut absolument être efficace et réaliste. »
J.-S. G.