Depuis deux rencontres, le milieu de terrain du FC Metz a retrouvé le costume de titulaire. « Avec bonheur », même si Kévin Lejeune estime que « le plus important reste l’équipe » et la remontée en Ligue 2.
Kévin Lejeune retrouve ses sensations à l’entame du sprint final. Une bonne nouvelle pour le FC Metz. Photo Pascal BROCARD
Avec quelques heures de recul, le nul obtenu à Amiens (1-1), mardi, laisse-t-il des regrets ou est-ce finalement un bon résultat ?
« Puisque nous restions sur deux défaites d’affilée à l’extérieur ( à Créteil et Épinal ) et que ce résultat permet de maintenir un concurrent direct à distance respectable, c’est tout de même positif. Et si on s’impose contre Carquefou, alors il s’agira effectivement d’un bon point. »
• Cela dit, depuis le début du championnat, le FC Metz éprouve de réelles difficultés loin de Saint-Symphorien. Une explication ?
« Si tel était le cas, je m’empresserai de vous donner la solution. Même s’il n’est pas question de se retrancher derrière telle ou telle excuse, le contexte à l’extérieur est tout de même celui d’un véritable match de Coupe de France. Metz est beaucoup attendu que n’importe quelle équipe de National… Cela dit, quand on analyse nos prestations, à part à Carquefou où nous avons clairement pris l’eau, on n’est jamais passé très loin. Je pense notamment à Bastia et Créteil où ne mérite pas de perdre. Mais évidemment, seuls comptent les résultats. Du coup, on s’est rassuré en obtenant ce nul à Amiens. »
• À cette occasion, vous avez honoré votre deuxième titularisation d’affilée après une prestation convaincante face à Fréjus. Heureux de ce retour aux affaires ?
« Évidemment. Cela faisait presque deux mois que je n’avais pas débuté une rencontre ( le 18 janvier contre Vannes )… C’est une récompense des efforts fournis. Et c’est vrai que face à Fréjus, je me suis senti bien dans la tête et dans les jambes. Mais j’avais déjà disputé de bons matches avant… »
• En signant au FC Metz, vous attendiez-vous à endosser si régulièrement la panoplie de remplaçant (Kévin Lejeune a disputé 22 matches en National, dont 11 en tant que titulaire) ? ( Catégorique ).
« Non. Honnêtement, je ne m’attendais pas à vivre ce genre de saison. Mais je n’en veux à personne, sauf à moi-même. Si je ne suis pas titulaire, c’est que sur le moment un autre joueur est meilleur où que je suis moins bon. Je sais que le coach n’a rien contre moi. Il s’agit de choix sportifs. »
• En avez-vous discuté avec Albert Cartier ?
« Pas particulièrement. Je l’ai rencontré à plusieurs reprises cette saison, mais comme tous les autres joueurs. Lui sait ce qu’il attend de moi. Et de mon côté, je ne suis pas allé le trouver pour avoir une quelconque explication. L’explication, je la connais. À mes yeux, ne pas jouer n’est pas injustice, mais une remise en question. Je gère ma frustration en redoublant d’efforts à l’entraînement et en restant sérieux et concentré sur l’objectif du club. Et cela finit toujours par payer… »
« Marquer des buts, j’adore ça ! »
• Face à Fréjus, vous avez délivré votre première passe décisive en championnat. À quand le premier but ? ( Sourire )
« C’est vrai que pour un milieu offensif, mes statistiques dans ce domaine ne sont pas terribles ( il a trouvé une seule fois le chemin des filets en Coupe de France à Biesheim ). Attention, marquer des buts, j’adore ça ! Mais si je peux rendre service au collectif, alors je peux m’en passer. Je ne vais devenir tout à coup plus égoïste et je n’en fais pas une fixation. »
• Un pari ? Votre premier but contre Carquefou ? ( Rires )
« Voilà… Sérieusement, le plus important, c’est la victoire. On entame la dernière ligne droite et nos deux prochains matches concernent des concurrents directs ( Carquefou et Bourg-Péronnas ). Cela va permettre au groupe d’être encore plus déterminé. Mais on aborde cette rencontre de samedi comme toutes les autres : pour gagner. Cela dit, c’est vrai qu’une victoire face à Carquefou serait un pas supplémentaire vers la montée. Juste un petit pas… »
• Dans cette dernière ligne droite que vous évoquez, pensez-vous que votre expérience puisse être utile (il a 28 ans et disputé 84 matches en L1 et 84 en L2) ?
« De façon générale, je pense qu’une équipe a besoin de la fougue de la jeunesse et de la sérénité de joueurs d’expérience. Depuis quelques semaines, nous faisons preuve de plus de maîtrise. Je ne sais pas si j’y suis pour quelque chose, mais c’est vrai que des garçons comme Grégory Proment, Bruno Cirillo et même Romain Inez ont un rôle important à jouer en cette fin de saison. »
Jean-Sébastien GALLOIS.
FC Metz, chambre des métiers
L’association du FC Metz, pour éviter des licenciements, a dû se remettre en cause. Trouver des solutions commerciales pour compenser la baisse des moyens engendrée par le passage en National.
Denis Schaeffer et l’association du FC Metz ont dû explorer des pistes inédites, comme celle de vendre un savoir-faire aux Chinois, pour trouver les moyens de maintenir les emplois. Photo A. PICORÉ
Les deux font la paire. Le FC Metz, entre la SASP (société anonyme sportive professionnelle) et l’association (qui s’occupe du centre de formation), constitue une aubaine pour l’emploi. Même en National, le troisième niveau hexagonal.
Bien sûr, on est loin des énormes machines espagnoles ou anglaises avec leurs clubs multisports, loin du PSG (qui annonce 180 salariés mais les stagiaires à 436,05 euros par mois sont-ils comptés ?). Néanmoins, l’univers grenat est digne d’intérêts.
Sans comptabiliser les joueurs pros et les entraîneurs (trois pour Metz alors que le coach parisien Carlo Ancelotti en compte quatre fois plus), ils sont treize à faire vivre le club sur le plan administratif, médical, commercial, sportif. De la gestion à la communication, rien ne leur échappe, à part l’entretien et la sécurité assurés par des sociétés externes. Les soirs de match à Saint-Symphorien, c’est le rendez-vous des supporters mais aussi des travailleurs : entre 80 et 150 personnes prennent le chemin du stade.
Une étude, entre 2009 et 2011, montre que les clubs de foot professionnels ont constitué l’un des rares secteurs d’activité à avoir progressé : +2 % d’embauches. Appréciable quand on ne parle que de licenciements un peu partout.
Voilà pour la vitrine professionnelle, évidente. Mais le FC Metz ne s’arrête pas à ses vedettes. Dans leur ombre se cache la lumière du centre de formation. Sept emplois à plein-temps pour la gestion administrative, les transports, l’intendance, la maintenance des équipements, etc... Six et deux mi-temps pour assurer l’entraînement formation et préformation. Six plein-temps encore, et quatre temps partiels pour ces prestataires heureux du modèle économique proposé (restauration et cours).
Chine, Inde et Singapour
Faites le calcul, ça chiffre (en gros, 22 personnes à temps plein) ! Sans oublier 20 vacataires (enseignants ou acteurs médicaux) entre deux et quinze heures hebdomadaires. A la tête de ce beau monde se trouve Denis Schaeffer qui doit « faire attention à tout » dans ce qu’il appelle « une vér itable entreprise, une belle PME ! » , dont il s’enorgueillit. Avec raison. « Souvent, les gens s’arrêtent à l’aspect sportif, à l’équipe première en oubliant ce qui est autour. »
Investi de lourdes responsabilités, Denis Schaeffer s’accommode volontiers de la « gestion humaine qui est un aspect dominant » . Ces derniers temps, il a dû fouler le terrain de l’incertitude en luttant contre le chômage : « Le club ayant été rétrogradé en National, la section professionnelle nous a fait comprendre que les moyens donnés ne seraient plus les mêmes alors que la subvention des pros représente un tiers de notre budget. »
Il y avait donc péril en la demeure Saint-Symphorien. « Très vite, nous avons compris que notre objectif devenait la préservation des emplois afin de conserver la qualité de nos actions. » Denis Schaeffer et son équipe ont donc pris leur destin en main, en oubliant le surcroît de travail. « Nous avons dû gérer de nouvelles recettes. Alors, on s’est diversifié en proposant des stages estivaux, en devenant les parrains d’autres clubs pour assurer des formations… »
L’idée la plus rentable étant la naissance d’une académie internationale. Le FC Metz propose, ou exporte, son savoir-faire en formation de joueurs ou de cadres, en matière de détection. « Nous avons développé une étroite collaboration avec la Chine, l’Inde, Singapour. Les fédérations nous payent. Ce sont des recettes importantes. On leur vend tout simplement un produit. Soit on baissait les bras, soit on sauvait les emplois. Ce choix collectif a rapidement été effectué. En plus, le développement était intéressant. Il s’agit d’une vraie dynamisation sportive et sociale. »
Alain THIEBAUT.
FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement en fin d’après-midi. Aujourd’hui : une séance à 15h. Demain : Metz - Carquefou à 19h. Dimanche : une séance à 10h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Amiens - Metz (28e journée de National), mardi 19 mars : 1-1. Prochain match : Metz - Carquefou (29e journée de National), samedi 23 mars à 19h. À suivre : Bourg-Péronnas - Metz (30e journée de National), vendredi 29 mars à 19h30 ; Metz - Colmar (31e journée de National), vendredi 5 avril à 20h30.
À l’infirmerie. Touché aux côtes mardi à Amiens, Bruno Cirillo a passé des examens hier matin qui n’ont révélé aucune fracture. Du coup, le défenseur italien a participé à l’entraînement dans l’après-midi et devrait donc être apte pour la venue de Carquefou demain. Il en va de même pour Yéni Ngbakoto (cheville) et Guido Milan (angine), tous deux présents ce jeudi au milieu de partenaires. De leur côté, Erwan Martin (genou) et Michel Lê (genou) sont en phase de reprise.
Suspendu. Ayant reçu trois avertissements en moins de trois mois, Romain Inez sera suspendu à l’occasion du déplacement à Bourg-Péronnas le 29 mars.
Billetterie. À l’occasion de la réception de Carquefou, demain (19h), le FC Metz propose un "pack famille" soit quatre places au prix de 16 €. Ce pack est valable en tribunes Est et Ouest mais il est également disponible en tribune Républicain Lorrain à 24 € ou en tribune Sud Moselle à 48 €.
L’info. L’équipe de Rouen disputant un match en retard le mardi 16 avril, la rencontre Metz - Rouen, initialement prévue le vendredi 19 avril à 20h30, est repoussée au samedi 20 avril à 18h au stade Saint-Symphorien.
