
Grégory Proment, le capitaine messin, et ses coéquipiers auraient pu gagner ce match. Photo MAX PPP
Metz est reparti d’Amiens avec un point (1-1) et des regrets. Avec quelques hors-jeu de moins, la victoire était dans ses cordes.
C’est l’histoire d’une rencontre qui n’a contenté personne. Ce mardi était un soir de partage et la remarque s’applique autant pour les points que pour ce sentiment de frustration général. Metz comme Amiens avaient les arguments pour cueillir une victoire précieuse, hier, au Stade de la Licorne, mais les hors-jeu du premier et les erreurs techniques du second ont accouché de ce score nul pour seul reflet d’un match qui ne l’était pas... nul.
Une information rare pour commencer. Il était peu fréquent, cette saison, de croiser un adversaire joueur. Les coéquipiers de Bruno Cirillo ont d’emblée apprécié la différence, hier, au cours d’une entame de feu. Amiens n’a jamais refusé le jeu et la première demi-heure fut un festival d’espaces, de mouvement et d’occasions partagées. Dans deux styles assez opposés pourtant, Amiens opposant son impact et son physique à la vitesse et la technique messines.
Deux blessés
NGbakoto (8e ) et Sakho (10e ) ont été les premiers à désarçonner la Licorne mais leur ancien compère messin, Romain Ruffier, a fait barrage. Et c’est la digue lorraine qui a finalement ouvert la première brèche sur un grand classique de la saison : un coup de pied arrêté. Il aura suffi d’une combinaison sur corner, d’un centre de Lacourt et d’une tête de Lybohy pour déflorer le tableau d’affichage (1-0, 13e ). Le FC Metz est décidément incorrigible dans ce domaine mais il n’a pas gambergé longtemps. Sa réaction est venue d’un coup franc de NGbakoto enroulé dans un angle ultra fermé et dévié du bout du pied par Bourgeois pour une égalisation rapide et bienvenue (1-1, 17e ).
Cette partie bien lancée a ensuite préservé son rythme effréné avec une incursion de Kodjia (21e ), une merveille de tête du même NGbakoto (28e ) et un duel mal négocié par Sakho (42e ), mais la mi-temps a entériné ce score de parité logique. Avant une reprise encore nourrie par ces incessants va-et-vient d’un camp à l’autre mais nettement plus chiche en occasions. La rencontre a pourtant failli basculer à l’heure de jeu. Pour Amiens, d’abord, sur une tête de Kodjia, puis pour Metz, sur le contre de Bourgeois conclu par un tir hors cadre (60ee ).
A l’heure de l’analyse, les hommes d’Albert Cartier regretteront néanmoins leur placement offensif car le club grenat a pollué tous ses élans par un nombre incalculable de hors-jeu. Son échec était là hier. Son opération n’est pourtant pas si désagréable puisqu’elle permet de maintenir Amiens à distance du podium et de gratter un point qui rapproche encore les Lorrains de la Ligue 2. Il s’agit maintenant de bonifier ce résultat avec une victoire contre Carquefou, ce samedi, à Saint-Symphorien. Ou l’histoire d’une équipe qui a décidément du mal à rentrer d’un voyage avec le sourire. Celle-ci, Metz la connait par cœur aussi. En plus, NGbakoto et Cirillo se sont blessés...
De notre envoyé spécial à Amiens, Christian JOUGLEUX.
Le triomphe du hors-jeu
Les arbitres-assistants ont eu du travail hier avec Diafra Sakho. Le buteur messin s’est encore montré très remuant mais trop souvent hors-jeu.
L’ homme-clef. Par un cynisme gratuit, il était tentant d’attribuer le statut d’homme-clef à l’inventeur du hors-jeu. Il aurait apprécié son œuvre dans les grandes largeurs s’il s’était rendu dans la fraîcheur picarde hier, car Diafra Sakho a (trop) souvent vu un drapeau se soulever pour signaler son placement illégal en attaque. Plus positivement, les lauriers se partageront entre Ahmed Kashi, l’écumeur du milieu qui a encore récupéré quantité de ballons hier, et Ali Bamba. Le défenseur a signé son retour aux affaires par une belle activité dans son couloir gauche et il a amené deux situations dangereuses (8e et 28e ) par la qualité de ses passes.
La tuile : Yéni NGbakoto a dû être remplacé par Moussa Gueye à la pause, hier. Le vice-capitaine messin souffrait du coup-de-pied après avoir essuyé la semelle d’un défenseur amiénois. Une sortie fâcheuse pour les siens car le garçon avait offert une première mi-temps riche. A son actif : une générosité dans l’effort défensif, un tir repoussé par Ruffier (8e ), une tête dangereuse (28e ) et, bien sûr, ce coup franc malin qui amena le but égalisateur (17e ). Bruno Cirillo est lui aussi sorti pématurément (68e ) pour des douleurs aux côtes. Le staff redoutait une fracture hier.
Les recalés. Samy Kehli a participé à l’échauffement avec les Messins, hier, mais le jeune milieu offensif ne figurait pas sur la feuille de match. Albert Cartier avait en effet prévu un garçon supplémentaire pour pallier un forfait de Diafra Sakho, longtemps incertain en raison d’une gêne aux adducteurs. L’attaquant étant finalement apte, Kehli a dû passer son tour. Côté picard, un ex-Messin a également regardé la rencontre de loin. Omar Pouye n’a pas été retenu par Francis de Taddeo pour affronter son ancien club.
Le décor. Le temps d’un soir à l’extérieur, le FC Metz a retrouvé un stade et un terrain profilés pour la Ligue 2. Quoique… La remarque s’applique essentiellement pour les infrastructures car la pelouse a souffert de la météo et les tribunes un brin défraîchies du Stade de la Licorne étaient clairsemées pour ce match en semaine alors que la capacité de l’enceinte s’élève à quelque 12 000 têtes. Une curiosité au passage : la présence, dans les gradins, d’un supporter picard déguisé en panda. Pourquoi pas…
L’hommage. Une minute de silence a été observée, hier, avant le coup d’envoi de la partie, pour honorer la mémoire de Hugues Julien. Cet entraîneur avait permis les montées de la Division 4 à la D2 et notamment révélé un certain Gérald Baticle à Amiens. Il s’est éteint ce lundi à l’âge de 58 ans.