
Complètement investi dans le projet messin, Bruno Cirillo montre la voix à suivre. Photo Pascal BROCARD
À peine débarqué en Lorraine, fin janvier, le défenseur central italien s’est totalement fondu dans le collectif du FC Metz. Y apportant son expérience, sa clairvoyance et son délicieux accent.
Les premiers échanges d’amabilité se font en français. La suite ? Dans sa langue maternelle. Avec dans le rôle du traducteur Albert Cartier. « Je comprends un peu le français, mais je manie déjà l’anglais tous les jours avec ma femme en plus de l’italien et du grec. C’est parfois compliqué , explique Bruno Cirillo. Au moins, sur le terrain, c’est plus facile : le langage est universel. »
Un jargon que le défenseur de trente-six ans déclame depuis 1994 sur les pelouses italiennes, espagnoles, grecques et chypriotes. Mais est-ce que l’étape française, au sein de ce long périple européen, était forcément au programme du natif de Castellammare di Stabia ? « Non , lâche-t-il dans un large sourire. Mais la Grèce non plus. Résultat, j’y suis resté cinq ans et j’y ai rencontré mon épouse qui m’a donné une petite fille. »
À Metz, Bruno Cirillo a découvert « une très belle ville, un club parfaitement structuré et des installations de très grande qualité. Tout est parfait. Sauf le climat… » De ce point de vue, le défenseur central n’a pas été épargné pour son baptême en National. C’était le 2 février – quelques jours seulement après sa signature – sur la pelouse du très pittoresque stade Courbet de Foix, face à Luzenac. La pluie (forte) et le vent (froid) s’y étaient invités dès l’échauffement. « Les conditions étaient effectivement difficiles, se souvient l’intéressé. Mais dès que l’arbitre a donné le coup d’envoi, je n’ai pensé qu’au jeu et à l’équipe. Je n’avais plus joué 90 minutes depuis longtemps, cela m’a donc fait du bien. »
À peine évoque-t-il le dépaysement, lui ayant connu l’ambiance de Giuseppe-Meazza ou du stade olympique d’Athènes. « Non, vraiment, la vraie et la seule surprise à mes yeux, c’est que "il Metz" évolue à ce niveau. Cela ne sert à rien de faire un parallèle. L’ambiance particulière, les terrains difficiles, je m’y accommode : il faut juste être plus concentré, plus lucide, plus calme. » Autant de qualités qui ont poussé les dirigeants messins à inviter l’Italien à leur table. « Mettre mon expérience au service de l’équipe, c’est ce qu’on attend de moi. Nous avons de jeunes joueurs qui aiment aller de l’avant. C’est une qualité. Mais parfois, il faut savoir calmer les choses, gagner du temps s’il le faut. »
« La montée ? Un objectif personnel »
Son visage s’éclaire alors, rempli de malice. « Je suis italien, c’est ma mentalité… », souri celui qui refuse le titre de grand frère du vestiaire messin. « Non, cela me donnerait l’impression d’être trop vieux », plaisante-t-il avant de reprendre, plus sérieusement : « Ce que j’ai découvert ici, c’est la volonté de tout un club de se sortir de cette situation délicate. Si j’ai accepté de relever ce challenge, c’était pour m’en imprégner totalement. Pas pour faire semblant et juste taper dans un ballon une année de plus. La montée est désormais un objectif personnel. J’espère que mon nom sera associé à cette réussite collective. Mais attention, il reste encore sept matches avant de valider définitivement ce projet. Qui est impératif ! »
"Il Metz" en Ligue 2 avec ou sans Bruno Cirillo ? Prudent et pieux, l’Italien refuse de conjuguer son cas personnel au futur. « Je ne veux pas parler de ça maintenant. Je reste uniquement concentrer sur notre objectif. Dieu voit ce que je fais et décidera de mon avenir. »
J.-S. G.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement en matinée. Aujourd’hui : une séance à 10h. Demain : une séance à 15h. Jeudi : une séance à 13h30 ; départ pour Saint-Ouen dans la foulée.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Colmar (31e journée de National), vendredi 5 avril : 1-1. Prochain match : Red Star - Metz (32e journée), vendredi 12 avril à 20h. À suivre : Metz - Rouen (33e journée), samedi 20 avril à 18h.
À l’infirmerie. Touché face à Colmar, Moussa Gueye souffre d’une déchirure du biceps fémoral qui nécessite entre quatre et six semaines d’arrêt. La saison de l’attaquant sénégalais est terminée. De son côté, Bouna Sarr a passé une échographie hier après-midi ayant révélé une petite pointe d’élongation du muscle psoas. Le milieu de terrain sera ménagé cette semaine. Sa participation au match de vendredi est compromise. Johann Carrasso , blessé avec l’équipe réserve dimanche, souffre, lui, d’une entorse acromio claviculaire. Durée de son indisponibilité : entre dix et quinze jours. Enfin, Ali Bamba est toujours en indélicatesse avec son dos.
Suspendus. Ayant reçu trois avertissements en mois de trois mois, Diafra Sakho et Maxwel Cornet sont suspendus pour le match face au Red Star, vendredi. Albert Cartier , qui a écopé de deux matches fermes après son exclusion à Bourg-Péronnas, a décidé de faire appel de cette décision. Cet appel étant suspensif, l’entraîneur messin sera bien sur le banc vendredi à Saint-Ouen.