
Véritable meneur d’hommes, Grégory Proment est bien décidé à revenir encore plus fort. Et à contribuer à ramener Metz à la deuxième place, après le nul de Poiré-sur-Vie à Rouen, hier soir. Photo Anthony PICORÉ
Appelé sur le banc face à Quevilly puis à Créteil, Grégory Proment a retrouvé sa place la semaine dernière lors du succès du FC Metz contre Uzès. Confidences du capitaine messin avant le derby à Épinal.
Vu de l’extérieur, vous voir relégué au statut de remplaçant fut une véritable surprise. Une explication ? « J’ai simplement connu un coup de moins bien. Je suis un joueur comme les autres. Je n’ai pas à revendiquer une place de titulaire si je ne la mérite pas. Je restais sur des matches très moyens – pour être gentil avec moi-même –, il était donc normal que le coach fasse appel à d’autres éléments plus performants. C’est aussi simple que cela. »
• Ce coup de moins bien, l’avez-vous évoqué avec votre entraîneur ? « Tout à fait. Et j’estime qu’il a pris la bonne décision au bon moment. Paradoxalement, me retrouver dans la peau d’un remplaçant lorsque je traverse une période difficile m’arrange bien. Je ne fuis pas mes responsabilités, au contraire, mais cela me permet d’appréhender les matches d’une manière différente. Cela peut se révéler instructif. D’autres ont évidemment une vision de la chose totalement différente, mais en ce qui me concerne, c’est un mal pour un bien. Tout en sachant qu’il ne faut pas non plus que cela s’éternise. »
• Aujourd’hui tout va bien ? ( Large sourire ) « Oui. Je me suis reposé, j’ai effectué les soins qui convenaient. Et puis je suis resté très proche du groupe. J’ai beaucoup parlé à l’extérieur, avant les matches, dans les vestiaires… »
• Et pour votre retour aux affaires, le FC Metz s’est logiquement imposé face à Uzès (3-0). Est-ce que ce succès, conjugué à la bonne performance en termes de jeu à Créteil, dénote d’un renouveau de votre équipe après une période plus ou moins délicate ? « Cela peut effectivement s’apparenter à une remise en route. À Créteil, malgré la défaite ( 2-0 ), nous avons prouvé, sur un match, que nous étions largement capables de rivaliser avec la meilleure équipe du championnat. Ensuite, contre Uzès, malgré des conditions de jeu difficiles, j’estime que nous avons réalisé des choses très intéressantes, notamment en première mi-temps. Et, ce n’est pas anecdotique, nous avons su gérer la rencontre. »
« Je ne suis vraiment pas inquiet »
• Avant d’entamer la dernière ligne droite, c’est rassurant ? « Après un début de championnat axé sur l’offensive grâce à la fougue de la jeunesse, on s’est mis à prendre trop de buts pour un prétendant à la montée. Nous nous sommes alors trop focalisés sur le travail défensif parfois au détriment de l’aspect offensif. On a voulu corriger une insuffisance en occultant, de manière inconsciente, ce qui faisait finalement notre force. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que l’on parvient à nouveau à allier ces deux paramètres. Cela se ressent sur le terrain et même à l’entraînement. Je ne suis vraiment pas inquiet. Au contraire. »
• Même si la concurrence a sensiblement accéléré la cadence derrière vous ? « On y fait forcément attention, mais le meilleur moyen de ne plus s’en soucier c’est de gagner nos matches. Et donc de rester concentré sur nous-mêmes. »
• D’où l’obligation de s’imposer à Épinal… « Si nous raisonnons à court terme, grâce au succès face à Uzès, nous avons franchi une première étape. Il en reste deux, à commencer par ce derby. Et un derby, ça se gagne ! »
Jean-Sébastien GALLOIS.
« Je suis plus doux »
Le discours et la méthode. Leader de cette jeune équipe messine, Grégory Proment est également le relais naturel d’Albert Cartier sur le terrain. « Nous avons deux discours bien distincts mais parfaitement complémentaires. Albert, c’est le coach et il ne laisse rien passer. Il incarne un peu la manière dure et c’est très bien ainsi. Moi, je suis plus doux (sourire). Je reste un coéquipier qui tente, au regard de son expérience, d’aider les plus jeunes sur le terrain et pour leur future carrière. Mais mon rôle principal c’est de faire le maximum pour l’équipe sur le terrain. »
L’effet Cirillo. Jusqu’à l’arrivée de Bruno Cirillo (qui fêtera ses 36 ans à la fin du mois), Grégory Proment (34 ans) était le joueur messin le plus expérimenté. « Un joueur avec un tel bagage, c’est intéressant et bénéfique pour tout le monde. Moi y compris. Dans notre métier, il est indispensable de tenter de prendre le meilleur de chacun et d’en faire l’amalgame. Ce qui me plaît chez Bruno, c’est cette capacité de calmer le jeu. C’est une notion qui nous manquait un peu. »
Les supporters à Épinal. Alors que dirigeants messins, dans la crainte de débordements, avaient conseillé à ses supporters de ne pas effectuer le déplacement à Epinal, ces derniers devraient finalement être entre 250 et 300, ce soir, dans les tribunes de la Colombière. « Lorsqu’on évolue à l’extérieur, cela fait toujours plaisir de voir nos supporters nous suivre et nous encourager. Je comprends parfaitement les arguments du club, mais priver nos supporters d’un derby au prétexte que des éléments extérieurs risquent de déraper, c’est vraiment dommage. »
J.-S. G.
On reprend les mêmes…
Cet après-midi dans les Vosges, Albert Cartier devrait reconduire le onze de départ vainqueur d’Uzès la semaine dernière.
Sauf surprise de dernière minute, Albert Cartier ne changera rien. L’équipe amenée à débuter la rencontre à Épinal devrait être la même que celle alignée face à Uzès. La seule véritable incertitude concerne le banc – où le jeune Guillaume Cappa suppléé Johann Carrasso, blessé au coude – puisque l’entraîneur messin a convoqué dix-sept joueurs. Un groupe que retrouvent Romain Inez et Mayoro N’Doye mais que quittent, par contre, Albert Baning et Alhassane Keita.
Logique pour le premier nommé qui est suspendu. Par contre, pour le second, entré en cours de jeu la semaine dernière, il s’agit purement et simplement d’une sanction. « Après le match d’Uzès, Alhassane n’a pas jugé bon d’aller saluer le public ni de communier avec le groupe », explique son entraîneur qui n’a pas plus apprécié le comportement de son joueur cette semaine. « Son état d’esprit actuel n’est pas celui de quelqu’un qui veut s’investir dans la vie d’un groupe. » Albert Cartier a donc tranché dans le vif, invitant Keita à retourner faire ses gammes avec l’équipe réserve.
Du coup, Thibaut Bourgeois, buteur et passeur décisif face à Uzès, honorera logiquement sa quatrième titularisation de la saison aux côtés de Diafra Sakho. Un duo qui devra confirmer l’efficacité retrouvée du FC Metz. « Nous sommes sur le bon chemin , assure Albert Cartier. Cette association entre la rigueur et la qualité de jeu revient petit à petit. » Des ingrédients nécessaires. Car même si sur le papier les Messins partent avec le statut de favoris, Épinal, qui n’a plus disputé le moindre match de championnat à domicile depuis le 19 décembre (défaite 1-3 face à Colmar), a un besoin urgent de points. D’autant que pour les hommes de Fabien Tissot, ce rendez-vous avec le voisin lorrain revêt toutes les caractéristiques d’un match de Coupe, leur spécialité cette saison : le SAS, relégable, joue ainsi l’une de ses dernières cartes contre un adversaire supposé plus fort… Cartier se méfie d’ailleurs « d’une équipe joueuse, adroite sur coup de pied arrêté et dangereuse dans les airs. » Qui reste aussi sur trois défaites d’affilée dans son antre. Mais c’était en novembre et décembre. Une autre époque… Le FC Metz peut en témoigner.

Thibaut Bourgeois. Photo A. PICORÉ
J.-S. G
Épinal ne peut plus lambiner...
Le SA Spinalien, débarrassé de la Coupe de France, entame une dernière ligne droite par un derby de la peur.
Ceux qui n’ont pu se rendre au stade Bollaert, jeudi, ont pu suivre la dernière sortie du SA Spinalien dans cette campagne de Coupe de France devant leur petit écran. Ils ont dû être surpris de l’image dégagée par une formation vosgienne à côté de la plaque et qui n’a pas rendu au centuple ce qu’elle avait offert face à Lyon puis Nantes. On ne refera pas l’Histoire. Il faut désormais passer à autre chose...
Dans les sables mouvants du bas de tableau, les partenaires de Sébastien Chéré savent pertinemment que leur salut va passer par un quasi-sans-faute. Leur retard n’est pas encore rédhibitoire (Epinal n’a disputé que vingt-deux matchs), mais la situation n’incite guère à l’optimisme. Il faut pourtant y croire pour des joueurs que leur coach Fabien Tissot espère « libérés de la Coupe de France » qui a pompé de l’énergie, comme le souligne Albert Cartier, l’entraîneur messin « Jouer tous les trois jours demande de la récupération. Pour être efficace, il faut avoir récupéré. »
Depuis jeudi, les Spinaliens ne se sont entraînés qu’hier, à l’heure programmée de ce derby. Une séance légère pour effacer les stigmates de cette heure et demie à Bollaert et les maux qui ont fait suite à cette élimination. « On revient à notre quotidien qui est le plus important , lâchait Fabien Tissot. Cela arrive vite. » Trois jours qui n’ont pas permis aux Spinaliens de gamberger encore plus sur un sort qui n’est plus favorable depuis de longues semaines. Accélérer la cadence est donc une évidence. « Encore faut-il être capable de le faire ? », s’interroge Fabien Tissot, circonspect. « J’attends qu’on ne fasse plus de cadeaux, que l’on joue plus en équipe et non chacun pour soi », reprend l’entraîneur.
Une tare qui ne fait qu’accentuer les misères d’un SA Spinalien à la recherche d’un troisième succès qui pourrait redonner de l’allant à un groupe psychologiquement atteint. « C’est dans les têtes , valide Fabien Tissot. Aussi dans les choix. On fait des choix qui sont plus individuels que collectifs. » « Il faut être aussi performants dans les deux surfaces , ajoute le technicien avec un air de déjà-vu. Qu’importe la manière avec laquelle on amène le ballon dans la surface adverse, il faut être efficace. »
Des incertitudes
Le temps urge et, désormais, c’est avec un esprit commando que les Vosgiens vont devoir aborder chaque rendez-vous. Alors, qu’importe le rival. Qu’importe que cela soit le FC Metz... « Cela reste un match où on doit prendre trois points , tonne l’entraîneur du SA Spinalien. Une sortie que les Vosgiens abordent avec des incertitudes en ce qui concerne l’effectif. De fait, si Dembelé a purgé sa suspension, Rother est tombé malade jeudi, alors que Dufour (contracture à l’ischio-jambier), Firmin (ampoule à la voûte plantaire) et Boubaya (dos) ont fait le point hier et le referont cet après-midi.

Valentin Focki , l’attaquant spinalien. Photo AFP
F. V.
Metz marque et tient ! (CFA)
Décidément les réservistes messins aiment bien la Picardie. Après avoir signé leur première victoire de la saison chez l’AC Amiens (2-3), ils se sont imposés, hier, à Compiègne (0-1), un concurrent direct pour le maintien.
Pourtant d’entrée, les Picards dominaient territorialement et se créaient les meilleures occasions, puis Metz commençait à prendre confiance et Riffi Mandanda, le gardien oisien, devait s’employer dans les airs sur quelques centres. Il était même décisif sur une frappe de Segbe (45e +1).
Après la pause, Metz poursuivait sur sa lancée. Une frappe de Croizet passait juste au-dessus de la barre de Mandanda (47e). Et presque logiquement, Metz allait ouvrir le score. Après un long ballon, Gueye décalait Keita coté droit. Ce dernier effaçait Meunier et marquait d’une frappe du gauche à l’entrée de la surface (55e ).
Compiègne tentait de réagir. Quemener sauvait sur sa ligne (61e ), puis Gueye repoussait (64e ). Les Messins s’arrachaient sur tous les ballons et tenaient bon malgré un dernier frisson sur un ultime corner et une reprise acrobatique de Mayuma à côté (90e +2).
José Pinot, l’entraîneur messin, a apprécié. « On a su faire preuve d’un bel état d’esprit, même si le début du match a été compliqué , déclara-t-il après coup. Après notre but, on a fait preuve d’une grosse abnégation pour tenir le résultat. »