
Yéni N’Gbakoto , comme l’ensemble des Messins, n’est jamais parvenu à trouver l’efficacité nécessaire pour tromper la vigilance de l’excellent gardien spinalien, Olivier Robin.
Incapables de hausser le ton face à une séduisante équipe spinalienne, les Messins ont concédé leur sixième défaite de la saison (1-0). Et laissé passer l’opportunité de se donner un peu d’air.
Les Messins savaient. Au coup d’envoi de la rencontre, hier, les hommes d’Albert Cartier savaient qu’un succès dans les Vosges leur permettrait de reprendre la deuxième place du classement au Poiré-sur-Vie, contraint au nul, samedi, à Rouen.
De nos envoyés spéciaux à Epinal
Mais entre savoir et pouvoir, il n’y a qu’un pas que Grégory Proment et ses partenaires ont été incapables de franchir. Metz marque donc le pas. Car il ne marque pas. Et c’est bien là son moindre défaut. Cette efficacité devant le but adverse qui avait été à l’honneur la semaine dernière face à Uzès (3-0) a, cette fois, fait grandement défaut. Le duo Sakho-Bourgeois est resté muet. Pourtant, les attaquants messins ont su trouver quelques brèches dans le mur spinalien. Mais ces derniers ont trouvé suffisamment de matériel pour les colmater, à l’image d’Olivier Robin, un gardien particulièrement inspiré. Bien aidé, il est vrai, par la maladresse des Mosellans.
Mal endimanché, le FC Metz a donc quitté les Vosges la tête basse et avec le sentiment d’avoir gâché une belle opportunité de prendre ses distances avec la meute de poursuivants. Mais Paillot, à la réception d’un corner dévié de la tête par Crillon, a douché les espoirs messins et offert un succès quatre étoiles à des Spinaliens qui peuvent encore croire à leur chance de maintien (1-0, 52e ). Le tout au sein d’une défense particulièrement attentiste. Un but qui témoigne de la fébrilité ayant (trop) souvent gagné les rangs de l’arrière-garde des hommes en noir. Une couleur finalement prémonitoire. Certes, Anthony M’Fa, peu rassurant dans ses sorties aériennes, a longtemps reculé l’échéance en s’imposant face à Firmin (8e ) et Chouleur (18e , 33e ). Mais son travail n’a pas trouvé d’écho à l’autre bout du terrain.
Manque d’agressivité
Pourtant, même s’ils ont souvent abandonné la possession du ballon aux Spinaliens (volontairement ou non ?), les hommes d’Albert Cartier ont eu de multiples occasions, en contre notamment, de se faciliter la tâche. Mais ils ne sont jamais parvenus à régler la mire, à l’image de Yéni N’Gbakoto (12e , 38e ), de ce duel perdu face à Robin par Diafra Sakho (14e ), de la tête décroisée signée Bouna Sarr (19e ) ou du manque de spontanéité de Thibaut Bourgeois (20e , 32e ).
Du coup, Epinal a fait le dos rond, courbé l’échine et repris, sans sourciller, son cheval de bataille. Pour finir pas franchir l’obstacle. Rarement dans le bon temps collectivement, individuellement peu inspirés comme en témoigne, notamment, la prestation transparente de Bouna Sarr, les Messins ont eu le mérite de poursuivre leurs efforts jusqu’au bout. Mais ces louables intentions sont restées trop brouillonnes. La faute à un manque d’agressivité. Même l’entrée en jeu de Maxwel Cornet n’y a rien changé, ce dernier, pourtant en excellente position, échouant, lui aussi, face à la détermination de Robin (73e ), sauvé quelques secondes plus tard par sa barre transversale sur une frappe de Sakho (73e ). La chance sourit aux audacieux paraît-il. Les Messins en ont fait l’amère expérience hier soir.
La constance n’est donc pas une denrée que le FC Metz sait cultiver, contrairement à ses très nombreux supporters qui ont encouragé, sans aucun heurt, leurs favoris de bout en bout. Mais même ces voix n’ont pas suffi à montrer la voie. Et les Messins ont quitté les Vosges dans un épais brouillard. Prémonitoire là aussi ?
Jean-Sébastien GALLOIS.
Diafra Sakho a tout tenté

Diafra Sakho a tout essayé... Mais rien ne lui a réussi ! L’attaque du FC Metz est restée désespérément muette.
L’attaquant messin a livré un match plein auquel il manque ce but qui aurait soulagé les siens.
L’ homme-clef. Diafra Sakho a tout essayé hier mais le score final prouve que rien ne lui a réussi. L’attaquant messin a pourtant couru sans cesse, proposé des solutions et témoigné d’un match généreux mais l’efficacité l’a fui. Le meilleur buteur mosellan s’est ainsi heurté à Robin (14e , 80e ), a touché une transversale (73e ), dévissé totalement (61e ) ou manqué de quelques centimètres un ballon de but servi par Bourgeois (32e ). Sale journée, vraiment, pour un garçon qui n’a pas été récompensé de ses efforts.
Le coup de fusil. Anthony M’Fa aurait hérité du titre d’homme-clef sans le but d’Epinal. Le gardien messin a évité aux siens d’essuyer une défaite plus douloureuse encore, en s’interposant devant Firmin (8e ), Crillon (23e ), Chouleur (33e ) ou encore Dufour (63e ). Las, il a été fusillé par le même Paillot sur le corner de Chouleur qui amène un but imparable à bout portant.
L’image. Elle est peu reluisante et aillustré les maladresses mosellanes d’hier. Ce gag à deux chutes a fait rire tout un stade mais il a failli coûter cher à Metz. En prolongement d’une percée de Sakho, Kashi et Bourgeois ont oublié de communiquer et gâché une situation dangereuse en se percutant dans la surface pour finir affalés de concert sur la pelouse (33e ). Pendant ce temps, Epinal a lancé un contre et Chouleur a failli marquer. M’Fa a sauvé le coup au moment où le public riait encore de l’infortune messine.
La banderole. Invités par le FC Metz à rester à la maison, afin d’éviter d’éventuels débordements avec des supporters nancéiens, les fidèles du club grenat ont ignoré la recommandation et justifié cette désobéissance par une banderole : « Nos sandwichs sont 0 % mouton, 100 % passion ». Une façon d’expliquer que les présents à Epinal ne voulaient pas passer pour des brebis. Pour une fois que le cheval ne fait pas l’actualité…
La crainte. Proximité géographique oblige, un imposant dispositif de sécurité a été déployé, hier, au stade de la Colombière, pour décourager tout affrontement entre les supporters messins et leurs homologues nancéiens. Une trentaine de policiers d’Epinal et une cinquantaine de gendarmes mobiles de Belfort ont été réquisitionnés pour l’occasion. Difficile de passer entre leurs mailles : ils guidaient les spectateurs sur le parking et les palpaient à l’entrée. Aucun incident n’a été déploré finalement mais l’après-midi a permis d’immortaliser une image rare : les supporters de la Horda et de Génération Grenat regroupés dans la même tribune, chantant dans une belle unité.
Ch. J.
N’Gbakoto : « Epinal avait plus envie que nous de la victoire »

Fabien Tissot, l’entraîneur d’Epinal.
Albert Cartier, entraîneur du FC Metz : « Je dirai simplement que quand tu ne respectes pas le jeu, quand tu ne respectes pas le ballon, tu es puni. C’est toujours comme ça et c’est ce qui nous est arrivé. On ne marque pas non plus des buts individuellement. C’est collectif ! […] On voit qu’il y a encore du travail. »
Fabien Tissot, entraîneur d’Epinal : « On est conscient que le chemin est long, mais on savoure cette victoire. Gagner un derby, face au troisième, c’est toujours très bon pour la tête. On a souffert sur la fin en raison du match de jeudi. En première mi-temps, on a joué, on a eu des occasions, un face-à-face et des contres mal négociés. On a manqué de fraîcheur. On a vu une équipe. Avec un état d’esprit comme ça et qu’on ne fait pas de cadeaux, c’est mieux. Derrière, on a été héroïque et parfois chanceux. Dans les dernières minutes, on n’avait plus de force pour sortir le bloc-équipe. »
Kévin Lejeune, milieu du FC Metz : « Si on regarde le nombre d’occasions, on est devant mais il y a eu de la maladresse et beaucoup de manque d’agressivité dans les deux surfaces. Comme souvent, on a la maîtrise du jeu et des occasions franches mais Epinal a su mettre un supplément d’âme. »
Bouna Sarr, attaquant au FC Metz : « Il y a beaucoup de déception. On a tout fait pour gagner mais on a loupé beaucoup trop d’occasions. On n’a pas été efficace. (Sur l’efficacité et les coups de pieds arrêtés) II y a des choses sur lesquelles il va falloir continuer de travailler mais là, c’est encore à l’extérieur et ça m’embête. »
Yéni N’Gbakoto, attaquant au FC Metz : « On a plus pensé à marquer qu’à défendre. Cette équipe (d’Epinal) avait plus envie que nous de la victoire. Elle a été récompensée. C’est difficile à avaler. Il nous a manqué beaucoup de détermination, on a commis des erreurs individuelles et fait des mauvais choix dans la dernière passe. En plus, on est tombé sur un bon gardien. On avait vu les autres résultats de la journée et c’est aussi décevant par rapport à ça… »
Sébastien Chéré, capitaine d’Epinal : « Cela faisait longtemps que l’on attendait cette victoire. J’espère qu’elle va nous faire du bien. »