Diafra Sakho a trouvé le chemin des filets par deux fois, hier soir. Le buteur messin, ultra-décisif, permet à son équipe de reprendre de l’air au classement. Photo Pascal BROCARD
Oublié Épinal. Le FC Metz a su réagir en s’offrant, hier, le scalp de Fréjus/Saint-Raphaël (3-0). Une partie longue à démarrer mais globalement maîtrisée.
C’est un scénario classique. Déçu à l’extérieur une semaine plus tôt (1-0), Metz s’est encore offert une séance de rattrapage à Saint-Symphorien où l’herbe est décidément plus verte qu’ailleurs. Cette fois, c’est l’Étoile Fréjus/Saint-Raphaël qui est tombée dans cet effroyable jardin. Son plan de bétonnage n’a servi à rien. Metz, hier, avait les ressources et l’attitude pour contourner ce mur à onze têtes. Il lui a seulement fallu un peu de temps, ou de patience c’est selon, pour débloquer la situation.
Une pensée émue, d’abord, pour ces femmes qui se sont fendues de trois euros hier. Sur la première demi-heure du match, elles ont dû trouver le tarif exorbitant car elles n’ont eu qu’un festival de passes inabouties et un corner dangereux de Fréjus (14e ) à se glisser sous la dent. Par bonheur, les Messins se sont enfin excités après ces trente minutes de petits préliminaires. N’Gbakoto a allumé la première mèche d’un tir tendu capté par Deneuve (31e ), avant d’être imité par Lejeune, le cadre en moins (32e ). Ce temps fort était finalement consacré par une ouverture du score de l’inévitable Sakho, qui profitait d’un service du même Lejeune, pour tromper le gardien varois d’une louche maligne (1-0, 33e ). La muraille de Fréjus venait enfin de découvrir une brèche. Cette fissure a tout changé à la soirée.
Deuxième ce matin
Ce premier but a bouleversé les plans de Michel Estevan qui est revenu à un schéma à quatre défenseurs pour combler son retard. Une modification logique mais fatale avec le recul.
De retour des vestiaires, Metz a accentué sa domination, frôlé la transversale (51e ) et trouvé le petit filet (53e ) par Bourgeois, avant d’obliger Deneuve à se détendre pour dévier un missile de Kashi (57e ). Pris à la gorge, Fréjus/Saint-Raphaël a finalement étouffé pour de bon quand Dikamona a déséquilibré N’Gbakoto dans la surface et provoqué un penalty (57e ). D’un contre-pied parfait, Sakho a porté la marque à 2-0 (59e ) et son compteur personnel à quatorze unités. L’homme-clef de la soirée est encore celui qui a ouvert toutes les serrures.
La suite fut naturellement plus paisible pour Albert Cartier qui pouvait faire souffler Proment (71e ) et relancer N’Doye dans la mêlée. L’Etoile, de toute façon, avait déjà pali. Elle cherchait seulement à éviter le désastre. En l’occurrence, elle n’a pas évité le troisième but. Elle faillit déjà l’encaisser sur une frappe de Lejeune repoussée par le poteau (75e ), puis elle a cédé pour de bon devant Gueye qui s’y reprenait à deux fois pour offrir sa petite contribution (3-0, 84e ). Ou le dernier coup d’éclat mosellan avant de sceller ce troisième succès consécutif à domicile. Une victoire au diesel, polluée par cette première demi-heure mais essentielle à l’arrivée. Elle rend provisoirement à Metz sa deuxième place au classement et place les Lorrains dans des conditions idéales avant le déplacement à Amiens, samedi prochain (20h). Le seul problème, justement, c’est que c’est un déplacement…
Christian JOUGLEUX.
Sakho voit double
L’homme clé. Omniprésent mais maladroit devant les buts à Épinal, Diafra Sakho a retrouvé cette efficacité qui lui va si bien, hier soir, face à Fréjus. L’attaquant sénégalais a frappé deux fois, inscrivant au passage ses treizième et quatorzième buts de la saison en championnat. En s’arrachant sur le premier et en faisant preuve de sang-froid sur le penalty du 2-0. Une copie parfaite tant par sa réussite que son investissement mais également par sa lecture du jeu comme en témoigne cette lumineuse ouverture vers Kévin Lejeune qui, malheureusement, a trouvé le poteau (75e ).
Les revenants. Kévin Lejeune n’avait plus débuté une rencontre depuis le 18 janvier (réception de Vannes). Verdict de ce retour au premier plan : du bon, avec cette superbe percée amenant le premier but de Sakho (33e ) ou sa frappe pleine d’audace sur le poteau (75e ) mais aussi un gros travail défensif. Du moins bon, aussi, à l’image de quelques relances mal assurées et parfois même hasardeuses. De son côté, Romain Inez, dont la dernière titularisation remontait au 2 février à Luzenac, a rendu une copie très propre aux côtés de Bruno Cirillo, à l’image de cette intervention décisive dans les pieds de Henaini (66e ).
La banderole. Du côté de Génération Grenat et de Gruppa Metz, la défaite à Épinal, dimanche dernier, n’était pas tout à fait digérée, hier, à l’heure de retrouver Grégory Proment et ses partenaires. Et pour leur faire comprendre ce mécontentement – mais aussi afin de souligner leur comportement exemplaire dans les Vosges – les supporters messins ont communiqué à leur manière, via leur désormais traditionnelle banderole : " Épinal : RAS dans les tribunes… comme sur le terrain ".
La sanction. La saga des incidents en tout genre jugés par la Commission de discipline de la FFF a pris fin – au moins temporairement – avec la sanction infligée au FC Metz après « la détérioration de matériel » lors du déplacement à Créteil. Le club messin, qui avait été invité à s’expliquer par écrit sur la destruction d’un ou deux sièges, s’en tire avec une amende et devra s’acquitter « des frais de réparation sur présentation de la facture originale par le club adverse ».
Paroles, paroles. Grégory Proment (milieu de Metz) : « Le travail effectué cette semaine a payé et surtout a été appliqué. Tout n’a pas été parfait, mais c’est un régal de voir les gars courir comme ça, travailler les uns pour les autres. Gagner de cette manière, c’est évidemment bon pour la confiance. »
Romain Inez (défenseur de Metz) : « Ne pas prendre de but, c’était une véritable fixation. Mais on avait aussi à cœur de se racheter après la défaite à Épinal. On a, cette fois, créé des choses et non pas balancé de grands ballons. Et ça a payé ! »
Jean-Sébastien GALLOIS.
