
Grégory Proment (premier plan) va retrouver une place de titulaire ce soir, ce qui n’est pas le cas de Johann Carrasso (second plan). Photo Anthony PICORÉ.
Metz a perdu sa deuxième place cette semaine mais ne désespère pas de la récupérer dès ce soir avec la réception d’Uzès-Pont-du-Gard. Le réalisme sera la clef.
Quelques messages ont circulé entre les téléphones messins mardi soir. Les joueurs ont bien pris soin de surveiller le score du Poiré-sur-Vie car leur crainte est devenue réalité cette semaine : les Vendéens ont gagné et délogé les Grenats de leur deuxième place.
C’est la petite nouveauté de 2013 pour un club habitué depuis vingt journées à la position de dauphin de Créteil. « Quelque part, c’est embêtant », reconnaît Bouna Sarr tout en s’empressant de chasser les idées négatives : « Mais si la saison en restait là, on monterait quand même ! » Albert Cartier est tout aussi tranquille sur le sujet. « Ça peut arriver , dit l’entraîneur. On sait que Le Poiré a des arguments pour monter. On leur a laissé la deuxième place mais on a l’objectif de la retrouver. Dès le prochain match. »
L’adversaire du soir, Uzès-Pont-du-Gard, ravivera quelques souvenirs champêtres du côté du FC Metz. « On s’en rappelle , abonde le même Cartier. On avait globalement maîtrisé ce match. Je me souviens aussi des platanes derrière le but, de la balle qui partait dans les arbres quand on centrait… C’est le moment où on a découvert le National et son cadre incroyable quelque part. »
Uzès, c’est aussi et surtout le premier coup de frein des Messins (1-1). L’introduction du ver dans la pomme en somme car l’équipe était invaincue jusqu’alors. Aujourd’hui, le club avance au petit trot, ce qui est très tendance en cette période de lasagnes chevalines, mais aussi très inquiétant dans la perspective de la remontée.
L’idée consiste donc à reprendre la marche en avant contre un mal classé, d’offrir un prolongement à la victoire contre Quevilly à domicile (2-0) et, bien évidemment, de reprendre quelques distances sur la meute des poursuivants.
« Beaucoup de patience de solidarité »
Pour changer, Metz va trouver, ce soir, un adversaire extrêmement regroupé devant son but. « Il faudra beaucoup de patience, de solidarité et ne pas s’affoler » , devine Sarr. « On a plusieurs solutions , prolonge son entraîneur. Cela passera par des tirs de loin, des dédoublements, des centres dans la surface… On a les joueurs et les capacités pour ça. »
La semaine a d’ailleurs été placée sous le signe du « réalisme et de l’efficacité », trahit Albert Cartier. La preuve : ses joueurs ont même soigné leur adresse en… participant à une séance ludique de tirs au laser. Une surprise du chef, confie l’intéressé : « On a gardé ça secret jusqu’au mercredi matin. Les joueurs ont imaginé des trucs sans trop savoir ce qui les attendait. Cela nous a aussi servi à resserrer les liens dans l’équipe et à voir d’autres garçons émerger. » Les Messins ont donc pu apprendre à viser, ce qui n’est jamais inutile quand on s’apprête à chercher la faille dans un mur. En revanche, les deux meilleurs tireurs ne figurent pas dans le groupe aujourd’hui. Au petit jeu du laser, les champions se nommaient Inez et Cappa.
Christian JOUGLEUX.
Un groupe tourné vers l’offensive

Samy Kehli. Photo Pascal BROCARD
Metz devrait débuter la partie avec M’Fa et Proment. Kehli s’invite aussi dans le groupe au détriment d’Inez.
Une surprise dans le groupe des seize Messins réquisitionnés pour la venue d’Uzès : Romain Inez n’apparaît pas. Albert Cartier s’est donc coupé de toute possibilité de remplacement en défense malgré la polyvalence de Lejeune. « C’est un choix offensif , explique l’entraîneur. Samy (Kehli) a été l’un des meilleurs lors du dernier match de la réserve. Il sera capable de nous apporter sur une demi-heure ou quarante minutes. »
Le technicien a donc décidé d’innover un peu mais il ne changera pas ses dernières habitudes a priori. Ainsi M’Fa, qui était gardien numéro deux depuis le début de la saison, devrait-il débuter dans les buts, comme face à Quevilly et contre Créteil. Carrasso reste donc sur banc. Sur ce point, Cartier plaide d’ailleurs la saine concurrence : « J’ai deux bons gardiens qui travaillent bien, qui s’entendent bien et qui respectent leur métier. »
Au milieu, Albert Baning cédera sa place de titulaire pour le retour du capitaine, Grégory Proment. Ce dernier avait été ménagé lors des dernières journées. « Il avait besoin de souffler un peu mais il va mieux », assure encore Cartier.
Sur le front de l’attaque, la mise en place, hier à l’entraînement, semblait plaider en faveur d’une doublette Sakho-Bourgeois. Le premier reste un titulaire indéboulonnable Le second a réalisé une semaine de travail appréciée par le staff.
Du côté d’Uzès-Pont-du-Gard enfin, le meilleur buteur du club et du championnat de National sera absent. Samir Ben Meziane est blessé au genou et il manquera les deux prochains mois de compétition.
Ch. J.
Pas de derby pour les supporters messins

Bien décidée à supporter le FC Metz, la Horda Frénétik ira à Épinal. Seule… Photo Pascal BROCARD
En raison des risques d’incidents susceptibles d’émailler la rencontre Épinal - Metz, dirigeants et supporters mosellans sont tombés d’accord : pas de déplacement. Seule la Horda Frénétik a refusé le compromis.
Alors que les dirigeants du FC Metz sont convoqués devant la Commission de discipline de la Fédération française de football, le 28 février, afin de s’expliquer sur les incidents en marge de la réception de Nice en Coupe de France, les membres de Cœur Grenat se sont réunis en début de semaine pour discuter de la pertinence – et des éventuels risques – d’un déplacement en masse à Épinal, le dimanche 3 mars à 16h30, au stade de la Colombière. L’association, qui réunit sous sa bannière l’ensemble des groupes de supporters officiels du FC Metz, avait initialement prévu de venir soutenir les hommes d’Albert Cartier lors de ce derby.
Or, suite à cette réunion, à laquelle participait Bernard Serin, le président du club à la Croix de Lorraine, les supporters messins ont finalement renoncé à se rendre dans les Vosges, le club et les autorités estimant les risques d’incidents trop importants, notamment en raison de la présence supposée d’Ultras nancéiens au stade.
« Après de longues discussions, nous sommes tombés d’accord sur le fait que la meilleure façon d’aider le club (déjà sous la menace d’un point de retrait au classement après les incidents de la rencontre face au Red Star, ndlr), était de s’abstenir de ce déplacement » , explique Alain Faber, le président de Cœur Grenat.
À une exception près…
Outre les risques d’incidents au stade, c’est l’acheminement des supporters qui pose également problème puisque le train que ces derniers étaient supposés emprunter pour se rendre à Épinal devait faire une halte à… Nancy. « Les forces de police se sont opposées à ce mode de transport , fait savoir M. Faber. Le risque de tomber dans un traquenard est trop important. Comme l’a souligné Jean-François Girard (le responsable de la sécurité du FC Metz), ce n’est vraiment pas le moment d’en rajouter. Nous comprenons parfaitement les craintes du club. C’est un sacrifice, mais nous l’acceptons par respect pour le FC Metz et son devenir. »
Un sacrifice auquel les membres de la Horda Frénétik 1997 n’ont pas l’intention de consentir. Ce groupe, basé dans la tribune Est du stade Saint-Symphorien, est le seul des onze composants de Cœur Grenat à vouloir se rendre dans les Vosges malgré la recommandation. « Depuis le début de la saison, nous avons toujours été présents lors des déplacements, même les plus lointains , souligne Alari Bigos, le porte-parole de la Horda. Je ne vois pas pourquoi nous ne ferions pas celui-ci. » Les risques d’incidents ? « On ne va pas à Épinal pour semer la pagaille , poursuit-il. On y va pour soutenir notre équipe. Point. Après, si des éléments extérieurs foutent la m…, c’est à la police de faire son boulot. »
Dans un communiqué, le groupe de supporters a affirmé un peu plus sa position en jugeant « qu’en aucun cas, les supporters messins ne pourraient être mis en cause en cas de présence des supporters de Nancy lors d’un match qui oppose Épinal et Metz. […] Nous estimons qu’il n’est pas concevable pour un groupe Ultra de ne pas venir supporter son club lors d’un derby. »
La Horda Frénétik prendra donc le chemin des Vosges, pendant que les autres groupes de supporters messins devraient s’installer devant l’écran géant que le président Serin a proposé de mettre à leur disposition du côté de Saint-Symphorien.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Le précédent colmarien
Pourquoi, côté tribunes, les dirigeants messins craignent-ils ce déplacement chez le voisin spinalien puisqu’il n’existe pas – a priori – d’antagonismes entre les deux clubs ni entre leurs supporters. C’est que le FC Metz, déjà dans le viseur des instances disciplinaires de la FFF, redoute la présence de groupes Ultras et surtout de "supporters" indépendants en provenance de Nancy (l’ennemi héréditaire, sic) mais également de Lyon et de Sarrebruck. Le tout n’a évidemment aucune connotation sportive. C’est côté jardin que l’affaire pourrait se corser, des provocations voire des affrontements étant redoutés en périphérie du stade de la Colombière et peut-être même dans les tribunes.
Il existe d’ailleurs un précédent cette saison. Le 2 novembre dernier, à Colmar, des incidents avaient éclaté entre supporters colmariens – auxquels s’étaient joints des Strasbourgeois – et des individus n’appartenant à aucune association reconnue par le FC Metz et donc aux onze groupes réunis sous la bannière Cœur Grenat. Un événement fâcheux et sanctionné d’une amende qui en a malheureusement appelé d’autres puisque la Commission de discipline de la Fédération a ensuite dû statuer sur les incidents ayant émaillé les rencontres face au Red Star et Nice en Coupe de France. Et, dernier épisode en date, la demande d’explications écrites pour le 7 mars au motif de « détérioration ou tentative de détérioration de matériel » lors du récent déplacement à Créteil. Cela commence à faire beaucoup… D’où cette volonté de la part des dirigeants du FC Metz de ne prendre aucun risque dimanche prochain dans les Vosges.
J.-S. G.